Il ne reste plus que quinze minutes avant d’aller mettre ton fils au lit et Colombe choisi ce moment pour entamer une conversation plus ou moins sérieuse concernant ton petit côté romantique. Tu ignorais que tu étais comme ça. C’est le fait de côtoyer ta femme qui met en lumière certaines parties de ta personnalité encore cachée à ce jour. Pourtant, tu ne t’es pas forcé, ça c’est fait naturellement. Tu n’es pas une guimauve, un sweet lover. Tu es ce que tu es avec un petit plus pour l’être aimé. Tu as encore énormément de craintes et de peurs, mais tu essaies de passer outre pour avancer. Une fois sa boisson terminée, ta belle fait le tour de la table pour venir se poser sur tes genoux. Tu éloignes préalablement la chaise de cette dernière pour ne pas la gêner et laisse une de tes mains glisser le long de son dos. Ton regard ancré au sien, tu la contemple en te contentant d’écouter ce qu’elle a à dire. Elle te complimente, mais ça sonne faux à tes oreilles, vu le petit sourire qui l’accompagne. Tu sais que les flatteries ce n’est pas trop son genre. Elle poursuit et tu sens les battements de ton palpitant s’accélérer. C’est la première fois qu’elle emploi le mot amoureuse avec toi. Ça t’effraie autant que ça te fait plaisir. Ces mots sont lourds de sens et il ne faut pas les prononcer à la légère. ‘’ Parce que t’es amoureuse de moi ? ‘’ Demandes-tu, taquin, avant de venir déposer un baiser au creux de son cou. ‘’ Te battre pour moi? Ça signifie que mon entretien avec ton père n’a pas eu le résultat escompté ? ‘’ Tu la questionne du regard. Curieux de savoir pourquoi elle te dit cela.

Il vous reste un petit moment à deux avant que Khaled te quitte pour aller coucher Ismael. Du coup, tu en profites pour te rapprocher de lui et lui confier ce que tu as sur le cœur. Sa main glisse dans ton dos et te provoque une décharge électrique. Ton cœur s’emballe. Il te taquine, répète tes mots tout en déposant un baisser au creux de ton cou. Celui-là te fait frissonner et tu ne peux t’empêcher de laisser apparaître un petit sourire avant de hocher la tête positivement. Oui, tu es amoureuse de lui et donc pour lui, tu serais prête à faire énormément de choses. Il te demande si tout cela a à voir avec ton père et votre court séjour sur Paris. D’abord, tu tiens à clarifier les mots employés. En fait, je dis ça pour tout et n’importe quoi. Je veux dire, je n’ai pas peur de renoncer à certaines choses ou à me battre pour d’autres. Tout ce qui compte, c’est que je puisse être avec toi. Il semblerait que cette soirée te permette de t’ouvrir davantage. De faire part de tes vrais sentiments et de ton ressenti. Une nouvelle Colombe serait-elle en train d’apparaître ? A vrai dire, je n’ai toujours pas de nouvelles de mon père. Soit il a fait un arrêt, soit il est en train de digérer l’information. Quoiqu’il en soit, je trouve que t’as été génial. Tu hausses les épaules. Quand que toi, il t’a convaincu, c’est le plus important. Après tout il ne va pas’ faire sa vie avec son père. Inutile donc d’en faire tout en plat. Pour le moment, papa ne t’a nov parlé de Khaled, ni du mariage prévu avec Charles. Avec un peu de chance, la rencontre avec son beau-père va peut-être passer comme une lettre à la poste.

Tu ne pensais plus à cette histoire d’entretien, de mariage arrangé. À son père qui ma foi, t’a semblé plutôt sympathique, rien si on compare avec la charmante Gloria, mais quand même. Tu as envie que ça s’arrête, que Colombe et toi puissiez vivre tous les deux heureux. Que vous puissiez construire votre propre bonheur. Ça ne sera pas toujours facile, mais tu es prêt à tenter le coup avec elle. Une dernière chance accordée à l’amour. L’ultime rédemption. Tu n’as pas l’intention de vivre un truc banal avec elle. Ce n’est pas un amour d’été, non, tu as passé l’âge pour ça. Elle est beaucoup plus jeune et ça te fait peur par moment. Peut-être qu’elle veut vivre d’autres expériences avant de se poser sérieusement, de s’enrôler pour le happy ending. Tu préfères ne pas trop y penser sans quoi tu risques de tout envoyer paître. ‘’ Tu n’as pas à renoncer à quoi que ce soit pour être avec moi, du moins je ne veux rien t’imposer. ‘’ Un nouveau baiser déposé sur sa porcelaine douce avant de reprendre. ‘’ Sauf de tenir tête à ton père s’il persiste dans son obstination. Je serai derrière toi pour t’épauler… ou au front pour combattre en ton nom. ‘’ Tu n’as pas peur de lui et ça, elle l’a comprit. ‘’ S’il te coupe les vivres, tu déménages ici et je me charge des tes études à Harvard… de ton bonheur, de ton confort. Tu pourras garder le même train de vie. ‘’ C’est ta femme après tout. C’est ton rôle de subvenir à ses besoins. Elle poursuit en te disant qu’elle n’a pas de nouvelles de son père et tu trouves ça curieux. Pour un maniaque du contrôle, il est plutôt calme. Dans un soupir, tu la serre un peu plus contre toi. Ton nez vient se perdre dans ses boucles, tu humes son parfum. Tu es bien là et tu souhaiterais que le temps s’arrête. Que ton fils arrête de grandir et que vous soyez jeunes et amoureux jusqu’à la fin des temps. Une petite fille pour plus de perfection, c’est tout ce que tu demandes. ‘’ Merci, c’était du total freestyle. J’me suis renseigné vite fait sur les dernières actualités dans le monde financier et puis voilà. ‘’ Un faible rire caresse ta gorge. '' Tu veux te risquer à coucher le vilain monstre qui gazouille plus loin ? '' Une petite tape sur son galbe rebondi pour l'inviter à se lever. Avant toute chose, tu attrapes son visage entre tes mains et capte ses lèvres des tiennes un court instant. '' J'espère que tu changeras jamais d'avis sur moi, sur nous. '' Souffles-tu contre ses pulpeuses avant d'attraper le sac cadeau contenant la peluche et la main de ta femme pour la guider jusqu'à la chambre d'Isma.

Plus le temps passe et plus tu te rends compte que Khaled est un type bien. Tu sais que tu peux lui faire confiance. Ça prendra sûrement un peu de temps mais, tu vas finir par y arriver parce que ça vaut clairement le coup. Tu lui expliques que ton père se fait discret sur le sujet. Tu n’as pas eu plus de détails sur un éventuel mariage avec Charles. Pourtant, il ne t’a pas non plus parlé d’une annulation. Tu restes donc septique. Tu sais qu’il ne faut pas que tu lui laisses trop de temps. Tu vas finir par lui demander ce qu’il attend histoire qu’il ne pèse pas trop longtemps le pour et le contre alors que ta décision a toi est déjà prise. Il t’explique que tu n’as pas à renoncer à quoique ce soit mais en réalité, si. Ou du moins, s’il le fallait alors, tu le ferais. Il précise qu’il sera là pour te soutenir auprès de ton père mais ça, tu l’avais déjà compris. Et il parle de récupérer tout ce que tu auras potentiellement perdu. Tu secoues frénétiquement la tête. Je te demanderai jamais de faire ça. Je prendrais... un job. Je ferais en sorte d’obtenir une bourse pour continuer mes études à Harvard. Mes notes sont exemplaires, il n’y a pas de raison. Et puis, j’ai jamais testé les chambres universitaires. Tu ne peux t’empêcher de rire. Tout ça est dingue. Il y a quelques mois, t’aurais refusé de tout abandonner. Qui plus est pour un homme. Mais Khaled est différent, tu le sens. Tu veux faire les choses bien. Comme lui l’a fait quand il a dû se confronter à ton père. Il te demande si tu veux aller coucher Ismael et tu lèves en grimaçant légèrement. Je vais te regarder faire si ça te dérange pas. Ouais t’as pas envie de mal faire. T’as pas non plus envie de t’imposer. Le petit sera sûrement plus rassuré de faire border par son père que par une parfaite inconnue. Il attrape ton visage entre ses mains, dépose un baiser sur tes lèvres et tu le gratifies un doux sourire en secouant les épaules. Y a pas de raison pour que ça change. Tant que tu me trompes pas, que tu ne me mens pas et qu’on se fait confiance, il ne devrait pas y avoir de soucis. Tant que les bases sont respectées en soit.

L’histoire avec papa Perol n’est pas en règle. Il y a encore des parts d’ombre à élucider, à comprendre et à accepter. Colombe te dit qu’elle n’a toujours pas de nouvelles de ce dernier et toi tu ne fais qu'acquiescer d’un simple geste de la tête. Tu ignores ce qui se trame dans la tête de l’homme, mais tu es prêt à toutes éventualités. Ça fait un moment que tu analyses la situation, que tu tournes et retourne le problème dans ton esprit et toujours tu en viens à la même conclusion; tu pourvoiras aux besoins de Colombe. C’est le moins que tu puisses faire en étant son mari. Tu lui propose donc de venir habiter avec toi, de payer ses études ainsi que ses dépenses, mais elle s’empresse de refuser, ce qui t’arrache un soupir de désespoir. Elle est têtue. ‘’ J’veux pas que tu prennes de job, je veux que tu te concentre sur tes études et les résidences universitaire, c’est un nid à fiesta, à baise et a MTS, hors de question que je te laisse aller là. ‘’ Tu n’as déjà pas confiance en toi alors la laisser fêter librement tous les soirs de la semaine, voir sa coloc ramener des mecs le genre de connerie qui la pousserait peut-être à faire de même, sans façon. Déjà que t’es à bout de nerfs avec le début des cours. T’es sûr de rien, tu doutes de tout. Tu ignores ce que vous deviendrez avec la reprise des cours, vos horaires, vos confréries. Tu sais qu’elle va fréquenter un tas de mec et juste d’y penser t’a envie de tout envoyer balader. Vient l’heure d’aller coucher ton fils et naturellement tu proposes à Colombe d’aller coucher le petit si elle en a envie. Tu ne la force pas, ce n’était qu’une proposition. Elle dit qu’elle préfère que ce soit toi et du coup, tu la force à se lever. Son visage entre tes mains, tu viens déposer un chaste baiser sur ses lippes avant de lui faire part de ton inquiétude du moment. Elle réplique et forcément tu ne peux t’empêcher de rire. ‘’ Dixit la meuf qui accueille naturellement le baiser d’un mec avec qui elle a baisé, cinq minutes après avoir dit à son mec qu’elle n’embrasserait personne d’autre. ‘’ Ouais, ce baiser tu l’as au travers de la gorge, tu y pense souvent. Tu te demande si elle a kiffé, si elle y pense elle-même. ‘’ J’te tromperai pas, c’est toi qui le fera, t’es déjà bien parti. ‘’ Un petit clin d’oeil. ‘’ Et j’ai pas de secret, je crois que t’en a plus que moi. ‘’ Une petite tape sur ses fesses avant d’attraper l’ours en peluche avant de te diriger vers la chambre de ton fils qui est assit par-terre et qui joue avec son avion. ‘’ Mister El Ghourani, c’est l’heure du dodo. ‘’ Ce dernier se lève en toute hâte pour venir te rejoindre et tend les bras pour que tu le prennes. Sourire aux lèvres, tu lui offre la peluche et tout de suite son regard s’illumine. Il la sert très fort contre lui en la couvrant de plein de baisers baveux. ‘’ J’crois qu’il voudra dormir avec ce soir. ‘’ Souffles-tu tout en te dirigeant vers la table à langer. Un changement de couche et de fringues, un coup de crème à la lavande pour favoriser le sommeil et hop dans le lit. Tu prends place à ses côtés, remonte les couvertures et te penche au-dessus de lui pour le border. Quelques mots doux, des baisers, quelques éclats de rire avant de te relever. Tu allumes la veilleuse, ferme la lumière et le tour est joué. Tu sors de la chambre en attrapant la main de ta femme et l’invite à prendre place dans le salon cette fois. C’est beaucoup plus relax comme endroit. ‘’ Tu as envie de regarder un film ? Toujours pas de fringale pour un dessert ? ‘’ Un petit baiser sur sa joue avant d’allumer la télévision.

Tu ignores encore ce que ton père a prévu pour toi. Tu ne sais pas s’il va te foutre la paix ou au contraire, te mettre des bâtons dans les roues. Quoiqu’il en soit, tu as un plan de secours. Tu en fais part à Khaled qui n’est carrément pas d’accord avec ce que tu lui racontes. Ça te fait sourire qu’il s’inquiète autant pour toi. C’est si horrible que ça les résidences universitaires ? T’as l’air de bien t’y connaître ! Tu arques un sourcil, le questionnes du regard. C’est Khaled le tombeur qui parle. Tu secoues la tête pour effacer les images qui te viennent en tête. J’habiterai avec toi mais, je prendrai un job pour pouvoir payer ma part. Tu ne veux pas dépendre de lui. Tu aimerais apprendre à te débrouiller par toi même. Quoiqu’il en soit, tu te lèves et campes sur tes positions. Tout comme le fait que tu ne doutes pas de vous. Sauf que forcément, ton cher mari arrive à te mettre dans les dents le coup que tu lui as fait à la soirée de rentrée avec le groupe. C’est degueulasse de me reprocher ça Khal. C’était un défi de Louve. Je voulais pas l’embrasser moi son mec. C’est comme recevoir un smack de son frère, c’est... beurk! Et j’ai aucun secret pour toi. Tu secoues la tête. Ouais tu t’es quand même fait embrasser par ton beau frère. Et qui plus est, un type avec qui tu as baisé comme le dit si bien Khaled. Si tu avais eu le choix alors, rien de tout ça ne se serait produit. Tu roules des yeux et le suis jusqu’à la salle de jeux dans laquelle Ismael est en train de jouer. Pourtant, quand son père lui explique qu’il est l’heure de dormir, il accourt comme s’il était exténué. Tu les suis jusqu’à la chambre du petit et admires la scène depuis l’encadrement de la porte. C’est super mignon et le gosse apprécie vraiment beaucoup tes cadeaux, t’en es ravie. Quelques minutes plus tard, Khaled sort en fermant la porte derrière lui et attrape ta main pour te conduire jusqu’au salon. Vous vous installez dans le canapé, tu tournes la tête en sa direction, sourire aux lèvres. Je pensais que c’était toi le dessert... Tu lui adresses un clin d’œil avant de rire. Trop dur de garder ton sérieux. Un film c’est très bien. Ta tête tombe machinalement sur son épaule alors que ta main cherche la sienne.

Tu as pas mal de vécu. Tu as testé un tas de trucs y compris les résidences universitaire. Ta réputation n’étant plus à refaire, on peut dire que tu en connais un rayon sur les choses à faire et ne pas faire dans ce genre de planque. ‘’ C’est un endroit parfait pour les célibataires. C’est le moment idéal pour faire des folies tu vois ce que je veux dire ? ‘’ Quand on parle de fêtes, orgie est autre délire du genre. Le pourquoi tu ne veux pas qu’elle y mette les pieds. Elle accepte finalement de venir vivre avec toi, mais exige en contrepartie de se trouver un job pour payer sa part. ‘’ Temps partiel, pas plus de seize heures… après c’est le bordel pour étudier et tu n’auras plus de vie entre le boulot et les études. ‘’ Tu es bien placé pour savoir de quoi tu parles. Tu passes tes journées à l’université et toutes tes soirées à l’hosto et quand t’a pas cours, t’es de garde. Vient ensuite la conversation à propos de cette fameuse soirée donnée à l’occasion de la rentrée et sa réaction ne tarde pas à venir. Un beau sujet de dispute à porté de main. ‘’ Dégueulasse ? Tu veux vraiment débattre sur le sujet ? ‘’ Y’a quand même pire que de revenir sur le sujet… comme par exemple, se laisser embrasser cinq minutes après avoir dit que ça n’arriverait pas. Le pourquoi tu as accepté de jouer. T’es vraiment pas du genre à partager. Un baiser c’est intime et personnel, fait croire que les avis divergent à ce sujet. Tu laisses cette conversation en suspend pour procéder à la routine du dodo de mini toi. Ismael sait que lorsque tu lui dit qu’il est l’heure, il n’a pas intérêt à te faire une crise. Hors de question d’élever un enfant roi. Tu tiens à ce qu’il soit bien encadrer sans pour autant brimer sa liberté. Le mioche couché dans son lit, vous vous posez sur le canapé. Ton bras glisse autour des épaules de Colombe que tu ramènes vers toi. Un baiser, un autre et tu lui demande si elle a faim ou encore si elle souhaite regarder un film. Sa réponse te fait bien rire. ‘’ Je peux l’être si tu le souhaites ‘’ Tu lui adresse un clin d’oeil juste avant que sa tête rencontre ton épaule. À ton tour, tu laisses ta joue se poser sur le sommet de son crâne pendant que Netflix fait ses dernières mises à jour. ‘’ Une préférence ? ‘’ Ce soir c’est elle qui est à l’honneur, donc c’est elle qui choisi. C’est vraiment le pied. T’imagine déjà ce que serait vos soirées à tous les trois. Études, boulot, dîner… dodo du petit et moment intime pour vous, pour récupérer du reste de la journée. Bain ou douche a deux, petit massage… faire l’amour et dormir. ‘’ Tu voudrais le faire à l’hosto dans une salle d’examen ? ‘’ Demandes-tu naturellement. Une question qui sort de nul part, mais à laquelle tu souhaites avoir une réponse.

Khaled refuse que tu fréquentes les résidences universitaires. Toi, t’as jamais eu l’occasion de t’y rendre. T’es trop bien rangée pour ça. Les garçons que tu fréquentais avaient toujours un appartement dans lequel t’emmener. Lui, il a rencontré des filles qui vivaient dans des chambres étudiantes et un instant, tu grimaces un imaginant tout ce qu’il a pu y faire. Je veux pas en savoir plus. Ta vie sexuelle d’avant ne me regarde pas. Tu secoues la tête. Il faut que tu oublies ces images au plus vite. Par la suite, tu enchaînes avec un job et la, tu restes formelle. J’ai pas forcément besoin de vie à côté si toi, t’en as pas... Tu te vois mal rentrer et passer encore plusieurs heures sans le voir. Autant travailler pour que le temps passe plus vite. Il semble vraiment s’inquiéter pour toi et ça te touche, vraiment. Sauf qu’il te reparle de ce baisse avec Basile et ça te saoule. Tu soupires, hoches la tête. Même mon premier smack en maternelle était plus intense que ça. Mais non, je préfère qu’on en parle plus. Bah envie de te faire engueuler alors que toi, en réalité, tu n’y peux rien. C’est vrai quoi, c’est Basile qui t’a embrassé et c’est Louve qui a lancé le truc. Tu sais qu’elle l’a fait pour t’énerver. C’est une vraie sadique et davantage depuis qu’elle se trouve enceinte. Soit, en parlant de bébé, Khaled va coucher Ismael et tu le regardes faire, attendrie. C’est vraiment beau et tu espères avoir l’occasion de te comporter comme une maman toi aussi. Or pour le moment, tu vas te contenter d’un moment à deux. Installée sur le canapé, tu te blottis tout contre lui et expliques que tu pensais que le dessert, c’était lui. Forcément, ça le fait rire. Après, obligé! Tu secoues la tête et esquives un petit sourire. Il te propose de choisir le film et tu hésites un instant. Un truc d’horreur. Pour une fois que je suis pas toute seule. Ouais parce que c’est pas ton truc les films d’horreur, vraiment pas. T’es une vraie trouillarde. Tu attends qu’il se décide alors qu’il te pose une question sortie de nulle plus. Tu relèves la tête dans sa direction en souriant légèrement. T’as déjà dû le faire des centaines de fois... Mais ouais, ça peut être super excitant ! Tu réfléchis. Tu t’imagines bien là-bas. Un petit sourire se dessine sur tes lèvres alors que t’embrasser sa mâchoire. Je veux carrément essayer même!

Tu sais qu’il n’est pas facile de trouver du temps entre le boulot et les études, encore moins quand tu es parent. Tu vois à peine ton fils et ça t’énerve royalement. Tu aimerais pouvoir être plus présent pour lui, mais d’un autre côté tu veux construire ton avenir et t’assurer qu’il ne manque de rien. ‘’ Colombe, tu vas vite t’épuiser si tu fais ça et puis, il faut que tu gardes du temps pour voir tes copines et te détendre. Quand viennent les exams, c’est de la pure folie d’essayer de tout gérer. ‘’ Tu déposes un baiser au creux de son cou. ‘’ Et si tu veux passer un peu de temps avec Ismaël pour prendre la relève de Fauve… ‘’ Tu laisses ta phrase en suspend pour qu’elle lui donne son propre sens. Vous parlez encore de ce baiser, elle t’explique que ça ne voulait rien dire, mais elle aura beau dire ce qu’elle veut, pour toi ça reste la même chose. Tu vas dans son sens en évitant de t’éterniser sur la chose, heureusement qu’il est l’heure de coucher ton fils. Tu te lèves pour la routine du dodo et comme toujours, ton reflet obéi comme un champion. Une fois couché et pratiquement endormi, tu retournes au salon avec Colombe que tu ramènes vers toi d’un bras autour de ses épaules. Elle te veut pour dessert et forcément ça te fait rire. C’est qu’elle est gourmande la petite, tu vaux pas mal plus qu’une petite portion de baklavas. Télécommande en main, tu cherches un film qui pourrait convenir aux désirs de madame. Tu vas dans la section appropriée et fait défiler les titres en quête du truc hyper effrayant. Comme ça, elle ne te lâchera pas de la nuit. Tu as toujours trouvé les films d’horreur un peu débile, pas crédible du tout. Y’a que la conjuration qui t’ plus ou moins plu vu son côté réaliste. Tu optes donc pour lui. Le film réglé, tu lui demande si elle accepterait de le faire dans la salle d’exam à l’hosto. Tu as envie de vivre ça avec elle. De le faire dans toute les pièces, dans tous les recoins. Elle accepte et t’es vraiment surpris parce que tu sais à quel point elle déteste faire ça dans les lieux public. ‘’ T’es sérieuse ? ‘’ Un large sourire voit le jour sur ton visage. ‘’ Et à l’université ? J’connais bien d’endroit à l’abri des regards et promis je ne les ai jamais testés… ‘’ Tu attrapes son menton de ta main libre et approche ton visage du sien pour venir l’embrasser. ‘’ Colombe… ‘’ Ton souffle meurt contre ses lèvres tandis que ton coeur s’emballe. Tu ravales difficilement ta salive, t’es nerveux tout d’un coup. ‘’ Je t’aime. ‘’ Finis-tu par dire à demi-voix. Le moment est venu pour ça. Tu te sens prêt à employer ces mots lourds de sens avec elle, bien que tu doutes de tout trop souvent. Tu l’embrasses à nouveau et lance finalement le film en lui tendant la couverture qui repose sur le coin du canapé au cas ou elle souhaiterait se cacher.

Il semblerait que Khaled ne souhaite que tu travailles du moins, il te le fait comprendre en t’expliquant que tu ne peux pas voir tes copines, te détendre et en même temps, réussir à travailler. Tu bosses bien à l’hôpital toi. Pourquoi moi j’y arriverais pas ?! Tu sais que tu peux gérer. Tu seras peut-être sur les nerfs, notamment en période d’examens mais, tu peux le faire. Tu veux vraiment participer. Tu n’as pas envie de dépendre de lui de cette façon. Et puis, vient l’argument choc. Il te parle d’Ismael et de Fauve. Tu passes une main dans tes cheveux avant de prendre une grande inspiration. C’est un peu degueulasse de me dire un truc pareil... Tu secoues la tête en affichant une petite moue toute triste. Ensuite, c’est l’heure du coucher pour Ismael et tu attends patiemment le retour de Khaled. Vous prenez place dans le canapé, tu choisis un film d’horreur alors qu’il te pose des questions d’un air hyper sérieux. Au début, t’as envie de rire parce que tu ne t’attends pas à ça mais finalement, tu lui réponds sur le même ton. Il te demande si t’es sérieuse et tu hoches la tête positivement en esquivant un petit sourire. Alors, il continue sur ta lancée. Tu sais moi, si y a une porte avec un verrou, ça me va. A l’université aussi... Tu souris contre ses lèvres, prolongeant le baiser. Il te reparle dans les yeux, son souffle contre tes lèvres te fait frissonner. T’es comme envoûtée par son regard et lorsqu’il murmure ton prénom, ton cœur rate un battement. C’est alors qu’il décide de te dire ses petits mots lourds de sens. Tu sais qu’il est trop tôt pour ça. Beaucoup trop tôt. Pourtant, ta main glisse jusqu’à son visage et tu caresses sa joue du bout des doigts sans cligner des paupières. Je t’aime aussi Khaled El Ghourani. Bordel de merde, tu l’as dit. T’as toujours eu peur de le dire et là, tu le dis sans grande difficulté. Les mots sortent tous seuls. Il capture tes lèvres, tu les presses un peu plus contre les siennes et ce, jusqu’à ce qu’il te tente la couverture et lance le film. Tu te camoufles jusqu’au bout du nez parce que t’es une grosse trouillarde.