Te voilà avec une loque humaine qui pense que boire est le nouveau truc à la mode il faut croire. Tu la retrouves là alors qu'elle te vomit dessus. Cela ne fait que traduire ce qu'elle ressent pour toi maintenant. De la haine, du dégout pour ta personne. Elle semble détruite par quelque chose, quelqu'un qui n'est pas toi. Tu ne sais pas franchement pourquoi mais tu sens qu'au fond de toi tu vas juste vriller quand tu sauras. Tu finis par te laver et la retrouver inanimée par terre. Elle ne sait plus ce qu'elle fait. Après une douche froide généreuse dont tu as pu profiter également tu l'emmènes dans la chambre communicante pour ensuite demander a la femme de ménage de la changer. Tu ne peux pas la voir comme cela, ce serait violer son intimité, violer son monde et tu ne peux pas lui faire ça malgré le dégout que tu as pour ses choix. La femme de ménage s'exécute sans doute par peur que tu ne la vires pour insolence. Tu pars retrouver Franck qui te regarde d'un air qui veut absolument tous dire. Tu souffles avant de lui dire que ce ne sera que pour cette nuit. Qu'il fasse son boulot plutôt que de juger tes actes. Tu t'agaces parce que la situation est assez compliquée il va pas en plus en rajouter non ? Il faut croire que si. Ton garde du corps est contre, il sait que tu tiens encore à elle et qu'il suffira d'une parole pour que tu restes. Mais tu es déterminé a ne pas te laisser faire. Tu retournes dans la chambre après un verre de gin et une cigarette pour te détendre. La misérable aura réussi a t'inquieter comme si toi tu n'avais que ça a faire. Tu arrives près d'elle en lui demandant si ça va. Elle a l'aire d'avoir moins de haut le coeur mais sait on jamais. Tu gardes une distance de sécurité. Te fais pas d'illusions Abelard, tu finiras pas la perdre a nouveau, un cheval qui prend son indépendance ira toujours contre toi après ça. Apparemment c'est pire et tu la regardes pour reprendre Quand on se met minable il faut effectivement assumer après. oui pas de compassion pour les faibles. L'amour rend faible tous comme l'attachement tu as compris ça il y a bien longtemps. Enfin voilà. Elle finit par te demander de rester avec elle et tu te figes. Tu t'attendais pas a celle là. Quoi faire ? Renier tes principes pour elle une nouvelle fois quitte a te faire trahir ? Ce serait lui donner de l'espoir que tu vas faire des efforts hors ce ne sera jamais le cas. Ses yeux sont suppliants et t'es pas forcément à l'aise il te faut un temps de réflexion. Ca ne changera rien on est d'accord ? oui vous restez dans une pseudo guerre. Et tu finis par reprendre On garde une distance, tu restes de ce coté là moi je reste sur la couette du mien. oui pas de contact physique t'en oublie pas que t'as une copine quand même. Qu'elle accepte tes conditions et ce sera réglé. Dans tous les cas tu t'évertue a laisser une distance, une barrière entre vous parce que demain elle redeviendra la même ingrate qu'hier. Celle qui choisit un vallet au lieu du roi.

Quand votre plus grande peur vous submerge, la noyade n'est pas très loin. Je ne suis pas très enviable désormais. Poupée un peu trop frêle et pathétique. Gisante entre ces draps de luxe, Deirdre a perdu de sa superbe. Il paraît qu'il faut toucher le fond pour retrouver la surface. Je m'y cogne pourtant à plusieurs reprises sans pour autant sentir l'air venir emplir mes poumons. Et tu n'as aucune empathie envers moi Abélard, mais je n'en attendais pas réellement. Je l'ai choisi lui. D'un choix que je ne pensais pas avoir à faire, et certaines choses me trottent en tête depuis. Mais je ne veux pas voir et surtout pas comprendre. L'ivresse s'estompe et la douleur n'en est que plus forte. Plus amère. Mes yeux se tournent à nouveau vers toi alors que la rudesse anime tes propos, une certaine rancoeur également parce que tu as toujours été trop fier. Tu as toujours détester ce que tu ne maîtrisais pas. Et faut croire que malgré ça, ton affection se borde pour l'Indomptable que je suis.  Je viens pourtant quémander des miettes de ta présence, reniant par la même occasion un orgueil pourtant imposant dans nos vies. Je me vois soulagée finalement que tu renonces également au tien en partie. « Naturellement. » Sans doute que l'aube viendra cueillir ma fuite et que nous reprendrons nos existences comme avant. Mais j'ai diablement besoin d'une pause, d'un oxygène nécessaire alors que notre relation étouffe et s'asphyxie. On est doués pour se soutenir mais davantage pour se détruire. Comme le plus perfide des poisons. Et je n'ai jamais prétendu être une bonne personne Prince. « Très bien. » dis-je en fermant les paupières finalement. Un léger sourire vient border mes lèvres pâles. « Mais je ne vais pas te sauter dessus, tu sais, Abélard. » Peut-être que c'est ta conduite que tu redoutes, que tu ignores ce que la nuit pourrait provoquer sur ton âme habituellement si rangée, comme ces rêves pourraient à nouveau se saisir alors que je me retrouve endormie contre toi. Je suis lucide pourtant. Il y a Phoenix et pour ma part, je suis bien trop brisée pour tenter quoi que ce soit. Ma respiration s'apaise bientôt toutefois, les paupières se lissent et faut croire que le sommeil m'accorde un peu de repos. Du vide sans rêve mais qui me permet d'oublier. Quelques minutes, quelques heures sûrement. C'est le jour naissant qui vient emplir le blanc de mes paupières, alors que mes orbes se plissent sous l'affront du soleil. J'en viens tout juste à saisir mon bras reposant sur ton torse, la proximité qui s'est imposée entre nos corps dans la nuit. Mais tu n'en verras bien puisqu'il faut croire que pour une fois tu as cessé de lutter Prince. Et je m'en réjouit quelque part. Je me lève, silencieuse, remarquant ma robe nettoyée, sèche et de nouveau déposée sur la chaise. Je retire rapidement ta chemise que je pose sur le lit avant d'enfiler à nouveau le tissu de mes excès. Comme si rien ne s'était passé. Tout juste un regard vers toi, te remerciant peut-être silencieusement de cette trêve dans nos luttes. Alors que mes pas me reconduisent à ma chambre, ne laissant rien de ma déchéance dans ton monde. Juste une impression fantomatique un peu plus douce sans doute dans la tempête de nos affronts. Et quelques questions en tête.

La voilà dans ton lit alors que tu lui énumères les règles pour que tu restes et qu'elle reste aussi. Tu es sérieux, tu ne laisseras aucune place aux doute s'immisser dans ta tête parce qu'elle partira, c'est comme ça, mathématique. Elle choisira toujours un paumé par rapport a toi. Un garçon sans valeurs qui la mettra en danger. Elle dépensera pour lui alors qu'il ne mérite absolument rien venant d'elle. Cette idée t'énerve mais c'est comme ça. Tu finis par t'allonger près d'elle, bras sous ta tête. Elle te dit que naturellement ça ne changera rien, elle approuve tes paroles. T'aurais sans doute préféré qu'elle te contredise cette fois mais après tous, c'est qu'elle apprécie cette situation de t'avoir perdu. Elle est d'accord pour les distances que tu imposes, elle de son coté toi du tiens et pas de contact. Elle approuve avant de se moquer de toi avec un léger sourire. T'as le regard franc de ton coté, direct comme tes paroles Tu restes de ton coté moi du mien. Oui parce que tu ne vas pas polémiquer sur cette condition c'est comme ça. Tu veux garder la même idée, le même fil rouge demain et tu sais qu'elle te perturberait. Tu finis par t'installer et t'endormir pour la première fois depuis longtemps. Tu ne dors jamais bien ces derniers temps, c'est compliqué comme toujours avec toi faut croire. Près d'elle tu retrouves une sorte de sereinité. Tu dors un moment jusqu'à te réveiller et sentir un lit vide près de toi. Comme si hier n'avait jamais existé. Deirdre ? que tu reprends en te levant et en la cherchant du regard. Personne, rien, pas même un mot. Elle t'a laissé comme un idiot dans cette chambre vide comme si un au revoir ou un merci était inutile. Ca devrait pas t'étonner Abelard, elle prend que ce qui l'arrange depuis un moment.