Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilitythis is the end (calexis) - Page 2
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Le deal à ne pas rater :
    Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
    Voir le deal

    this is the end (calexis)
    Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 1 Avr - 11:08
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Alors comme un idiot qui regarde le vide, il se laisse porter par les mains plus expertes de sa concurrente. Elle joue la mère numéro deux, elle prend le relais quand Caleb est incapable de faire quoique ce soit, la panique qui le gagne pour le prendre aux tripes et le tordre un peu, mais putain, sans Lex, il serait perdu, le père. Elle s’occupe de retirer les tissus pour faciliter la tâche à la princesse qui veut jouer dans son petit royaume aquatique, et la vision de la femme qui faisait battre son aorte et de sa fille lui donnait de l’espoir quant à l’avenir qui se profilait. Roxanne gagnerait un nouveau sourire, apprendrait à aimer de nouveau, et dans ses rêves les plus insensés, Jane aurait quatre parents qui l’adulent et la portent tout en haut de la montagne, et la tendresse qui sortait de ses pupilles n’avaient d’égal que l’amour qu’il pouvait porter. A ces deux femmes. Alors quand Jane s’amuse de ses pieds au bon vouloir d’Alexis, Caleb retire ses petites chaussettes pour les mettre dans la panière qui déborde, là, juste derrière. Il lui chatouille la voûte plantaire en riant, et une fois l’enfant humide, Lex prend son rôle, meilleure actrice si elle ne se faisait pas violence et Caleb prend place à ses côtés. Gouttelettes surprises sur le visage, et le garçon joue les choqués, exagération de l’expression faciale pour faire mourir de rire la chair qui n’était pas sa chair. Ce son résonne entre les carreaux de la pièce et vibre dans tous les pores de son être et c’était revigorant. L’espérance du bout des doigts. C’était ce qui allait permettre au boxeur de se sortir de ces mauvaises idées, pensées, de ces noirceurs qui l’entraînaient au fond de l’océan. Il aidait alors Lex à travailler la mousse sur le corps de Jane, espérant ne pas être trop maladroit de parts ses gestes et sa façon de faire. Ça avait été naturel, plus tôt dans la vie de la princesse mais aujourd’hui, il était plus craintif. Jane qui se jette et qui les arrose, Jane qui veut se brosser les dents, Jane qui chante nue en courant dans l’appartement, Jane qui vient vers Caleb pour qu’il lui mette la tenue de nuit et qu’il s’exécute juste après avoir mis une couche. Pas encore propre, mais bientôt, car l’école était à portée de temps. Avant de la mettre au lit, Caleb se dirige droit vers Lex un peu inquiet. « Euh… j’dois faire quoi ? Chanter une chanson ? Lui lire une histoire ? » L’homme est dépossédé de ses capacités à réfléchir. Il s’était occupé de l’enfant plus tôt, quand elle parlait à peine et ne reconnaissait rien. Aujourd’hui, c’était une petite fille pleine de vie et d’amour, bien différente de celle qu’il avait connu. Il exécute alors les conseils, et il disparait quelques minutes. Puis le retour au bout de trente minutes, espérant toujours revoir la Callaghan qui patiente. « Papa 1, Jane 0 ! » Sourire de l’homme fier, ses bras qui entourent la taille de sa guerrière et baiser déposé sur les lèvres. « Merci. » Pas besoin de rajouter de longs remerciements, tout était dit. Mais les pattes d’ours venaient se glisser sur sa peau, remontant le haut superflu. « Tu… » baiser sur la mâchoire. « M’as… » baiser dans le cou. « manqué. » Baisers multiples sous l’oreille, puis de nouveau vers les lèvres, repoussant de son bassin le corps de la boxeuse pour l’amener vers le canapé, pressant et envieux de la carcasse de l’autre.

    @alexis callaghan
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMar 2 Avr - 23:47
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Y a le futur qui patauge, qui éclabousse, qui s'rends même pas compte qu'ils jouent tous les deux un rôle. Lui, il essaye juste de remettre un ancien costume, des vêtements qui semblent désormais un peu petits, et elle, elle commence seulement à coudre. Elle déchirera tout demain, quand il faudra endosser un autre personnage. Cet être en devenir, c'est pas le problème, elle sait faire, comme un truc apprit qu'on ressert par automatisme. C'est tout le reste, qui est plus compliqué. C'est respirer l'air de cette tanière qui est habité par un autre animal, c'est faire tenir l'illusion, se battre avec l'envie de se marrer, face à ce sketch qu'on joue. Qui me plait. Caricature, je rirais de ma propre défaillance, de mes jeux d'eau ridicule, de mon rire qui déferle trop facilement, de mes prunelles affaiblies, pitoyablement adoucies. Elle en oublierait presque qu'elle n'est bonne qu'à vivre le présent, la minute, la seconde. Et, un jour, elle ira mourir contre une armée, comme ça, juste par provocation, pour le plaisir d'avoir le corps en champs de bataille. Le boxeur a le reste, il a ce qui est beau quand le soleil se lève, il a un après. Il a un demain, dans les yeux de la gamine. La gamine qui galope, anime les murs morts, oublie la tristesse, le manque, dégage la tombe, elle tape même dans le nœud du ventre de la guerrière. Faudra que tu lui apprennes à étouffer sa violence, et, faudra pas la laisser tomber, la planter avec sa solitude. Faudra pas lui injecter du noir, direct dans les prunelles, et autour des veines. Qu'elle continue à éblouir, même si ça brûle. Les rétines cramées de Lex s'accrochent au tableau, et elle alterne, regarde un vêtement de Roxanne qui traîne, juste pour se ramener contre le goudron. S'agirait pas de planer trop longtemps. Mais, irrécupérable, elle l'oublie dès qu'Il s'approche à nouveau, qu'il doute, s'interroge face à celle qui ne sera jamais à sa place. Ca lui ferait mal si ça venait pas de toi. Mais, elle accroche un fin sourire à ses lèvres, elle déborde d'une espèce d'empathie qui dénote. « Fait les deux, l'histoire puis la chanson. » Elle en sait rien, elle croit se rappeler que c'est ce que son père faisait. Les souvenirs sont dans une boite, bien cachée dans un coin de son cerveau. Elle a mit pleins d'affaires dessus, pour finir par l'oublier. Et quand elle la cherche, elle la pousse du bout du pied, pour éviter de fragiliser tout l'édifice. Pourtant, c'est bien ce qu'elle fait, en persistant ici. En tournant en rond, rangeant quelques jouets, continuant à suivre le script. Essayant d’étouffer la partie qui lui susurre deux-trois plans d’extraction rapide. Des excuses qui défilent en grosses lettres dans son esprit. Alors, elle s'arrête, elle reste plantée là, de peur que ses prochains pas soient vers la sortie. S'encastre dans le sol, accroche ses mains dans les poches de son jean, et compte les moutons. Ceux de la ferme qui traîne encore. Quand il revient, qu'elle est toujours là, elle a gagné contre le démon interne. J'crois que c'est ça qui la rends aussi joyeuse, quand l'homme revient, et impose son corps contre le sien. « Dit pas ça trop vite, elle peut vite revenir au score. » Qu'elle s'amuse, lâchant ses poches pour s'agripper au haut masculin. Les prunelles solidement arrimées à celles d'en face. « Tu t'en es bien sorti. » Dans cet espèce d'impossible rôle, tu t'en es bien sorti, faut que t’arrêtes de douter. Et, la peau dégage rapidement le tableau précédent, jarte la prétendue fibre maternelle qui n'est qu'une douce ironie, et se réjouit de retrouver ce qu'elle connait, ce qu'elle sait faire. Tu sais, s'animer, ressentir, et le cœur s'accélérer pour une bonne raison. Recule, maîtrisée par les baisers qui semblent faire leur effet sur la carcasse qui se soumet. La lèvre mordue, et  elle souffle un : « Combien je t'ai manqué ? » Dit que mes doigts t'animaient même quand Morphée t'avais dans ses bras, que t'en as oublié toutes les autres. Et, si j't'ai pas assez manqué, je vais te rajouter des souvenirs. De mon dos qui se réceptionne contre l'assise du canapé, et de mes bras accrochés à ta nuque qui t’entraîne avec. De mes lèvres qui refusent de lâcher les tiennes, sauf pour laisser passer le tissu du tee-shirt, que je débarrasse de ton torse. Inutile ce truc. Mes mains, c'est mieux comme vêtement. Puis y avait ma peau qui gueulait car la tienne venait pas assez vite contre. C'est toujours mieux de se sniffer un peu au bonheur, avant la chute. Je t'injecte une dose d'amour là, du bout de ma langue.
    Good Morning BostonPersonnage non jouable
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Good Morning Boston
    Personnage non jouable
    Informations
    Âge : 45
    Lieu de naissance : -
    Quartier.s d'habitation & Colocation : -
    Situation sentimentale : -
    Études & Métiers : journalisme
    Date d'inscription : 04/11/2012
    Pseudo & pronom IRL : -
    Icon : this is the end (calexis)  - Page 2 61EeWAN2rmL._AC_SY450_
    Avatar utilisé : .
    Crédits : polaroid papers (avatar)
    Multicomptes : -
    Warning : x
    RPS : 11
    Messages : 658
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 3 Avr - 11:01
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Annoncer le décès d’un proche était l’étape la plus complexe dans le processus. Luke, c’était un vieux, un coriace, qui avait vu les pires horreurs, mais quand il s’agissait d’une femme aussi jeune, ça devenait un peu plus difficile. La pauvre gamine, platane puis mur. Morte sur le coup. Dans son malheur, la chance lui avait souris pour ne pas souffrir trop longtemps, et il se trouvait qu’Abernathy était sur les lieux en premier, le secteur étant un de ses endroits de tour de garde. Après quelques recherches frivoles, il avait compris qu’elle était mère et mariée. Pauvre gamine orpheline de son pilier principal. Luke était devant un immeuble assez haut, et il prit une grande inspiration pour monter les différentes marches qui menait à l’appartement D08. Les couleurs étaient sombres, il était tard, presque minuit. La faible lumière lui permettait d’avancer sans se tromper de marche et une grande porte avec un œillet surplombait le palier. Inspiration nasale, yeux fermés. Aujourd’hui encore, vingt-quatre mars, une étoile au doux nom de Roxanne avait rejoint ses sœurs et c’était Luke le porte-parole de la faucheuse.

    Il tapait alors trois fois contre la porte. Si la petite fille était là, il espérait qu’elle dorme. Surtout, il espérait que le mari soit debout et qu’il n’est pas à sonner. Il entendait des rires à travers les interstices de la porte, et un homme grand, costaud et torse nu avec un sourire grand jusqu’aux oreilles ouvrit la porte. « Euh… c’est pour quoi ? » S’il savait que son rire disparaîtrait dans quelques secondes… Luke prit une grande inspiration. « Bonsoir, êtes-vous le mari de madame Edelstein ? » Et voilà… Ce sourire qui l’habitait une minute auparavant venait de disparaitre à la seconde où la question était posée. « Lui-même. » Et il devait le sentir au fond de lui, cette crainte, cette angoisse. « Il y a eu un accident de voiture monsieur, et je suis désolé de vous annoncer que votre épouse est décédée. Il y a eu une perte du véhicule après une grosse quantité d’alcool. Elle est morte sur le coup. » Le flic pince ses lèvres, et attend.

    @alexis callaghan @caleb edelstein
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 3 Avr - 12:41
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Si les voisins les entendaient, ils pourraient rire de la légèreté des tissus qui volent. Et c’était peut-être à l’habitude une zone sinistrée, peut-être que Caleb ne savait pas comment se retrouver chez lui quand les murs s’écrasaient à chaque fois qu’il se perdait, mais là, sur les lèvres d’Alexis, il y voyait de la clarté. Il avait le rire facile, et ses dents qui butaient contre ses lippes. Elle lui offrait un peu de baume, celui qu’on offre à un père qui se pense incapable de l’être, et s’imaginer une seconde à la place de la case père dans les bulletins scolaires, ça le rendait un peu trop euphorique. Et puis Jane, si elle avait l’amour de ses deux parents, elle pouvait toujours avoir l’amour d’une troisième personne, qui partagerait son quotidien et celui du boxeur au cœur déchiré mais qui se recoud avec les fils rouges qu’elle travaille à même sa peau. Mille baisers sur les lèvres, sur la joue, mâchoire, cou, il refait son anatomie facile de sa salive. Elle était son monde, putain. Il sentait chaque cellule de son corps reprendre vie, tout le temps, et c’était comme ça qu’il avait envie d’être. Alors malgré les batailles et les rixes qui donnaient à l’autre le pouvoir de l’écraser, Caleb,  il irait battre sa bête, celle qui dort dans son estomac, à coup d’épée, d’amour et d’acharnement pour offrir à Alexis tout ce qu’elle méritait, jour et nuit. Il la remplacerait par quelqu’un d’autre de plus respectable, humain même. Il se brûlerait les muscles en avançant vers les plus hautes montagnes, se défoncerait la peau pour braver chaque océan. Il caressait la peau de ses épaules désormais nues, faisant glisser le dos de ses doigts le long de ses bras, son regard qui transperce les orbites d’Alexis, qui passe de l’œil droit au gauche. Ses lèvres qui s’entrouvrent pour parler. C’était tôt, non ? Peut-être trop. Le temps avait filé, il était bientôt minuit. C’était pas le nouvel an, il n’y aurait pas de feu d’artifice, pas de confettis, seulement les papillons qui volaient dans son estomac. « Putain, Lex, je t’aime. » Et c’était sorti sans même qu’il s’y attende. Il restait un peu pantois, clignant plusieurs fois des cils, le moment qui s’arrête dans les secondes. Il comprend pas, Caleb, ce qu’il vient de dire. Il comprend même pas qu’il a été capable de lui exprimer concrètement ce qu’il ressentait. Il y aurait un avant, et un après. Mais pour l’instant, ils étaient là, au milieu de tout ça, dans la plus intime des bulles de verre prête à exploser et il a envie de l’embrasser, encore. Parce que c’était chez lui, ses lèvres. Toc, toc, toc. Un froncement de sourcils puis Caleb, il rit légèrement parce que ça pouvait pas plus mal tomber, il se mord la lèvre. « T’avises pas de fuir avant même de m’avoir dit que toi aussi. » Il embrasse le bout de son nez, toujours en riant, il déverrouille la porte pour tomber nez-à-nez avec un flic, grand, costaud, blond, bougon de visage. « Euh… C’est pour quoi ? » Un flic à cette heure de la nuit. Faisaient-ils trop de bruit à rire de l’amour ? Il haussait les sourcils pour exprimer son impatience et il posait la question qui résonnait dans tout l’appartement. Merde. Sa question ne pouvait plus mal tomber. Attendez. Pourquoi parlait-il de Roxanne ? Il s’était passé un truc. Mais la réalité ne voulait pas l’atteindre. « Lui-même. » Et son sourire disparaît pour rejoindre sa bête qui commence à s’éveiller, elle sentait le danger, elle. Caleb, lui, était incapable de voir quand ça tournait mal désormais, il s’était laissé bercer d’illusion quant à sa force. Et la sentence tombait. Et si le gond de la porte n’était pas solide, les doigts de Caleb aurait déjà éclaté le bois tant il les contractait. Il arrêtait de respirer, de parler. Plus rien ne fonctionnait. Chaque cellule de son corps qui avait repris des couleurs se nécrosaient à la vitesse de la lumière, de ce trou noir dans lequel son cerveau assimilait la nouvelle. Il avait le regard vide face à ce putain de flic annonciateur d’une terrible nouvelle. Mais ce dernier attendait la réaction du garçon, de ce père qui n’en est pas un. Il patientait. Et la bête s’étirait, commençait à chauffer ses muscles, elle était sereine parce qu’elle savait, elle, ce qui allait devoir se produire. « Nous repasserons demain matin, vers dix heures pour que vous puissions reconnaître le corps et vous expliquez les démarches à effectuer. Je suis désolé monsieur Edelstein. » Et le policier portait ses pieds vers l’escalier, le menant vers la sortie de l’immeuble, Caleb toujours dans l’encadrement de la porte, dos à toute vie derrière lui. Et il pleuvait. Des torrents, partout, tout autour de lui, sa bête qui faisait la danse de la pluie quand il ne sentait même pas les larmes disparaître sous son menton, en tétanie, incapable de bouger le moindre muscle. Ils allaient se froisser tant il était contracté. Quelque part, dans la nuit, dans un hôpital, le corps de sa femme gisait sur un brancard, un drap blanc sur son visage pour respecter ses derniers traits fins, son petit nez remonté et ses tatouages aussi explosifs chacun. Quelque part dans la nuit, elle rejoignait enfin l’homme fait pour elle à quelques semaines d’intervalle, comme si Juliette ne pouvait plus supporter l’absence de Roméo, et voilà que le Pâris qu’il était perdait tout sens. Et quand il arrivait enfin à faire pivoter son corps pour se mettre dos à la route, il sentait le feu le consumer de l’intérieur. Dans son estomac, il y avait des braises qui le brûlaient si fort qu’il sentait la bile monter, monter, monter… Et c’était la robotique de ses jambes qui l’amenaient dans l’évier pour rendre tout ce dont il avait mangé, mêlé aux larmes et au vomi. Il toussait, recrachait et sa main posée sur son estomac nu pour croire qu’il était capable de contenir la douleur qui était en train de l’envahir. Elle n’était pas arrivée d’un coup, non. Elle avait pris son temps, assimiler pendant quelques secondes l’information qu’il venait de digérer. Mal, en fait. Il se sentait noyer. Lui qui aimait tant les océans, il avait l’impression que sa tête était lourde et que la pression de son corps ne cessait d’augmenter, sa main libre qui essayait le coin de sa lèvre. Sa tête était toujours penchée au-dessus de l’inox, regardant son vomi s’évacuer par les canalisations. Comme sa décence. Comme son santé mentale. Comme tout ce qui le constituait. C’était ça. Est-ce qu’il avait déjà  senti pareil sensation ? La douleur, la perte, bien sûr. Mais ce désespoir qui était en train d’envahir son cerveau ? C’était ça, la peine de mort ? Son corps qui pivotait à nouveau, il avançait machinalement, tapant sa hanche dans le coin de la table de la cuisine, reculant pour lui laisser la place, menait ses pieds là où ils voulaient mais Caleb, il tournait en rond, puis là, il levait la tête. Là, il voyait son arc angélique le fixait, sa peau basanée, son regard confus. Elle avait entendu, forcément. Réalité qui éclatait. Voilà. C’était pas son pied sur le sol américain, c’était ça, la réalité. La vie qui s’arrachait pour tout défoncer, c’était les genoux qui se dérobaient sous son poids pour que Caleb tombe au sol, c’était Roxanne qui venait de crever parce qu’elle avait trop bu sans penser qu’en reprenant le volant, elle allait faire d’une gamine une orpheline. Elle n’avait plus personne de son sang, c’était terminé. Les yeux qui n’arrivaient plus à voir clairement tant l’eau salée de ses larmes ne s’arrêtaient plus. Il ne savait pas qu’un seul homme pouvait contenir autant d’eau.  Elle dormait, l’enfant. Elle ne savait pas, elle aurait dû mal à comprendre la tornade qui venait d’emporter les plus petites parcelles de sa vie. Et Caleb, avec son cœur d’adulte, il encaissait sans hurler, pour ne pas la réveiller, pour ne pas qu’elle s’effraie de voir cet homme qu’elle connait comme son père s’effondrer. Mais c’était là, du verre qui s’éclatait en mille morceaux pour lacérer la peau du désormais veuf. Veuf. Il était veuf. Parce que le divorce n’avait jamais été prononcé, les papiers jamais envoyés. Comment pouvait-on mesurer la vie de quelqu’un avec simplement son acte de décès ? Entre les vérités qu’elle a apprises, les temps où elle a pleuré, les ponts qu’elle a brûlés ou la façon dont elle était morte. « Roxanne est morte. » Et sa voix si faible lui défonçait l’œsophage, voulant concrétiser les mots qu’il prononçait. Il ne voulait pas hurler. Parce que s’il commençait, il ne savait pas quand ça allait s’arrêter. Mais ses larmes qui s’écrasaient au sol lui rappelaient celles qu’il avait pu verser quand elle était partie. Cette fois-ci, il ne pourra jamais la rattraper. Son cœur battait si fort que le flic reviendrait pour tapage nocturne. Il déglutissait. C’était douloureux. Qu’est-ce qu’il y avait à dire ? Qu’est-ce qu’elle aimerait comme chanson, lors de ses funérailles ? Il la voyait bien habillé dans cette robe qu’elle portait le jour de leur mariage. Elle était blanche, mais il y avait des fleurs noirs, en bas de celle-ci, pour se souvenir qu’elle n’était plus si innocente, le ventre rebondi par une Jane en devenir. Elle n’allait pas être seule, Roxanne. Callum, il allait lui tenir compagnie et il allait insuffler des sourires dans la vie de leurs filles, et Caleb, il allait devoir maintenir toutes les cartes du château pour ne pas la voir grandir sans repère. C’était quoi ça ? Si un Dieu planait au-dessus de sa tête, qu’il aille bien se faire enculer. Parce qu’aujourd’hui, il signait son arrêt de mort. Et puis Caleb, il était incapable de bouger, toujours. Il sentait pas l’air sur sa peau, l’eau sur ses joues, le plancher sous ses jambes. Il n’avait pas froid, pas chaud. L’impression qu’il perdait un combat de boxe contre un ours, son estomac recevait les coups les plus intenses de l’histoire de ce sport. Son crâne lourd. Et putain. Sa femme venait de mourir. Sa femme. Venait. De. Mourir. Le temps que ses neurones comprennent l’information, trop tard, Caleb enfonçait son poing dans sa bouche pour le mordre si fort que du sang venait perler sa peau, éviter de crier. Ne pas commencer à s’effondrer. Pas maintenant, pas tout de suite. Il secoue la tête légèrement de gauche à droite. « Non, non, non, non, non… » Il tente de se relever mais il n’y arrive pas, ses cuisses ne le portent plus et il tombe le cul sur le bois. C’était suffisant pour enterrer un Homme, cette souffrance. Suffisamment létal pour les foutre six pieds sous terre. « A… appelle Ares. » Et il sentait sa tête si lourde. Il était désolé. Désolé de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, il n’aurait pas dû partir dans un autre pays, il n’aurait pas dû fuir mais la porter, la faire travers les torrents qu’elle était incapable de traverser pendant son deuil. Elle avait préféré se foutre en l’air, par l’alcool et les arbres mal poussés sur le bord de la route. Il aurait pu la sauver, s’il n’avait pas voulu égoïstement profiter de cette soirée de retour. Mais voilà. Le mal était fait. Et sa bête, elle enfilait des gants, elle s’échauffait un peu, elle grattait un peu les parois de l’esprit de Caleb pour savoir quand est-ce qu’elle pouvait sortir et lui mettre un coup droit dans la mâchoire, elle sautillait sur place. Est-ce qu’elle aussi, elle ressentait ces trucs-là ? Et la table n’était plus très droite, ses paupières se clignaient plusieurs fois, il n’y avait plus rien autour de lui, plus rien. Il avait juste envie d’arrêter de ressentir. Juste que ça s’arrête, juste un peu… juste un instant, une seconde. Juste que la douleur cesse… Et le trou noir. Il tombait sur le plancher, perdait connaissance.

    @alexis callaghan
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 4 Avr - 22:53
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Tu veux savoir le pire ? Le pire, c'est qu'elle a les mots au bord des lèvres, qui restent coincés derrière, trépignent mais se ravisent ; et qu'elle est soulagée de ces quelques bruits sur la porte. Elle devrait être capable d'inverser la phrase, de te le gueuler même quand t'as le dos tourné. Elle devrait se hisser dans ton dos pour cacher sa nudité aux yeux de l'intrus, et te les glisser à l'oreille, comme un secret au monde. Mais, amoureuse cassée, elle arrive qu'à se libérer de cet air qui s'était bloqué dans ses poumons, d’enclencher à nouveau le cœur qui s'était mit à perdre le rythme, qui rêvait d'un arrêt. Elle reçoit la solution et attrape la main tendue pour l'extirper de sa fournaise, de son enfer aux allures paradisiaques. Tu vois, pourquoi ça peut pas marcher ? Parce que tu dis je t'aime, et que moi j'm'inquiète même pas de la suite, je pense qu'à ma survie. Prendre le haut, prendre la fenêtre, courir, s'effondrer, errer, te retrouver, t'aimer encore sans le dire. Faut pas le nommer, cet amour, faut pas le dire, faut le garder dans nos regards, dans nos organes qui s'emballent. Je veux pas savoir que tu m'aimes, parce que j'aurai peur demain que tu ne m'aimes plus. Alors, le monde est prêt à s'effondrer sous tes pieds, et moi, je me réjouis de cette interruption, je remercie tellement la porte qui s'ouvre, que j'oublie de voir que derrière, y a une lame de faucheuse. Je me préoccupe juste de réapprendre à respirer, j'essaye de faire disparaître le rosé qui a réussi à teinter le foncé de mes joues. Le cœur lui, semble s'être diffusé à travers le corps entier, si bien qu'elle l'entends battre dans tout son être, flinguer ses tempes, faire vibrer ses doigts, ses lèvres. S'enfonce les ongles dans la chair de ses mains, retrouve la douleur, réconfortant manteau. S'y réfugie, assise et courbée vers l'avant, le poids des sentiments qui appui sur ses trapèzes. Y a ta phrase qui raisonne, et elle, ne retient que la fuite. Qui devient obsession. Le tissu retrouve sa peau ; c'est la fin de la pause. Juste, j'voulais pas que ça le soit à ce point, je voulais pas la suite. Tu me crois, quand j'dis que je le voulais pas ? Que si j'ai amorcé un pas vers l'arrière, c'était juste parce que le démon grogne, qu'il bouffe mon battant, qu'il a peur. Qu'il fallait le battre sournoisement, sans qu'il ne s'en aperçoive. Fallait l'infester, et le regarder mourir. Tes mots plantés en plein dans la bête, j'peux que les voir, j'vois plus que ça, écrit sur les murs au milieu de ceux que tu lui as surement dis, à Elle. Elle me nargue, elle les a mit partout, et mon odeur se faire grignoter par la sienne, même mon ombre s'affaisse, poussée dehors. Debout, Lex, la fuite t'attends. Et, y a madame Edelstein qui raisonne. Elle entends que ça, madame rien du tout. La mâchoire se contracte, le feu enrobe délicatement ses nerfs, carbonise ses prunelles. Elle retombe sur le canapé, un infime sourire belliqueux aux lèvres. C'est qu'elle avait zappé ce léger détail, Callaghan. Mais, Roxanne, j'crois que t'as oublié les travers de ton adversaire. Que tu lui donnes une arène, elle qui ne vit que pour la lutte. Alors, détraquée, elle est obligée de se retourner, de revenir, appelée par le goût du sang. Qu'importe à qui les lèvres appartiennent, de ce type dont j'entends que la voix, ces lèvres à qui t'as glissé que c'était ton nom. Edelstein ; j'arracherai ces quelques lettres derrière ton prénom. Je les garderai précieusement, j'apprendrai à les conjuguer, pour qu'elles riment avec les miennes. Et, alors que la jalousie dessine de vils désirs, que je la pousse délicatement de ton décor dans mon esprit, elle tombe, elle se fracasse au sol, je vois la silhouette et le sang, je vois la mort et je l'entends formulée. Je voulais pas la pousser si fort, j'te jure. Je voulais juste l’abîmer un peu, la rendre moins belle, moins désirable, je voulais pas que le souffle s'ôte de son corps. J'regarde à nouveau les murs, et je ne vois plus qu'un testament. L'homme encaisse, agonise, vomit son cœur, le corps abandonne, lui qui n'a plus l'air de comprendre l'intérêt de se tenir encore debout, maintenant qu'il n'a plus de princesse à aimer. Recule sur le canapé, les doigts sur ses coudes, qui remontent, crispés. Elle racle de ses ongles sa peau, elle veut effacer tes lèvres, le souvenir de ton épiderme, la culpabilité qui s'est foutue sur sa chair, mélasse qui adhère. Et, la main se plaque contre ses lèves qui hurlent un cri muet, alors qu'elle voit l'homme s’effondrer, et leur monde avec. C'est ça de jouer avec les écritures, de provoquer la logique, d'en avoir rien à foutre des signaux, de tous ces trucs qui clignotaient. C'est ça, de plonger dans les yeux adverses, d'oublier que le monde continue, à côté, de même pas voir qu'il s'effondre. Et, quand on tourne le regard, on ne voit plus que les cendres. On a même pas senti la fumée, aperçu les flammes, on a couvert les hurlement de nos soupires, on a saupoudré d'un peu de rires les dernières lamentations. Les gens crèvent, et nous on s'envoie en l'air. Etre la pierre qui fait dérailler, aimer les trains tanguant, s'amuser des cris de terreurs, et hurler de voir les corps. Désormais, elle veut courir après les wagons, elle veut tout réparer, même Calanne, elle vous réparera, elle vous fera heureux, elle vous dessinera avec une gosse au milieu, elle dégagera Callum, elle le capturera entre ses cuisses, elle réécrira l'histoire, pour qu'elle puisse être estampillé Disney. Qu'on arrête le bruit des clous dans le bois, semblable à son cœur qui tambourine. Je t'abandonnerai sur le parking de l'aéroport, je crèverai ses pneus. Tout pour ne plus voir ce vide dans tes prunelles, quand tu me regardes. Alors, c'est ça le chagrin ? Le pur, celui qui emporte tout le reste, qui dévaste l'être, qui mets à genou, qui rétame, arrache les pulsations, compresse l'organe, le laisse geindre, supplier, et celui qui aspire la lumière, monstre avide, qui grappille toutes les paillettes de vie. La guerrière n'est qu'une enfant recroquevillée sur le tissu rembourré, pitoyable oisillon, qui assiste à la destruction, qui tends pourtant les mains, mais qui voit la montagne s’effondrer en sable, le cœur de verre s'éclatant sur le sol. « Caleb.. » Elle pense même pas à récupérer le morceau qui la reflète, elle galope à genoux sur le canapé, l'épouvante qui se bloque dans sa gorge. Pieds sur le parquet, puis genoux qui percutent le sol. « Non, non, non.. » Les doigts arpentent la peau, trouvent un pouls, les cils ne sont plus étanches, arborent de jolies décorations d'eau salée. Se perd, se raccroche à son essence. Soldat, mode automatique, qui récite les ordres : « Arès, appeler Arès. » Se redresse dans un bond, fouille, cherche, attrape les papiers qui traînent sur le bar, jette sur le sol, s'attaque à la veste, lui fait les poches, en sort le précieux. Efface les rouleaux sur les joues d'un revers de main, renifle et les doigts tremblent, l'écran déconne, il comprends pas les ordres désordonnés de ce corps qui convulse, au rythme des sanglots. Il se réceptionne quelques gouttes de pluie, qu'elle dégage de son tee-shirt, puisque sa peau n'arrive plus à éponger. « Putain ! ». Mettez-moi le constructeur, que j'le saigne. Fait le répertoire trois fois, se perdant dans les lignes. La sonnerie est interminable, et l'homme entame à peine un mot, qu'elle coupe :  « Faut que tu viennes.. » elle sait plus si elle hurle ou si elle gémit « C'est Caleb, Elle .. Roxanne est morte, faut que tu viennes chez lui, maintenant. » L'appareil rejoint le parquet, et elle rejoint l'endormi. Les doigts agrippent, s'accrochent aux épaules, secouent, oublie tous les principes de secourisme. L'esprit s'est mit en sécurité, il n'est plus qu'une pièce vide, où Lex courre, s'agite, hurle, frappe contre les murs. « Caleb. » S'attaque aux bras, à ses traits qu'elle essaye d'arracher à une Morphée aux airs mortuaires. Celui-là, tu l'auras pas. « CALEB ! » Frappe, maintenant. Hystérique qui se débat contre une carcasse inerte. Qui halète, s’étouffe du peu d'air. Le peu de lucidité lui fait capter un coeur, là, quand elle s'échoue contre son torse, sa crinière en linceul noir. Tu sais quoi ? On a qu'à rester là, comme deux vaincus. On dira que la bataille fut belle, mais qu'on était juste pas assez forts.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postSam 6 Avr - 22:25
    taggercitereditionsupprimeradresse

    La perte.
    ~~~~
    i am tired of my grief - On finit par survivre, on n'oublie jamais, la douleur est toujours tapie au fond de notre cœur, mais on finit par survivre. J’étais perdu, perdu dans le bleu océanique des yeux de Deirdre. Je ne cessais de la regarder, comme si j’étais persuadé que mon cerveau allait la capturer. Capturer cet instant. Elle est contre moi, sur ce canapé, nous sommes tous les deux dans mon appartement. Loin des regards. Loin de ce monde, logés à deux, dans cette bulle que nous avions créé petit à petit. Elle ricane, sans doute un peu trop. Devant ces images drôles d’un film quelconque. Elle est belle, si belle, que le monde en deviendrait jaloux. C’est cette puissance qui peut se lire à travers les traits de son visage, et je suis dingue, dingue de cette femme. Dingue de voir à quel point je peux me sentir bien dans le creux de ces bras. Pour elle, je ferais absolument tout. Je la tiens, probablement parce que j’ai peur de la perdre à tout instant. Va savoir, cette soirée était peut-être simple, où on regardait un film, ensemble sur un divan. Quelques nourritures sur la table basse, mais rien de très exceptionnel. On avait décidés de rester ici, sans bouger, profitant l’un de l’autre avant que la réalité nous achève. J’oubliais pendant des heures où je vivais, j’oubliais mes malheurs, mes maux qui me hantaient, qui m’empêchaient de fermer l’œil. Parce que là où est Deirdre, il ne fait plus nuit. Je tourne mon visage, posant à plat ma main sur son front pour l’attirer à moi, et ainsi, déposer le bout de mes lippes sur le sommet de son front. Je pourrais rester ainsi, éternellement tu sais. Je pourrais devenir le type le plus égoïste en te demandant de ne plus bouger, d’être accroché à moi, menotter même. Mais d’un murmure, ma voix retentissait, à travers les bruits de la télévision. « Je crois que je t’ai jamais vu aussi rire de toute ma vie. Faut croire que c’est plus drôle que mes blagues. » Faut croire que beaucoup de choses le sont. Je lâche un faible rire en me redressant. Je l’embrasse au passage, me dirigeant vers la cuisine où je me saisit d’une bière, et au passage de mon paquet de clopes laissé à l’abandon sur le comptoir. Je revenais sur mes pas, avant de me poster à ces côtés, m’en allumant une, lui tendant ma bière. « On regarde un film d’horreur ? Peut-être que j’aurai plus de chance de t’avoir près de moi. » Je veux pas être lourd, j’adore l’entendre rire, j’adore voir son visage s’illuminer. Mais rien de mieux que de sentir son épiderme contre le mien, de sentir son souffle chaud percuter ma peau. Durant quelques secondes, je restais assis sur le bord du divan, fumant cette clope lentement pour une fois, la fumée valsant devant nos iris. « Aller, je change. » Je vais l’énerver, je vais l’agacer de changer quelque chose qu’elle a choisi elle-même. J’happe la télécommande en la levant, histoire qu’elle ne puisse m’atteindre, bien que cela ne soit pas si difficile. Je change de programme, un bon film d’horreur qui passait à ces heures si tardives. Et l’air de rien, je reposais cette dernière en encerclant sa nuque d’un bras. Viens auprès de moi, aussi près que tu le pourras. La clope entre mon index et mon majeur. J’étais vêtu d’un simple jogging et d’un t-shirt blanc. Après tout, on était ici, et on comptait aller nulle part. Raclant la gorge, ma main qui tenait la clope se laissait suspendre dans le vide, alors que l’autre, je me délectais en la faisant passer sur ton épaule, remontant sur ta nuque pour laisser mes articulations se faufiler dans la racine de tes cheveux noirs. Et cette fois, j’accordais un certain intérêt à la télé. Bien que mon envie actuelle, était tout autre chose. Et dans le fond, je savais que Deirdre était au même niveau. Le regard plongé sur l’histoire, je fronçais les sourcils à la sonnerie de mon téléphone. D’habitude, je ne réponds jamais. Pas quand je suis avec elle. Mais c’est un instinct, j’écrase ma clope. Je regarde le prénom s’afficher et la gueule de Caleb en grand plan. Il a dû se mettre encore une fois dans la merde, et ça me fait lever les yeux au ciel. Je décroche, d’un large sourire. « Qu’est-ce… » J’ai pas eu le temps de finir ma phrase, que tout venait de s’écrouler. J’entends la voix, féminine. Je l’entends au loin, je saurais pas vraiment dire ce qu’elle venait d’articuler. C’est comme si mon cerveau ne voulait rien entendre, comme si ma conscience pour me protéger venait de capturer les mots en les jetant à la poubelle. Une seconde passe, deux secondes… Je pose le téléphone sur la table basse. Mes traits changent. Tout mon corps change. Et mon cœur lui, il se brise. Je me lève, comme un robot. Je n’arrive à prononcer un seul mot, ni un regard. J’enfile mes baskets, j’enfile ma veste. Tout me vient machinalement, tout me vient naturellement, bien trop naturelle pour que je puisse gérer. J’ai envie de vomir, j’ai envie de hurler. Mais je reste bloqué à côté du canapé. Même les larmes n’arrivent pas à sortir. Parce que je t’imagines, mon ami. Je t’imagine anéantis, au sol, pleurant la perte de cette femme. Pleurant le fait que plus rien ne sera comme avant. Pleurant sa mort, pleurant ta propre fin. Et je saurais pas gérer, comment vais-je te dire que ça va aller ? Ô non, ça ne va pas aller. Parce que c’était ta maison, c’était la femme, la mère de cette enfant. Je me crispe. Je repose mon regard sur la femme que j’aime. Elle me regarde, inquiète. Elle le sent. Pas vrai ? On le sent, quand quelque chose vient de nous abattre. « Caleb. Son ex-femme. Vient de décéder. » Mes mots sont coupés. Je fronce les sourcils, je secoue la tête. Bouge-toi Ares, faut que tu restes fort. Je prends le dessus sur mes émotions, en tendant la main vers Deirdre. « Il faut que tu viennes. Il y a Alexis, elle a besoin de toi. » Tout comme moi, j’ai besoin de toi, mais ça, c’est une évidence. J’attends qu’elle enfile un truc, qu’elle prenne ma main, et à deux, silencieux. Les larmes menaçantes de couler. Je nous engouffre dans le petit habitacle de la voiture pour me diriger en direction de l’appartement de Caleb. Je me force, je me force à rester claire, parce qu’il faut quelqu’un qui tienne tête, il faut que quelqu’un puisse te tenir, et mon frère. Mon frère, j’aurai les épaules pour toi, je te donnerai mes mains, je te donnerai ce qu’il faut. Je pose une main sur la cuisse de Deirdre, quand on arrive après quelques minutes. Je reste assis, je reste assis. Ne m’en veux pas mon ami. Laisse-moi juste avaler mes émotions, laisse-moi être celui que tu veux que je sois. Je ferme les yeux. En sortant, je reprends la main de cette dernière en montant les marches. Et à travers la porte. A travers cette porte, je sais que le monde vient de s’écrouler, je sais que plus rien n’est bon, derrière cette porte. Il n’y que tristesse, il n’y a que malheur. Et pourtant, je l’ouvre. Je l’ouvre doucement, jusqu’à que mes yeux te percutent. Tu es au sol, Alexis, qui te secoue, pour que tu reprennes tes idées. Les émotions, tu n’as pas su les avaler. Et c’est normal. Je pose une main sur la hanche de Deirdre en déposant un baiser sur le bout de ces lèvres. « Je t’aime. » Je lui murmurais. Qu’est-ce que je pourrais dire d’autre ? Je m’approche d’Alexis, je pose une main, en paix sur son épaule. Je sais comment elle est, il m’a tant parler de toi Alexis, il m’a tant parlé de ton amour, de son amour. Je te regarde. Je plonge mes yeux, je me surprends à être calme. Parce que je me connais. Parce que je dois me contrôler. « Je suis là. » Je pose une main innocente sur la joue d’Alexis. Mes mots, ils ne vont pas t’aider. Et même si c’est un mensonge, regarde-moi. « Je m’en occupe. C’est mon frère. Va me chercher une serviette. Avec de l’eau froide. » Je jette un regard en direction de Deirdre. Va l’aider, ne la laisse pas seule. Je t’aime Deirdre. Je t’aime tant, que je pourrais pas supporter tout ça. Je tourne mon regard vers le corps de Caleb, je me saisis de force les épaules de mon frère pour le redresser, je m’aide de mes jambes, juste pour qu’il soit assis, et que je me cale entre ces cuisses, lui tenant le visage. Face à face. Oubli tout, mon frère. Oubli où tu es. « Je suis là, Caleb. Ouvre les yeux, s’il te plaît. Ouvre-les. » Je ne vais jamais te dire que ça va aller, parce que ça serait pas crédible, je vais jamais te dire d’oublier, parce que c’est impossible. Je vais jamais t’obliger à faire quoique ce soit. Mes mains frottent tes joues. Je regarde les traits de ton visage, je tire sur tes paupières en t’obligeant à m’écouter, et même si je dois t’en coller une, je le ferai. Et même si je dois réveiller la bête, crois-moi, je le ferai à cet instant précis. Je passe mes doigts sous tes yeux. Tu as perdu connaissance à cause de l’émotions. Tu as trop sur ton cœur, mon frère. Tu en as trop là. Je reste à genoux, et lentement. J’entoure ta nuque, je fourre mon nez sur ton épaule. Et je te serre. Je te serre pour que tu sentes mon parfum, pour que tu ressentes ma présence. Je te serre, jusqu’à te murmurer. « Laisse tout sortir. » Vomis, crache. Frappe-moi, s’il le faut. Je sais que tu ne resteras pas comme ça longtemps. Je sais, qu’elle va se réveiller. C’est pour ça, que je reste là. C’est pour ça, que je te serre. Je ne bouge pas. Je ne bougerais jamais. Alors pleure, pleure cette perte, frappe pour te venger. Je serais ton souffre douleurs, mais je serais-là.

    credits img/gif: pinterest
    code by lumos s.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 7 Avr - 14:30
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Je suis presque une fille normale sur ce canapé entre tes bras. J'oublie la noirceur, j'oublie le gouffre dans lequel parfois je me prélasse, les hauteurs desquelles je nargue. Je suis moi avec toi. Et c'est bon de pouvoir exister sans se préoccuper du regard qu'on posera sur moi. Qu'importe les yeux du monde tant que ce sont les tiens qui me porte. Alors ce soir est une soirée tout ce qui est des plus banales, puisque avec toi je n'ai pas peur, et pas même de la normalité. Je me suis efforcée de tracer cette distance avec le commun tu sais Ares et j'ai un peu douté quand j'ai choisi ce programme parce que tu sais je ne regarde jamais vraiment la télé. J'ai opté pour une comédie légère et un brin stupide oui faut l'avouer. Et je ricane parfois plus que de raison. Je m'habitue presque à ces notes qui emplissent la pièce, tu sais la légèreté de mon timbre qui virevolte malgré la raison. Je m'accroche parfois à tes billes désabusées, à tes lèvres qui renvoient nonchalamment la fumée de ta gorge au monde, je me perds à espérer quelques mouvements au milieu de ce nuage embrumé, d'être une sorte de fée là, accrochée à ta bouche déliée. Ta paume vient cueillir mon front, couronne ma peau d'un baiser, et le soupir est un peu trop profond lorsqu'il s'extirpe de mes lèvres faiblement inclinées. Ta remarque m'arrache un regard complice parce que oui il faut l'avouer, je n'ai jamais autant ri. « Te donnerai-je des vocations de clown ? » Tu oublierais presque tes monstres toi aussi lorsque cette tendresse inédite inonde nos barrières. Je souris tendrement à ton vœu pieu, je scelle mes mots de mes lèvres sur les tiennes, furtives, alors que tu proposes un changement de programme. Tu ne me laisses pas vraiment le choix d'ailleurs, mais je suis bien trop occupée à ma contemplation pour protester. Je sais ce que tu aimes et c'est sans doute pas ces films un peu trop propres pour ton sombre. Je viens tout de même encercler ta taille de mes bras menues, histoire de protester pour la forme et t'attirer un peu plus à moi dans un serment d'égoïsme, parce que tu m'appartiens et que je suis trop capricieuse pour ne pas succomber au vice.Dos contre le tissu, ton bras passe autour de mes épaules et vient caresser ma nuque. Je laisse ma tête se reposer sur ton épaule, perdue en apparence dans les images horrifiques qui défilent devant mes billes, mes pensées bien plus accaparées par autre chose, je n'ose pas penser ce temps si doux, cette parenthèse que nous nous offrons, je suis trop égoïste, je ne veux que toi, et ne pas penser au temps. La sonnerie résonne pourtant, je vois que tu fronces les sourcils au son intrus qui résonne entre nous. J'aperçois rapidement la tête de  Caleb et je me détache pour que tu puisses lui laisser un peu de place. C'est normal, c'est ton frère et j'en aurais fait autant pour ma meilleure amie. Je viens m'affaler contre le dossier, sourit lorsque tu commences la conversation mais quelque chose dans ton attitude change. Contraste. Tu sais, j'ai cet instinct pour les horreurs, pour savoir que quelque chose d'anormal arrive. Je peux le percevoir à tes épaules qui se raidissent, à ta nuque qui se redresse, au saccadé de tes gestes. Et je me surprends à cesser de respirer, je me surprends à refréner une sorte d'eau. Comme si une vague se lorgnait à me fouetter au plus profond. J'inspire. C'est con, c'est stupide, mais directement, je pense à Lex. C'est comme si tu m'entends quelque part parce que tu dévoiles un peu l'horreur, tout juste pour que j'en saisisse suffisamment dans ma cervelle. Mes lèvres se pincent parce que merde, je n'imagine même pas l'état dans lequel elle doit être et encore moins Caleb. Je me relève, vite, très vite, acier mécanique qui s'échappe de mes veines, s'imposent à mes phalanges. Je reprends mes automatismes, ceux dont je me pare face au monde. J'impose la carapace. Je vais jusqu'à l'entrée où j'enfile mes talons et ma veste. Je t'ai écouté, j'ai mis une jupe cette fois et diable, ça risque de ne pas être pratique. Je sens le malaise qui s'empare de toi, cette lutte à l'intérieur de tes veines pour refluer le sel. Je te connais mieux que personne. Peut-être pas mieux que ton frère mais oui, je resserre mes phalanges sur ta peau d'encre, je te tiens de toute la force dont je suis capable dans le silence, l'absence de mots, l'intensité des gestes.Et tu nous guides jusqu'à la voiture. Le silence devient opaque entre nous, je sais qu'on est chacun mentalement entrain de se préparer, toi pour ton frère, moi pour mon amazone éconduite. Tes phalanges viennent échouer là à ma cuisse,et j'accueille avec une horreur tendre le frisson qui se déploie dans ma carcasse, de ton feu à ma peau, de ta peine à mon eau, de nous qui nous jetons à Eux. Je resserre l'emprise de mes doigts sur ton poignet, je ne veux pas te lâcher comme si ta présence était le seul repère que j'ai. Je sais comme la peine se distillera dans son sang un peu trop brute à ma Forte attendrie. La voiture s'arrête au bout de ce qui semble être seulement quelques minutes. C'est naturel, que je revienne à tes côtés, que je glisse à nouveau mes doigts pour les lier aux tiens, sans doute que tu les sens un peu trembler mais tout juste. La porte se présente, arrogante barrière pour occulter leurs luttes, mais le panneau dévoile la scène et mon armure semble fondre comme neige au soleil quand je te vois Lex éparpillée sur lui. Je ne t'ai jamais vu comme ça putain. T'es celle qui tient, t'es celle qui lutte, pas celle qui se noie là, sur son amour brisé. Je reflue l'eau de mes iris parce que je dois tenir. Je dois tenir pour Toi. Je dois tenir pour Ares. Dont la main se pose sur ma hanche, dont les lèvres viennent effleurer ma tempe, de laquelle le battant provoque d'une  pulsion  lancinante. Tu as les mots justes mon Guerrier, tout juste ceux qu'il faut pour entamer ma lutte, m'équiper des armes qui nous aideront à porter le duo blessé, valeureux combattants terrassés par une mort trop injuste. Un accident de voiture. Répétition macabre dans les drames de mon existence. Mes paupières se ferment pour retrouver un semblant de calme, le souffle danse comme une fée trop chétive, balbutiante, mais j'y déploie ma force. Parce que je suis si habituée à aller perpétuellement la chercher. Ma main presse un peu plus la tienne à ton contact. « Je t'aime. » que je te répète en écho, reflet parfaitement similaire de nos tombeaux à vifs et désormais ouverts. Ta main me lâche car il t'appelle, elle m'appelle, elle aussi. C'est toi qui lui parle en premier et la douceur dont tu es capable à son égard me brûle un peu plus. Je sais et je n'ignorerai plus jamais pourquoi ma poitrine refleurit à ton contact Ares. Tu lui demandes cette chose simple et tu viens me jeter un doux regard. Je m'abaisse vers toi Alexis, je tends mes phalanges à ton bras, je te hisse à moi douce et ferme à la fois, ma Douce et dramatique Incendiaire. T'as plus rien du feu, je ne vois que de l'eau. Qui submerge ta hargne. « Viens Lex. » que je te murmure, parce que tu sais la force dont je suis capable, tu sais que je ne plierai pas tant que le chagrin te brise. L'orgueil, je l'aurais pour nous deux, tu te souviens, on est ces amazones que rien ne retient, pas même les hommes. On fera comme si rien ne s'était passé, comme si nos cœurs ne soupiraient pas pour ces âmes sombres et fraternellement liées. C'est évident maintenant, qu'on ne pouvait que sombrer à deux, que partager nos attaches. Tu me suis et je ne sais pas comment d'ailleurs, alors qu'on arrive à l'évier de la salle de bains où quelques jouets viennent encore nous narguer, de ces remords d'innocence, de l'ange endormie à quelques pas de là. Elle ignore le drame, elle évolue dans sa bulle de rêveries, et je ne peux pas empêcher l'étau dans ma poitrine lorsque je songe à ce qu'elle va traverser. Orpheline. Je ne connais que trop ce mot là. Je ne me laisse pas distraire néanmoins, je reporte mon regard sur toi. Nous deux à l'abri furtivement dans cette pièce. Je viens poser une main sur ta joue, je remets tes mèches de jais en arrière, j'essuie de mes phalanges ce qu'il reste d'eau sur tes pommettes. Je te prends entre mes bras Lex, je te laisse verser encore un peu de sel, encore un peu de détresse sur ton fardeau, j'accueille, j'accueille l'horreur à bras ouvert, j'encaisse tu sais, pour toi, le poids du monde ne sera pas si lourd à porter. Je refuse que vous partagiez ce fantôme en fardeau. Tu n'es pas de Celles qui restent de côté. Le drame tu l'affrontes, tu viens lui faire un pied de nez. Et moi, je suis suffisamment perchée, à distance vois-tu. Mes phalanges glissent dans tes cheveux longs, je me surprends à te serrer dans mes bras comme on le ferait d'une enfant, je t'accorde une parenthèse dans le combat, une trêve à ta lutte. Épargne ton souffle et répands tes démons autant que tu le voudras sur l'exsangue de ma carnation. Je le sais que la force va revenir, parce que tu es la volcanique, tu es celle qui ne s'effondre pas. « Je suis là. » que je te dis doucement. « Je vais pas te lâcher, ok ? » Plutôt mourir et tu le sais. Jamais je te quitterai, jamais je te laisserai évoluer dans la noirceur des événements sans être ton ombre. T'as toujours été là toi, t'as jamais posé de questions sur mes tourments, sur mes failles.  « Allons porter l'eau froide. » que je te murmure après quelques minutes, quelques secondes peut-être ? Je n'en sais rien, j'ai pris le temps nécessaire. Je choppe une serviette dans le placard, vient emplir le tissu afin qu'il se gorge d'eau, je tords quelques instants le résultat afin qu'il soit transportable. « ça va aller. » . C'est peut-être qu'une illusion contre le mal qui vous guette, contre la noyade programmée mais je sais que vous êtes suffisamment forts pour vous relever, même si on ne peut pas évoquer le paisible quand on lutte avec les vagues, je marque juste l'idée dans un coin de ta tête quelque part, histoire que tu aies une espèce d'horizon à fixer. Contre vents et marées.  Un objectif auquel te raccrocher. Je prends ma main dans la tienne, quand nous retournons à nouveau au salon. Je donne la serviette à Ares, passe quelques instants mes doigts frais sur sa nuque, simplement pour lui dire que je suis là tandis qu'il tente de récupérer son frère. Je me retourne à toi mon Alliée, ma  Réciproque. Je tiens solidement mais avec toute la tendresse dont je suis capable tes deux bras de mes mains, je te regarde tandis que tu alternes entre moi et ton cœur étalé là au sol entre les bras du mien. « J'irai où tu iras. » que je te dis pour que tu sois sûre. Je resterai là dans un coin. Je lui mettrai des claques avec toi si il le faut, je t'emmènerai à l'autre bout du globe comme tu l'as fait pour moi. Je serai là où tu voudras que je sois Lex. Et je te soignerai du mieux que je peux de mes frêles bras. C'est tout ce que j'ai mais je n'hésiterai pas une seule seconde à le sacrifier pour toi.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 8 Avr - 15:55
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Il faisait sombre dans les recoins les plus douloureux de son crâne. C’était comme si un bulldozer était en train de lui écraser l’estomac, en passant et repassant pour accentuer les douleurs que Caleb éprouvait. Mais même dans sa perte de conscience, il avait mal. Putain qu’il souffrait. C’était comme si le monde s’était mis sur pause le temps de rire de lui et de son malheur. Que pouvait-il bien faire ou dire ? Le karma lui rendait tout le mal qu’il avait osé faire en lui prenant la mère de sa fille. Elle le rendait à l’autre rouquin de Winthrop qui était parti trop tôt, lui aussi. Et son paradis, sa bulle de verre avec son Alexis s’était éclaté si brutalement qu’il en avait perdu son souffle et il oubliait les sensations solaires de sa peau contre celle de sa boxeuse. Il avait déjà oublié son road-trip avec Ares, son frère et ami, plus proche que n’importe qui dans ce monde. Ces sensations de bien-être, elles disparaissaient une à une, mais pas pour laisser place à la douleur, non. Elles ne se faisaient pas petites pour qu’il ressente, elles s’effaçaient entièrement de son crâne et la souffrance arrivait par vague, et il sentait son corps secouer de spasme. Ou peut-être ne bougeait-il pas. Il n’avait pas de notion. Rien n’était cohérent, rien du tout. Roxanne était morte. C’était une évidence et un fait. Comment est-ce qu’il allait devoir réagir ? Comment est-ce qu’il aurait le droit d’avancer dans cette situation ? Il passait alors par plusieurs phases. Son cerveau avançait à une telle vitesse que c’était trop tôt à définir. Premièrement, il fallait se relever. Mais son cadavre n’avait pas envie de bouger d’un millimètre. Dans son esprit, ce n’était pas réel. Il allait passer par les sept étapes du deuil et il n’était pas prêt à affronter ça. Pas tout seul. Lui qui ne voulait être aidé de personne, aujourd’hui, il se sentait incapable de se battre contre lui-même si personne n’était capable de tenir les filets. Mais Roxanne était morte. Et cette sensation de fraîcheur qui lui parcourait le corps, cette humidité… Ça lui donnait un coup de fouet. Ce tissu dans la nuque, toujours aussi humide. Ses paupières s’agitaient, épilepsie des orbites sous la peau tendue qui ne savait pas où regarder. Ses épaules se détendaient et à la fois, il avait encore une bile qui traversait son œsophage pour le secouer un peu plus. Il y avait la mort et il y avait la vie. Et Caleb, il avait le choix. Le blanc ou le noir, la lumière ou les ténèbres. Jane ou Roxanne. Jane. Jane, c’était elle, sa priorité. Jane, cet enfant qui rit aux éclats quand Caleb pince son nez, ou qui découvre qu’Alexis fera partir de sa vie et finit par aimer la regarder. C’était elle, sa lumière. C’était cet enfant qui ne lui ressemblait en rien, pas une seule goutte de sang similaire mais tellement d’amour qu’il pourrait en vomir. Il sent alors sa conscience revenir, et si la peine semblait s’être endormie quand son cerveau avait cessé de fonctionner un temps, le réveil, lui, le ramenait à la réalité. Et quand il ouvrit les yeux, c’était autre chose qui venait le frapper. Alexis, Ares et… ça devait être Deirdre. Et putain, il utilisait toute la force des bras d’Ares pour ne pas retomber en arrière, et la poigne de son frère était suffisamment conséquente. « Jane. » Ses yeux de panique pour être sûr qu’elle dormait encore, pas du tout prête à affronter la vie. Et au cas où elle ne vive pas pour toujours, il avait envie d’oublier ses songes pour la prendre dans ses bras, mais ce serait égoïste de la priver de repos quand elle allait grandir en cauchemardant du manque de sa mère. Elle avait tellement, tellement de chose à découvrir pour s’accomplir et devenir l’être humain grandiose que Caleb était certain qu’elle deviendrait. Elle avait le pouvoir de créer des étoiles dans le creux des pupilles de son père adoptif, et il avait envie de l’élever, bien plus haut que lui-même, au-delà de ce qu’il était. Il ferait d’elle un être bien plus humain, plus juste et plus vivant que lui. Il mettrait un point d’honneur à toujours lui rappeler d’où elle vient, et lui transmettre à lui tout seul l’amour que Roxanne et Callum éprouvaient profondément à son égard. Alors il abandonnait l’idée d’aller la voir et attendait qu’on lui confirme qu’elle et Morphée faisaient une bataille d’oreiller. Il se dégageait doucement de l’emprise d’Ares pour reculer légèrement et buter son dos contre le mur, les jambes repliées, les coudes sur les genoux et les bras qui retombaient devant. Il essayait de respirer doucement en laissant la douleur lui crever les côtes, les poumons et l’estomac, sa tête qui tournait et son pouls qui ne cessait de s’accélérer. Ava, elle lui avait appris à respirer. Elle lui avait montré comme faire quand une crise de panique s’aventurait dans tout son corps et il comptait jusqu’à sept en inspirant et il soufflait tout son air en une seconde. A refaire sept fois. Alors il respirait. Il ne savait pas s’il pleurait ou non, il s’en foutait, il devait puer le vomi, il s’en foutait. Tout ce qui comptait, c’était essayer de remettre le puzzle en place pour tenter d’avancer, concrètement. « Roxanne est morte. » Il avait besoin de s’ancrer dans la réalité. Il n’avait pas le droit d’être absent mentalement trop longtemps car la princesse dans le lit plus loin comptait sur lui. Il rouvrait les yeux pour regarder Ares. « Tu peux me donner de l’eau ? » Il devait avoir la voix brisée, elle était douloureuse sa gorge. Et puis là, quelque chose changeait. Ses poings se contractaient, il sentait dans le bout de ses doigts des picotements qui le démangeait et là, c’était sa bête qui se baladait partout, bien réveillé. Elle voulait sa dose, elle était avide et Caleb n’était pas spécialement prêt à la laisser prendre le contrôle. C’était un putain de combat contre lui-même. Caleb, il prétendait être bon pour être seul, savoir le gérer et apprécier sa solitude. Mais en vérité, ça le terrorisait parce qu’il n’avait aucune idée de quoi faire, s’il se retrouvait seul. « J’suis censé faire quoi maintenant ? » C’était une question posée en l’air, sans vocation à réponse même si au fond de lui, il espérait qu’Ares ou Alexis ou Deirdre est la réponse miracle à tous les maux qui le lacéraient. « Demain matin j’dois aller reconnaître son corps. » Et parler à Jane. « Et il faut organiser ses funérailles. » Et parler à Jane. « Et choisir une chanson pour l’église. » Et parler à Jane. Les listes, ça lui permettait de garder le contrôle. Tout était dit sur un ton monotone, comme un politicien lisant un texte de loi inintéressant. Il priait ensuite pour ne pas avoir à se lever et récupérer le verre qu’Ares lui tendait pour en vider le contenu. L’eau passait sur ses muqueuses comme du citron sur une plaie à vif. Une fois vide, il serrait le verre si fort qu’il éclatait entre ses doigts pour venir le couper plutôt profondément. « Merde ! » Souffle de soupir si long, il était épuisé, déjà. Et putain, il y avait Alexis. Et c’était la pensée de la femme qu’il aimait profondément, et toute la douleur qu’il éprouvait noyait complètement tout ce qu’il éprouvait. Il avait besoin d’une piqûre de rappel, alors il la regardait, droit dans les yeux humides et tout aussi perdu. Dans cette pièce, et même s’il ne connaissait pas Deirdre, il y avait les témoins de sa chute et Alexis, elle fuyait pas, malgré tout. Elle avait jamais fui le combat même face aux batailles si violentes soient-elles. Alors il la regardait. Pour se rappeler qu’il était tellement amoureux d’elle qu’il pourrait surpasser même le pire des matchs de boxe. Celui qu’il était en train de vivre.

    @alexis callaghan @ares raad @deirdre m. wheelan
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 14 Avr - 15:11
    taggercitereditionsupprimeradresse
    On l'a mise là. Elle a pas passé ce casting, c'était pas pour ce rôle, elle, elle voulait juste la lutte, les coups sur la gueule, et pourquoi pas quelques soupires. Elle voulait bien tes reins, l'extase, mais, le reste, même en petites lettres, c'était pas marqué quand elle avait signé. Le script s'est modifié, on a rajouté des larmes, on l'a pas prévenu Lex, des scènes incluses entre deux rires. On lui a pas dit, que ce son, elle était pas prête de l'entendre à nouveau entre les lèvres masculines. Qu'il n'y a plus rien qui sort d'ailleurs de cette bouche qui l'embrassait juste avant. Juste, à peine, un souffle. La fin du monde, je la joue contre toi, seulement secouée de ce cœur qui lutte encore dans ta carcasse. J'crois qu'il essaye de l'embarquer dans son rythme. Et, quand le frère débarque, dans cette famille où le sang ne prime pas, Callaghan, elle aimerait bien se présenter, se donner un titre. Sauf qu'elle est seulement cette fille plantée là, dans un tableau qui n'est pas le sien, elle a poussé tous les personnages, elle a prit le siège principal, bien au centre. Et maintenant, elle se cache dans le papier-peint, elle se fait bouffer par le mur aux mots roxanniens, elle veut juste qu'on la laisse partir, se barrer par n'importe lequel des coins de ce cadre. Elle cachera le corps qui goutte, le vermillon au sol, elle dissimulera l'homme détruit, tout ça sous le tapis. J'ai déjà oublié le soleil, j'ai le bronzage qui s'barre avec mes souvenirs, tout est noir ici. Même les jouets au sol semblent terrifiants, rappelant l'innocence derrière la porte close. Tout est réduit en cendre, sauf cette pièce, cette chambre où le sommeil règne, et tient éloigné les mauvais songes. La réalité est pire que vos pauvres petits cauchemars, on s'réveille pas, qu'importe combien on te secoue, combien on s'enfonce les ongles dans la peau. Alors dort Jane, profite de la quiétude de l'ignorance. Ne vient pas dans notre drame à nous. Les quatre âmes s'entrechoquent, se réaniment mutuellement. Quelle charmante rencontre, ca serait un cliché parfait, deux duos de meilleurs amis, si seulement les cœurs ne se brisaient pas aussi bruyamment. Faites ça plus doucement, les métronomes, c'est un sacré bordel cet appartement. Rox a abandonné, la foutue lâcheuse. Elle a juste arrêté de faire du bruit, juste après en avoir fait un plus gros, un raisonnant, un beau final contre un arbre, tout ça pour nous en foutre plein la vue. C'était tellement fort, qu'on ne sait plus battre la mesure. Le pire c'est Caleb, lui, il a carrément quitté la partition, il essaye de faire pareil que sa femme ; parce que c'est ce que font les époux, je suppose, sauf qu'il y arrive pas, ramené à notre épisode merdique par Arès. Et, Lex, elle, est emmenée plus loin. Emmenée, parce qu'elle est pas capable de dire un truc, elle est pas capable de faire autre-chose que suivre, docilement. Comme ces bestiaux tellement adorables, tellement conciliants, après qu'ils aient été fracassés. Ils savent plus dire non, ils savent plus être ces rois. Guerrière devenue servante. Qui sanglote. Une gamine, qui a gardé trop d'eau, trop longtemps. Ca déferle, ça emporte un peu de sa beauté, le long de ses joues, ça vient brûler l'épaule de la solide. Elle s'agrippe à son mur porteur, offre sa défaillance, à l'abris des regards. N'oubliez pas l'acier sous les torrents, promettez-moi de ne pas laisser rouiller mes armes. Et, elle oscille de la tête, elle acquiesce, parce qu'elle sait Deirdre, que tu la laisseras pas se noyer. Essuie le surplus, avale le sel. « Allons-y. » Pour notre mission, que j'te laisse accomplir. Vas-y, serait plus exact. Mes bras ne veulent plus rien faire. Parce que s'ils ne sont pas capables de le tenir debout, le prince vaincu, alors j'vois pas trop à quoi ils peuvent servir, ces foutus bras. Le frère arrive là où le point d'interrogation a échoué. L'air passe mieux, maintenant qu'elle peut revoir la couleur de ses yeux, la couleur de son sang qui perle contre ses doigts blessés. Le bruit du verre avait fait sursauter la peau typée, pourtant si solide. Solide, ce mot semble si peu approprié avec la vision qu'elle offre. Tout l'effraye, la feu courageuse. L'amour, le deuil, le désespoir, ce sentiment amer d'inutilité, l'amour, l'amour, et encore l'amour. Elle tient, s'implantant dans le regard adverse de l'éternelle alliée, alternant avec les billes flottantes dans ce blanc rougi, du nouveau venu, dans son monde si rétrécit de proches. On y parle de corps, d'église, de chanson, de funérailles, on y parle de silence qui dure, de réponses qui ne viennent pas. De gestes qui se bloquent dans ce corps éteint. La douleur rampe, décolle la peau des veines, s'infiltre partout, mord les nerfs, et empêche l'esprit de fonctionner. Le corps en sécurité, qui assure seulement les fonctions vitales. J'pourrai m’appesantir, dans ce regard, si seulement on oubliait tout le reste du décor. Le verre brisé, ta détresse qui dégouline, ton cœur que j'entends déconner d'ici. Que même moi, de mes baisers, j'ai jamais réussi à le fracasser autant. Que j'essaye pourtant, que tu peux lire sur mes lèvres, un retour de déclaration, un truc de trois mots, pas dit, juste pensé et délivré en silence, du battant à la bouche. Juste pour toi et moi, au milieu du chaos. « Jane. » Celui-là de mot, passe vraiment sa gorge. Peut-être parce que nos prénoms sont secondaires, en comparaison avec le sien. Ce sont ces lettres là, qu'il va falloir chérir, prioriser. Allez, accroche-toi à mes lèvres. « Tu vas penser à Jane, et tu vas faire les choses, l'une après l'autre. » Parce que t'es solide, que t'avances, qu'importe les obstacles, et le corps pété. T'es cet héros à l'armure de sang, qui soulève les soldats quand la bataille est perdue. La salive s'avale, et les deux sombres se posent sur le frangin. « T'es pas tout seul, Caleb. » T'as celui qui réanime, t'as celui qu'on appelle en cas d'urgence. C'est pas moi. Moi je m'énerve, je frappe, je chiale, j'trébuche tout le temps. J'suis pas stable, faut pas s'appuyer sur mes épaules. Je suis pas celle qui reste, pas celle qui dessine des arcs en ciel. Les miens, sont d'une nuance de gris. Je serai pas celle qui tient l'autre main, pendant que la principale caresse le bois du nouvel domicile de la perdue. Ridicule intruse, qui n’ouvre les yeux qu’une fois la rivale les paupières closes. J’ai pas gagné si y a un ko avant la bataille. Tu m’as pas choisi si c’est elle qui abandonne. T’aimes la fille qui reste ; sauf que j'suis celle qui part, qui souffle une confession à l’irlandaise, la voix à peine perceptible : « Je veux partir. » J'réclame une extradition, la partie était sympa hein, mais maintenant y a plus rien qui marche dans mon corps, et mes organes brûlent. T’aimes pas la bonne fille, c’était elle qu’il fallait rattraper, sauver. Fallait pas laisser s'approcher le roux, et fallait mieux parer mes coups. C’était peut être pour moi ces arbres, finalement. On a jamais vu une amazone aussi peu expansive, ainsi repliée sur sa propre carcasse, les bras croisés et le menton rentré. La louve agonise, prend des airs d'oisillon. Elle se nourrirait de vers, et n'impressionne plus personne. Le souffle manque, la gorge se compresse, elle supplie, murmure. Ma chère alliée, j'y arrive pas seule, j'arrive pas à m'éloigner, je m'en remets à toi. « Deirdre, je veux partir. » Parce que j’ai tellement froid que j’ai l’impression de crever, que les murs me chuchotent le sombre aux oreilles, que je la vois partout, même sur lui.
    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum