On bavardait depuis un bon moment déjà tout en mangeant. J'avais apprise que le jeune homme étudiait en photographie. Ça expliquait pourquoi ses photos faisaient preuve de professionnalise. Loin des petits clichés que je pouvais prendre avec mon téléphone. Ça avait beau avoir une bonne caméra ces petits trucs là, ce n'était pas aussi performant qu'une vraie caméra. "Ouais, c'est toujours agréable de se rappeler nos souvenirs comme ça." J'en avais très peu de mes parents biologiques comme ils m'avaient quitté assez jeune mais avec des photos, je pouvais au moins mettre une image sur leur nom. On en vint à parler de mes études. Et plus précisément mes cours de musique. Je voulais devenir chanteuse et bien que mes parents adoptifs, surtout ma mère, me poussait à étudier le droit, je focalisais toujours sur le chant. Suite au commentaire de Solel sur son propre talent, je ne put m'empêcher de rire doucement. "Oh, ça doit pas être si pire que ça. Tu me feras écouter un jour, peut-être?" Une invitation à se revoir? Peut-être bien, oui. Le jeune semblait des plus agréable, nous discutions comme si on se connaissait depuis longtemps, comme si c'était tout naturel. "Tu joue vraiment! Ça, tu dois me le faire entendre." Dernièrement, je pensais d'ailleurs m'y mettre. Au piano. Ça ferait peut-être meilleur effet lors de mes auditions si je m'accompagnais de piano. On bavarda ainsi pendant un bon moment. Tout en mangeant que ce soit les bouchées que j'avais recueilli à l'hôtel ou les sushis qu'il avait apporté de son côté. "Il est temps qu'on bouge, non? Tu m'accompagnes?" dis-je en me levant pour commencer à rassembler les choses que j'avais sorti de mon sac. Après tout, j'étais en pause depuis longtemps et j'avais envie de savoir d'où venait le son de chute d'eau que j'entendais depuis mon arrivée dans le coin.

« Ca fait des souvenirs en quelques sortes. » Dis-je calmement en souriant un peu, haussant par la même occasion. Beaucoup avaient tendance à oublier que les souvenirs c’est important, aussi infimes soient-ils…Moi, je l’ai appris à mes dépends, je l’ai appris récemment. Ça aide à se remémorer, se souvenir d’un parfum quelconque, d’une rencontre, d’un visage. Tellement de possibilités qui peuvent, en soit, s’avérer bien douloureuse quand on y repense. La discussion elle est assez agréable, naturelle, loin d’être forcée. Non, c’est comme si, au final, je parlais à une amie alors que la jeune femme est totalement inconnue. Du moins, plus totalement vu que nous étions en train de parler de nous. D’ailleurs, je risque bien de la recroiser à Harvard, peut-être…Du moins, si je comprends bien son invitation qui peut ne pas en être une. Qui sait, peut-être que je me gourre totalement. « Franchement, crois-moi, ce n’est vraiment pas un truc à entendre. Mais si tu y tiens, je te ferais écouter lorsque j’en aurais le courage…mais faudra que tu prévoies de l’aspirine pour une éventuelle migraine par la suite. » Dis-je en riant doucement, tout en étant assez sérieux l’air de rien. Oui, je chante vraiment comme de la merde…Mais bon, si elle y tient, puis, ça fait en quelque sorte, un moyen de peut-être la revoir par la suite…Ben quoi ? Elle est plutôt sympathique, plutôt jolie aussi, pourquoi je me priverais d’une nouvelle rencontre ? « Oui, je joue vraiment. J’ai des doigts de pianistes, c’est ce que disait ma mère…En gros, tu veux que je chante et que je joue pour toi ? Et bien, vous n’êtes pas exigeante mademoiselle. » Dis-je sur le ton de la plaisanterie, souriant doucement. « Mais bon, si on se recroise à Harvard, je ferais en sorte d’exaucer ton souhait. » Dis-je presque d’un ton solennel. Tout en discutant j’en profite pour manger, elle aussi et la demoiselle finie par me dire qu’il était temps de bouger et si je voulais l’accompagner. « Ouai, avec plaisir, on peut bouger ensemble ça sera plus agréable. » Je range tout dans mon sac, prenant soin de mettre les crasses dans un petit sachet plastique que j’attache à mon sac également. Inutile de polluer un si beau paysage, ce n’est pas mon style. Une fois fait, je me redresse et fou mon sac dans mon sac. « On y va, je suis prêt. » Dis-je calmement alors que je commence à marcher vers les cascades et le bruit qui résonne dans la clairière.

HJ : vraiment désolé du retard, mais avec les vacances c'est chaud