Je souris. Je retiens. Okay la bouffe ne peut pas régler les problèmes en somme mais elle peut nous aider à les surmonter, comme un petit confort + +. Surtout que mes lasagnes, elles sont terribles. Juste tendrement parfaites et aphrodisiaques. J'éclate de rire à la menace de Dylan. T'inquiètes, je suis pas si maladroite à ce point. Quoi que... On se fout dans le canapé avec chacun notre assiette et notre part de lasagne, prêts à s’empiffrer. « oui, je veux bien rester dormir. je veux pas être seule dans mon lit. » que je dis amusée. Sans allusion. Enfin, j'sais pas. Je crois que j'ai déjà rêvé de Dylan et ce fut un rêve assez olé olé. Mais lui en parler ? Pfiou, trop gênée pour ça. Je prends mes premières bouchées dans ma bouche puis je réfléchis à ce qu'on pourrait voir. « tu me connais, une comédie. » Dylan lance le premier film qui tombe sous nos yeux et on se perd devant l'écran, tout en engloutissant notre assiette. « Dylan ? » que je demande, légèrement serveuse après avoir bu un grand verre d'eau. il ne tourne pas la tête, il est dans ses pensées et focalisé sur la télévision. « tu peux m'apprendre le sexe ? » je l'ai dis, c'est fait. Si y'a bien un garçon qui peut m'aider, c'est lui. Et pas un mec lambda de je n'sais d'où. Et j'ai pas honte avec lui, je n'ai pas la même peur qu'avec un autre.

Pourquoi ce sourire amusée Jill ? On a déjà dormis maintes fois ensemble, collés l’un à l’autre sans qu’il ne se passe rien, ce ne sera pas la première fois. Je sais qu’avec toi je suis friendzoné, que ce stop que j’ai pris fut le début de notre amitié jusqu’à ce que tu deviennes ma meilleure amie. C’est aussi ça l’amitié non ? Pouvoir dormir avec quelqu’un sans que l’attirance sexuelle ne rentre en jeu. Qu’on se le dise, je te trouve toujours très canon, mais je ne suis pas une bête, je sais me contrôler. Mais va pour une comédie, un sourire moqueur se dessine aux coins de mes lèvres parce que je m’en doutais, c’est toujours ce genre de film qu’on regarde. J’en lance un au pif d’ailleurs, peu importe lequel et j’entends mon nom se propager jusqu’à mon oreille. “Hmmm.”, me contentais-je de répondre pour lui faire comprendre que je reste attentif à ce qu’elle me dit malgré le fait que mes yeux restent fixés sur la télé. Yeux qui viennent finalement se poser sur la demoiselle quand j’entends sa question, laissant échapper un léger rire quand je comprends qu’elle est sérieuse. Ce n’est pas un secret entre nous, je sais qu’elle n’a aucune expérience dans le domaine mais je suis tout de même surpris par sa question. “Comment ça ? Pose moi les questions que tu veux Jillou et j’y répondrais avec plaisir.”.

Je savais qu'il allait rire. Rien que pour ça j'ai envie de le baffer. il sait que je suis nulle en sexe vu qu'en fait, j'ai jamais rien fait qui ressemble à ça, ni même l'acte, et j'ai jamais vu un pénis en érection alors voilà, le petit dydy, il rigole à pleins poumons. « c'est ça, moque-toi. » je soupire en me décollant de lui et je croise mes bras sur ma poitrine. Je fixe la télé d'un air boudeur et à la fois, le fait de parler de ça avec lui, ça me fait rougir jusqu'aux oreilles. C'est trop tard Jill, c'est dit, alors fonce. « ben... j'sais pas moi. comment on fait, je veux dire, pour que ça soit bien, tu vois ? si j'ai aucune expérience, jamais j'arriverai à me trouver un mec stable. » et je crois que j'ai envie d'avoir quelqu'un, j'sais pas... en tout cas, ne plus rester enfermée chez moi, ou passer mon malheur à travers le shopping, je veux vivre, et me laisser aller. Me faut juste un petit coup de pouce. « si c'est trop gênant pour toi, oublie. » que je dis en secouant la tête. Ce n'est pas grave, je peux comprendre qu'il n'ait pas envie qu'on se lance dans le sujet.

Je ne me moquerais jamais de ma Jill, ça m’amuse juste de la taquiner. Et comme d’habitude, elle se décolle de moi et fais sa boudeuse toute mignonne. “C’est cute quand tu rougis ma belle”, continuais-je à la taquiner en riant légèrement tandis que ma meilleure amie essaye de m’expliquer ce qu’elle veut savoir avant de finir par me dire d’oublier si c’est trop gênant de parler de ça. Ca ne me dérange absolument pas d’avoir cette discussion, je me rapproche de la boudeuse et passe un bras autour de ses épaules pour retrouver le contact physique que nous avions il y a quelques secondes. “Déjà pour que ce soit bien, fais-le avec un mec qui te respecte !”, c’est le plus important. “Promets-moi de ne pas le faire avec le premier connard venu Jill ! Sinon je casserais la gueule à ce mec !”, et je le ferais, parce qu’on ne manque pas de respect à ma Jill ! “Et je ne vais pas te mentir, c’est rare que les premières fois soient géniales…”. Autant être honnête plutôt que de te sortir des bobards, mais je ne souhaite pas t’inquiéter plus que tu ne l’es déjà, je désamorce donc très vite avec une connerie: “Mais pour ce qui est de l’excitation, ne t’en fais pas pour ça, ton corps de bombasse ferait bander un eunuque.”

J'ai besoin d'en parler à Dylan car c'est mon chéri, mon meilleur ami, le seul garçon que je laisse m'approcher finalement. J'ai besoin d'en parler, du sexe ouais, car ça me travaille trop et ça devient presque obsessionnel. C'est comme si avant, j'avais jamais ressenti une quelconque pulsion jusqu'à maintenant, et que je suis l'adolescent de quatorze ans qui ne comprend rien au sexe et aux garçons. « arrête. » que je dis en levant mes yeux quand il fait la remarque que je deviens rouge tomate. J'hausse les épaules. « je suis du genre à attirer que les connards alors... » je vais avoir difficile sortir le radar à con, pour détecter les imbéciles, car tout bêtement, je les adore. Quand Dylan me dit que les premières fois se passent pas bien, là je flippe. « c'est vrai ? tu... tu banderais pour moi ? » la discussion devient vraiment ton glauque mais j'ai espoir d'un petit truc. « Dydy, t'es le seul homme qui prend soin de moi et... t'es respectueux, et t'es pas un de ces connards. » je m'approche de lui, sans pour autant le mettre mal à l'aise. Tu comprends ce que j'essaye de faire ? Ou je veux en venir ? Oui Dylan, j'te veux toi pour ma première fois.

Qu’elle ne le fasse pas avec un connard, c’est tout ce que je peux lui conseiller. J’en ai croisé des mecs comme ça, qui veulent simplement tirer leurs coup, sans le moindre respect pour la fille avec laquelle ils couchent. Si j’apprenais que ça arrive à Jill, je ne me contrôlerais pas et tenterais de retrouver cet enfoiré pour lui refaire le portrait, même Jill ne pourrait pas m’en empêcher. “Qui ne banderait pas pour toi ? Tous les mecs banderaient pour toi Jill. Crois moi.”, dis-je dans un léger rire. Je te rappelle quand même que notre amitié est basé sur le fait que tu m’as mis un gros stop quand je t’ai abordé la première fois, ça veut tout dire non ? La demoiselle se rapproche et je fixe son regard alors qu’elle essaye de me faire comprendre quelque chose. “Qu’est ce que tu essayes de me dire ?”, demandais-je, intrigué, et ayant un petit doute sur ce qu’elle essaye de faire. Oui je prends soin de toi, oui je suis respectueux bien évidemment et j’espère ne pas être un de ces connards, mais que veux-tu avec cette approche ? Avec ces mots ?

Oui mais moi j'oublie tout, j'ai une mémoire de poisson rouge et je suis pas très futée. Déjà, il m'a fallut du temps, à l'école, de comprendre que Dylan était intéressé par moi. Maintenant, des mois sont passés voir des années, oklm j'ai plus la notion du temps, et maintenant, on est juste pote, voir meilleurs potes et tout se passe bien. J'me demande juste ce que ça aurait pu être si je ne lui avais pas mis un stop, si j'avais passé cette nuit avec lui, ce fameux soir. ça me trotte dans la tête. Beaucoup. « woaw, c'est tellement... poussé ce que tu dis. » je rigole. Cette phrase me tue voilà. Mais c'est la franchise de mon brun préféré, il ne mâche pas ses mots. J'essaye alors une énième approche, enfin, physiquement du moins et il semble ne pas comprendre. Ou alors il fait exprès de ne pas vouloir comprendre. J'ai envie de souffler bruyamment mais à part ça, j'attrape son visage pour venir presser mes lèvres sur les siennes. il ne réagit pas, sans doute trop choqué par ce qu'il se passe. Alors je continue de dévorer sa bouche, tant qu'il ne m'a pas encore mis un stop lui-même. C'est le monde à l'envers, je vous le confirme.

Ce rapprochement physique est étrange… Je veux dire, on a toujours était assez tactile entre nous, les câlins et les petites attentions sont légion dans ma relation avec Jill, c’est une de mes meilleures amis avec Tamsin. Mais ce rapprochement là, il est d’une toute autre nature, d’une nature que j’aurais souhaité il y a quelques années, mais qui ne s’est pas produit parce que la demoiselle m’as mis un stop. Et pourtant, ses lèvres viennent trouver les miennes, trop choqué pour réagir, je me laisse faire, comme une envie dissimulés profondément depuis longtemps qui est enfin exaucé. Ce baiser se prolonge, devient cependant un poil trop passionné, je décolle mes lèvres avant d’aller peut-être trop loin. “Qu’est ce que tu fais Jill ?”, soufflais-je, sa bouche tentatrice encore à quelques centimètres de la mienne. Pourquoi maintenant alors que j’ai tenté il y a quelques années ? Pourquoi tout ce temps ? Je te plais maintenant ? Ou alors je suis simplement le bouche-trou pour arriver à tes fins ? Ne m’utilise pas comme ça Jill s’il te plaît, pas de ça dans notre amitié. Donne moi une vraie raison de pousser cette tentation encore un peu plus loin.

Est-ce que tu me plais ? Ben en fait, oui ? Je veux dire, ça a toujours été le cas. Je suis du genre à croire que les relations fille/garçon c'est toujour tordu. J'ai jamais rien tenté car je pense que si notre amitié foire à cause d'un rapprochement, je m'en voudrais toute ma vie. Mais il m'a poussé, en quelques sortes, sans le prévoir. Me dire que je dois le faire avec un mec bien, un mec en qui j'ai confiance et c'est juste lui. A part lui, je n'ai personne d'autre... Je suis surprise qu'il ne me repousse pas illico presto. On a eu le temps d'échanger un baiser mais Dylan met sur pause le temps de me demander ce qui me prends. Je me pince la lèvre et j'hausse les sourcils. « j'sais pas... c'est toi qui me dit de le faire avec un mec qui me respecte et... j'ai pensé à toi c'est tout. » une excuse pour enfuir mon attirance oui oui. Je soupire et je me détache de lui en remettant nerveusement mes cheveux en place. « oublie, je... je vais y aller je crois, c'est assez gênant comme ça. » je vais juste me creuser un trou, me foutre dedans, et je t'appelle pour que tu viennes le reboucher ça va ? Ainsi, bye bye Jill, on entendra plus parler de moi et de ma maladresse catastrophique.

Difficile de résister à une femme telle que Jill, surtout quand on est un homme à femme comme moi. Puis ce n’est pas un secret entre nous, tu sais que j’ai tenté de te draguer à notre rencontre, que je te trouve très jolie, mais c’était du passé depuis plusieurs années maintenant. Je ne m’attendais à ce que ce passé resurgisse justement, à ce que tu viennes poser tes lèvres sur les miennes si soudainement. Je dois cependant m’assurer de tes intentions, stoppant ce baiser quelques instants pour te poser cette question qui me taraude et la réponse que j’entends me fait plaisir, j’en reste même bouche bée. “Je…”, c’est tout ce que je parviens à dire, il est étrange d’embrasser une fille qu’on a pour habitude de ne voir que comme sa meilleure amie, je m’étais fais à l’idée que toi et moi ça n’arriverait jamais. Puis tu prends la fuite, je reprends mes esprits quand tu atteins la porte. “Jill attends !”, tentais-je pour te retenir mais la porte claque et tu disparais derrière cette dernière. P‘tain qu’est ce qu’il vient de se passer, on devait juste bouffer tes lasagnes non ? Je me demande si notre relation sera toujours la même après ça...