Ça te fait quelque chose de l'imaginer en proie avec les flammes, d'imaginer la colère derrière sa candeur. De voir ce que ça peut donner Scarlett en vraie femme. Et là franchement, tu regrettes que ce soit ces dernières qui capturent davantage son charme. « Faut avancer Poupée. » Pas regarder en arrière, tracer ta route malgré les bosses et le chaotique que peut adopter le chemin. Et d'ailleurs, elle t'avance là, son bras sous le tien. Tu lui exposes ton plan des plus machiavéliques. L'erreur humaine c'est de te croire trop idiot pour étudier tes stratégies, mais t'en es capable pour préserver ta liberté chérie. Tu es capable de tout. Et ce sont eux les crétins de ne pas en avoir conscience. Vous avancez, appliquant à la perfection le plan déclamé quelques instants plus tôt. Tu souris en l'écoutant raconter son ramassis de conneries. A vous deux vous entretenez un tas plutôt conséquent.« Je serai le témoin et le parrain de tes gosses dans ce cas. Les gosses m'aiment tu sais. » Ils perçoivent sans doute le grand n'importe quoi que tu es et les gamins ils ont pas peur du feu que t'exposes, ils aiment s'y brûler même, on peut pas en dire autant des parents. Mais bref c'est avant que ce mec vous arrête. Sa blouse ? Trop de propriété dans cet hôpital. Elle se met à courir ta grande Rousse et toi tu peux pas t'empêcher de rire à plein poumons. Trop fort comme d'habitude. « Exécutioooon ! » Que tu dis en attrapant la taille gracile entre tes paumes. La Demoiselle transformée en sac à patates certes mais du plus bel effet quand même, question de classe. Les gens sont trop estomaqués pour vous dire quoi que ce soit et tu cours en prenant guère attention au rire cristallin qui s'échappe de ton sac improvisé. Et puis tu sens de nouveau l'air venir marquer tes poumons, le frais qui vient bercer tes narines et c'est bon. Tu reposes ton alliée sur le sol, bien ancrée à cette terre de liberté. « On a assuré ! » Tu tends la main pour venir checker comme toute team qui se respecte. Et t'as vraiment mal au dos là putain, mais la liberté elle a un prix à payer et c'est bien la seule valeur à laquelle tu te soumets.

Carrément, les gosses ont peur pour toi. Le monde entier a peur pour toi Maverick. Mais pas toi. T'as aucun instinct de survie. Faut croire qu'au fond, t'es aussi suicidaire que Marla. Et puis votre course effrénée te laisse un peu haletant là en dehors des murs. Tu cherches frénétiquement une cigarette que tu extirpes de ta poche avant de l'allumer. Ah voilà, on respire. « Carrément. » T'as putain de mal. Fais chier. Ta main passe même sur ton dos, pour tenter de masser le mal, mais c'est trop douloureux. Elle te demande si t'as un plan pour la suite, tes épaules se haussent nonchalantes. « Aucun. » T'es pas du genre à penser autant Mav', ta liberté était plus importante que les détails logistiques de ton expédition. « Le bus ? » Tu grimaces, tu préfères la moto, ou la voiture. Mais t'as aucune des deux là. « Allons-y alors. » Parce que y'a pas vraiment d'autres choix et puis avec elle, tout pourra être drôle, t'en es persuadé.