Jusqu'ici, je m'en sortais pas trop mal pour camoufler mes blessures. Je ne m'habillais que de manches longues et comme la saison s'y prêtait, je n'avais aucun mal à supporter un pull, un gilet ou encore, comme aujourd'hui, ma chemise blanche légèrement trop grande. Je m'essayais au sourire de façade quand je ne connaissais pas vraiment les gens, histoire qu'on se dise que rien ne cloche chez moi. Au fond, j'avais juste l'impression de crever de l’intérieur, mais je ne voulais donner aucun cri d'alerte. Tout va bien, ne vous en faites pas pour moi. Et si je vous repousse ? Laissez juste moi respirer. Et si je disparais ? Tout ira bien. Je prends le temps de rentrer du travail, j'entre dans la Dunster House et je rejoins Céleste sur le canapé de la salle commune. « Qu'est-ce que tu lis ? » que je demande en enlevant mon manteau. Mon regard est attiré en direction de mon bras. La manche de ma chemise est tachée de sang. Merde. Je tourne mon bras de façon à ce qu'on ne voit rien, le temps de trouver une alternative. Je me redresse, regarde autour de moi. « J'vais aller me changer, j'ai envie d'être plus confortable en pyjama » que j'adresse à ma petite sœur, un sourire aux lèvres.

@Céleste Witherspoon

D’ici 4 jours on va fêter le passage en 2019 et j’ai hâte de pouvoir entamer une nouvelle année afin de découvrir les 365 prochains jours que l’on va m’offrir. Mon défi est de faire en sorte que 2019 soit une réussite pour moi mais également pour ceux que j’aime y compris ma sœur. Floyd était rentré dans sa famille pour noël et je me retrouvais seule à la Dunster House la semaine entre les deux fêtes de fin d’année. Je ne suis pas encore totalement à l’aise pour sortir seule alors je lis des livres et je révise afin de ne rien perdre pour la reprise des cours. Je suis tirée de ma lecture par la voix de ma sœur et je lui souris. « Je lis à nouveau la saga d’Harry Potter. » J’avais toujours été fan de cette saga et dès que j’avais l’occasion de le faire je me plongeais à nouveau dans les livres et à chaque fois je découvre des détails que je ne connaissais pas. Je la regarde alors qu’elle baisse son regard vers sa manche mais je ne vois rien. En quelques secondes son comportement change du tout au tout et je n’aime pas la voir comme ça car c’est signe qu’elle cache quelque chose. Je garde pour moi mes questions car j’ai bien l’intention de mener mon enquête et notamment en la suivant lors de son changement d’habits. « Je comprends on est tellement mieux en pyjama. » Je lui souriais alors que j’étais un peu perturbée par ce changement soudain de comportement.

« bla bla »

Une fois rentrée à la Dunster House, je gagne le salon de la pièce commune où j'y retrouve ma petite sœur Céleste plongée dans sa lecture. « Je lis à nouveau la saga d’Harry Potter. » J'affiche un sourire. « Classique » Qui n'aime pas se replonger dans la cette saga mythique ? Moi-même, elle me donnait envie de faire la même choses. Pendant qu'elle continue de lire, mon regard est attiré par une tache de sang ma manche. Une tache de sang qui se propage sur le tissu blanc de ma chemise. Mon visage change, le stress m'envahit peu à peu et je me précipite de changer de position pour tout cacher. Hors de question qu'on m’interroge sur ma santé actuelle. Je dois me changer. Je ne vois pas d'autres alternatives. « Je comprends on est tellement mieux en pyjama. » Je sourie et je me lève dans la hâte. « Reste ici, j'arrive » que je dis quand je la vois bouger. Je me précipite dans ma chambre sans me rendre compte qu'elle me suit. Une fois dans la pièce je remonte la manche où le sang apparait en allant dans ma petite salle de bain pour me passer le bras sous l'eau. C'est seulement quand j'entends le cri horrifié de Céleste que je comprends qu'elle est dans mon dos. « Je t'ai dit de m'attendre là bas » que je l'accuse en panique en attrapant une serviette de bain pour cacher mes blessures.

Je trouvais le comportement de ma sœur vraiment étrange et lorsqu’elle essayait de me fuir je ne pouvais pas la laisser partir sans la suivre. Je me faisais toute petite afin qu’elle ne remarque pas ma présence et j’entrais dans sa chambre avant de pousser un cri aiguë. Je venais de voir des tâches de sang sur sa manche mais surtout des scarifications sur son avant bras. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle commencé à se faire du mal et depuis quand ? Je la regardais lorsqu’elle m’entendait et je secouais la tête. « Et j’ai bien fais d’écouter mon intuition. » Je m’avançais vers elle avant de dire doucement. « Pourquoi Marla… ? Pourquoi tu te fais autant de mal et depuis quand ? » Je posais ma main sur la sienne sans toucher à son avant bras car je savais qu’elle allait me repousser. « Tu ne devrais pas mettre la serviette sur tes plaies car elles ne sont pas stériles...» J’étudiais la médecine et j’espérais pouvoir lui donner des conseils mais surtout qu’elle les écoute sérieusement.

« bla bla »  

Mes scarifications avaient beaucoup de mal à cicatriser pour la simple raison que je ne leurs laissais aucun répit depuis que j'avais commencé à me faire du mal. D'autant plus qu'avec le froid hivernal, ma peau était mise à rude épreuve de par sa sensibilité naturelle. Je pensais avoir échappé à Céleste pour camoufler les dégâts avant de la retrouver, mais quand j'entendis son cri strident, je comprenais que j'avais tout faux. Me regard terrifié se tourna vers elle alors qu'elle approcha dans la seconde suivante. « Pourquoi Marla… ? Pourquoi tu te fais autant de mal et depuis quand ? » Il était trop tard pour trouver une explication, Céleste était loin d'être stupide. « Je... Depuis quelques temps.. » J'pouvais pas vraiment entrer dans les détails. Depuis que j'avais réussi à écarter Philip de mon chemin à peu près. Pourquoi ? Je ne sais pas, voulais t-elle seulement le savoir ? J'attrapais une serviette de bain, mais elle m'arrêtait dans mon élan. « Tu ne devrais pas mettre la serviette sur tes plaies car elles ne sont pas stériles... » Je déglutie en hochant de la tête positivement. Je passais mes plaies sous l'eau à nouveau pour nettoyer. « Je.. J'ai.. Je n'ai rien pour nettoyer.. » que je disais en fuyant son regard.

Retrouver ma sœur saignant de l’avant bras ne me rassurait pas et je sentais mon coeur se serrer et mes larmes monter lorsque j’imaginais tout ce qu’elle pouvait penser. Je ne l’avais jamais avec autant d’idées noires et cela me faisait horriblement mal même si j’essayais de garder mes pensées et mon calme au plus profond de moi afin de gérer cette situation. « Quelques temps...depuis que tu as rompu avec...lui ? » Je n’avais pas envie d’énoncer son prénom car j’avais peur que ça lui fasse encore plus de mal alors autant éviter d’en parler même si j’essayais de comprendre ce qu’il se passait en elle. Je regardais ses scarifications lorsqu’elle les passaient sous l’eau. « Je dois avoir de quoi faire dans mon sac. » Je reculais de quelques pas pour fouiller dans mon sac et je trouvais des bandes stériles ainsi que des compresses et de l’eau. J’avais toujours été attiré par la médecine et je faisais en sorte de toujours avoir une petite pharmacie avec moi pour les premiers soins. Je revenais vers ma sœur quelques secondes plus tard. « Je peux m’occuper de toi… ? » Je ne savais pas si elle allait accepter alors je préférais lui poser la question avant de faire quoique ce soit.

« bla bla »  

Céleste était le première personne à découvrir mes sombres secrets. J'aurais aimé que tout se passe aussi facilement qu'avec Philip, que j'arrive à l'écarter de mon chemin, quitte à ce qu'elle me déteste. Au moins, si c'était le cas, peut-être que ça sera plus facile à digérer une fois que je ne serais plus de ce monde. Le truc, c'est que maintenant, je sentais que ça allait être très compliqué de me défaire de ma petite sœur. « Quelques temps...depuis que tu as rompu avec...lui ? » Ma bouche s'entrouvre, hésitante. Si elle savait à quel point ça me faisait terriblement mal de faire allusion à lui. « Oui.. » C'était ça. Les conneries ont véritablement commencées depuis qu'il est parti. Céleste m'arrête dans mes gestes. Je ne dois pas faire n'importe quoi pour pas que mes plaies s'infectent. Elle me met le stress, la panique me gagne et au moins, elle garde son sang-froid. « Je dois avoir de quoi faire dans mon sac. » Je la regardais prendre ses affaires et revenir à mes côtés. « Je peux m’occuper de toi… ? » - « Oui » Et je me tenais droite, grimaçant par moment, mais la laissant gérer la situation. Le truc, c'est que je n'étais pas certaine de garder son bandage qu'elle était en train de me faire. J'allais vouloir recommencer.

Je regardais ses bras sans trop m’attarder sur ces derniers car je ne voulais pas la mettre plus mal à l’aise ou la laisser penser que je la jugeait car ce n’était pas le cas. Je ne jugerai en aucun cas ma sœur car je détestais ça. « D’accord..» Je ne voulais pas parler de Philip car je me doutait qu’elle voulait éviter de le faire et je respectais son choix. Je fouille dans mon sac pour attraper quelques petites choses pour prendre soin de ma sœur afin qu’elle n’attrape pas d’infections à cause des scarifications qu’elle s’était faites. Je commençais à la soigner aussi bien que possible. « Tu sais rien ni personne ne devrait te rendre aussi triste car tu ne mérites pas de l’être. Tu es quelqu’un de bien Marla et tu dois prendre soin de toi, tu n’as besoin de personne pour le faire. » dis-je doucement afin de lui faire comprendre que je ne voulais que son bien et je n’étais pas entrain de lui faire des reproches. C’était même tout l’inverse. J’essayais de jouer mon rôle de petite sœur protectrice et j’espérais arriver à le faire. « Ton visage est plus rayonnant lorsque tu souris. » avouais-je avant de lui sourire.

« bla bla »  

« D’accord.. » Il était évident que ma rupture avec Philip n'était en aucun cas le fruit du hasard. J'étais tellement amoureuse de lui que l'avoir fait avait était pour une raison bien précise. Ce n'était pas non plus pour une bonne raison puisque j'avais encore beaucoup de mal à accepter ma propre décision, mais de toute évidence, je ne pourrais pas me foutre pleinement en l'air s'il était toujours à mes côtés. Je ne voulais que personne ne s'occupe de moi et pourtant, j'acceptais que Céleste ne soigne mes plaies. Si ça pouvait la réconforter, l'apaiser, lui faire croire que ça ira mieux, alors ainsi soit-il. Seulement, je savais très bien que ça allait continuer et qu'elle n'allait rien arranger. « Tu sais rien ni personne ne devrait te rendre aussi triste car tu ne mérites pas de l’être. Tu es quelqu’un de bien Marla et tu dois prendre soin de toi, tu n’as besoin de personne pour le faire. » J'étais tellement éteinte que ses propos me passer d'une oreille à l'autre sans que je n’intègre quoi que ce soit. « Je n'en ai plus envie.. » que je chuchote de manière à peine audible. Je n'ai pas envie de prendre soin de moi. « Ton visage est plus rayonnant lorsque tu souris. » Et pourtant, j'étais incapable de sourire pour la rassurer. Je n'avais plus ça en stock. « Tu crois que c'est grave ? » que je lui demande en regardant mes scarifications. Autant changer de sujet.

J’essayais de rendre le courage que ma sœur avait perdu depuis quelques jours mais je savais très bien que je n’y arrivais pas puisque son visage était toujours aussi fermé qu’au début de notre conversation. Je ne lui en voulais pas d’être aussi triste car je me doutais que ce n’était pas facile de devoir affronter une rupture même si elle venait de nous. « Tu dois laisser le temps passer et je suis sûre que tu retrouveras ton sourire..» Elle méritait d’être heureuse et même si elle était perdue il fallait qu’elle continue de se battre pour remonter la pente. Chez les Witherspoon on ne baisse pas les bras comme ça. Oh non. Je regardais encore ses scarifications avant de secouer la tête et de lui répondre le plus sincèrement possible. « Non elles ne sont pas profondes, disons qu’elles sont superficielles mais heureusement car elles peuvent rapidement s’infecter et ce n’est pas beau à voir. » J’avais déjà eu des cours sur des plaies infectées et les photos avaient eu le don de me dégoutter pour la journée, donc il était normal que je ne souhaitais pas ceci à ma sœur. « Voilà c’est terminé. » Je laissais le bandage avant de lui baisser doucement la manche de son haut tout en lui souriant légèrement.

« bla bla »