Qu'allait-il advenir de nous ? Allongées, nos regards perdus en direction du plafond, je commençais à me demander quel sens j'avais envie de donner à la nouvelle année qui s'apprêter à débuter dans quelques jours. J'avais vu la panique dans le regard de Céleste quand elle a découvert les nombreuses coupures sur mes avant-bras. Mon mal-être est grandissant, comme une boule obscure qui m'envahit de part en part et dont je ne sais que faire. J'ai besoin d’extérioriser, mais ça se cramponne à mes tripes. Par moment, je me sens tellement perdue, que je ne ressens plus rien. Une lame qui coupe ma chair, Philip qui n'en a plus rien à faire, Céleste qui se morfond. Non, je crois que je ne ressens plus grand chose. Tout est étouffée, enfermée. Je viens caler ma tête contre celle de Maxine tandis que ma main vient attraper la sienne. Je ne compte pas lui parler d'amour parce que je sais qu'elle ne bave elle aussi. Je ne compte pas lui parler de mes problèmes, parce que je ne veux pas l'effrayer. Je ne compte pas lui dire que, peut-être, nous sommes en train de partager l'un de nos derniers moments ensemble. Néanmoins, j'avais besoin d'avoir la conscience tranquille sur certains sujets. « Si je fais des erreurs, tu me pardonneras toujours ? » Si je disparais, tu m'en voudras ? Je sens qu'elle se pose des questions et comme à chaque fois, je fais en sorte de dédramatiser la situation pour ne pas éveiller des soupçons. « J'me suis dit que j'allais t'embrasser, mais je ne veux pas que tu me gifles » que je lui confie en riant. C'était évidemment pour rire, bien que Maxine soit l'une des plus belles femmes qui me soit donné de côtoyer. Je retrouve son sérieux et je la regarde. Aller Max, dis-moi que tu pourras tout me pardonner dans le futur.

@Maxine Thomspers

maxine n'était aucunement surprise de son état. elle savait que la possibilité qu'elias la détruise existe. elle l'avait accepté. elle l'avait aimé, elle l'aimait encore. mais elle avait accepté la souffrance avant qu'elle ne se produise. maxine n'avait aucun regret. elle se relèverait. mais elle voulait avoir du temps pour elle. elle voulait dire au monde qu'elle avait mal. elle voulait penser à elle. et le monde pouvait aller se faire foutre. maxine sentit la tête de marla puis sa main prendre la sienne, elle ferma les yeux. maxine n'était pas seule. marla était là. elle serra légèrement sa main, comme si elle se raccrochait à elle. et puis, elle posa une question. maxine fut surprise. pourquoi lui demandait-elle ça maintenant ? maxine s'inquiétait. elle tourna légèrement la tête vers marla pour plonger son regard dans le sien. « oui. » maxine pardonnait. toujours. peu importe le temps que ça pouvait lui prendre mais elle le faisait. « toujours. » elle était très proche de marla, elle allait pardonner ses erreurs. elle était encore si jeune. même si elles n'avaient que trois ans d'écart, marla lui semblait bien plus qu'elle. comme meghan. deux joyaux qu'il fallait protéger contre le monde. maxine finit par sourire doucement à la blague de marla. « tu m'as déjà vu gifler quelqu'un ? » ou plutôt, est ce qu'elle l'avait déjà vu gifler une de ses amies ? peut-être que oui, peut-être que non. mais gifler marla ? elle ne l'avait jamais fait et elle ne l'aurait pas fait si elle avait cherché à l'embrasser. mais étant donné que marla ne l'embrasserait pas, la question était réglée. après, elle était totalement capable de gifler, frapper quelqu'un. comme elle l'avait fait avec un agresseur de meg. « tu comptes commettre une erreur ? » inquiète ? pour marla, évidemment. toujours.

« oui. toujours. » Ma question pouvait en amener d'autres, je le savais très bien. Le regard interrogateur de la jeune femme en était la preuve. Maxine s'inquiétait pour moi et il y avait de quoi. Elle n'était pas au courant de tout ce qui était en train de se tramer dans ma tête et bien sûr, je ne comptais pas lui raconter. Depuis quand j'acceptais que mes amis soit derrière moi ? Jamais. Que ce soit Sullivan, Maxine ou même Numa. Je ne voulais qu'aucun d'eux ne s'inquiètent. Encore moins Philip. C'était bien pour cette raison que j'avais mi fin à notre relation. Au moins, j'étais heureuse de Maxine me pardonne tout. Quand je ne serais plus là, j'espère qu'elle se souviendra de cette conversation, qu'elle ne s'en voudra pas trop et qu'elle se dira simplement que je ne voulais pas que l'on m'en tienne rigueur. Que ça avait été mon choix avant tout. Mais en attendant, pour ne pas éveiller les soupçons, je préférais lui raconter n'importe quoi. « tu m'as déjà vu gifler quelqu'un ? » Mes lèvres se tordent dans une moue qui en dit long. « Tu fais peur quand tu t'énerves... » que je lui glisse doucement et franchement, je ne voulais pas qu'elle rester énervée contre moi jusqu'à la fin de ses jours. Je voulais qu'elle me pardonne. « tu comptes commettre une erreur ? » Je haussais les épaules encore une fois. Comment expliquer les choses ? « Disons que j'en ai déjà fait une, mais si je te montre, tu ne vas pas comprendre, tu vas juste avoir peur. Et puis, tu devras me promettre de ne rien dire. Ça doit rester notre secret » Et je ne rigolais pas là dessus.

maxine était comme ça. toujours à s'inquiéter pour ses amies. la moindre chose pouvait la rendre comme ça. ses amies étaient la prunelle de ses yeux, son monde. elle ne pouvait pas laisser passer la moindre chose qui les rendait mal. ce n'était pas qu'elle voulait tout savoir. elle voulait aider. elle aimait savoir que ses amies allaient bien. maxine s'inquiétait pour le monde entier mais jamais pour elle-même. elle faisait passer le monde avant elle, elle avait toujours fonctionner ainsi. elle se mit à rire quand marla lui disait qu'elle avait peur quand elle était énervée. elle avait conscience d'être un peu flippante quand elle était énervée. c'était un évènement rare, mais avec sa maladie, c'était un évènement un peu plus récurrent. elle se souvenait de la fois où elle avait hurlé sur elias et qu'il avait été surpris. et oui, la gentille maxine est capable d'hurler très très fort. « oops, oops. » elle ne se sentait même pas coupable. au moins, elle pouvait se faire respecter en hurlant, tellement les gens n'étaient pas habitués à la voir dans un tel état. mais maxine redevenait vite inquiète par rapport à marla. ses paroles étaient inquiétantes, alarmantes. oui, maxine allait avoir peur, c'était indéniable, et ça allait lui rappeler le calvaire de meghan où elle n'avait rien pu faire pour l'aider. elle ne voulait pas encore perdre quelqu'un. elle ne pourrait pas le supporter. « dis moi. » elle était sérieuse maxine. elle voulait savoir. elle n'aimait pas les mensonges et prônait l'honnêteté, même si ça lui faisait mal.

« oops, oops. » Par chance, jamais Maxine ne s'en était prise à moi. Je ne l'avais pas vu en colère, énervée au point de péter les plombs, mais je savais qu'elle en était capable. Peut-être que c'est ce qu'il me manquait à moi, un peu de colère à faire exploser de temps en temps. Ça me ferait du bien d’extériorisé avec rage et force, surtout en ce moment. Mais peut-être que ce soir, la brune allait moins rire quand j'allais mettre des deux pieds dans le plat et que j'allais expliquer ce qui était en train de m'arriver ces derniers temps. Ma façon de montrer ma rage en ce moment, elle passait d'une manière bien différente que la sienne et pour cause... J'avais commencé à faire des bêtises et elles étaient très sérieuses. Seulement, je savais très bien qu'en montrant mon bras à Maxine, elle n'allait pas comprendre ce qui était en train de m'arriver. Elle allait paniquer, elle allait peut-être même s'énerver pour tenter de me secouer. Je ne sais pas... « dis moi. » J'hésite quelques secondes et je finis par lever mon bras pour le dévoiler de ma manche. Ainsi, elle pouvait voir les nombreuses scarifications que je m'étais infligée.