Je n'ai pas le moral, mais pour le moment, la vie continue. J'essaie de remplir mes journées et ce, même avec des petites choses insignifiantes. S'il y a besoin de faire quelque chose ou d'aller quelque part, je me porte volontaire. Je n'en oublie pas mes études qui me prennent un temps fou et que je lis et relis sans m'en lasser. Le problème, c'est que ma tête était tellement ailleurs, que par moment, je relisais des dizaines de fois la même phrase sans parvenir à la retenir. Les pires moments, c'est quand une crise de larmes me traversaient et que j'avais bien du mal à me faire toute petite. Depuis ma dernière soirée chaotique, je ne mettais plus les pieds dans une fête étudiante de crainte que quelque chose m'arrive à nouveau. J'avais peur de ce que je pourrais être capable de faire quand j'étais en train de toucher le fond. Et si le babysitting de ce soir me terrifiait - ne me sentant pas d'humeur de m'occuper de Caprice -, il me rassurait aussi. J'allais avoir une occupation, quelqu'un qui comptait sur moi pour l'occuper d'elle, la stimuler. Elle allait accaparait toute mon attention et je comptais sur elle pour que le prénom de Philip ne résonne plus dans ma tête durant quelques heures. J'arrivais un peu en avance, j'écoutais les instructions en faisant tout mon possible pour paraitre le plus normal. Je n'avais aucune envie que Miles ou même Caprice me regarde de travers en me demandant quel était mon problème. La soirée a été plus que mouvementé, comme à chaque fois et ma patience avait été mise à rude épreuve, mais enfin, le monstre s'était endormi. Je soufflais et je m'affalais dans le canapé, exténuée. Sans m'en rendre compte, je m'assoupissais et c'est très tard dans la nuit que j'étais réveillée par des bruits derrière la porte. Un regard dans le judas pour apercevoir un Miles dans un état déplorable. J'ouvrais la porte et tout mon être se mit à stresser en le voyant complètement ivre au point de ne pas trouver la serrure pour y mettre la clé. « Tu es... » Complètement bourré. J'crois même que j'avais jamais vu quelqu'un autant alcoolisé.

@Miles Hohenstaufen

Soirée alcoolisée. Fortement alcoolisée, comme toute bonne soirée qui se respecte. Et Miles en était évidemment un fervent participant au point où il rentrait plus enivré qu'il ne le pensait. A une heure également assez tardive. Malgré son état, il s'efforçait alors de marcher sur la pointe des pieds et faire le minimum de bruit afin de ne pas réveiller sa fille et surtout paraître on ne peut plus sobre devant Marla, la baby-sitter. Mais la mission fut échouée en l'espace de dix secondes à son arrivée devant la porte du loft lorsqu'il peina affreusement à mettre cette foutue clé dans la porte. Il tenta une, deux, trois clés différentes dans tous les sens possibles et inimaginables avant de râler sans retenu, prêt à abandonner avant que la serrure ne se dérobe sous ses yeux, sans tout de suite comprendre. Une figure d'abord floue apparue devant ses yeux et il met quelques secondes avant de faire focus sur la petite rousse qui se tenait devant lui, l'expression presque scandalisée devant son état. « Chuuut, moins fort, tu vas réveiller Capriiiice ! » Lui intima-t-il ironiquement beaucoup plus bruyamment qu'elle. « Et j'suis pas bourré, j'suis-  » Juste un peu tombé. Se tenir sur ses deux pieds, sans appui, c'était plus dur que ce qu'on pensait, franchement. Sans la porte pour s'aider, il tituba et perdit pieds en plein milieu de sa faible protestation et manqua de se ramasser sur Marla. Fort heureusement, il réussit à se rattraper avec la bordure de la porte. Un peu plus et il écrasait facilement la rousse, et ce n'était pas franchement le moment de tuer la baby-sitter et la copine de Philip. « Oops, désolé désolé désolééé, j'voulais pas te tuer, j'te jure ! » Il tenta encore de se relever de son appui pour pénétrer dans l'appartement avec le plus de contenance possible. Mais bon, clairement, la mission prétendre ne pas avoir deux grammes d'alcool dans le sang ce soir, c'était échoué, de A à Z.

Miles venait, de part sa tête de crétin imbibée d'alcool, de faire évacuer tous mes problèmes de ma propre tête. Il était tellement ivre que je me demandais comment il avait fait pour réussir à arriver jusqu'ici. Il faisait un boucan du diable et je priais intérieurement pour ne pas qu'il réveille Caprice. Si elle le voit dans cet état, ça sera difficile à gérer. « Chuuut, moins fort, tu vas réveiller Capriiiice ! » Ma bouche s'entrouvre, mes sourcils se froncent. Il est sérieux là ? Il tenait à peine debout... J'étais censée le garder lui aussi ? Et... et demain matin, qui allait s'occuper de sa fille ? Avec l'alcool qu'il avait dans le sang, il allait réussir à assumer ? « Et j'suis pas bourré, j'suis- » Un petit cri s'étouffe dans ma bouche en le voyant basculer dans ma direction. « Putain Miles » que je chuchote énervée en empoignant sa veste pour le maintenir. « Oops, désolé désolé désolééé, j'voulais pas te tuer, j'te jure ! » Sérieusement, j'avais envie de le frapper. Je lâchais un soupir en le voyant et je finissais par l'attirer dans ma direction. « Prends appuie sur moi, je vais t'aider à te coucher » que j'lui chuchote en asseyant de le faire entrer et de refermer la porte derrière. « T'es lourd... » que je commence en le maintenant comme je pouvais. « Dans tous les sens du terme » Et je sentais mes manches glisser de mes bras, je priais pour pas qu'il remarque mes scarifications. Pour pas qu'il remarque la douleur sur mon visage. Je souffre Miles. T'es qu'un boulet.

Non, il n'était définitivement pas bourré Miles, juste un peu éméché. C'était différent. Ce n'était pas lui qui ne trouvait pas le trou de la serrure mais la serrure qui s'amusait à jouer à cache-cache avec lui et ce n'était définitivement pas lui encore qui flanchait des genoux sous le coup de l'alcool mais le sol qui n'était pas assez droit et solide pour le tenir. C'était pas sa faute, tout autour de lui tournait en rond, comme pour le narguer ou le faire tourner en bourrique. Même la petite rousse qui l'accueillait légèrement mécontente, légèrement hein, bougeait un peu  trop pour son vouloir et était étonnamment floue. Il ne se souvenait pas qu'elle soit aussi floue de base, peut-être qu'elle avait adopté une autre façon de se maquiller ? Faudrait qu'il se renseigne demain. En tout cas, elle était si floue qu'il manqua de l'écraser, ne la distinguant pas vraiment du décor et le sol et ses genoux ne l'aidant toujours pas à tenir debout - voyez, toujours pas sa faute. Il l'entendait étouffer un cri quand on le fit tomber et il se confondit instantanément en excuses ridicules, à moitié hilare. « C'toi le putain Miles » Hein qu'il était drôle ? Avouez il était hyper drôle. Lui en tout cas se trouvait drôle et en riait bêtement alors qu'il sentait se faire soulever par une force inconnue pour l'emmener au canapé. C'était tout de même pas la petite rousse floue qui faisait ça, si ? Elle lui avait dit de prendre appui sur elle y'a quelques secondes ceci dit, s'il avait bien compris, peut-être que c'était vraiment elle ? Wow. « Wow, comment tu fais pour être aussi forte Marla ? T'es moitié Wonder Woman hein, avouuuue » Il ignora totalement le fait qu'elle faillit se faire écraser à maintes reprises sur le chemin vu que Miles avait mis tout son poids sur la jeune femme - oui il était lourd dans, dans tous les sens du termes; il préférait s'imaginer qu'elle était wonder woman, c'était cool. Parce qu'elle l'était un peu, à s'occuper de Caprice de toute façon. Et là, à s'occuper de lui, même s'il n'était pas du tout bourré.  Elle tentait de tenir bon en l'emmenant vers le canapé mais c'était long, vraiment long surtout quand il faisait aucun effort pour l'aider. Petit à petit, Marla en perdait son équilibre et ses manches de gilet qui glissaient. Au début Miles n'y remarqua pas, trop obnubilé par son but aka le canapé sauf qu'en arrivant là, en s'entravant pour s'asseoir lamentablement sur le meuble, il se rattrapa à l'avant bras nu de la rousse qu'il tira par la même occasion sur le canapé à ses côtés. Sous ses doigts, il sentit des bosses sur une peau qui devrait être douce et lisse, des lignes parallèles comme des incisions ? Même dans son état là, il comprit facilement l'origine de ces bosses et un air concerné apparut soudainement. « Marla.. c'est- c'est quoi ? » Il ne fallait pas être stupide pour comprendre, sauf qu'il pouvait peut-être rêver aussi, c'était peut-être encore un complot de l'environnement qui l'entourait pour lui faire croire qu'il était bourré alors qu'il ne l'était pas ? Marla, réponds-lui.

« C'toi le putain Miles » Il était ivre, hilare et encore ivre. Très ivre même. Il avait dû faire plusieurs longueurs dans une piscine d'alcool et boire la tasse pendant des longues minutes. Il était ivre et il faisait un boucan du diable au point que je commençais à me demander si Caprice allait se réveiller ou non. Oui ? Il y a de grande chance. En tout cas, j'avais en face de moi le moyen d'être pardonné à vie de toutes bêtises qu'il me viendrait à l'esprit de faire. Peut-être même que c'était le moment de parler salaire avec le jeune homme ? Caprice était une enfant... capricieuse et toutes dures labeurs méritait augmentation ? Non ? Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne ? Parce que là, j'étais en train de me déboiter l'épaule à essayer de le maintenir debout. « Wow, comment tu fais pour être aussi forte Marla ? T'es moitié Wonder Woman hein, avouuuue » - « Non, c'est juste toi qui arrive à marcher par jenesais quel miracle » que je chuchote tant bien que mal. C'était quand même super géant comme situation, inutile de préciser que mes joues avaient tendance à rougir comme d'habitude. Au moins, je savais que demain, ça sera totalement oublié pour lui. On marchait ou plutôt, on se trainait jusqu'au canapé pour qu'il s'affale lourdement dedans, m'entrainant dans sa chute, mes jambes empêtrées dans les siennes, mon bras en l'air. Mon bras en l'air avec la manche arrivée au coude. J'étais définitivement mauvaise pour cacher mes blessures. « Marla.. c'est- c'est quoi ? » Mon regard suit le sien et aussitôt j'enlève mon bras, le masque avec mon vêtement et me relève rapidement. « Des griffures de chat »  que je dis en allant discrètement dans sa chambre pour attraper son oreiller et une couverture. C'était... terriblement gênant. Je lui donnais le tout, l'aidais à retirer ses chaussures, sa veste. « Tu veux que je revienne demain matin ? » Il allait réussir à assumer ? J'espérais par pitié qu'il allait se souvenir de rien et ne pas poser de question. Ni maintenant, ni la prochaine fois. Jamais.

Il aurait pu se modérer Miles ce soir, personne ne dira le contraire. Sauf qu'il ne l'avait pas fait ce champion et s'était laissé emporter dans des défis alcoolisés stupides avec ses amis; le résultat ? Le voici le voilà. On pourrait penser qu'en tant que papa, il était on ne peut plus responsable, mais c'était mal le connaître, il était responsable lorsqu'il était accompagné de sa petite fille mais quand il la savait en sécurité, avec une babysitter, il ne se faisait pas prier pour profiter de sa jeunesse. Ce n'est pas parce qu'il était parent qu'il ne pouvait pas profiter de la vie, n'est-ce pas ? En tout cas, c'était sa philosophie de vie. Et clairement pas celle de Marla qui faisait transparaître son désespoir rien que dans son regard. Elle devait même le détester à cet instant, à jouer le levier humain pour l'emmener au canapé, ou plutôt le traîner. Lui, il dirait même voler, il avait l'impression de voler. « Je marche pas, j'voleee » Demain matin quand il se souviendra de son état minable, pas sûr qu'il en rit mais pour le moment, c'était le cas. Il était pathétique et hilare et n'aidait en rien Marla qui se démenait pour le positionner dans le canapé sans être emportée par son poids - mission échouée. La chute était inévitable vu sa vision et son équilibre abstrait et il arracha la manche de la veste de la rousse, dévoilant au passage des.. "griffures de chat" selon elle. « Des griffures de chat, hein ? » Elle avait un chat ? Une petite voix dans sa tête lui criait que ce n'était qu'un mensonge éhonté, une supercherie, le même genre de bobard qu'il racontait à sa fille quand elle posait des questions 'pour les adultes'. Sauf que cette petite voix était beaucoup trop petite et lointaine pour l'instant pour qu'il s'en soucie, elle était même recouverte par un tambour incessant qui le martyrisait le crâne. Et une mélodie étrange, un boom boom qu'il aimerait bien envoyer au bûcher tel Jeanne d'Arc. La voix de Marla apparaissait aussi soudainement et il dû de plus en plus se concentrer pour saisir un seul mot de sa question. « Revenir ? Demain ? ... Ok » Installé confortablement sur un oreiller et recouvert par une couverture qui ne sortaient d'on-ne-sait-où, il ne fallut pas bien longtemps à Miles pour sombrer et rêver de griffures de chat.

Le lendemain matin ou peut-être l'après-midi, peu importe, un moment du lendemain; sans surprise, les tambours dans sa tête ne l'avaient pas quitté et il souffrait le martyr. Sa bouche était pâteuse, sa vision toujours floue et les membres de son corps paralysés. Bref, Miles avait la gueule de bois. Et rien n'allait en s'arrangeant lorsqu'une foutue chanson pour enfants se mit à résonner dans sa tête. Ou était-ce réellement dans sa tête ? « Papa, papaaa, t'es réveillé ! » Et en moins de temps qu'il ne lui fallait pour ouvrir les yeux en grand, Caprice se retrouvait à sauter sur ses genoux, devant le regard amusé derrière elle de Marla. Attendez- Marla ? « Marla, qu'est-ce que tu fais encore là ? - Ok ma puce, finis de sautiller, câlins maintenant ! » Trop d'éléments à intégrer pour un lendemain alcoolisé, sa tête allait réellement exploser. Une fois avoir calmé sa fille, il se focalisait alors sur la rousse en fond et à sa vision, quelques images lui revenaient en flashback en tête. « Le truc des griffures de chat, c'était pas un rêve ? »

Au final, ça n'avait pas été si compliqué que de réceptionner un Miles complètement ivre. J'espérais simplement qu'il ne se souvienne de rien quand j'allais passer la porte de l'appartement. Il s'était lourdement endormi et je m'étais assurée qu'il n'y ait aucun problème vis à vis de Caprice avant de partir. J'avais d'ailleurs hésité à ne pas rester toute la nuit en empruntant le lit du futur Eliot. Peu importe, j'avais fini par m'éclipser en essayant de ne pas trop m'inquiéter. Je savais que Caprice était une demoiselle débrouillarde et qu'elle n'aurait aucun mal à faire sa vie si elle se réveillait avant mon retour. Ce fut une nuit très courte pour ma part, puisque j'étais de retour à sept heure tapant, là avant que tout le monde se réveille et avec des médocs anti-gueule de bois qui plus est. Ce n'était certainement pas Miles qui allait se réveiller le premier vue comment il ronflait à cet instant. Au moins, j'étais là pour assurer le réveiller de la princesse, lui préparer le petit déjeuner et l'installer tranquillement devant les dessins animés en lui expliquant que son père était... malade. Je nous occupe comme on peut jusqu'à ce que le brun commence à s'anime à nouveau. Je n'ai aucune pitié à encourager Caprice à achever son père en le réveillant avec toute sa bonne humeur. « Marla, qu'est-ce que tu fais encore là ? - Ok ma puce, finis de sautiller, câlins maintenant ! » Je levais les yeux au ciel en les regardant. « Tu n'étais clairement pas en état d'assurer le réveil... » que je lui annonçais d'un air amusé. Mais maintenant qu'il était enfin - presque - sur pieds, j'allais pouvoir les laisser tous les deux et vaquer à mes occupations. « Le truc des griffures de chat, c'était pas un rêve ? » Ma tête se vide de son sang sans que je ne puisse contrôler, j'essaie de me reprendre au plus vite au moins. « Je ne sais pas ce que tu as fait hier soir, à ta soirée.. Mais tu disais des trucs vraiment bizarres quand je t'aidais à te coucher... » que j'dis en essayant de me moquer de lui naturellement. Ahm. Vaut peut-être mieux changer de sujet non ? « Ahm j'vais y aller... J'suis passée à la pharmacie pour prendre des médicaments pour la tête... » Il a pas besoin de plus d'explications je suppose et comme ça chaque fois que j'annonçais mon départ, j'avais le droit à la même scène dramatique de la part de Caprice qui en faisait toujours plus pour reculer le moment fatidique.

Son réveil était loin d'être des plus doux entre son mal de crâne et une petite fille, sans surprise, assez excitée de voir son père émerger. Pour la canaliser dans ses bras après quelques bonds vigoureux sur ses genoux, Miles l'immobilisa de ses deux bras et prétend un gros câlin surprise qui fonctionna à merveille alors que sa fille se terra dans le cou de son père. Et quand bien même il se sentait cassé de tous les côtés, il s'apaisa quelque peu, en caressant les cheveux de Caprice, heureux. C'était dans ces moments comme ceux-là qu'il était on ne peut plus fier d'être papa. Il profitait de ce moment de paix devant le regard de Marla, dont la présence surprit on ne peut plus Miles. « Tu n'étais clairement pas en état d'assurer le réveil... » Sa justification le fit doucement rire de gêne avant qu'il n'aborde un autre sujet, les griffures de chat. Quelque chose qui l'avait chiffonné plus que prévu apparemment vu qu'il en avait rêvé. « Je ne sais pas ce que tu as fait hier soir, à ta soirée.. Mais tu disais des trucs vraiment bizarres quand je t'aidais à te coucher... » « M'aider à me coucher ? » Ok, dans ses souvenirs, oui, elle avait été là à son retour, évidemment parce qu'elle gardait Caprice mais la partie 'aider à se coucher' lui était quelque peu sortie de la tête. Ceci dit, maintenant qu'elle le mentionnait, quelques flashbacks de la veille lui revenait en plein fouet dans l'esprit. L'expression peu amusée de Marla, le levier humain, la chute, les griffures de chat.. « Caprice, va te brosser les dents ma puce s'il te plaît. » L'esprit  maintenant un peu plus clair, il envoya sa fille vaquer à d'autres occupations avant que son regard ne se pose sur la rousse qu'il soupçonnait d'être la cause de ces trucs vraiment bizarres, comme elle disait, qu'il avait en tête. Mais vu qu'il n'était pas sûr de ce qu'il pensait ou s'apprêtait à avancer, il se leva d'abord pour faire face à la jeune femme et accepter les plaquettes de médicaments posées sur une table derrière. « Merci pour les médicaments, c'est gentil. » Avec les quelques souvenirs qui lui revenaient en tête, il avait l'impression qu'elle était sa super-héroïne du jour, à le réceptionner après une soirée trop arrosée et le materner le lendemain. Bêtement, il en sourit avant de froncer immédiatement des sourcils, repensant en effet à ces flashbacks qui lui semblaient bien réels maintenant. Son gilet, son bras.. « Hey Marla ? Est-ce que.. » Comment est-ce qu'il allait aborder ça ? Dans le genre délicat, c'était le summum. « Est-ce que tout va bien avec toi ? » Parce que oui, il en était de plus en plus certain qu'elle ne possédait pas de chat, du peu qu'il la connaissait et étrangement, ça l'embêtait plus que ça ne le devrait, ces "griffures".

« M'aider à me coucher ? » Je ne m'étais pas attendue à devoir réceptionner Miles durant la nuit, il avait été complètement ivre et je l'avais aidé à le coucher, le laissant avec caprice pour quelques heures le temps de me reposer, j'avais été de retour très tôt pour assurer le réveil de la petite. Je sens la gêne traverser le regard de Miles avant qu'elle ne soit perceptible sur le mien quand il me parle de mes fameuses griffures de chat. J'avais espéré qu'il oublie au réveil et malgré mes dires pour brouiller les pistes, il semble de plus en plus enclin à se rappeler maintenant que les minutes défilées. Je savais, en le voyant demander à sa fille de se brosser les dents, que ça ne présageait rien de bon pour moi. Je détournais les yeux, faisant un sourire à Caprice quand elle passait à toute vitesse à mes côté et je changeais de sujet à l'aide des médicaments que je lui avais apporté. « Merci pour les médicaments, c'est gentil. » J'haussais les épaules, les lèvres pinçaient par la timidité avant d'esquisser un sourire. Je le faisais surtout pour Caprice tout ça, je savais à quel point c'était difficile par moment de n'avoir qu'un parent et j'espérais que mon rôle de nounou la soulageait elle tout autant que ça soulageait son père. Puis, Miles resta planter en face de moi et alors que je m'apprêtais à annoncer mon départ, il se remit à parler. « Hey Marla ? Est-ce que.. » Je rougissais déjà, parce que je savais très bien où il voulait en venir et pour ma part, je cherchais déjà un moyen de m'échapper. « Est-ce que tout va bien avec toi ? » - « Oui, bien sûr » Ma grimace était clairement surjouée, je n'étais pas à l'aise du tout et ça se voyait à mon regard qui peinait à croiser celui du brun. « Bon, si tout va bien, je vais y aller » Parce qu'il fallait à tout prix que je parte avant qu'il ne pose plus de questions.

Caprice partie de la pièce, Miles troqua son air amusé par un air un peu plus sérieux en se tournant vers la rousse. Elle lui cachait quelque chose, il n'y avait pas photo. Ses 'griffures de chat' n'étaient pas ce qu'elle prétendait être. Même la gueule de bois lui martyrisant le crâne, embrouillant ses pensées, il était dorénavant persuadé que l'avant de bras de Marla était tout saccagé par tout sauf un chat imaginaire qu'elle n'avait pas. De ses souvenirs, les traces ressemblaient davantage à des.. injures ? Peut-être que c'était juste un incident comme un autre après, rien ne servait de sauter à une conclusion hâtive. Sauf que l'esprit évasif de Marla ces derniers temps, du peu qu'il la connaissait, le portait à croire que ce n'était pas innocent. Mettant de côté les médicaments qu'elle avait acheté pour lui, et quelque peu hésitant à première vue, il se jeta directement dans le sujet. Est-ce que ça va, qu'il lui demandait. Question banale, mais il ignorait comment aborder la chose. Il eut en réponse un bref 'oui ça va', accompagné d'une grimace presque trop forcé qu'il en fronça les sourcils. Et avant qu'il n'eut le temps de réagir, elle se hâta à conclure la conversation à peine entamée pour prendre fuite. Double froncement de sourcils. Est-ce qu'il devait insister ?  « Ok, si tu le dis » Peut-être bien que non, elle n'avait clairement pas envie d'en parler. Mais.. « Juste.. » Mais il pouvait pas s'en empêcher. Même s'ils n'étaient pas plus amis que ça à ce jour, il était mine de rien inquiet pour la jeune femme, ne pouvant s'imaginer une tragédie à venir. « Ne fais pas de conneries s'il te plaît.. et.. et même si tu ne veux pas m'en parler - ce que je conçois, essaie d'en parler à quelqu'un ? .. Trouver une bonne nounou c'est si dur, t'imagines même pas. » Qu'il prévint en glissant une touche d'humour pour ne pas l'alarmer ou la faire encore plus fuir. Il ne la força pas à développer, vu qu'elle était bien décidée à prendre la fuite, déjà vers la porte de sortie. Il ne la retint pas, lançant un dernier petite sourire gêné, espérant sincèrement qu'elle n'en viendrait pas aux solutions radicales qui lui avaient traversé l'esprit.