Grayson a été doué pour t'aimer. Il était aussi sacrément doué pour te taquiner, t'enquiquiner. Tu y étais habituée et ça a toujours été comme ça. Tu as laissé un petit sourire paraître. Tu étais le genre jalouse, il le savait. Tu avais du mal à dire les choses et tu sentais qu'il cherchait à te tirer les vers du nez. Non. Si ce n'était que ça, ce serait plus simple. Tout ça il le savait. Tu en étais consciente, il cherchait juste à te faire parler, ce qui n'était pas ton fort. Tu as souri, et tu as regardé Grayson. Peut-être. Elle me maudirait si elle me voyait à l'oeuvre là. Sheryln était plus douée là dessus, tu n'avais aucun doute là-dessus. Mais penser à ta jumelle, là tout de suite ça te poussait à être plus courageuse. Pas de regrets souviens-toi. Tu veux pas juste me prendre dans tes bras ? Sa carrure, tu en rêvais. Tu t'en rapprochais avec la crainte qu'il ne te prenne pas dans ses bras.

Dans ta petite tête tout avait été très clair à Boston. Plus encore à Rio quand tu en parlais avec Sheryln. Mais là face à lui, tu étais comme rattrapée par des craintes. Tu l'avais larguée, il avait souffert à cause de toi sans rien demander, et tu oserais lui dire que peut-être que oui, tu avais de vrais sentiments pour lui encore aujourd'hui ? Tu l'avais accompagné en croisière, tu l'avais laissé partir, tu savais qu'il vivait trop loin, et soudainement tu n'osais plus. Par peur qu'il t'expose tous ces vilains arguments, certainement. Perplexe tu n'as pas su lui répondre, et un rire te quittait quand il reconnaissait que ta jumelle était plus douée. « Je suis si terrible que ça ? » Oui, tu l'étais certainement. Mais il ne se refusait pas à te prendre dans ses bras et ça c'était précieux pour toi. Sans l'ombre d'une hésitation tu t'y es glissée. Un soupir de soulagement te quittait même. Tes bras à sa taille, tu prenais le temps d'apprécier le silence, son baiser à ton front, et oui finalement c'est toi qui l'embrassait au creux de son cou comme tu avais souvent l'habitude de le faire. Tu ne bougeais plus d'un millimètre, et finalement tu avouais. « Je crois qu'après la croisière, j'ai commencé à croire.. à espérer que peut-être avec un peu de temps on arriverait à se retrouver.. » Le ton calme, apaisée, tu te sentais en confiance dans ses bras et peut-être que sans le regarder c'était bien plus simple pour toi. La rancune dans ses yeux t'avait déjà assez assommée au printemps dernier et c'était ce que tu redoutais le plus. « T'es parti, je m'y attendais pas.. mais je l'ai accepté. » Pire tu n'avais rien dit de ce que tu avais pu ressentir. Dormir dans ses bras en croisière, lui poser des questions indiscrètes, l'embrasser, le mater du coin de l’œil. Puis cette soirée de bal. Puis tu reprenais. et finalement je crois que je continue d'espérer. »

Ces derniers temps à Boston, tu avais comme été convaincue qu'il te fallait un moment comme celui-ci. Tu aurais donné cher pour te retrouver dans ses bras comme ça. C'était difficilement explicable. Mais tu te sentais bien tout contre lui. Tu n'étais pas d'avis que ta jumelle pourrait t'aider à dire les choses plus facilement. Non elle était douée pour te dire quand tu merdais, quand tu compliquais les choses. Elle en faisait déjà beaucoup. A ses caresses tu frissonnais. « J'ai pas pu.. Je suis celle qui t'a laissée la première fois et tu m'en as tellement voulu que j'ai eu.. » peur ? Oui c'était ça. Mettre ta fierté de côté, nier ta culpabilité pour le retenir. Pour autant tu n'avais pas eu le temps de finir ta phrase qu'il s'était saisi de ton menton. Délicatement tu relevais un peu plus la tête pour prolonger ce baiser presque inespéré mais tellement réconfortant.

Non ce n'était pas un petit smack pour te réconforter, ou te faire taire. C'était bien un baiser. Le genre que l'on voudrait sans fin. D'ailleurs tu avais fini par passer tes bras autour de son cou alors qu'une de tes mains dans ses cheveux. Tes lèvres ne quittaient pas les siennes, ta langue se plaisait à flirter avec la sienne. Tu aurais su, tu serais venue plus tôt n'est-ce pas ? Après quelques instants, tu finissais par sourire tout contre ses lèvres. « Rien que pour ça, le déplacement en valait la peine. » Tes doigts se glissèrent à ses lèvres que tu caressais doucement.

Une part pourrait se réveiller et enfin réaliser que peut-être tu te faisais du mal. Après tout, il n'y avait peut-être là rien à espérer. Mais cette autre partie de toi avait pris le dessus, et même face à lui, cette partie de toi était dominante. Cet instinct qui conscientisait véritablement tes sentiments, qui réalisait le manque, et qui craquait complet au contact des lèvres de Grayson sur les tiennes. « J'y compte bien, oui. » As-tu énoncé en observant sa bouche. La carrure de Grayson. T'étais bien dans ses bras. D'ailleurs c'était stupide mais tu te sentais toi quand tu étais dans ses bras. Comme s'il te ramenait à ce que tu avais été avant que ta vie ne bascule sans que tu puisses le voir venir. Tes lèvres venaient doucement se glisser contre les siennes pour y déposer plusieurs petits bisous.