Ce soir Lip boude un peu, il aime pas trop quand je sors sans lui, il a toujours peur, j'ai beau le rassurer, il sait que je l'aime, pour toujours, que ma vie est avec lui, que je l'aime plus que tout au monde mais il est comme ça un peu jaloux sur les bords, au fond je préfères ça plutôt qu'il s'en foute. J'ai mis une petite robe noire, des bottines et un perfecto rouge. Je me suis maquillée vraiment léger, j'ai mis un peu de poudre sur mes pommettes, un trait d'eye liner et du mascara sur mes yeux, je n'ai pas spécialement coiffé mes cheveux, une demi couette retournée ça fait largement l'affaire et enfin, je ne sais pas si j'ai vraiment besoin de le rapporter vu que je les ai tout le temps, mes irremplaçables créoles en or. Une fois fin prête je m'approche de Lip et viens l'embrasser une dernière fois.
"Je t'aime mon amour" que je lui chuchote à l'oreille, j'espère le rassurer, je le serre contre moi, l'embrasse un peu partout sur le visage et dans le cou "ne t'inquiète pas, tu le sais, je n'aime que toi" il marmonne un petit oui, je lui promets que je ne rentrerais pas trop tard et je l'embrasse une dernière fois avant de sortir de l'appartement. A peine sortie de l'appartement, je lui envoie un petit message d'amour, espérant le faire sourire, j'aime pas quand il boude, ça me brise le cœur.
Finalement je me dis que de toute façon il n'aura rien à me reprocher, il s'inquiète à chaque fois mais je suis sûre qu'au fond de lui il a confiance en moi, il a juste peur des autres mais qu'il ne s'inquiète pas, je les repousserais un par un, mon cœur est à la maison, près de lui. J'entre dans ma voiture et direction la soirée rejoindre quelques potes.
On se retrouve souvent au lord, alors pour ne pas perdre l'habitude c'est encore au lord hobo qu'on va, je connais le chemin par cœur, je pourrais presque faire le chemin par cœur. Je me rends à Cambridge, j'ai un peu l'impression d'aller à la fac, c'est quand je dévie pour prendre le chemin du bar que je sais que je vais m'amuser et pas trimer. Quelques minutes plus tard j'arrive devant le bar, Lip m'avait fait promettre de lui envoyer un message quand j'y arrivais et quand j'en partais alors à peine le moteur de la voiture arrêté je prends mon téléphone et le lui envoie "mon amour, je viens d'arriver, je te tiens au courant du cours de la soirée, bisous je t'aime à toute mon cœur d'amour". Je sors enfin de la voiture et je m'apprête à rentrer dans le lord pour retrouver mes amies, nottament zhenya que je cherche déjà du regard.

Je suis sortie de l’hôpital il y a seulement quelques jours et pour la première fois depuis ma disparition je sors pour la soirée. Je ne sais pas comment je vais gérer cette dernière mais il faut que j’essaie de le faire. Non je ne suis pas seule puisque l’une de mes amies est venue avec moi pour éviter de me laisser seule. Je suis arrivée au Lord Hobo en début de soirée et je ne compte pas rester très longtemps car c’est juste un test pour éviter que je me renferme sur moi-même. Je dois me battre pour garder la tête en dehors de l’eau et j’essaie tant bien que mal de le faire. Venir dans ce bar n’était pas mon idée mais je voulais me prouver à moi-même que je pouvais le faire. Avant d’arriver à cette fameuse soirée j’ai passé quelques minutes à me préparer mais également à essayer de camoufler mes plaies au niveau du visage mais je ne suis pas une adepte du maquillage alors cela reste très léger. On voit encore mes plaies, mes points mais je n’ajoute rien de plus car je dois les laisser respirer. Tout le monde va voir mon visage meurtri mais il va falloir que je pense à autre chose pour éviter de focaliser sur ma disparition.
On vient de s’installer au comptoir avec mon amie mais elle reçoit un appel et s’excuse avant de quitter le bar. Je suis mal à l’aise et je commence à sentir mon coeur battre de plus en plus rapidement. Je n’arrive pas à gérer cette situation seule et si elle ne revient pas rapidement je sens déjà une crise d’angoisse arriver. Je n’ai pas envie d’en faire une ici mais je n’arrive pas à me contrôler…. Une jeune femme s’approche de moi et je tourne légèrement mon regard vers elle et je lui souris très légèrement. « Bonsoir...» Je ne sais pas comment l’aborder car je ne suis pas faite pour ça mais j’essaie de lui parler pour ne pas craquer et laisser mon angoisse prendre le dessus. Je n’ai pas envie de flancher alors j’essaie de travailler sur moi.

« bla bla »

J’entre dans enfin dans le bar à la recherche d’un visage connu, mes yeux balayent la pièce de la droite vers la gauche. J’ai comme l’impression que je suis la première arrivée. Et là je la vois toute seule au bar, l’amie de ma cousine, la jolie Céleste. Elle est sympa cette fille, je l’avais rencontré la toute première fois au musée, puis je l’avais recroiser plusieurs fois notamment avec Colombe, c’est comme ça que j’avais compris qu’elles étaient amies. En m’approchant je me rends compte qu’elle n’est pas si seule, c’est une amie de coco, je l’ai croisé déjà plusieurs fois, elle discute avec une autre fille et je m’approche un peu. Elle a l’air bizarre pas comme d’habitude, pas comme les autres fois où j’ai pu la croiser.
Je m’approche d’elle, « Céleste ? » oula, je n’avais pas vu son visage, qu’est-ce qu’il s’est passé je m’interroge, y a-t-il un rapport avec ce qu’il s’est passé à thanksgiving, je l’ignore, j’ai été enlevée et par conséquent je ne sais absolument pas ce qu’il a pu se passer pour les autres qui n’étaient pas avec moi. Heureusement Lip a su me faire oublier si on peut dire cet affreux moment. Difficile d’oublier réellement disons juste qu’il m’aide clairement à vivre avec.

« Ça va ? Tu te sens bien ? T’as l’air bizarre ? » je m’interroge, elle a pas son sourire que j’avais vu plusieurs fois accroché à son visage, elle semblait presque éteinte, il y avait de quoi se poser des questions. C’était une amie de coco que j’aimais plutôt bien à la différence des autres pestes alors ça m’embêtait vraiment de la voir comme ça. Elle était pas à l’aise ici ça se voyait, je savais pas si elle était prête à me faire confiance, à se livrer sur ce visage tuméfié, ces cicatrices qui apparaissaient malgré ses efforts pour les camoufler d’après ce que je voyais. « T’as pas l’air top, t’attends quelqu’un, tu veux qu’on aille prendre l’air ? »

Je me suis retournée et j’ai aperçu cette fille que j’aurai du reconnaître car je l’a connais, on s’est vues à plusieurs reprises mais j’ai la tête ailleurs et l’angoisse monte à vitesse folle. « Oui c’est moi....pardon je ne t’avais pas reconnu Nella. » souriais-je légèrement tout en l’invitant à prendre place à mes côtés puisque je ne savais pas combien de temps j’allais rester ici seule. Sa présente à mes côtés allait me faire du bien et j’allais essayer de me rassurer grâce à elle. « Je ne suis pas au meilleur de ma forme….» Je ne savais pas si sa cousine, Colombe, lui avait parlé de ce qui m’étais arrivée mais si ce n’était pas le cas alors j’allais le faire même si je ne pourrai pas entrer dans les détails puisque mon cerveau avait préféré garder tout ça pour lui. « J’ai été kidnappé pendant quelques heures et je me remet doucement de tout ça...» Je portais ma main à mon visage vers des points et je haussais les épaules. « Je préférais rester à l’intérieur si cela ne te dérange pas mais on peut se mettre dans un coin plus calme. » Était-ce la meilleure chose à faire ? Oui car je n’étais pas prête à quitter ce bar sans mon amie, non pas par manque de confiance mais tout simplement parce que je n’étais pas prête. « Choisi ce que tu veux comme boisson je te l’offre. » ajoutais-je avant de prendre mon verre en main.

« bla bla »

J'esquisse un sourire, je vois bien qu'à la pas la forme, ça pète aux yeux, je crois que c'est la première fois que je la vois afficher une si petite mine. Je m'installe sur le tabouret libre à côté d'elle et je crève l'abcès lui demandant ce qui se passe, je suis pas un génie, mentaliste ou quoi que ce soit, mais je vois bien qu'il y a un truc qui la chagrine, c'est sûr c'est évident. Quand elle m'explique je comprends tout, c'est vrai que c'est sans doute le pire moment de ma vie que j'ai pu vivre, tant de peur, d'angoisse, de pas savoir ce qu'il se passe ni ce qui va se passer, je sais pas comment j'ai fait, je crois en fait que je suis en plein refoulement, je mets de la distance avec cet événement comme si ce n'était pas moi qui l'avait vécu, que les souvenirs que j'avais venaient de quelqu'un d'autre.
Mon sourire descend, j'ai vécu un sale moment mais j'ai l'impression qu'elle a vécu autant de souffrances physiques que morales et ça me brise le coeur pour elle, vraiment. Je me permets de poser une main sur son épaule, j'essaye de la réconforte comme je peux "Je... je comprends, oui t'inquiète pas on va aller s'asseoir là bas." que je dis en pointant mon doigt vers une table libre dans un coin du bar, on sera bien là-bas, il n'y a pas grand monde autour, on évitera peut-être le brouhaha.
"Oh, euh, je sais pas, je vais prendre comme toi", j'ai toujours été gêné quand on m'offrait quelque chose que ce soit une boisson ou un super gros truc c'était pareil. On prend ma commande, je la remercie plusieurs fois et on va s'installer. Je sais pas comment l'aider à relâcher tout ce qu'elle a vécu, parce que je sens qu'elle en a besoin, que tout sorte d'elle, mais je peux pas lui demander comme ça de but en blanc.
Finalement je me dis que si elle veut en parler, elle en parlera d'elle-même, je veux pas qu'elle prenne ça comme une agression ou une intrusion trop soudaine, je crois qu'elle a clairement pas besoin de ça. "Bon sinon, je me suis toujours demandé, comment vous vous êtes connues avec coco ?" je me disais alors que changer de sujet pourrait lui permettre de penser à autre chose, que cette mine terne s'éclaircisse un peu.

Je me surprend moi-même à être sortie ce soir mais il faut que j’arrive à combattre ma peur et mon angoisse même si ce n’est pas toujours simple. Je sens déjà une crise arriver mais je repense aux conseils que Sullivan m’a donné et j’essaie de les essayer afin de ne pas craquer en public. Je serai fière de moi si j’arrivais à y parvenir mais pour le moment je lutte contre mon corps. Je viens de me confier à Nella et je souris très brièvement lorsqu’elle pose sa main sur mon épaule. « Merci beaucoup...» Je n’en demandais pas autant mais j’étais soulagée de voir que ma nouvelle amie ne me forçais pas à parler ni même à agir contre mon gré. Elle semblait douce même si au fond je savais qu’elle était un peu comme sa cousine, Colombe. A croire que j’attirais ce genre de filles mais étrangement j’arrivais à les apaiser lorsque j’étais en leur compagnie alors au fond de moi j’espérais arriver à le faire avec Nella également. « C’est une boisson sans alcool, un cocktail. » Je n’aimais pas l’alcool et puis je n’avais pas le droit d’en boire donc il ne fallait pas qu’elle s’attende à recevoir un whisky coca mais bel et bien un cocktail sans alcool, tout de même agréable à boire. Je récupère nos boissons avant de la suivre pour nous installer non loin du bar afin que j’ai une vue sur l’entrée pour éviter que je me sente isolée de tout.

Je prends ma boisson avant de jouer avec la paille mais je relève mon visage vers le sien avant de sourire légèrement. « Je l’ai connu à l’université et on a immédiatement accroché même si on est très différentes. » Colombe était tout mon contraire mais lorsqu’elle était avec moi elle changeait et j’avais l’impression qu’elle pouvait être comme moi même si elle en doutait fortement. Elle avait sa réputation mais personnellement je ne voulais pas m’arrêter sur ça car elle m’avait prouvé pouvoir être quelqu’un de sage.

« bla bla »

Quand elle me remercie, vraiment sa me touche, parce que ça doit pas être évident pour elle, qu'elle a je pense besoin d'être en sécurité, ce geste c'était un peu histoire de lui dire qu'elle est pas seule, qu'elle s'inquiète pas, que je ne laisserais personne ne la prendre à nouveau tant que je serais dans les parages. "Y a pas de quoi..." que je répondais alors avec un sourire doux. Même si Colombe était différente de part sa façon d'être qui m'énervait tant de fois, je savais qu'elle devait être une bonne amie pour Céleste, la connaissait elle essayerait de la même façon que moi de l'aider un peu dans ce qu'elle traversait, peut être pas de la même manière, les deux se connaissaient depuis bien plus longtemps mais nous n'étions pas cousines pour rien. "Oh t'inquiète ça me va très bien, je ne suis pas trop alcool non plus" une bière de temps en temps et encore, a vrai dire, j'aimais pas trop le goût, ni la sensation d'ailleurs, je tenais pas trop l'alcool en plus, fallait se l'avouer. Je récupérais mon verre et on s'installait à la table, elle m'expliquait comment elle avait rencontré colombe, elle me parlait de leurs différence et ça me faisait sourire. J'avais remarqué avec mes cousines que les différences ne voulait pas dire qu'on ne pouvait pas s'aimer à en crever, j'aimais mes cousines, comme des soeurs et pourtant j'étais bien différentes de coco et louve, entre miss proutprout et la rebelle, nous avions toutes trois notre petit surnon de gamines, moi c'était l'ininteressante, quelques fois la relou, la premiere de la classe, l'ennuyante ou alors plus flatteur la musicienne.
"Elle a son caractère mais c'est un amour !" c'est vrai que j'avais toujours pu compter sur elle, qu'on avait passé des purs moments ensemble en australie comme en france, les vacances c'était le pieds à chaque fois.

Je regardais Nella, qui était légèrement plus âgée que moi, tout en hochant la tête lorsqu’elle m’avouait ne pas trop aimer l’alcool. Je ne la connaissais pas assez pour connaître ses goûts mais j’étais persuadée qu’elle aimait ça….certainement parce que je connaissais sa cousine et qu’elle aimait faire la fête. Les deux semblaient être très différentes et pourtant si semblables que j’en perdais mes mots à certaines occasions. « On est sur la même longueur d’onde pour cette soirée alors tout va bien. » Elle ne me forcerait pas à me faire dire des choses que je ne pensais pas à cause de l’alcool et ça me rassurait énormément car je n’avais pas envie d’être une autre personne.
On s’était installées à une table et je regardais du coin de l’oeil le reste des étudiants qui fêtaient la fin de semaine mais très rapidement je revenais vers mon amie afin de l’écouter. « Oui je suis d’accord avec toi mais malheureusement elle en a pas conscience. » Ou était-ce seulement une image qu’elle voulait se donner ? Je ne le savais pas mais Colombe était une belle personne et elle valait le coup d’être connue sous cet angle. On avait parlé plusieurs fois de ce qu’elle vivait mais je ne comprenais pas pourquoi elle était peste avec certaines personnes alors qu’avec moi c’était tout le contraire. Je n’allais pas m’en plaindre car je préférais l’avoir dans mes amies que dans mes ennemies. « Je suis contente de l’avoir à mes côtés car je sais que je peux compter sur elle même si elle espère au fond d’elle arriver à me dévergonder. » souriais-je très légèrement en évoquant ce détail car je savais qu’elle voulait que je laisse mon côté démon parler mais ce n’était pas encore d’actualité.


« bla bla »

J'affichais un large sourire, elle avait pas tord, c'était mieux ça plutôt que de recevoir des remarques, de repproches quant au fait qu'on ne sait pas s'amuser, faire la fête mais on était pas obligé de s'amuser constamment, se poser, prendre du bon temps à papoter c'était tout aussi agréable, voir quelques fois mieux. Je sirotais mon verre tranquillement, c'était bon, super agréable à boire, frais, un bonheur. "Franchement, je regrette pas d'avoir pris comme toi, c'est un très bon choix".
J'avais jamais compris comment colombe et louve pouvait être si différentes, l'une se foutait de tout, l'autre soignait son apparence à la perfection, pourtant je connaissais de par le côté familial je savais ce qu'elles étaient au fond, des filles sympa qu'il est bon d'avoir dans notre entourage , je souriais encore une nouvelle fois "Au moins nous on sait qu'elle est pas si mauvaise que ce qu'elle veut bien le faire paraître c'est pas si mal, non ?" je riais un peu. "Je suis sûre qu'elle ne lâchera pas l'affaire avec toi la connaissant, elle a tenté avec moi un peu, mais ça a été un échec cuisant" je riais encore pensant à ses plans pourris quand on était en vacances.

Je nous avais commandé un cocktail à base de concombre mais également d’autres jus frais afin de nous hydrater encore plus. « J’aime beaucoup ce cocktail et je le prends assez souvent quand je sors. » J’aimais quasiment tous les cocktails sans alcool car je n’étais pas difficile mais il fallait avouer que celui là était dans mon top 3.

Parler de Colombe ainsi que de notre relation me faisait du bien car j’avais pris conscience que j’avais une place particulière et importante dans sa vie grâce à ses nombreuses visites à l’hôpital. Elle était loin d’être égoïste et elle me l’avait prouvé durant cette dur épreuve. « Oui c’est déjà un bon début mais c’est dommage qu’elle ne le montre pas à tout le monde car c’est vraiment une belle personne. » avouais-je très sincèrement car j’appréciais réellement Colombe et tout ce qu’elle pouvait faire en ma compagnie. « Je me doute que je ne suis qu’au début de son expérimentation envers moi. » souriais-je légèrement.

« bla bla »