C'était une blague. Une mascarade. Tu pensais en avoir fini avec les mensonges de certaines, mais t'avais tord. Avais-tu l'air si crédule que ça pour qu'on s'en prenne à toi ? Avais-tu l'air d'un homme déboussolé par la vie qui accepterait naïvement ce qu'on pouvait lui dire sans se poser de questions ? Parce que tu ne l'étais pas, naïf. T'étais encore moins complètement con. Et là voilà en face de toi qui roulait des yeux et riait mauvaisement parce que tu décidais de ne pas croire aux moindres de ses mots comme s'ils étaient la vérité suprême. Elle avait fait quoi au juste dans sa vie qui méritait que tu ne la remettes pas en doute ? « T'es bien prétentieuse. Tout le monde n'a pas le physique pour me séduire. » Tu répondais en jetant un coup d'oeil de haut en bas de sa figure, avant qu'elle continue de parler. De mal parler. Parce que c'était définitivement le genre de fille avec qui tu ne pouvais pas avoir de débat ni de discussion, qui voulait toujours avoir raison et ne jamais se remettre en question. Tu souriais pourtant, une lueur mauvaise dansant au fond de tes iris. « C'est ça. C'est exactement ça. Montre ton vrai visage. Vas y. Pas celui de la fille faussement timide du début qui ne sait pas aligner deux mots. Montre qui t'es vraiment. » Elle venait, avec son petit air de chat battu, et comme tu ne la croyais pas sur parole elle changeait et se transformait en monstre à la langue de vipère. T'avais même pas eu à forcer pour faire sortir l’atrocité de sa personne. Tes bras se croisaient contre ton torse alors que tu la toisais du regard – elle disait que tu étais lâche comme ton père, et l'ironie de la chose te faisais sortir un petit rire. « Parle pas de choses dont tu ignores, gamine. » Parce qu'après tout, qu'en savait-elle ? Si elle était réellement ta sœur, elle n'avait jamais du rencontrer ton père – ou très peu de fois ? – alors qu'elle sache s'il était gentil ou strict ou ambitieux ou rigolo ou râleur ou lâche, c'était osé de sa part de prétendre deviner. Elle n'en savait rien la petite. Ses mots n'avaient pas de poids, puisque entre vous deux, c'était elle était l’orpheline qui n'avait pas ce savoir ni ces souvenirs. Néanmoins, elle avait récupérée ses feuilles et comme tu n'en avais plus accès, il allait falloir que tu te débrouilles autrement. Que t'ai des pistes sur lesquelles chercher. Au cas où. « C'est quoi ton nom d'abord, puisque impolie que tu es, tu te pointes ici sans te présenter. » Elle aurait peut-être réellement dû être née dans ta famille en fait, elle aurait reçue une meilleure éducation que celle avec laquelle elle se trimbalait.