Parfois, tu te demandes pourquoi tu vises la Lowell House. Enfin, ça c’est surtout en soirée, quand tu as un peu trop bu ou trop fumé. Tu oublies une partie de toi et tu te dis que la fête, c’est la vie. Heureusement, le lendemain, c’est l’art qui te fait retrouver le sourire et tu ne doutes plus de ton choix. Mais qu’est-ce que tu peux t’amuser avec les Mathers. Heureusement, ces deux confréries s’entendent bien et ça te facilite la vie pour profiter du bon côté des deux. Tu vois souvent les mêmes personnes et au final, tu t’es tout de même fait plusieurs amis. Tu n’es tout de même pas celui qu’on remarque le plus. Il y en a des bien plus fou que toi, tu n’es pas du genre à monter sur les tables, à te déshabiller, à faire un concours de calage ou des trucs comme ça. Tu es plutôt celui qui discute avec discute avec les gens et qui, parfois, danse un peu. Pourtant, quand tu travailles, tu es la dancing queen, mais ce n’est clairement pas le truc de Thomas. D’ailleurs, après être allé chercher un énième verre, tu cherches quelqu’un qui est dans le même mood que toi et c’est alors que tu remarques Malaki assis seul à une table. Tu te décides donc à le rejoindre. Tu es pas mal certain qu’il s’intéresse également aux garçons. Enfin, c’est ta conclusion en ayant remarqué quelques regards qu’il faisait envers d’autres. Tu décides donc de t’amuser avec ça. Tu t’assis à côté de lui et regarde devant vous, tentant de découvrir ce qui occupe ses pensées. « Alors, c’est qui le plus beau garçon présent? » Direct? Toi? Jamais!

Je suis complètement bourré, une fois de plus, mais ce n’est pas grave, je commence à avoir l’habitude. Avant même de rejoindre la Mather, j’étais un gros fêtard, avide des soirées, des fiestas, et tout ce qui touche à ces conneries. Donc, ce soir, ça ne fait absolument pas exception. Puis, dans un sens, j’en ai terriblement besoin. J’avais enchaîné les verres, comme si je buvais du soda, sauf que là, c’est du soda vachement plus corsé. Puis, j’avais fait le tour, causé avec des amis, des connaissances, des personnes que je ne connaissais absolument pas. Bien sûr, j’avais toujours gardé mon air charmeur, celui qui ne me quitte pas, parce que c’est un peu ma marque de fabrique. Le charmeur qui n’est pas un connard. Bref, après quelques heures, j’avais fini par me poser à une table, essayant d’échapper à la foule, à mes potes qui ne cessaient de me donner des verres pleins dès qu’ils en avaient l’occasion. Mon regard océan est lointain, alors que je fixe un point invisible…ou pas. Un mec. Je ne sais pas trop pourquoi je le regarde, mais je le regarde, du moins, jusqu’à ce qu’une voix me sorte de ma rêverie. Clignant plusieurs fois des yeux, je tourne la tête vers Thomas, un mec que j’ai déjà croisé plusieurs fois en soirée. Sa question, elle me fait sourire et c’est sans hésitation que je réponds. « Moi pardi ! » Ok, je pense qu’il s’attendait sûrement à une autre réponse et c’est sûrement pour ça que j’ajoute au passage. « Bon, après moi, y’a sûrement toi, mais t’es en deuxième position mec, le number one c’est moi ! » Ah ben ouai, faut pas croire, je sais ce que je vaux, mais Thomas c’est un beau mec aussi l’air de rien, donc, je ne mens pas quand je dis qu’après moi, il vient en seconde position.

Ça fait maintenant des années que tu assumes ta bisexualité. En réalité, tu as toujours su que tu l’étais, mais tu as longtemps eu peur de l’exposer aux gens autour de toi. Heureusement, ta famille et tes amis proches l’ont bien pris, mais ce n’était pas le cas de tout le monde lorsque tu étais adolescent par exemple. Tu étais déjà assez différent des autres, il fallait bien que tu ajoutes de quoi. Mais aujourd’hui, tu assumes qui tu es et tu ne te gènes pas pour le dire. Tu dois avouer que Malaki est un très beau jeune homme, mais en allant vers lui, tu n’as aucune idée en tête. Tu as simplement l’intention de discuter et tu trouves ton entrée plutôt marrante. Tu ne sais pas l’état du brun, mais il semble plutôt bien le prendre alors qu’il te répond que c’est lui. Ce n’est clairement pas la réponse à laquelle tu t’attendais, tu es un peu déçu en réalité et tu le démontres en haussant un sourcil. Tu le sais déjà qu’il est beau, ce n’est pas une nouveauté. Il se reprend tout de même en disant que tu arrives deuxième et cela te fait bien rire. Est-il sérieux? Tu ne peux le savoir, mais au moins il n’est pas offusqué. « Merci pour le demi-compliment… » Il se ventait plus qu’autre chose, mais c’était beau de voir des gens qui avaient confiance en eux. « Sauf que ce n’était pas ma question! » Tu lui lances un petit sourire, espérant qu’il te comprenne enfin. « Alors, tu regardais qui? »

« Merci pour le demi-compliment… » Je hausse les épaules d’un air banale, comme si c’était normal. Il faut dire que dans mon état, tenir une conversation et la comprendre, ça fait deux choses complètement différentes et compliquées. En plus, quand je suis bourré, j’ai également tendance à vite partir dans mes délires, mais davantage, à partir d’une émotion à une autre en quelques secondes. C’est pour cette raison que j’ai des tendances bagarreuses, que je prends vite la mouche quand l’alcool coule dans mes veines. Mais ce soir, je ne semble pas enclin à m’énerver ou péter un plomb… Tant mieux non ? Je suis juste fatigué, un peut boudeur, mais rien de bien extraordinaire. Quand il me demande qui je regardais, je cligne plusieurs fois des paupières, cherchant une réponse adéquate à cette question difficile. Je regardais le mec plus loin, sauf que l’avouer, ça serait m’enfoncer dans des questionnements stupides que je ne veux pas comprendre. Alors, je me contente de répondre. « Le mec là-bas. » Ok…J’avais pourtant dis que je devais répondre autre chose ! « Enfin, son jeans, j’aime bien son jeans. » Je me suis bien rattrapé non ? Non ?! Ok, j’avoue que c’était vraiment moyen comme rebondissement, mais je n’avais pas trouvé mieux dans mon état. Alors, je me contente de détourner les yeux du mec en question, histoire de regarder Thomas plus attentivement et lui porter toute mon attention. « Et maintenant, je te regarde toi ! T’’as vu, c’est cool non ? » Dévier la conversation, ne pas approfondir le sujet du mec que je regardais trop attentivement, trop sournoisement. Depuis Grayson, j’ai l’impression que ma sexualité vacille et j’ai vraiment du mal à faire avec.

Tu ne sais même pas pourquoi tu lui poses toutes ces questions. Ce n’est pas parce qu’il regarde d’une certaine façon les mecs autour de lui que tu as une chance de le ramener ce soir pour autant. Tu as étrangement cette envie de ne pas te retrouver seul, mais tu tentes de la réprimer le plus rapidement car tu sens bien que tu n’y arriveras pas, pas ce soir, pas avec lui ou même un autre. Les gens trouvent cela bizarre quand tu tentes d’expliquer ces envies précises. Tu n’as pas peur de dire que tu es bisexuel, mais que par moment, tu as plus envie d’un sexe ou de l’autre. Ça ne fait pas de sens pour eux mais au final, tu t’en fiches car c’est ton problème. Pour l’instant, tu t’amuses à mettre mal à l’aise Malaki apparemment car lorsque tu lui demandes qui il regardait, il semble hésiter. C’est pourtant une question simple, pour une fois. Il finit par te répondre et ton regard se pose sur ce mec… avec un jeans. Tu hausses un sourcil, trouvant son explication un peu étrange. « Son jeans ou… ses fesses dans son jeans? » Tu lâches un petit rire, c’est pour ta part ce que tu as remarqué en premier, même si le jeans peut être beau, ce n’est pas… ce qui en ressort! « Parce que c’est ce qui se remarque le plus je trouve… » Tu souris toujours alors qu’en entendant à nouveau ton ami, tu tournes la tête vers lui. Il te regarde également en sortant une phrase plus ou moins philosophique. Tu as l’impression qu’il essaie d’éviter tes questions idiotes. Peut-être que tu t’es trompé à son sujet après tout… « Presqu’un magicien je dirais même… » Tes yeux lèvent au ciel, un peu exaspéré. Mais tu décides quand même de continuer. « Tu peux voir à travers les vêtements aussi? »

« Son jeans ou…ses fesses dans son jeans ? » Je manque de m’étouffer avec ma boisson, pris en flagrant déli. Et merde, je pensais quand même être vachement discret l’air de rien, comme quoi, l’alcool n’aide absolument pas à une quelconque discrétion. Il m’annonce que c’est ce qu’il remarque le plus, les fesses, mais ça ne m’étonne pas plus de Thomas qui est ouvertement bisexuel. Si je pouvais avoir aussi facile que lui…si je pouvais être aussi convaincu que lui sur ce que j’éprouve, sur mes propres désirs. « Hm… » Je ne sais pas spécialement quoi répondre, jouant nerveusement avec le verre que j’ai en main. Si pour lui, la discussion coule de source, pas pour moi et il ne semble pas forcément le réaliser. Alors, je dévie le sujet, ça l’agace, je le vois bien, mais si il n’est pas contant alors, je ne le retiens pas. Me brusquer ne sert absolument à rien, c’est comme obliger un gosse à faire quelque chose, il va se braquer, c’est littéralement mon cas. « Voir à travers les vêtements ? Si seulement je pouvais, ça serait cool comme super pouvoir… » Ricanais-je légèrement, poussant un léger soupire évident. Il veut quoi au final ? Que je lui avoue que je regardais effectivement le cul de ce mec ? Que je me pose des questions sur ma propre sexualité ? Que je ne sais absolument plus où j’en suis dans mes propres conneries ? Que je deviens sexuellement curieux ? Mon regard devient plus sérieux, toujours posé sur Thomas. « Bon, tu veux quoi ? Avec tes questions et tes sous-entendus dis-moi ? Autant que tu sois franc, je ne suis pas assez patient pour tourner autour du pot. » Davantage quand il s’agit de telles choses, mais ça, je pense que Thomas va rapidement le comprendre. Ayant bu et étant dans une telle mentalité, la patience n’est pas mon fort, mais la franchise si. « Ouai, je regardais le cul de ce mec, et alors ? Tu peux très bien regarder le cul d’un mec sans…t’imaginer des choses. » Menteur !