Liam était en train d'envoyé des sms à Louison. Après le dernier sms envoyé, il attrapa son portable et fit défilé la liste des numéros pour chercher celui de la Française. Il hésita une seconde, ils avaient peut-être dit tout ce qu'ils avaient à ce dire. Seulement c'est ce que font les amis non ? Ils s'appellent et ils se racontent leur vies ? Liam appuya sur le téléphone vert et entendit la sonnerie.  " J'ai eu la flemme d'envoyé encore un texto." Dit-il en guise d'excuse à son envie de discuté avec elle comme autrefois. " Tu crois que ça existe les tendinite au doigts ? ça serait cool. J'serais peut-être dispensé de corvée de vaisselle au loft. "

Une nouvelle journée vient de s’achever. Le bruit de mes talons résonne dans le hall de mon immeuble. Clés dans une main, téléphone dans l’autre, je textote avec différents proches jusqu’à ce que la tronche de Liam s’affiche et coupe mon dernier message destiné à Pluton. Bouton rouge ou vert ? Allez, vert, j’suis gentille aujourd’hui. Décrochant rapidement, j’porte alors mon phone à mon oreille pour entendre la voix so british de mon ex. « J’vois ça, tu m’as interrompu. Je te manque trop.  » Je grimpe les marches, pas d’ascenseur aujourd'hui. Je me fous de te bousiller les tympans avec mon souffle saccadé. « Ça doit exister oui, je vais demander à mon petit-copain, lui aussi utilise beaucoup ses doigts en ce moment » En l'occurence, sur moi. Tu saisis ? Je te cherche ouais, je te provoque sur un terrain qui n’est pas vraiment très clean. Pour toi, comme pour moi. « Tu vis toujours avec Arizona et Iris ? » Hop, je pénètre dans l’appartement, j’retire mon manteau péniblement en changeant de main pour maintenir le combiné à mon oreille. « Bébé j’suis rentrée ! » Bah je préviens le suédois, on sait jamais.

" Exactement.  J'avais le choix entre maté un porno ou t'appeler. J'me suis dit que le coup de fils serait plus rapide." Répondit-il avec son habituel ton sarcastique alors qu'il cherchait des yeux son paquet de clope en fourrant sa main droite dans son jean, Liam étant gauché.  Louison avait le souffle saccadé. Forcément le Gremlins en fit une conclusion hâtive. " T'es pas en train de baisé au moins ? Je m'en vaudrais d'interrompre ta simulation." Rajouta-t-il avec un petit sourire arrogant aux coins des lèvres avant qu'il ne l'interroge concernant son doigt abimé à force de textoté. « Ça doit exister oui, je vais demander à mon petit-copain, lui aussi utilise beaucoup ses doigts en ce moment » " Bonne idée. De mon côté j'me renseigne auprès de mes conquêtes, après tout t'a raison. Elles sont sans doute le mieux placé pour me répondre." Répondit-il en l'attaquant avec les mêmes armes qu'elle, sourire amusé aux lèvres. Point partout balle au centre. Non ?  Il posa son téléphone une seconde et mis le haut parleur pour allumé sa clope avant de reprendre le combiné. « Tu vis toujours avec Arizona et Iris ? »" Toujours. Et un microbe appelait Emma qui skate la dernière chambre" Il tira une latte sur sa cigarette, la nicotine parcourant ses veines. " Et toi apparemment tu m'a caché une grossesse." Espiègle, il parlait bien sûr du " bébé" qu'elle venait de prononcer, faisant style de ne pas avoir deviné qu'il s'agissait de Pluton. " C'est bon t'a fini ton cirque ? J"te l'ai dit je sais que tu sors avec Pluton, pas besoin de me laissé plein d'indice pour me faire chier. Tu compte faire quoi ensuite ?" dit-il avec un sourire aux coins des lèvres et un ton léger. Elle était pas croyable ! " Répété son prénom jusqu'à ce que je raccroche ?" demanda-t-il, moqueur. Merde. Il aurait mieux fait de ce taire, elle était cap et comme lui. Mettez-la au défi et vous êtes certain qu'elle le fera juste pour vous faire chier.

J’suis essoufflée, mais ce sont les escaliers ducon. « Non, pas encore. Je n’ai jamais simulé, juste avec toi » Je peux même pas t’envoyer un doigt d’honneur, tu le verrais pas. La frustration. Très vite, on s’embrouille, on se pique et ta réplique est de bonne guerre. Ça me fait rire, j’sens plus de 'réelle animosité’ entre nous. T’as guéri de moi ? Ou alors tu me mens. T’as peut-être envie de me hurler dessus, mais tu prends sur toi. Ouais, je préfère cette hypothèse. « C’est qui Emma ? Nouvelle proie à baiser ? » Jalouse ? Non .. Je me sens sur haut-parleur, ma voix résonne trop. Enfoiré, j’espère que t’es seul. J’entre ensuite chez moi, je me déshabille et signale ma présence à Pluton dont j’ignore la position exacte. « Quoi ? » Je grimace et retire mes pompes avant de m’avancer dans le salon. Me parle pas de grossesse ou je vais tout exploser. Puis tu commences à t'exciter au bout de la ligne et je ricane bêtement. Je m’arrête plus. Je masque mes lèvres et je retrouve le suédois installé au salon, de la paperasse recouvrant la table et un air sérieux sur son visage. Ça bosse vraiment apparemment. J’embrasse aussitôt sa joue, je froisse ses cheveux dans ma main et je m’assieds à côté de lui en posant le téléphone sur mes cuisses. À mon tour, j’enclenche ensuite le haut-parleur pour m’éviter des fourmis au bras. Je plaisante, je veux juste foutre le bordel. « Ouais Pluton, Pluton, Pluton !!! Owiiiii. Tu lui dirais quoi si tu l’avais en face de toi ? Sérieusement hein » Parce qu’il est là en fait, mais ça, tu le sais pas. Et à ce moment même, je lui fais d’ailleurs signe de se taire, mon index barrant ma bouche crispée. « Vous vous entendez bien à la Dunster House ? Pas de frictions ? »  

" Tu t'emmêle les pinceaux. C'est plutôt l'inverse. Tu simule quand t'es pas avec moi."  Dit-il avec son habituelle assurance, sourire aux lèvres, plus amusé qu'autre chose, retrouvant ce gout de tac au tac, de s'envoyé la réplique juste par plaisir, par envie de voir comment l'autre aller rebondir. Un jeu simple et basique en soit mais qui peut être de grand intérêt si on a une partenaire qui assure en face. Un peu comme le sexe quoi. " Si tu fais dans la pédophilie oui mais c'est pas vraiment mon trip." Traduction : c'était un bébé ! Tiens c'est marrant Liam pensait qu'Arizona et Louison étaient de nouveau amies. Elles ne devaient pas être beaucoup en contact si elle ne lui avait parlé de ce bébé surprise. Louison continua de se focalisé sur sa relation avec Pluton pour le provoquer, sachant bien qu'il voulait parler à " Louison, une amie" et non " la meuf qui sort avec Pluton. " Trop tentant sans doute, elle en faisait des caisses et il se mit à rire en l'entendant faire semblant de gémir. " Bien jouer." C'est ce que je disais : tu simule ! Comme toujours." Tout ce qu'elle faisait c'était apporté de l'eau à son moulin. Ceci dit il avait bien capté qu'il était sur haut parleur. " Tu lui dirais quoi si tu l’avais en face de toi ? Sérieusement hein » " Hey salut mon pote, tout roule ? Trop classe ta nouvelle coupe de cheveux. On s'appelle et on est se fait une touffe ? " Elle avait dit sérieusement ? Ah oui c'est vrai. Merde. Oups ?  " Sérieusement ? Que t'avoir pour copine ça inclue automatiquement qu'il m'ait dans sa vie. J'fais partie des bagages. Cest les  petits caractères en bas du contrat que personne ne lis jamais."  C'était sans doute ça le plus gênant dans le fait qu'elle sorte avec Pluton, c'est que le VP Dunster voulait l''exclure de la vie de Louison. C'est ce qu'il avait toujours voulu, romance ou pas. Ça avait commencé bien avant qu'ils se tournent autour. " Pluton bien woé. Oups. J'veux dire Plutôt bien." Sourire canaille, il l'avait exprès bien sûr. " Je préfère que ça soit une jolie rousse qui me frictionne. Sous la douche. " Il lança passer une seconde. " Je le calcule pas, il me calcule pas. Tout le monde est heureux."

 APPEL DE LIAM À LOUISON (ET PLUTON)

Du travail, encore et encore. J'avais du faire pas mal de photocopies à la librairie - c'est mal pour la planète, je sais, mais je recycle - et j'avais tout étendu sur la table basse du salon, l'ordi sur les genoux pour pouvoir traiter du sujet demandé pour mon dossier à rendre d'ici deux semaines. Il fallait un dossier complet sur le sujet du conflit américano-mexicain. Ouais, pas facile, facile mais il fallait le faire. Et c'était un sujet qui me passionnait alors autant dire que j'allais m'y donner à fond. Sauf que j'entendais Louison rentrer et ouais, ça allait être compliqué de rester concentré. Elle venait me rejoindre, m'embrassant sur la joue, ébouriffant mes cheveux avant de s'installer à côté de moi. Clairement, je n'allais plus pouvoir bosser du tout. Téléphone posé sur sa cuisse, je voyais qui était son interlocuteur au moment même où il se mit à parler. Liam. Mon visage se fermait d'un coup et j'étais à deux doigts de me barrer ailleurs, dans la chambre ou la salle de bains, qu'importe. Mon regard se posait sur Louison, sans un sourire, avant que je ne vienne par dire « Ce qui est cool avec les bagages, c'est qu'on peut facilement les perdre » Et je me donnerai à coeur joie de balancer ce bagage en particulier dans Charles River.

« Ah mais oui, c’est la môme dont s’occupe Ari’. Encore heureux ouais, je t’aurais pété tes sales couilles sinon » Ouais, j’ai déjà vu quelques affaires de pédophilie passées devant moi et bordel, ça m’avait foutu dans tous mes états au bureau. Défendre un pédophile ? Never. J’entre ensuite à la maison. J’accroche mes affaires sur le porte-manteau et je me réfugie près de mon petit-ami. La tentation est trop forte. J’enclenche le haut-parleur et je laisse répondre l’anglais à mes cris de joie exagérés. « Je ne simule jamais. Si le mec me déçoit, je le lui dis carrément. » M’écroulant contre le dossier du canapé, je poursuis la discussion désormais accessible à Pluton. Je les mets en opposition. Je veux voir où ils en sont les deux. Quelle est leur relation au sein de la Dunster House hein ? Et ok, Liam m’a touché. Un sourire s’est installé sur mon visage alors que je masse la nuque de mon copain. Et boum, la Suède contre-attaque. J’éclate alors de rire, mais je sais qu’il plaisante pas mon bébé. S’il pouvait envoyer son principal rival au bout du monde, il le ferait. Mon rire s’évanouissant, je rattrape le téléphone et je me relève en me déplaçant dans la pièce. « Ok .. Vous ne vous calculez pas alors. Tant mieux. » Attends, je n'avais pas capté la phrase sur la rousse, j’suis blonde moi, ça met un certain tant avant de remonter au cerveau. « Tu parles de Noalyne non ? Liam tripote la vice-présidente Lowell à défaut d’avoir la Mather, c’est tellement dégueulasse. » J’émets un son de dégoût et je me plante ensuite devant une des fenêtres, l’air songeur. « Au fait, qui te dit que j’ai signé ce contrat avec les caractères minuscules ? » Et surtout, pourquoi tu m’appelles au fond ? Tu veux me parler de ton "épouse" ? Rien à cirer moi. « Qu’est-ce que tu veux Liam ? »

Alors que Liam discutait avec Louison, il entendit alors la voie de Pluton. Le Gremlins se mit à rire. Bravo Chamberlain ! Il la reconnaissait bien là, aussi perfide et malsaine que lui. Il devinait sans mal le visage de Pluton et cette idée le faisait jubilé, même si de base c'était pas lui qui cherchait la merde. « Ce qui est cool avec les bagages, c'est qu'on peut facilement les perdre » « Pas si facilement, y'a toujours un con pour nous les ramener. Faut dire, sans elle on est vite perdu. N'est-ce pas Louison ?" demanda-t-il avec ce même sourire espiègle sur les lèvres. Juste parce qu'il lui posait la question, elle s'empresserait sans doute de lui dire qu'il avait tord. C'était le jeu. C'était dans le caractère de la Française cet esprit de contradiction, comme dans le sien. Une rousse. Il avait balancé sa réplique pour avoir du répondant, sans ce rendre compte qu'effectivement ses pensée allait vers la VP Lowell. « Tu parles de Noalyne non ? Liam tripote la vice-présidente Lowell à défaut d’avoir la Mather, c’est tellement dégueulasse. »" Arrête Louison. Tu sais qu'il s'agit pas de ça et c'est bien ce qui t'agace" Répondit-il sans appel. Louison c'était Louison. Sa relation avec elle était unique. Indéfinissable. Elle se gourait, l'idée ce n'était pas d'avoir Noalyne parce qu'il ne pouvait pas avoir la Mather. Il ne ferait jamais ça à Noa, quitte à la garder à distance. « Au fait, qui te dit que j’ai signé ce contrat avec les caractères minuscules ? »" Personne mais je te ferais signais de force s'il le faut" dit-il avec arrogance en tirant de nouveau sur sa cigarette.  Fallait qu'elle s'y fasse, romance ou pas il faisait partie de sa vie. Limite il lui demandait pas son avis. C'était comme ça. " L. y'a encore le haut parleur ou pas ?" demanda-t-il simplement, juste pour savoir. " Enlève le s'te plait. J'voudrais qu'on parle de Noa justement." En bref, il n'était pas venu la chauffer ou la pousser à bout comme il savait si bien le faire, mais simplement discuté avec une amie - sa meilleure amie ? - qui le connaissait par cœur. " T'a passé du temps avec elle. Comment elle va ?" ça l'intéressait de le savoir. Il l'avait croisé au club de chasteté mais ce n'était pas les quelque mots échangé et son regard noir qui lui donnerais une idée de l'état de la Lowell. Elle le détestait ça il l'avait bien compris. Il faisait avec. Il l'avait cherché. Il voulait juste savoir si ça allait. Il aurait pût demander à son meilleur ami, à Rylan, mais il était trop proche de Noalyne.

Cette métaphore autour de ‘bagages’ m’a complètement perdu les gars. Je jongle alors entre le mobile éclairé et le visage inexpressif de mon petit-ami. « Je .. C’est moi la conne qui ramène toujours les bagages ? Ou vous êtes perdus sans moi ? » Dans le doute, je reste sur la défensive. Je me relève et rebondis sur la rousse évoquée. Encore une pique qui ne m’étonne même plus venant du british. « T’es amoureux ? Que c’est chou ! Champagne ! » Est-ce que ça me ferait chier si c’était le cas ? Oui et non. J’serais heureuse pour Liam que cette fille recouse son petit coeur que j’ai taillé en fines lamelles, mais d’un autre côté, elle m’enlèverait mon ami et ça, ça me pomperait un peu ouais. Bref, mes jambes m’éloignent ensuite du canapé pour que je puisse dialoguer un peu plus avec le Dunster. « De force ? Je te reconnais bien là, t’as déjà voulu me baiser de force si mes souvenirs sont bons » J’sais bien que cette réplique va attiser Pluton et c’est le but. J’veux qu’il s’énerve un peu, avant que je lui fasse sa fête pour éteindre toutes ces tensions. « Ouais, attends je le coupe » Mon index se pose sur le bouton tactile et je ramène mon mobile à mon oreille pour retrouver un peu ‘d’intimité’. Ok, parlons de Noa, la discussion va être brève. Je n’ai rien à raconter sur cette fille, elle est charmante, mais on n’est pas encore les meilleures amies du monde. « Je ne l’ai pas revu depuis notre descente à ton bar et notre délire aux champignons. Du coup .. J’sais pas comment elle va depuis. J’trouve ça étrange de la fréquenter en sachant qu’elle a pu avoir des vues sur toi. » Aucun tabou hein, on se dit tout franchement, j’ai pas envie de tourner autour du pot cent mille ans. « C’est mon opposé on va dire. Et elle t’en veut pour quelque chose, mais j’ignore quoi. Elle n’est pas très bavarde. » Encore une différence entre nous d’ailleurs. J’préfère les nanas délurées qui parlent forts et qui ont des discussions salaces. Comme ma petite Suzy. « Voilà .. Je peux toujours tâter le terrain pour toi si tu veux »

 APPEL DE LIAM À LOUISON (ET PLUTON)

Non mais alors rien que le fait qu'elle vienne à côté de moi, enclenchant le haut-parleur quand je bosse, c'est pas top. Mais pour en plus me provoquer parce que c'est Liam ? Encore moins. J'avais la rage oui, j'avais la haine même. Je voulais juste lui faire bouffer son téléphone à l'heure actuelle. Mais je me retenais, tentant de garder mon calme. Quand elle cherchait à avoir des infos du côté de son ex, quand il mentionnait des bagages, j'ai pas pu m'empêcher de faire une réflexion, qu'il m'entende ou non. Le fait est que ouais, je voulais juste lui faire bouffer son téléphone en cet instant. Elle finissait par se barrer un peu plus loin, continuant de parler avec lui et ouais, ça me faisait chier putain. Je voyais rouge, surtout quand elle mentionnait le moment où Liam lui avait effectivement fait des avances de force. Je me levais d'un coup, n'écoutant plus rien. J'allais à l'entrée, chopant mon écharpe, mais surtout mon paquet de clope dans mon manteau, pour me diriger directement vers la sortie. J'avais pas envie une seule seconde de les entendre parler ensemble, pas envie de les entendre rire ou se raconter des mots doux ou légèrement piquants. Je voulais juste qu'elle le raye de sa putain de vie. Glissant ma cigarette entre les lèvres, je finissais par claquer la porte, bien fort, histoire qu'elle sache mon mécontentement.