C’est d’un compliqué cette merde. D’un côté tu as ce qu’on appelle communément une écharpe kangourou, le truc qui sert à porter le bébé contre toi comme le font les mères du tiers monde… le truc dernier cri qu’ils ont dit, le meilleur porte bébé offert sur le marché pour les enfants naissants. Ça permet de leur rappeler la position foetal, coller contre le ventre de son parent, au chaud. De l’autre côté il y a le petit Ismaël qui pleure et qui s’agite. ‘’ Putain mec, laisse-moi le temps d’essayer de comprendre comment fonctionne ce truc ! Je viens de changer ta couche, tu as bu comme un gros porc, il te faut quoi de plus ? ‘’ Tu es légèrement irrité par ses cris, l’impatience de l’enfant qui veut être soudé à toi 24/7. Tu suis les instructions, fini par installer le poupon contre toi au bout de vingt longues minutes. Pire qu’un sport olympique installer ce truc. Il s’est enfin calmé et toi tu peux respirer. Tu enfiles un petit bonnet au mini toi histoire qu’il ne choppe pas froid dehors et quitte ton appartement, sac à couche sur l’épaule. Tu marches dans les rues de la ville, petit paquet emmitouflé dans l’écharpe que personne ne peut voir, protéger du froid. Tu sens le regard des femmes sur toi, tu entends leurs petits rires et tu vois les étoiles dans leurs yeux en te voyant faire une balade avec ton gosse, comme quoi, il peut être pratique par moment ce chiard. Tu n’es pas contre un brin de popularité auprès de la gente féminine. Le départ de Silas t’a foutu un sacré coup dans l’estime et la confiance en toi que ouais… t’a l’impression de ne plus être le plus prisé des hommes. Tu arrives finalement au starbucks, ton premier réflexe est de chercher la magnifique Crystal du regard. Ça fait un bail que tu ne l’as pas vu et c’est dingue ce qu’elle a pu te manquer. Vous qui étiez si proche dans le passé… on dirait qu’un océan vous sépares, mais tu es plus que prêt à remédier à la situation. Tes billes lunaires se posent finalement sur elle et un large sourire vint étirer les traits fatigués de ton visage. Tu t’approches d’elle, impatient , puis la prend dans tes bras dans la mesure du possible, déposant un baiser sur une de ses joues. ‘’ Salut babe, t’es belle merde, j’ai presque réussi à oublier ta beauté… ‘’ Elle est à couper le souffle, ouais. Mieux que dans ton souvenir. ‘’ Comment ça va ? ‘’ Demandes-tu sans déloger tes iris de sa beauté à faire damner un saint.

Ça te fait tout drôle de te retrouver devant elle après tout ce temps. Ces quelques semaine t’ont paru comme des mois. À croire que toute une vie s’est écoulée depuis votre dernière rencontre. Elle te fait un bien fou cette fille avec son regard enjôleur et son magnifique sourire, un baume sur ton coeur. À ta grande surprise, ses lèvres viennent se poser sur les tiennes et tout de suite, un long frisson te parcourt l’échine. Elle n’a pas perdu le tour avec toi, elle sait comment s’y prendre pour te faire chavirer. ‘’ Tu m’as manqué aussi ! ‘’ Avoues-tu sans honte alors que ton regard migre sur le petit paquet qui dort paisiblement contre ton torse. Ce petit être qui n’a rien à craindre de la vie puisque tu es là pour veiller sur lui. ‘’ J’avoue qu’il me ressemble. J’ai cru pendant un moment que je l’avais fait seul ce gosse, mais dès que je l’entend pleurer et se plaindre parce qu’il n’est pas dans mes bras, j’ai très vite reconnu le caractère de sa mère. ‘’ Un léger rire caresse ta gorge. ‘’ Bah écoute, je fais mon possible, un gosse, ça ne vient pas avec un manuel d’instruction. C’est essaie erreur comme on dit. ‘’ Tu lui adresse un petit clin d’oeil histoire de la rassurer un peu et entreprend de dégager le poupon du porte bébé sans le réveiller. Il chouine un peu, bougon de se faire déranger lors de sa sieste, mais lorsque tu le retire enfin de ce truc, tu le tends directement à Crystal pour qu’elle puisse le prendre et le materner un peu. C’est ce dont il a besoin après tout, d’une présence féminine puisque sa maman il ne l’a plus. Pour ta part, tu t’installes sur la chaise devant toi après avoir retirer ton manteau et commande un bon café noir pour te réchauffer un peu. ‘’ Sinon, quoi de neuf trésor ? Comment vont les études, ta vie sociale, amoureuse ? Tu t’es remise du hold up en fait ? Ça va mieux pour toi ? ‘’ Tu t’en veux de ne pas avoir été présent pour elle, tu l’as été, mais pas suffisamment. Tu aurais voulu être une source de réconfort pour ton amie, un pilier, son phare dans la nuit. Après quelques instant, ton regard se pose sur l’enfant qui dort toujours. Un sacré miracle. ‘’ Tu as de la chance, dès que quelqu’un d’autre que moi le touche, c’est la crise… à croire qu’il t’aime bien… un truc de famille. ‘’ Tu lui envoie un baiser soufflé, heureux et comblé d'être de nouveau sur les rails avec elle.