Tu es ma soeur, enfin je crois.....

Voici dans quel état je me trouve : la peur, l’excitation… J’ai retrouvé ma sœur, après avoir fait des demandes, puis encore des demandes, et enfin, un petit tour à l’hôpital, je dois trouver ma sœur afin de lui dire pour ma présence. Je suis une humble personne, seulement, après cette prise de sang assez étrange, je dois lui parler. Je suis dans l’obligation de la voir pour lui parler, mais je ne sais pas trop ce qu’elle va bien me dire. Je ne la connais pas du tout. Je fini par la trouver dans la nouvelle confrérie où elle loge sur le campus. Je ne sais pas trop comment je dois m’y prendre mais bon, je frappe simplement à la porte. Je tombe sur une personne puis, je demande gentiment : « Bonjour, je me nomme Ghalia Collins et je souhaite voir Avalon Rhodes s’il vous plait. »

Il y avait des jours, comme ça. De ces jours où l'on préférerait simplement rester coucher. Où la cafetière ne veut pas fonctionner avant de vous brûler la main, où le ballon d'eau chaude tombe en panne alors qu'il fait un froid de canard dehors... après une douche froide contrainte, l'humeur d'Avalon ne pouvait pas être plus massacrante. Gare à la première personne qui croiserait son chemin. Pas de chance pour sa visiteuse du jour, alors que la jolie métisse s'était réfugiée à la Kirkland House pour réviser ses partiels prochains, le simple fait qu'on la dérange en demandant à la voir ne pût que provoquer un soupir de désespoir. Pas possible de poser son cul deux secondes dans ce pays... souffla-t-elle avant de se rendre jusqu'à cette empêcheuse de tourner en rond, totalement innocente à la colère sourde se jouant dans l'être de la brunette pourtant. T'es qui toi ? Attends, me dis pas... j'ai eu un rêve prémonitoire, t'étais dedans et tu te faisais zigouiller, l'était trop sympa ce rêve ! La messe était dite.

Tu es ma sœur, enfin je crois.....

Avec mon pull qui soutient l’association des enfants adoptés, je me tiens devant la jeune femme. Je ne sais pas trop quoi lui dire, j’ai reçu une phrase pas très sympathique en pleine figure… Je l’observe un moment, puis, je suis acerbe, je dois dire, j’ai déjà eu du mal à retrouver ma sœur et voilà qu’elle me parle comme ça ! « Ecoute moi bien, espèce de gringalette mal dans sa peau et fatiguée comme une peau de banane.  » Je prends une pause, puis, je rajoute toujours sur le même ton : « Je suis à la recherche de ma sœur biologique, comme tu as pu le constater sur mon pull je suis dans l’association des enfants adoptés. Alors tu m’excuseras jeune padawan mais là, j’en ai plus qu’assez de me faire rembarrer sachant que je ne tombe pas forcément sur la bonne personne.  » Après avoir dit ça, je me calme, et je dis gentiment : «  Tu es la dernière sur ma liste, et je crois d’après mes informations que tu es ma sœur biologique….  » J'ai signé tout en laissant le téléphone parler pour moi. Je suis sourde et muette, je ne peux pas communiquer autrement qu'en laissant le téléphone parler à ma place.

Devant des insultes aussi gamines, Avalon ne pût s'empêcher d'éclater de rire. Wow, t'as tout lâché là c'est bon ? arqua-t-elle un sourcil, croisant ses bras contre sa poitrine au passage, à l'extrême limite de sa patience déjà au raz des pâquerettes. Ta sœur ? C'est la meilleure de l'année au top cinquante, on me l'avait jamais faite, celle là ! grogna-t-elle, pas choquée d'entendre un téléphone parler à la place de cette jeune femme qui, si la jolie métisse était honnête, lui ressemblait trait pour trait. Bah si t'as été adoptée, t'as eu du bol. Retiens juste ça.

Tu es ma sœur, enfin je crois.....

Toujours en signant, je me dis que je vais bien devoir ne pas me prendre la tête, mais je tape finalement sur mon téléphone furax : « Non, ce n’est pas bon… En fait, tu es vraiment de mauvais poil c’est bien ça ? » Je l’observe attentivement, puis, je vois qu’elle est vraiment de mauvaise mais ce n’est pas une raison pour me parler comme ça. « Et bien, vois-tu tu as gagné au top cinquante, et tu peux même rejouer, tu gagneras toujours…. » Je me dis que je vais sans doute en profiter pour rester calme même si elle mérite que je lui crie dessus…. Je rajoute : « J’ai été adopté parce que je suis muette et que l’on ne voulait pas de moi…. Tu parles d’une bonne idée toi…. »

Curieusement, cette engueulade furieuse d'un côté, silencieuse de l'autre ne dérangeait pas vraiment Avalon. Elle lui donnait l'occasion de vider un sac de souvenirs trop lourds à porter. Fais gaffe dans deux secondes tu vas m'faire chialer ! arqua-t-elle un sourcil après avoir haussé les épaules, comme si elle se moquait ouvertement de cette jeune femme lui ressemblant trait pour trait et dont elle ne connaissait pourtant rien... si ce n'est son handicap, plutôt évident à la voir tapoter furieusement sur son téléphone pour se faire entendre de sa personne. Manque de chance, cette inconnue était tombée sur l'espagnole la plus bornée de la planète. Sérieux, tu cherches vraiment à me faire pleurer dans les chaumières là ? Écoute t'es mignonne mais crois-moi, malgré ta surdité t'as pas vécu tout ce que j'ai vécu. Tu voulais pas de notre famille de tarés. En tout cas si tu la cherches, notre père est en taule pour viol et inceste, ça répond à ta question et te remets un peu la lumière dans tes cases de vide ou bien ?! soupira-t-elle, même plus vraiment en colère, si ce n'était contre elle-même pour avoir balancé à demi mot une partie de son passé. Ce qui entraîna fatalement la fuite d'Avalon, qui dépassa aussitôt cette autre brune dont le visage lui était brusquement devenu insupportable.