J'en ai marre de ce loft, bien trop grand pour moi seule, je décide de me mettre à la recherche d'une colocataire, mais c'est bien compliqué de trouver quelqu'un ayant assez d'argent pour mon appartement. Finalement, je trouve l'annonce d'une jeune femme recherchant une colocataire... Un duplex ? Ça peut être cool. C'est drôle puisque sur l'annonce, c'est un numéro qui ne m'est pas inconnue et en le tapant sur mon répertoire, il s'agit du numéro de Louve, mon amie d'amour, surement l'une des seules vraies, on vient à discuter, je veux une coloc avec toi, c'est vêtue d'une robe noir courte et d'une paire d'escarpins que j'arrive devant l'appartement. De mon doigt fin, j'appuie sur la sonnette d'entrée, attendant que tu viennes m'ouvrir.

Vivre seule t’apporte davantage d’ennui que d’amusement, et c’est principalement pour cette raison que tu t’es décidée à faire circuler une annonce quant à une recherche de colocataires. Et, pour ton plus grand plaisir, ta meilleure amie s’est dévouée pour te supporter jour et nuit. Evidemment, tu n’as d’autre choix que de te dévouer tout autant avec cet énergumène. Lorsque la sonnette finit par retentir dans l’appartement, tu te hâtes en direction de la porte d’entrée que tu ouvres telle une sauvage pour agripper Phyllis et l’attirer dans ton entre. Et dès lors que la porte claque en retour derrière vous, tu l’attrapes dans tes bras pour baiser sa joue. « J’ai cru que t’allais plus venir, j’ai l’impression de t’attendre depuis cinq heures déjà ! » râles-tu faussement en secouant la tête de gauche à droite, tes yeux se relevant vers le ciel.

Tu m'ouvres instantanément, je n'ai pas même eu le temps de dire ouf. La porte se referme derrière moi, tu viens me prendre dans tes bras et je réponds favorablement à cette étreinte, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu, en réalité. J'ai hésité, je me suis demandé si j'allais réussir à te supporter. Je lève mes yeux en l'air également avant de rire et venir te prendre dans mes bras à nouveau. Tu m'as manqué, bitch. Et parfois même, je me demande comment tu fais pour me supporter. Je suis la pire des garces, une véritable peste. Dis moi que tu as du vin, on en a des choses à se dire. Je te souris, vraiment très contente de te voir.

« Et c’est toi qui dis ça. » lui réponds-tu alors qu’elle lâche une pique quant au fait de devoir te supporter dans le cadre de cette nouvelle colocation. T’es peut-être pas facile à vivre, mais elle est bien loin de l’être aussi, la Phyllis. Quittant ses bras, tu souris lorsqu’elle avoue que tu lui as manqué. « Ouais, je sais. Je fais cet effet à tout le monde. » Un sourire au coin des lèvres, tu l’embarques directement vers la cuisine ouverte sur le salon. « J’ai tout ce que tu veux. Ca risque d’être long, je te préviens. » Le retour de Basile dans ta vie, c’est un point sur lequel tu butes un peu et t’as sans aucune hésitation besoin de l’avis de dame Walton pour éviter de l’étriper. T’ouvres sans plus attendre le meuble qui contient tes multiples bouteilles d’alcool. « Honneur aux dames, je te laisse choisir. » reprends-tu avec amusement. T’as décidé de changer de sexe pour la soirée.

J'hausse les épaules, je sais bien que je ne suis pas facile à vivre, mais jusque là tu m'as toujours supporté, alors pourquoi cela devrait s'arrêter maintenant que l'on va vivre ensemble ? Je te demande vite si tu as du vin, j'ai la gorge sèche et une grosse envie de boire quelque chose d'assez fort, comme du vin. J'adore le vin. Tant mieux, une bouteille ne sera pas suffisant alors. Je souris, espiègle, il y a toujours une bonne raison pour boire de l'alcool. Je te suis jusqu'à la cuisine, regarde l'intérieur du meuble que tu viens d'ouvrir et en sors une bouteille de vin, du blanc. C'est sucré, j'aime bien. Je trouve rapidement là où se trouver les verres, en sors deux et nous sers de ce fameux nectar. Je porte la coupe à mes lèvres, en bois une gorgée. Allez, raconte moi tout bébé. Et je pose mes fesses sur le tabouret de la cuisine, te regarde attentivement.

Ca fait trop longtemps à ton goût que t’as pas vu Phyllis, alors oui, t’as beaucoup de choses à dire. Surtout à propos de l’autre idiot qui débarque chez toi comme s’il allait voir son père. Détendu, beaucoup trop à ton goût. « Je crois que même deux bouteilles seront pas suffisantes. » que tu réponds en souriant. Déjà que vous avez une bonne descente, si en plus vous avez mille et une chose à vous raconter, ça risque d’être long. Tu l’observes attraper une bouteille et des verres, dans lesquels elle sert sans plus attendre le vin blanc. Tes doigts tournent autour du pied du verre tandis qu’elle te dit de tout lui raconter. « Devine qui a débarqué comme une fleur, ici ? » lui lances-tu en apportant le verre à tes lèvres pour en boire une première gorgée. Elle sait tout, Phyllis. Elle sait toutes les crasses qu’il t’a faites, tous les coups-bas, toutes les insultes. Elle sait à quel point il a fait de ta vie un chantier avant que vous décidiez de ne plus vous adresser la parole en février dernier. Et, en soi, c’était pas plus mal.

Deux bouteilles ou même le double, j'aime l'alcool et je sais que toi également, alors tant mieux, dira-t-on. Je me pose, porte mon verre à mes lèvres et en bois le délicieux nectar, te demandant de me conter tes histoires. Je sais déjà tout de toi, mais ce qu'il s'est passé récemment dans ta vie, je suis dans le flou total. Je dois savoir. Hm, laisse moi y réfléchir. Je fais mine de réfléchir, mais ça ne dure pas longtemps. Pour que ça te touche autant, il n'y a pas trente-six mille solutions. Basile ? Te demandes-je, alors. En voyant ton visage, je souris. Je l'ai aperçu l'autre jour, j'étais sûre qu'il serait venu te voir. Il s'est passé quoi ? Me dis pas que tu as fait une connerie.

La laisser réfléchir. Tu sais pertinemment qu’elle connaît le nom de celui dont tu parles. Ca t’arrache d’ailleurs un petit sourire tandis que tu reposes le verre de vin sur l’îlot central de la cuisine. « Et qu’est-ce qui a fait que t’étais sûre qu’il serait venu me voir ? » la questionnes-tu en haussant légèrement les sourcils, toujours ce sourire aux lèvres. Faut dire que Basile et toi, vous avez toujours eu une relation assez particulière, une relation explosive, destructrice. Mais, même s’il n’avait jamais réellement quitté tes pensées depuis votre dernière dispute, ne plus l’avoir dans ta vie t’enlevait un poids. Un poids qui a fini par revenir. « Il a débarqué comme une fleur devant la porte, je m’attendais pas à le voir. » Sans ce malentendu, est-ce qu’il serait venu ? « En fait, il a juste répondu à mon annonce pour la coloc. Je savais pas que c’était lui, et visiblement il avait pas capté que c’était moi. Je t’avoue que j’en doute. » reprends-tu pour donner le contexte de vos pseudo-retrouvailles. « Et il s’est rien passé. Je l’ai juste invité à se barrer de là. Mais il semblerait qu’il ait trouvé drôle de vouloir s’installer dans l’appartement en face du nôtre. » Il est pas encore là, mais il t’a dit qu’il le serait. Et tu le connais, il a toujours fait ce qu’il disait. Alors, à moins qu’il ait changé, ça te laisse peu d’espoir.

J'hausse les épaules, je le connais un minimum. Parce que vous êtes des aimants. Et ça, tu le sais bien. Il en a fait des conneries, mais il ne peut pas se détacher de toi, c'est impossible. Regarde, il est revenu sur Boston quand toi, tu reviens. Je te demande de m'expliquer ce qu'il s'est passé, espérant que tu n'aies pas fait de conneries. Encore une fois, je n'ai clairement pas envie de te ramasser à la petite cuillère, toi et moi sommes des femmes fortes, on doit le rester. Tu as bien fait. Je bois mon verre d'une traite, me resservant à la foulée. Ca t'a fait quoi ? De le voir ? Je te regarde, tu ne peux pas me mentir en face, tu le sais bien. Je sais bien que ça t'a emoustillé quand même de le voir. Il semblait plus beau qu'avant quand je l'ai aperçu... Petit sourire aux lèvres.

« Je me passerais bien de cet aimant. » que tu réponds sans trop réfléchir en levant les yeux au ciel. Mais, tu dois bien avouer que son retour ne t’a pas laissée indifférente. Malheureusement pour toi. Tu racontes à Phyllis le peu de choses qui se sont passées, à savoir lui qui te force la main et toi qui le remballes. Rien de spectaculaire. « Je sais pas quoi en penser en fait. Ca a foutu le bordel dans ma tête, je vais pas te le cacher. » Tu souffles. Ca t’agace, parce que ça fait remonter tous ces souvenirs de lui, de vous. « Pas touche par contre, je te préviens ! » reprends-tu alors qu’elle te balance qu’il semblait plus beau qu’avant. Sauf qu’il a toujours été divinement beau et t’aimerais autant que les autres nanas baissent les yeux quand il passe. Phyllis comprise. « En fait, je l’ai dégagé. Mais, je sais pas. Je crois que j’avais envie qu’il reste, qu’il insiste, peut-être qu’il se passe quelque chose. Ca me saoule parce que je suis trop faible. » T’es trop faible à toujours vouloir qu’il te retienne, à toujours espérer qu’il changera un jour. Tu portes ton verre à tes lèvres pour le vider d’une traite, comme si tu cherchais à nettoyer ta bouche de ce qui en est sorti.