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I LOVE HARVARD
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    {Efrain} Oh... You...
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    Lien du postMar 13 Nov 2018 - 17:59
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    Les couloirs s’étaient vidés des visiteurs et du personnel soignant ayant œuvré la journée. Place à la garde de nuit qui venait tout juste de débuter. Cette nuit-là, Elisee serait de la partie. Toute la journée (ou presque), elle avait dormi d’un sommeil lourd et réparateur si bien qu’elle était prête pour ses douze heures de garde. Elle prit les transmissions de ses collègues du jour et quand elle quitta la salle de conférence, elle se retrouva sous des lumières tamisées et une ambiance calme, presque apaisante. Eli appréciait travailler la nuit car tout semblait différent, moins stressant. Même les patientes étaient plus détendues, comme si elles savaient que le personnel soignant disposait de davantage de temps pour prendre soin d’elles. Cette nuit, elle serait accompagnée d’un étudiant qui voulait se familiariser avec cette atmosphère de travail particulière. Tout ce qu’elle savait de cette blouse blanche novice, c’était qu’il était en sixième année. Il pourrait bien l’aider et exécuter pas mal de gestes techniques surtout qu’Elisee allait avoir le temps de bien les lui enseigner. Une tasse de café en main, elle papotait avec les infirmières déjà au front. Malheureusement, le téléphone de l’étage sonna et, comme elle était la plus proche, elle décrocha. Les urgences leur annonçaient une entrée qui avait besoin de surveillance rapprochée. La future maman n’était pas à terme mais présentait des contractions. La jeune médecin termina rapidement son café et demanda à ses collègues de préparer une salle avec tout le matériel nécessaire. Alors qu’elle tournait les talons pour accueillir la patiente, elle faillit percuter un homme en blouse blanche. Elle devina qu’il s’agissait de son étudiant.

    « Ah, vous êtes là ! On a une… Patiente qui arrive… »

    Elle se mit légèrement à bégayer quand elle remarqua qui serait son collègue pour la nuit. Ce n’était autre qu’Efrain Delarosa, son fruit défendu. Sa garde promettait d’être longue.

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    Lien du postMer 14 Nov 2018 - 19:21
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    Sixième année de médecine, le master en poche. Il est temps pour nous, petits étudiants, de plonger dans le grand bain, de saisir les opportunités qui se présentent à nous et de s’immerger en milieu professionnel. Notre internat ne tardera plus à commencer, il nous faudra opter pour une première spécialisation, mon choix est clairement déjà fait. La chirurgie me passionne depuis le tout début, je n’imaginais pas faire carrière dans la médecine généraliste. Plusieurs années vont m’être allouées pour pouvoir découvrir les unes derrière les autres chacune des spécialistes propres à la chirurgie : maxillo-facial, cardiaque, neurologie, chirurgie générale, pédiatrie, gynécologie, urgences… Les domaines sont multiples et variés et ce soir, c’est un nouveau pan de mes études qui s’apprête à démarrer. A quelques mois d’officiellement démarrer l’internat, c’est ma position de major de promo qui me rapporte cet avantage exceptionnel, la possibilité de mettre les pieds dans un hôpital dès aujourd’hui et cela pour deux ou trois semaines. Au programme ? La même posture qu’un interne traditionnel et un service à découvrir de fond en comble. J’attaque sur les chapeaux de roue avec une garde de nuit, élément qui, je le sais, est indissociable de notre métier. Les infirmières et les aides-soignantes peuvent demander à ne pas être de nuit, l’équipe étant suffisamment grande pour permettre d’établir des groupes spécifiques, mais c’est loin d’être le cas pour les médecins. A peine arrivé sur place et introduit à quelques membres du personnel médical que le directeur de l’hôpital me kidnappe. Rien de bien effrayant, il me présente plus en détails l’établissement, en fait la promotion et explicite mes tâches. Nous arrivons près de vestiaires où il m’abandonne et où un interne me prend en charge pour m’accompagner jusqu’au casier qui sera le mien sur toute la durée du stage et me dégoter une blouse blanche avec un badge à mon nom. Je suis officiellement là-dedans, Docteur Delarosa, interne en chirurgie. De simples mots qui ont une résonnance particulière, qui me font frissonner. L’aboutissement de longues années d’études, de moments difficiles, d’un travail acharné. Rien de tel pour te rappeler que tu n’as pas fait tout ceci pour rien. Le personnel s’emballe dans les couloirs, plusieurs traumas sont sur le point d’être pris en charge aux urgences, l’interne qui me faisait visiter jusqu’à maintenant me montre une femme, de dos, et m’abandonne à mon propre sort. Pas de quoi m’intimider pour autant puisque je fonce vers ma cible avant de prendre une sacrée douche froide… Froide, le mot est mal choisi. « C’est moi… Le fameux étudiant mystère, major de promo ! » Elle devrait pourtant le savoir, ce sont les professeurs qui nous récompensent d’une année sur l’autre lorsque nous occupons cette place, gage de qualité et de sérieux. « Laissez-moi vous débarrasser de votre café. » Elle semble l’avoir terminé, nos doigts s’effleurent rapidement et m’arrachent un frisson que je dissimule, conscient des limites professionnelles qui s’imposent à nous, qui n’ont jamais cessé de s’imposer à nous depuis le début. Je me débarrasse de la tasse en plastique que j’abandonne dans la poubelle la plus proche et retrouve la jeune femme. « Quelles sont les informations essentielles sur la patiente ? Pourquoi arrive-t-elle en urgence ? »

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    Lien du postJeu 15 Nov 2018 - 13:03
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    Elisee ignorait l’identité de l’étudiant qui aurait la chance de travailler avec elle cette nuit-là. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il était brillant et major de sa promotion. Elle avait réfléchi pour tenter de deviner son nom et comme elle pensait à plusieurs personnes, elle préféra attendre de voir. Son gobelet de café pratiquement vide en main, elle s’apprêtait à le jeter à la poubelle avant d’accueillir leur patiente qui ne tarderait pas à arriver à l’étage. Seulement voilà, elle faillit percuter l’étudiant mystère et renverser le peu de boisson froide qui résidait dans son gobelet. La jeune femme s’excusa et commença à lui annoncer l’arrivée de leur patiente quand son cerveau percuta. Celui qui se trouvait face à elle, de bonne humeur et qui la débarrassa de sa tasse en plastique n’était autre qu’Efrain. Son nom avait effleuré son esprit mais elle n’avait pas vraiment pensé qu’il serait présent, ce soir-là. Leurs doigts se touchèrent brièvement et une sorte de courant électrique traversa l’échine de la jeune médecin. Un courant agréable mais interdit également. Une trentaine de secondes s’était écoulée depuis l’arrivée d’Efrain mais aucun son n’avait encore franchi la barrière des lèvres d’Eli. Quand il revint près d’elle et lui demanda plus d’informations sur leur premier cas, elle se reprit rapidement même si une légère rougeur persistait sur ses joues.

    « Bienvenue pour votre première garde de nuit, Dr Delarosa. » Lui dit-elle, avec un petit sourire aux lèvres. « Notre patiente est enceinte de trente semaines et a des contractions qui se rapprochent de plus en plus depuis environ une demi-heure. Qu’est-ce que vous préconisez comme prise en charge ? »

    Elle le mettait directement dans le bain en lui demandant son avis alors que l’ascenseur s’ouvrait sur deux ambulanciers, un mari inquiet et une jeune femme d’une trentaine d’années paniquée et installée sur un brancard. Elisee se présenta de sa voix calme, posée et rassurante même si au fond d’elle, elle n’appréciait guère ce genre de situation. Avoir des contractions à trente semaines d’aménorrhée, ce n’était jamais très bon signe. Elle en avait fait les frais il y a trois ans et avait perdu son enfant alors elle connaissait un rayon en la matière. Elle écouta le rapport des ambulanciers qui lui répétèrent à peu près ce qu’elle avait transmis à Efrain. Ils installèrent la patiente dans la salle préparée à l’avance et elle demanda aux ambulanciers de donner le dossier à son étudiant. Eli prit le temps de rassurer la future maman et son mari et leur expliqua qu’elle était accompagnée d’un brillant étudiant qu’elle superviserait toute la soirée. Puis, elle se tourna vers lui.

    « Il va procéder à quelques examens qu’il va vous expliquer. »

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    Lien du postDim 18 Nov 2018 - 15:19
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    Il n’existe aucun meilleur sentiment que celui qui te procure de telles émotions, un trac pas possible qui te met le cœur à l’envers. Avoir passé autant d’années à étudier un art, la médecine, pour enfin se dégoter l’opportunité d’une vie en découvrant l’envers du décor aussi tôt dans sa formation… Il s’agit là d’une occasion qu’il ne faut surtout pas déshonorer. Le théorique, je le maitrise, major de ma promo trois années de suite sans aucune réelle concurrence après tout, mais le technique… La pratique… Il me reste des tas de choses à découvrir et j’ai hâte. Une surprise n’arrivant jamais seule, je découvre le visage du chirurgien que j’aurais la possibilité de suivre pendant cet internat accéléré, cet avant-goût de ce qui composera réellement mon internat dès l’année prochaine. Elisee Hawke, brillante chirurgienne spécialisée dans la gynécologie. Ses cours ont toujours été très passionnants, il m’apparait soudainement logique d’être confié à une personne dans sa trempe : parce qu’elle connait ses élèves, sait d’où l’on vient et saura exactement comment nous prendre pour nous en apprendre davantage sans pour autant nous brusquer ou nous mettre dans une situation beaucoup trop compliquée pour notre niveau d’études. A mes yeux, la seule chose qui pourrait être irréalisable à ce stade de ma formation, ce serait d’opérer tout seul… Et encore, c’est pour vous dire si rien ne m’effraie réellement. Ce stresse qui me serre l’estomac et qui m’a empêché de diner comme je le fais tous les autres jours, il est lié à une excitation que j’ai du mal à contenir pour afficher une poker face digne de ce nom. Avoir l’air un peu trop heureux d’être ici, c’est l’assurance de partir du mauvais pied avec certains de mes camarades, ceux qui ont démarré leur internat traditionnellement et qui ne bénéficient pas d’un dossier scolaire aussi béton que le mien. Vous voulez que je vous dise ? Tous ces gens pourraient s’attendre à ce que je brandisse mes capacités intellectuelles et mes récompenses fièrement, pour prouver quelque chose… Ce n’est cependant pas trop mon style, surtout quand on sait que les meilleurs ne sont pas forcément ceux qui, dans l’urgence d’une salle d’opération, prennent les décisions les plus justifiées et parviennent à sauver des vies. J’opte pour la simplicité et évite même les écueils me concernant lorsque les internes m’accueillent. Je ne serais rien d’autre qu’un œil observateur, qu’une oreille attentive pour récolter quelques informations essentielles à la bonne poursuite de ma formation. Je m’estime chanceux d’être reçu dans un tel hôpital, croyez-moi que je ne risquerais rien pour me faire remarquer négativement. Premier cas, premières informations et premières interrogations auxquelles répondre. J’ai le trac, et pourtant je prends le temps de réfléchir calmement, de me remémorer les premières informations transmises par mon professeur. « La première chose à définir, c’est l’écart le plus exact possible entre chaque salve de contractions. Ensuite, nous devrons probablement procéder aux vérifications les plus basiques, pour définir s’il s’agit d’un faux travail ou si le bébé est vraiment en route ce qui, à trente semaines, va compliquer la mise au monde puisqu’il sera prématuré. » Nous nous retrouvons bientôt devant la patiente en question et Elisee me laisse la parole. Tout de suite, d’entrée. L’heure est à la prise de parole, juste le temps de prendre une grande inspiration et de constituer dans ma tête le plan d’attaque le plus adapté et rassurant pour le jeune couple.

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    Lien du postDim 18 Nov 2018 - 17:13
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    Les cours qu’elle dispensait n’étaient pas des plus simples, sans oublier les travaux pratiques qu’elle infligeait à ses étudiants. Pour elle, la théorie était primordiale bien que laborieuse, compliquée, volumineuse et très dense. Seuls les plus acharnés et les plus motivés parvenaient à terminer et à réussir leur formation théorique. Pour ce qui était de la pratique, c’était une autre paire de manches. Ce n’est pas parce qu’un étudiant excelle en théorie que c’est le cas en pratique. Bien souvent, certains craquaient sous la pression et changeaient de spécialité ou abandonnaient. Si Elisee poussait à fond ses étudiants, c’était pour voir ce qu’ils avaient dans le ventre mais également pour tester leur capacité de résistance au stress. Parmi ses brillants élèves, un jeune homme se détachait du lot de par son jeune âge et son niveau avancé d’études. Elle aurait dû le voir venir, elle aurait dû deviner que son interne de la nuit serait Efrain. Alors quand il surgit devant elle, d’aussi bonne humeur, elle en resta un instant surprise avant de se reprendre. C’était sans compter l’attraction qui existait entre eux. Ce magnétisme qui les poussait à échanger des regards pendant les cours, à sentir son cœur s’emballer alors qu’il s’approchait de son bureau pour lui poser une ou deux questions. Maintenant, il faisait partie de son service pour une certaine période et Eli allait devoir composer avec sa présence. Il lui faudra très probablement une sorte de période d’adaptation mais elle y parviendrait. Séparer le professionnel du personnel, elle savait très bien le faire, non ? Et, en parlant de professionnalisme, elle lui transmit les premières informations dont elle disposait et lui demanda quelle serait la prise en charge la plus adaptée. Elle hocha la tête à sa réponse : la théorie, c’était ok. Maintenant, elle était curieuse de voir comment il se débrouillerait en pratique. Leur patiente arriva et fut installée dans une salle d’examen où elle subit les examens énoncés plus tôt par Efrain. Les capteurs à contractions et à rythme cardiaque fœtale furent placés sur le ventre rebondi de la future maman et l’enregistrement commença.

    « Qu’est-ce que les tracés t’indiquent ? »

    La lecture du CTG, cours qu’Eli avait dispensé il y a quelques mois de cela. Les tracés indiquaient que les contractions étaient bien des vraies, espacés d’environ trois minutes et que le rythme cardiaque du bébé était stable et normal. Puis l’examen physique de routine arriva et indiquerait à Efrain que le col était dilaté à quatre centimètres. Avant qu’il ne lui fasse part de ses observations, la spécialiste procéda une nouvelle fois au même examen en s’excusant auprès de leur patiente qui était plus concentrée sur sa respiration qu’autre chose.

    « Quelles sont tes conclusions ? Et qu’est-ce que tu ferais si tu étais seul ? »

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    Lien du postMar 20 Nov 2018 - 19:33
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    En cours, il y a toujours des cas pratiques, ces dossiers qui sont proposés par les médecins chargés de TD et qui sont censés nous aider à appréhender une variété de procédés, de méthodes médicales et de décisions à prendre dans l’urgence. Inutile de préciser qu’il est toujours hyper simple de formuler les meilleures hypothèses du monde dans le cadre bien sécurisant d’une salle de classe. Tout semble couler de source, respirer la facilité à un tel point que nous, étudiants en médecine, en devenons parfois très insolents. Dans un tout autre contexte, celui d’une chambre d’hôpital, au milieu du service des urgences gynécologiques, les enjeux gagnent intensément en ampleur et te feraient perdre ton latin sur le plus basique des cas. Par chance, je ne suis pas seul au milieu de cette jungle hostile, le docteur Hawke a de l’expérience, un sacré charisme et un sens de la déduction qui ferait pâlir les meilleurs chirurgiens esquissés dans les séries télévisées. Elle me place dans une position qui ne me met pas vraiment à l’aise, parce que je me retrouve pour la première fois devant des patients, pour la première fois devant le fait accompli et qu’il me faut déjà acquérir les réflexes qui, je suppose, viendront avec le temps. Les premiers symptômes sont présentés, je ne perds jamais du regard la patiente, je l’étudie des yeux, sa respiration, ses réflexes, le degré de douleur procuré par les contractions, leur rythme. Tout est question d’analyse et chaque détail vaut son pesant de cacahuètes. Je prends le temps de réfléchir, de respirer… Tout ce qui me permet de garder la tête froide et de ne pas agir imprudemment, avec impulsivité. L’impulsivité, elle peut te permettre de sauver des vies dans l’urgence, mais elle peut aussi t’emmener sur le mauvais terrain et t’enterrer avec ton patient. Mes premières remarques sont ce qu’Elisee attendait. Place à la pratique, j’observe la jeune chirurgienne avec attention et beaucoup d’intérêt… Uniquement professionnel ? Je ne m’autorise pas à y penser, à me demander si du désir ne transparait pas de tous mes pores alors qu’elle s’exécute, si sexy à l’œuvre. Pourquoi les médecins, au même titre que les pompiers, font-ils autant fantasmer les gens ? J’aimerais parfois le savoir. « La véridicité des contractions, leur espacement et la dilatation du col semblent indiquer que la patiente est entrée en phase de pré-travail. L’accouchement n’est pas loin ! » Est-ce une bonne nouvelle ? Aussi tôt dans la grossesse, pas forcément, mais les médecins sont dorénavant capables de maintenir des bébés prématurés en excellente santé et de les aider à se développer en dehors de l’utérus de leur maman.

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    Lien du postMer 21 Nov 2018 - 18:06
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    Les bancs d’école étaient loin derrière elle et la réalité du terrain avait été un sacré choc pour Eli. Major de toutes ses promotions, elle avait dû faire ses preuves en milieu hospitalier et jouer des coudes. Malheureusement (ou heureusement) pour elle, son internat s’était fait dans un univers plus que masculin. Très peu de femmes avait fait partie de son groupe alors elle avait dû s’imposer et pas qu’un peu. Quand elle avait décidé de se former en médecine militaire, beaucoup s’était payé sa tête. Au final, elle était une des seules à avoir tenu le coup, à avoir fait preuve d’un sang-froid sans faille lors des pires situations d’urgence. Puis elle s’était spécialisée en gynécologie et obstétrique avant de tout quitter pour rejoindre le corps militaire. A nouveau, elle avait fait ses preuves sur le terrain et s’était vite attiré le respect de ses coéquipiers. Aujourd’hui, elle inspirait un respect inné quand elle mettait les pieds dans un service, que ce soit le sien ou un autre. Presque tout le monde savait qu’elle avait fait partie de l’armée américaine et beaucoup la remerciait encore d’avoir servi son pays. Elisee était toujours très gênée de cette reconnaissance et restait très humble. Ce qu’elle voulait accomplir en premier lieu, c’était son travail. Mettre au monde des bébés en bonne santé tout en assurant sa sécurité et celle de sa mère durant l’accouchement était sa priorité. Comme elle devait également assurer la relève, elle s’investissait énormément dans l’enseignement. Elle pouvait être dure, exigeante, parfois même intransigeante mais c’était avant tout pour faire comprendre à ses étudiants qu’ils avaient des vies entre les mains. Et on ne joue pas avec une vie. Pour le moment, son étudiant du soir se débrouillait plutôt bien pour une première fois en milieu hospitalier.

    « Effectivement, elle est en phase de pré-travail. Cependant, on va tenter de le stopper avec une perfusion de tocolytiques. Comme nous ne sommes pas certains que ce traitement fonctionnera et surtout pour combien de temps, on va également faire une injection de glucocorticoïdes à la maman pour accélérer la maturation pulmonaire du bébé. »

    Elle ne voulait pas prononcer le mot « fœtus » devant les parents effrayés. Ce serait réduire leur enfant à un amas cellulaire, chose qu’elle était incapable de faire. Elisee réexpliqua ce qu’ils allaient faire aux parents tout en leur précisant bien que rien n’était sûr quant à l’arrêt du travail. Si l’enfant devait naître, il serait alors pris en charge par l’équipe de néonatologie, très compétente. Dans l’attente, Eli les rassura et dit à la maman de ne pas stresser et de respirer profondément. Puis elle appela deux infirmières qui posèrent une voie veineuse à la future maman et lui firent une injection de corticoïdes sous les ordres d’Elisee. Elle leur demanda de débuter une perfusion de tocolytiques à un débit bien précis et de surveiller ses contractions de très près. Après un dernier mot aux parents, la jeune femme et son étudiant sortirent de la salle.

    « Est-ce que ça va ? Tu as des questions ? Je suis consciente que ça va un peu vite mais c’est la réalité du terrain. Profite de chaque occasion pour me questionner, moi ou une autre collègue. »

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    Lien du postMer 12 Déc 2018 - 16:20
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    Il parait toujours vachement simple de dégainer des réponses à des cas fictifs quand tu es bien sagement installé derrière une table en amphithéâtre. Tout parait hyper simple, à la portée de tout étudiant de sixième année de médecine qui se donne un minimum les moyens en bossant régulièrement ses cours et en gardant un œil sur les dernières avancées, les dernières recherches publiées par quelques têtes chevronnées. La pédagogie de l’erreur entre énormément en compte, chaque inexactitude sur laquelle ton professeur revient te permet de corriger le tir, de rectifier ton pronostique et d’avancer. On adore parler de pédagogie, on encourage les étudiants à prendre des risques mais ce que l’on a tendance à oublier, c’est qu’une fois devant des patients… Tout change radicalement. Plus aucune place à l’erreur, encore moins à l’approximation. Tu n’as plus qu’à foncer tête baissée en prenant soin de ne surtout pas te planter. Tout est toujours question de vie ou de mort en médecine, le moindre écart peut te laisser avec un patient en état de choc, en situation de détresse ou pire encore. Ce constat, nous l’avons tous en tête, nous, petits étudiants modèles, gentiment construits par des professeurs n’ayant pour la plupart pas touché à un bistouri depuis des années. Nous sommes prêts à rejoindre cet immense champ de bataille, du moins en façade. Ce qui nous manque, cette inclusion, je suis sur le point de l’expérimenter et elle m’apportera probablement des tonnes de réflexes à acquérir pour être un bon médecin. Je m’estime heureux d’intégrer le service du professeur Hawke. Cette femme est incroyable, impressionnante. Toujours à la pointe des avancées technologiques proposées en médecine, toujours aux aguets. Cette immersion qui m’est offerte dans son service est une aubaine, j’en ai conscience et je saurais rendre honneur à ce privilège. Ce soir, pour ma première garde, j’ai autant de choses à me prouver qu’à lui prouver à elle, cette femme qui ignorait tout de l’identité de son stagiaire. Est-elle surprise de me voir ici ? J’ai du mal à le dire, il est toujours difficile de déceler la moindre émotion sur son faciès, elle est troublante et intimidante. Pas le temps de s’attarder sur ce genre de petits détails qui, de toute manière, n’auront qu’une importance limitée pour la suite des événements. Peu de temps passe et me voilà déjà à la tête d’une analyse préliminaire à effectuer dans le cas d’une patiente qui, à mon avis, devrait mettre au monde dès cette nuit… Demain, après-demain tout au plus. Face à cette femme dont le pronostique vital n’est, pour l’heure, pas engagé, je me retrouve face à une foule d’émotions que je n’ai pas l’habitude d’appréhender. Une forme de stress et d’adrénaline qui ont un effet coup de fouet sur ma personne, je ne craque jamais sous pression… Au contraire, quand tout le monde panique et s’écroule, je m’élève et surprend par mon sens de l’imagination et ma capacité à rebondir. Bien-sûr que j’ai peur, bien-sûr que je suis intimidé face à cette patience inquiète, avec une femme aussi réputée qu’Hawke derrière moi, prête à me reprendre au moindre faux pas. Je ne me laisse pas démonter pour autant et tente une première analyse des éléments mis à ma disposition. Je m’en sors bien, enfin je crois ? Elisee se réapproprie le terrain qui est sien pour expliquer la procédure qui sera adoptée pour retarder la venue de ce fœtus. Plus longtemps il restera dans l’utérus de sa mère, le moins en danger il sera au moment de l’accouchement. Je me contente d’acquiescer au propos de la jeune titulaire en adressant des regards pourvus de compassion à la jeune femme allongée sur ce lit d’hôpital. Le plus important, en situation de stress, c’est de parvenir à rassurer les proches et le patient… Encore plus en cas de grossesse puisque le stress peut déclencher beaucoup de choses. Une infirmière prend le relais, accompagnée d’une aide-soignante et nous en profitons pour quitter la chambre. « Ca va oui, j’essaie d’emmagasiner le maximum d’informations possible. » Je marque une pause, tenté de me remémorer les dernières minutes écoulées pour m’atteler à une auto-critique. « Je n’ai pas été trop mauvais ? J’aurais peut-être dû didactiser mon propos davantage pour mieux lui expliquer les différents cas de figures, être plus pédagogue dans mon analyse ! »

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    Lien du postSam 22 Déc 2018 - 13:24
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    Dans ce genre de situation, il était important de prendre la bonne décision immédiatement. Un seul faux pas et tout pouvait dégénérer. Elisee avait l’habitude de ce genre de cas, y étant presque quotidiennement exposée. C’était sans compter son expérience de plusieurs années au sein de l’armée. Aucune place au doute et à l’hésitation n’était tolérée en situation de guerre et Eli avait gardé ses réflexes chèrement acquis. A chaque fois qu’elle coachait un nouvel étudiant, elle tentait de les lui inculquer. Ça demandait un travail acharné et de tous les instants mais les résultats étaient stupéfiants. Efrain avait bien réagi dans cette situation de menace d’accouchement prématuré, même s’il s’était attendu au pire tout de suite. Il avait bien raison de penser à cette éventualité mais il fallait également réfléchir à une solution alternative. Une solution qui préservait mère et enfant. Mais il s’agissait de son premier jour sur le terrain, à côtoyer la dure réalité, alors il fallait lui laisser le temps de s’adapter.

    « Non, tu n’as pas été mauvais mais tu l’as dit toi-même : il faut prendre plus de temps pour expliquer les choses clairement à la patiente. Et surtout, veille à utiliser un vocabulaire compréhensible. Pas tout le monde travaille dans le domaine médical et comprend notre charabia. »[/b]

    Petit détail que beaucoup de ses confrères oubliaient rapidement. Combien de fois ses patientes lui avaient-elles demandé plus d’explications car elles n’avaient rien compris à ce qu’un médecin leur avait dit ?

    « Ce qui est important, c’est que tu essaies de trouver une solution au problème présent avant de penser tout de suite à ce qui pourrait arriver de pire. Par exemple avec notre patiente : le problème c’est qu’elle présente de véritables contractions alors que sa grossesse n’est pas encore à terme. La solution avant d’énoncer devant la patiente un accouchement prématuré, c’est de réfléchir à la solution pour contrer ses contractions. Dans cette situation, les tocolytiques sont une de ses solutions. Si ça ne marche pas, et bien le bébé naîtra prématurément et il faudra alors tout mettre en œuvre pour qu’il vive. Pour cela, il faudra travailler avec l’équipe de néonatologie. Sans oublier d’entourer la maman qui sera morte d’inquiétude pour son enfant. »

    Elisee était dans son élément, oubliant complètement que son étudiant pour la nuit était celui envers qui il y avait une sorte d’alchimie. Son regard plongé dans le sien, elle affichait une mine grave et autoritaire, comme à chaque fois qu’elle enseignait. Mais petit à petit, ses traits s’adoucirent et elle lui adressa un petit sourire.

    « Mais pour une première fois, tu t’es très bien débrouillé. On continue la tournée des chambres ? »

    Après lui avoir laissé le temps d’emmagasiner toutes ces informations, ils reprirent le tour des chambres et des salles d’accouchement. Il n’y avait rien de spécial à signaler, toutes les patientes se portant relativement bien et se trouvant entre de bonnes mains. Les jeunes femmes en salle d’accouchement n’étaient pas dans une phase avancée de leur travail alors tout était plus ou moins calme. Une fois leur tournée terminée, ils se dirigèrent aux bureaux des médecins pour y consigner leur tournée. Elisee lui montra comment procéder avant de lui proposer une pause. Pour le moment, la nuit était calme et le travail de leur première patiente semblait s’être stabilisé.

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