C'était la merde. Aussitôt j'avais posé mon téléphone que je sautais de mon lit pour préparer un sac avec quelques affaires. Un change, la brosse à dents. Je faisais tout à une vitesse folle et j'espérais surtout ne rien oublier. Heureusement, nous étions en plein week-end et donc, je n'avais pas besoin de m'inquiéter pour mes cours. J'allais pouvoir réconforter mes amies et être une épaule pour chacune d'elle. Même si... très clairement, elles semblaient bien plus énervée que triste. Ou peut-être bien que mes deux émotions ensemble dupliquaient absolument tout. J'étais énervée contre Elias moi aussi. Comment avait-il pu faire un chose pareil ? Je l'étais aussi contre Sullivan, même si je devais essayer d'être impartial. Il était mon meilleure ami, mais putain, quel con lui aussi. Il lui passe quoi par la tête pour dire un truc pareil ? Surtout après ce que Meghan avait vécu. J'attrapais mon portable, mon chargeur et je fourrais le tout dans ma poche de manteau. Maxine me récupérait comme prévu et la discussion s'anima aussitôt sous mon regard inquiet. L'ambiance était électrique et je misais sur l'effet cocon de l'appartement pour apaiser mes deux tornades. « Vous voulez boire un truc ? Que je vous prépare à manger ? » que je demande en accrochant mes cheveux en un chignon sur le dessus de ma tête. « Oh, j'ai des chocolats.. » que je dis avec un mince sourire en sortant la boite. Le chocolat, ça fait du bien.

@Maxine Thomspers @Meghan Wright

j'avais aucune idée de si cette soirée entre filles allaient me faire du bien mais là, tout ce que je voulais, c'était me tenir loin de lui. alors en soit, j'attrapais le moindre prétexte pour ne pas avoir à le croiser. c'était ou ça ou je déversais ma haine sur sa personne et il n'était clairement pas prêt pour ça. alors ouais, j'avais rapidement fait mon sac en attendant que maxine vienne me chercher puis sur la route on avait récupéré marla avant de finalement poser le pied chez elle. dans tous les cas, l'ambiance était plus que tendu. max venait d'apprendre que son mec était un pauvre con, moi j'étais complètement lessivée et marla se trouvait au milieu de tout ça. quoi qu'en soit, avec philip en partenaire j'étais pas certaine qu'elle soit au top de son côté non plus. « non, ça ira » je ne me rappelais pas de la dernière fois où j'avais avalé un repas convenable mais c'était là aussi le dernier de mes soucis. la mère de sully avait pourtant souligné que j'avais perdu trop de poids ces derniers temps mais j'préférais ne pas en tenir compte, rien d'alarmant. « j'peux retirer mes baskets max ou ça fera de moi quelqu'un de vulgaire ? » complètement ironique vu que je les enlevais sans attendre la moindre réponse repassant en boucle les derniers mots que l'on avait pu s'échanger. « paraît que ma vidéo a atteint trois millions de vues. » est-ce qu'on peut plaisanter de ça ? clairement pas. mais fallait croire que j'en avais pas grand chose à faire dans tous les cas.

maxine, déprimée ? triste ? en colère ? un pur euphémisme. tant de sentiments mélangés, tous présents en elle en même temps. max, elle voulait hurler. hurler sa peine. hurler sa colère. pleurer, encore et encore. elle sentait qu'un pilier venait de céder. s'effondrer. elle venait de perdre encore quelqu'un. d'une manière différente certes, mais ça faisait le même effet. elle était épuisée, maxine. tellement épuisée. parfois, elle se demandait s'il ne valait pas mieux aller se coucher le soir et ne plus se réveiller le lendemain. parfois, elle se demandait si, lorsqu'elle ouvrirait les yeux, un jour elle se réveillerait auprès de lennox. elle donnerait tout pour lui parler. pour revoir son visage souriant. tout. elle se sentait tellement trahie. elle avait besoin de sortir de sa chambre, même si elle ne voulait pas. mais il s'agissait des filles. elle voulait les voir, toutes les deux. alors, maxine prit sa voiture et alla les chercher, toutes les deux. et les voilà chez maxine. l'appartement paraissait moins vide avec les filles. elle était un peu ailleurs max. elle réagissait trop tard à ce qui se disait. quand marla proposait de faire à manger, max secoua la tête. elle avait perdu tout appétit. enfin si, elle avait encore faim pour des trucs style glace mais là, elle avait pas envie. puis ce fut meghan qui prit la parole, demandant à max si elle pouvait enlever ses baskets, ou si c'était trop vulgaire. elle eut un faible sourire, qui disparût très vite. « t'es chez toi aussi. tu pourrais même faire du naturisme chez moi que je te trouverai pas vulgaire. » parce que meg, c'était la prunelle des yeux de max. elle pouvait faire ce qu'elle voulait, elle était chez elle. max retira également ses chaussures pour s'assoir délicatement sur le canapé. non, je déconne, elle tomba dessus comme une grosse merde sa mère. et puis meg fit un commentaire sur le nombre de vues de la vidéo de son viol. c'était pas drôle. vraiment pas. mais meg devait s'en foutre totalement. « trois millions de trop. » souffla-t-elle. qu'ils crèvent tous en enfer. « mettez vous à l'aise, vous êtes chez vous. y a plus personne à part moi de toute façon. » lennox était parti. les llewellyn's étaient partis. elias était parti. max était seule face à elle-même.

« non, ça ira » Tout mon semblant d'énergie s'évaporait avec cette réponse. Comment aider mes amies ? Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire et comment je devais agir. Je voulais être là pour elles deux, pour les épaules. Mais, j'étais aussi une véritable éponge à sentiments et j'avais peur de ne plus savoir comment me défaire de toute cette négativité par la suite. Ma tentative de cuisine tombait à l'eau, mes chocolats aussi apparemment. Je posais la boite sur la table et tout comme Meghan, je me mettais à l'aise moi aussi. De toute façon, nous allions passer la nuit ici. Je ne savais pas trop quoi dire, ni même comment agir. Je me faisais toute petite pour le moment, me contentant de les regarder jusqu'à ce que mes yeux s'arrondissent comme des billes sous les propos de la rouquine. « paraît que ma vidéo a atteint trois millions de vues. » J'en avais la chair de poule. Comment... ? Comment arrivait-elle a en parler comme ça ? Je ne jugeais pas évidemment et en fait, peut-être que c'était mieux qu'elle en parle plutôt qu'elle garde tout en elle. « trois millions de personnes malsaines » que je ne pouvais m'empêcher de répliquer. Qui était assez fou pour appuyer sur play ? « trois millions de trop. » Je ressentais la haine juste en y pensant. J'avais envie de les tuer ces types. « mettez vous à l'aise, vous êtes chez vous. y a plus personne à part moi de toute façon. » J'attrapais la boite de chocolats, la main de Meghan et je nous entrainais en direction du canapé pour nous y asseoir. « Tu n'as pas besoin d'un connard comme Elias dans ta vie.. » Maxine n'avait besoin d'aucun homme pour vivre en fait. Ça faisait mal, mais elle n'avait pas besoin d'eux. Elles n'avaient pas besoin d'eux. J'ouvrais la boite de chocolat et j'en piochais un. « On est allée voir la Doyenne avec Max... Pour lui dire de faire quelque chose.. » que j'avouais à Meg. Je ne avais même pas si elle était au courant ou non.

je suis fatiguée de cette situation. fatiguée à chaque fois que je ferme les yeux de revoir les images qui tournent en boucle dans ma tête. j'ai l'impression d'être incapable de m'en sortir, incapable de passer au dessus. et le pire dans tout ça et sûrement le fait que j'ai perdu mon plus grand soutien dans cette histoire. parce que sullivan, il m'a pas soutenu. non, il s'est rangé de l'autre côté et à préféré m'insulter. je crois que je lui en voudrais éternellement pour ça. que je pourrais jamais éteindre cette déception que je pouvais avoir quand je le regardais désormais. « j'aurais trop peur que tu tombes amoureuse de moi » que je réponds du tac au tac secouant la tête. et bref, je prenais place sur le canapé laissant échapper des mots certainement trop violent pour tout le monde -y compris pour moi. et forcément que les filles ne manquaient pas l'occasion de réagir à ce propos alors que j'haussais juste les épaules probablement plus blasée qu'autre chose. « vaut mieux être seule que mal accompagnée tu sais ? » et je crois que c'était le genre de dicton sur lequel on devrait réellement se pencher. parce que très honnêtement, on se faisait plus du mal qu'autre chose à persister dans des relations qui ne menaient potentiellement à rien. « marla, voix de la sagesse » t'as pas besoin de lui. t'es bien mieux avec toi même qu'avec cet idiot. j'croisais les jambes optant pour un tailleur alors que la deuxième rouquine prenait la parole une nouvelle fois. ça manquait de margot ici. vraiment. « qu.. quoi ? » je tourne la tête vivement mes yeux lançant des éclairs. putain mais.. personne comprends quand je dis de laisser tomber ?

« t'as raison d'avoir peur, t'es trop canon pour ce monde. » et voilà max assise sur le canapé, regardant devant elle, regardant le vide tout simplement. elle avait envie de boire. il devait lui rester de l'alcool en plus. mais parfait dis donc. ce soir, elle n'avait pas du tout envie d'être responsable. d'habitude, elle l'était. elle était adulte. là, elle s'en battait les couilles. elle avait envie d'oublier son coeur. d'oublier sa peine qui lui serrait ce foutu organe. elle fermait les yeux, reculant sa tête pour la coller contre le canapé. elle soufflait. elle entendait ce que disait ces amies. elle n'avait pas besoin d'un connard comme elias. il valait mieux être seule que mal accompagnée. c'était vrai, mais elle, elle en savait rien. elle ne voulait pas être forte à l'heure actuelle. elle avait juste de se laisser envahir par tous les sentiments négatifs qu'elle ressentait, par l'obscurité. « c'est ce qu'on dit, ouais. » disait-elle sans aucune conviction. elle gardait les yeux fermés, luttant contre l'envie d'exploser, de recommencer à pleurer comme tout à l'heure. elle pourrait le faire, elle ne voulait pas lutter contre les sentiments négatifs, mais elle avait du mal à pleurer devant ses amis. elle n'avait pas l'habitude. si tu pleures, tu montres tes faiblesses et tu ne dois pas les montrer, disait papa thomspers. lui aussi revenait la hanter dans un moment pareil. elle n'était jamais tranquille. marla choisit ce moment pour dire à meg qu'elles étaient parties voir la doyenne. mais meg était déjà au courant. vu sa réaction, ou plutôt entendu vu que max avait les yeux fermés, celle-ci comprit qu'elle avait dû comprendre qu'elles étaient reparties la voir. « je te l'avais dit par sms. ça fait un moment, j'ai rien fait depuis j'ai compris qu'il fallait arrêter d'être têtue. » quand meg lui avait dit encore et encore de laisser tomber. quand elle s'était fait poignarder. elle se leva pour attraper une bouteille d'alcool qui traînait dans un placard puis se servit un bon verre pour se réveiller. « vous voulez à boire ? » elle ne leur demandait pas forcément si elles voulaient de l'alcool, mais juste si elles voulaient boire un truc quoi. tout en reposant la bouteille, elle commença à prendre une gorgée de son verre. puis deux. au final, peut-être que max était bien plus dangereuse pour elle-même que pour les autres. elle se faisait du mal, peut-être trop.

Je souriais en écoutant les filles, mais ce sourire se fanait bien vite. Elles étaient belles toutes les deux et je trouvais ça tellement triste de devoir les regarder s'éteindre. Elles étaient des jolies fleurs en train de se faner et je ne supportais pas de ne rien pouvoir faire. Être spectatrice, c'était usant. Surtout que moi-même, ça me pesait sur le moral et j'étais certaine que si je pouvais faire avancer les choses, j'arriverais à me tirer vers le haut de cette manière. J'entrainais Meghan vers le canapé, boîte de chocolat sur les genoux. On ne perdait pas de temps pour y aller de notre petite phrase concernant Maxine et sa relation venant fraichement de se terminer. Elias était un con et elle n'avait pas besoin de lui. Elle valait mieux que ça, très clairement. « marla, voix de la sagesse » Je mimais une bouille sereine comme si j'étais bouda ou je ne sais qui d'autre. Peut-être que moi aussi, j'aurais dû me pencher sur la phrase de Megh quand j'étais en pleine crise avec Philip. La prochaine fois, j'y penserais. La voix de la sagesse s'arrêta bien vite puisque apparemment, j'avais dit une connerie. Le regard de Meghan me fit écarquiller les yeux et j'me décalais pour me coller à Maxine pendant que cette dernière était en train de s'expliquer. « Me mange pas, j'suis pas comestible.. » que j'dis d'une petite voix. Max se lève et je retombe à ma place. Elle prenait un grand verre d'alcool et comme je n'avais pas l'habitude de boire, j'préférais clairement en rester à des jus de fruits et veiller sur les filles. Je voulais être certaine que tout ce passe bien. « Tu as du jus d'orange ou.. de quoi faire un thé ? » Je ne faisais aucun commentaire sur la consommation de Max, si ça lui faisait du bien, ainsi soit-il. Mais j'comptais pas la laisser boire sa bouteille non plus.

j'veux juste plus qu'on fasse quoi que ce soit. ni contre eux, ni pour moi. j'veux qu'on abandonne parce que putain, j'ai juste besoin de laisser ça derrière moi. alors ouais, j'voudrais sincèrement qu'on écoute pour une fois mes souhaits parce que je crois pas demander la lune. « ah » je souffle me détendant légèrement après avoir fait craquer mes doigts. qu'on laisse l'administration en dehors de ça, ça m'arrange fortement. j'ai pas le courage d'affronter quoi que ce soit là maintenant tout de suite. j'ai déjà du mal à m'affronter moi même, j'crois pas avoir besoin que l'on me rajoute quoi que ce soit. m'enfin, j'avais l'impression qu'on étaient toutes dévastées chacune à notre façon et c'était pas beau à voir. marla était sûrement celle qui avait le plus de contenance et qui tentait comme elle pouvait de nous maintenir à flot mais très clairement, voir maxine se remplir un verre de tequila comme ça pour se l'enfiler ça prouvait bien que tout était en train de s'écrouler. et j'fronçais les sourcils alors que marla optait pour un soft. j'sais pas moi. peut être que j'ai besoin de me mettre la tête à l'envers finalement. et j'tirais la bouteille vers moi hésitant quelques secondes avant de boire directement dans celle-ci. tant pis pour le verre, j'avais plus de quantité là. et ça me brûlait la gorge, l'estomac et tous les endroits que ça touchait mais j'en avais pas grand chose à foutre pour le coup. de toute façon, j'crois que dans cette histoire, j'avais plus rien à perdre. « trinquons à nos vies misérables » comment ça j'enfonce le couteau dans la plaie ? de toute manière, faudra pas compter sur moi pour avoir ne serait ce qu'un peu de positivité.