L’association de sourds et malentendant m’a donnée un logiciel pour que je puisse parler avec mon téléphone. Elle fonctionne bien, cela me soulage, parce que j’ai bien du mal à communiquer. Je bégaye, j’ai les sons qui ont du mal à sortir. A la Quincy, je me sens bien, je reçois pas mal de bienveillance. Je prends alors mon téléphone pour pouvoir taper dessus et ainsi reposer un peu ma voix. L’appareil parle à ma place. « Oui, je te les montrerai, pas de soucis. Je prends le téléphone parce que j’ai mal à ma voix ne t’inquiète pas.  » Je ne me souviens plus si elle se rappelle que je suis sourde, je peux dire quelques mots, mais ce n’est pas aussi fluide d’une personne qui entend. Je souris, je ne sais pas trop ce que je peux dire de plus, je demande alors gentiment toujours avec le téléphone : « L’amendement   dans la constitution de ce pays permet aux femmes de voter. Elles ont donné leurs avis. Même si cela n’est pas agréable, c’est leurs droits de voter. » Je ne sais pas trop ce que je peux dire de plus. Puis il y a un flash spécial que le journaliste annonce à la télévision. Les autorités ont enfin retrouvé les mineurs qui avaient été enlevé la semaine dernière. Je suis contente, je regarde la carte du café, j’aurais dû prendre une grenadine cela m’aurait remontée le moral. Puis me souvenant d’une chose, je sors de mon sac une surprise pour mon amie. « Tiens avant que j’oublie voici des chocolats, je ne me souvenais plus si je t’avais offert un calendrier de l’avant l’année dernière, alors j’ai opté pour des chocolats.  » Je lui dépose la boîte devant elle. J’écoute les gens, ils commencent à discuter de ce que le journaliste annonce aux infos. « Les hommes ne sont pas les seuls non, il faut bien qu’il y ait une parité mais pas dans des conditions pareilles. » Puis une dame que je ne connais pas dit tout haut : « On se calme tout le monde, j’aimerais bien passer des bonnes fêtes de fin d’années et avoir un nouvel an calme. Si vous voulez prier pour tous ces gens allez mettre une bougie à l’église. Puis donner du pain aux pauvres et passer un petit moment avec vos familles pour jouer ensemble. »  Il s’agit de la femme du pasteur, tout le monde la connait. Elle prend sa commande et s’en va durant un calme passager dans le café.

"ne t'inquiète pas ma chérie!" tu étais au courant de sa surdité et depuis que tu la connais tu as toujours été présente pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments. malgré la fluidité de ses paroles, tu les comprenais et c'était le plus important. même avec son téléphone, vous arrivez à communiquer. "t'as pas du tout tort sur ça.. c'est vrai, elles ont fait ce qu'il semblait le plus juste" mais tu venais hausser les épaules. d'un côté tu comprenais leurs choix mais d'un autre absolument pas. tu venais terminer ton chocolat chaud qui n'était plus très chaud. tu étais toujours à l'écoute des informations. curieuse que tu étais, c'était totalement normal pour toi d'écouter les infos, de consulter ces fameux sites internet où toutes les informations sont relayées. "oh ma chérie, c'est gentil ça, ça me fait plaisir" tu te levais pour lui déposer un baiser sur la joue. "j'ai tout à la maison, je passerai chez toi pour te l'amener" parce que oui, tu avais également pensé à elle. le journaliste venait annoncer une attaque terroriste dans l'ouest du pays. quel drame, des dizaines de morts. suite à ça, la femme du pasteur venait dire quelques mots, elle avait raison elle aussi. " c'est triste ce qu'il vient de se passer" que tu venais dire à ton amie. une attaque de cette ampleur, juste avant les fêtes, faut penser aux familles des victimes. " c'est dur d'avoir la paix dans le monde" c'est même impossible t'avais l'impression. ces attaques, ces guerres, ces catastrophes naturelles et tout autre chose..