C’était un magnifique moment, un moment dont je me souviendrais. Je ne sais pas si c’est un bon, ou un mauvais, j’en sais foutrement rien. Je sais juste que quand tu me rattrapes, je reste paralysé. Je voudrais rester, je voudrais pouvoir te prendre dans mes bras, surtout après la baise que nous venions d’avoir. Mais, j’avais aussi peur de te blesser, t’étais pas comme les autres femmes, t’étais différent, tu étais aussi mon amie, et la seule hypothèse de te blesser pouvait me rendre cinglé. Je me laissais recoucher auprès de toi, silencieusement. Ta douceur était le contraire de ma violence, ce qui dans le fond, m’apaisais grandement. C’était des caresses, des baisers survolés, c’est cette attachement dont on faisait preuve l’un envers l’autre, sans réellement se poser des questions. Je n’ai jamais dormi avec quelqu’un, jamais. Et c’est la première fois que je vais tenter le coup. Jamais personne n’avait dormi dans mon lit, j’avais toujours foutu un poing d’horreur sur cette règle, mon lit, c’était mon secret. Et même si souvent la nuit était horrible, et que la plupart du temps, je dormais dans la chambre d’amis, qui n’en est pas vraiment une dans le fond, histoire de pouvoir inviter des femmes et de ne plus les revoir à la moitié de la nuit, là, c’était différent. Tu voulais rester, partager un moment intime en ma compagnie. Et je ne voulais pas refuser, je me faisais violence pour ôter les démons qui me murmuraient de te demander de partir. « Je ne dors avec personne normalement. » J’en sais rien, du pourquoi, du comment, j’en suis souvent arrivé au fait que si quelqu’un me voyait dormir, c’était comme si quelqu’un pouvait lire en moi, et clairement, c’était une mauvaise idée. Mais, je savais que t’allais prendre ça comme si je voulais que tu t’en ailles, alors lentement. Je passais mon bras autour de ta taille dénudée, je t’incitais à te coller contre moi, que nos lèvres se scellent lentement entre elles. « Tu m’en voudras pas, si je prends toute la place. » Parce que je risque de bouger énormément, je risque de te bousculer, et même si je le voulais pas, je ne contrôle pas mon sommeil, ni mon état dans lequel je suis. Je me tourne vers toi, positionnant mon visage face au tien, ma main glissante sur ta joue, je viens même nous recouvrir du seul drap que j’ai. Un sourire étirant les traits de mon visage. « Je veux pas que tu m’oublies, je veux pas que tu oublies ce moment. Mais, je ne veux pas que tu t’attaches. Je suis pas bon pour toi, je t’ai vendu des choses, des choses dont je m’en veux encore aujourd’hui, et je sais que je pourrais pas me le pardonner. » Parce que dans le fond, je n’aurais jamais du te vendre tout ça, j’aurais dû m’abstenir. Mais c’est aussi grâce à ça, qu’aujourd’hui on est là, les deux. Je soupire, nichant mon visage au-dessus de ta poitrine, j’écoute attentivement les battements de ton cœur, alors que je me surprends à fermer paisiblement les yeux, comme si pour une fois, je n’avais pas peur de faire des cauchemars durant la nuit. « Tu es tellement douce. Donne-moi encore de ta douceur. » J’en voulais encore, je voulais encore ressentir ça, sentir que peut-être, je comptais pour quelqu’un, que c’était délicieux, que tes gestes, tout de toi, pouvait m’apaiser, et me conforter. Tu étais la douceur dans ma vie, et je savais que tu venais juste de m’apaiser pour ce soir, et ciel, que j’en voudrais encore et encore, inlassablement.

Peut-être que demain, tu vas t’en aller, et ne plus me contacter, que c’était juste un coup, pour t’assurer de quelque chose. Peut-être que j’allais à nouveau être seul en me levant, j’étais totalement perdu dans mes pensées, et sans même le réaliser, je m’attachais encore plus à toi, je te serrais contre mon épiderme, comme si dans le fond de ma conscience, elle aussi, avait peur de se retrouver une nouvelle fois, abandonnée.

Je voulais pas que tu regrettes, je voulais pas être un mauvais souvenir, ou même un oubli. Je crois même, que je voulais que tu me gardes dans un coin de la tête, que si tu avais besoin de moi, tu pourrais venir quand bon te semble, que tu sentirais que je ne serais pas ici pour te juger, qu’entre nous deux, il n’y a rien de tout ça, que c’est juste simple, intime, et tellement plaisant au fond. En te laissant faire, je glisse mon regard doux sur ton profil, alors que tes doigts passent sur mon torse, me donnant quelques fois quelques doux frissons. « Tu n’es pas obligée de partir, et honnêtement, je préfère pas. C’est pas un bon quartier ici, c’est mieux que tu restes au chaud. » J’ai pas envie de te savoir à l’extérieur alors qu’il pourrait vraiment t’arriver malheur. Je me tourne vers toi, comme pour te faire face, j’écoute attentivement tes prochains mots en laissant un rictus prendre forme sur le coin de ma bouche masculine. « Tu es libre de te mettre sur moi, il me semble que j’aime bien cette position. » Alors que d’habitude avec les autres femmes, je n’apprécie pas plus que ça, va savoir pourquoi. Je passe ma muqueuse sur mes chaires, avant de me repositionner sur le dos, observant le plafond, ricanant à ta proposition. Comme quoi, il me semble que tu avais fortement appréciée cet échange, et cela fut la même chose de mon côté. Je prends en otage tes poignets, t’obligeant à te mettre sur ma personne à califourchon. Mes mains épousant les formes de tes hanches. « Je suis totalement prêt. Je suis loin d’être fatigué madame. » Je te faisais un petit clin d’œil. Avant de passer mes mains sur le sommet de ton dos, remontant ensuite sur tes épaules pour descendre sur la rondeur parfaite de tes seins. Je t’incitais à t’approcher de moi, à déposer tes lèvres sur les miennes, alors que mes paupières s’abaissaient, profitant au maximum de cet échange bien plus intime que le précédent. J’inversais notre position, me glissant entre tes cuisses en envoyant valser les draps qui nous avaient recouvert le temps de quelques bonnes minutes. Mes coudes de chaque côté de ton visage, je compressais mon bassin contre le tien, l’une de mes mains se faufilant entre nos deux corps pour arriver à sa destination. Je commençais à caresser cet endroit en douceur, affichant un tendre sourire, alors que mes baisers s’attardaient sur tes joues, puis ton front, et sans oublier ton cou qui m’était accessible. Ton parfum qui se faufilait sous mes narines, cette douceur dont tu as toujours fait preuve jusqu’à maintenant. C’était dingue de voir à quel point, j’aimais tout. Que j’aimais partager des moments ainsi avec toi, et que je savais, que ceux-là n’allaient pas être les derniers. Ma main remontait doucement sur ta poitrine, j’y saisissais le gauche, avant de me redresser, le sourire scotché aux lèvres, tellement j’oubliais le reste. « Tu es tellement différente des autres filles. » D’un murmure, je venais embrasser tes lèvres, puis doucement, ton menton, descendant entre ta poitrine, ton nombril, avant d’arriver là, et d’y laisser quelques doux baisers. Remontant mon regard en ta direction, comme si je voulais aussi un peu jouer.