Tu n’avais pas envie de quitter cette ville, ce luxe. L’Espagne et toutes ses richesses, mais tout conte de fée qui se respecte comporte une fin. Pour certain elle est heureuse, pour d’autre, beaucoup moins. Ton regard se perd dans le paysage qui défile au travers de cette vitre, des ombres, des lumières, Boston dans toute sa splendeur. Ton chauffeur se gare devant ton immeuble et tout de suite un rictus vient étirer ton faciès de porcelaine. Home sweet home BB. Tu es impatiente de retrouver tes colocataires et meilleures amies qui doivent avoir préparé une petite fête pour ton retour et c’est ce qui te pousse à sortir une fois la porte de la limo ouverte. Tes louboutins claquent un à un au sol et le tissus de ta robe épouse les courbes de ton corps en suivant le rythme imposé par le vent. Ta longue tignasse s’envole et s’emmêle selon le bon vouloir de dame nature, un tableau enchanteur pour tout amateur d’art. Tu dictes quelques ordres au chauffeur qui s’exécute en attrapant tes valises remplies de souvenirs, fringues et toutes sortes de babioles que tu a jugé nécessaire de ramener, y compris un souvenir pour Cesare, un de plus à ajouter à cette petite collection qui repose dans un carton dans ta chambre. Tu refermes ton manteau autour de toi pour te protéger du vent et fait un premier pas en direction des escaliers lorsqu’une voix masculine vient te caresser les tympans. Cette voix tu la connais que trop bien et tout de suite ton myocarde s’affole. Tu te retourne vivement sur toi-même, les yeux gorgés d’eau, tu n’arrives pas à y croire, il est là ! Ton frère, ta vie, ton univers ton tout. ‘’ CESARE !!! ‘’ Tu laisses tomber ton sac Gucci au sol, au diable les dépenses, pour te jeter à son cou. Tu t’accroches à son cou si fort que tu ignores s’il a encore assez d’air pour respirer, mais tu t’en fiche. Tu te donne une petite poussée, ce qu’il faut pour faire passer tes jambes autour de sa taille et tu viens enfouir ton visage au creux de son cou après avoir déposer un chaste baiser à la commissure de ses lèvres. ‘’ Tu n’as plus le droit de me quitter… jamais… ‘’ Ta poigne se resserre sur le tissus qui l’habille tandis que tu t’enivres de son odeur, de sa peau, de sa chaleur. ‘’ Tu m’as tellement manqué ! ‘’ Souffles-tu contre sa peau tout en frottant ton nez contre sa mâchoire saillante et oh combien viril.