TON ADMISSION À HARVARD - étudiant de sixième année, ça fait six ans que t'y crois toujours pas. adrien, il n'y aurait jamais cru. il se voyait plutôt suivre l'avenir d'un mec des bas quartiers, bosser après le lycée. adrien, il s'voyait faire une croix sur sa passion pour l'économie, il s'voyait seulement en parler autours des débats qu'on peut pousser autours d'une table à manger.
en vrai, adrien, c'était pas facile. inscrit dans un lycée pas super bien réputé, il était la tâche à abattre en cours. pas du genre à trainer en bas des rues après les cours, adrien, parle, vie, mange, se lave économie. il pourrait en parler des heures. il comprend vite, réfléchit dans le bon sens, puis le fait d'être sourdoué l'aide beaucoup. adrien, il passait souvent à la bibliothèque pendant que les gosses de son âge s'amusait à faire chier la société. adrien, il passait beaucoup de temps à réviser au lieu de draguer les nanas du coin avec ses potes.
adrien, c'était un peu le mec appart, la bonne herbe au milieu des ronces. le mec qui veut réussir et dans les rues, y'en a pas de partout, surtout dans les siennes.
étudiant en ES, il a eu un véritable feeling avec sa professeure d'économie en terminal, ils aimaient échanger, parler de leur passion, refaire le monde et surtout celui de son quartier déplorable qu'il aime tant. même si parfois, ça terminait dans un lit. elle, elle lui parlait d'Harvard, lui, il y croyait pas trop.
puis sa mère l'a poussé à postuler, qu'il ferait la fierté de son père qui le regarde de là-haut, comme elle l'a si bien dit, et sa professeure, et son directeur, et ses potes, qu'il s'est donc procuré le dossier à remettre à Harvard. il était pas trop emballé, il y croyait pas. le dossier le mettait pas vraiment en valeur. même si son amour et sa détermination à devenir quelqu'un de grand était sincère et ça se ressentait. puis y'a eu les SATs et à ce moment-là, il a tout fait valser. vraiment beaucoup trop dur. impossible d'aller plus loin avec le SAT qu'il a rendu. il y croyait un peu, parce que adrien, il a toujours eu un cœur rêveur et l'envie d'y croire. il a tout cogner dans la maison, dans les cours, dehors. il a lâché prise et à tout simplement commencé à traîner avec les gens du quartier. il a bien fumer, bien bu, bien draguer.
puis les résultats sont tombés, tout juste la moyenne.
l'homme le plus heureux du monde.
ça l'a motivé, tout le monde était derrière lui, sa famille, ses amis, les familles de l'immeuble, ses professeurs : un gamin d'un quartier assez défavoriser allait peut-être rentrer dans la plus prestigieuse université du continent.
il a fait sa rédaction, il y a mit du coeur et d'ses idées économiques sur le sujet qui lui tien à coeur : le problème des quartiers défavorisés, comment booster le développement de cet environnement et en tirer des points positifs.
tout le monde était derrière lui, tout le quartier donna de ses idées, exposaient leur façon de penser, lui il repensait à ces nuits de colère avec sa professeure sur le lit. il rendit son dossier, sa rédaction qui contenait beaucoup trop de chose, de sa vision des choses qu'il pense droite et réfléchie.
il a passé l'entretient, le petit colombien. a mit en avant sa culture du pays, sa langue natale (l'espagnol) en pratique durant un long moment pendant l'entretient, ses visions politiques, économique et environnementale, les relations internationales et ce que pourrait apporter la colombie en plus à tout les autres pays concurrents. il parlait bien, trop bien et réfléchissait avant tout, à chaque parole qui pourrait sortir de sa bouche. c'est comme si il avait poser son avenir, sa vie devant la gueule du jury pour qu'il en fasse, si possible, quelque chose de bien.