Quelques sms échangés et je me réjouis déjà de la voir. Nova dont je ne connais pas le nom. Juste l'âge, la couleur de ses yeux, son don pour la cuisine - d'ailleurs c'est risqué de lui faire goûter ma cuisine ce soir, je peux pas rivaliser - sa sensibilité, sa simplicité et aussi cette façon de se refroidir comme un glaçon quand quelqu'un lui frôle la peau. il n'y a eu aucun contact physique entre nous. Même pas un baiser, rien de tout ça. J'aurais peut-être dû, ou pas. Non moi je ne suis pas comme ça. Je pars du principe que si elle veut m'embrasser, elle le fera d'elle-même, ou me donnera un feu vert d'une quelconque façon. Car oui, évidemment que j'ai envie de goûter ses lèvres, elle me donne envie... il faudrait être aveugle pour ça. Bref, j'ai passé une heure à cuire les pâtes, les lardons, faire la sauce, recommencer car c'était infâme et j'en ai profité que Phoenix passait à l'appart pour qu'elle m'aide à sauver le dîner. Elle tient à ce que je passe un bon rencard, elle est adorable pour ça, pas comme le frère de Nova qui me broie les noisettes s'il apprend que je fais tout ça pour que sa petite sœur craque sur moi. Ouais, je veux l'épater ma rousse. Je veux qu'elle remarque que je me plie en quatre pour elle, rien que pour lui faire plaisir. Je débouchonne déjà la bouteille de vin pour qu'elle prenne la température ambiante et je manque de lâcher celle-ci lorsqu'on sonne à la porte. Puré, je suis vraiment le type le plus trouillard de la planète terre. Je prends une serviette pour frotter mes mains, je le mets sur mon épaule par réflexe et je viens ouvrir la porte à ma diva de ce soir. « restaurant 'chez quito' trois étoiles, vous ouvre les portes exceptionnellement pour vous. » je me permets de lui faire la bise, un chaste baiser au creux de sa joue et je recule pour la laisser passer. « bon, c'est pas dingue. j'avais peur d'en faire trop alors ne me juge pas trop sévèrement. c'est la première fois que je mets les petits plats dans les grands pour une fille. » je rigole, shame on me. Je débarrasse Nova de sa veste et je remarque qu'elle a encore mis une sublime tenue. Moi je me sens con avec mon t-shirt ligné, mon jeans, sans parler du tablier à coeur qui est toujours attaché à mon cou et autour de ma taille. « je te serre un petit verre ? » allez, pas le choix. Je dépose des olives et des petits cubes de fromage sur la table du salon, tout en apportant les deux verres de vin.

Quand j’ai reçu son premier sms, j’ai lâché ma tasse de thé. La tasse n’a pas résisté au choc avec le carrelage, mais tant pis. J’suis maladroite, j’y peux rien. Je ne m’attendais pas à son message. J’pensais avoir tout foiré avec ma petite « crise » de l’autre soir. Soulagée ? Je le suis. J’aurais dû y croire jusqu’au bout. Il s’est montré gentleman du début jusqu’à la fin. Aucun geste déplacé. Ça fait du bien de ne pas passer pour un bout de viande lors du premier rencard. Quoique… Est-ce que je lui plait ? Est-ce c’est juste une superbe rencontre amicale sans suite possible ? J’me pose un tas de question sur le chemin qui me mène jusqu’à son appartement. Il est protecteur, doux et il m’écoute. Sérieusement, comment ne pas craquer sur un homme comme lui. J’refuse de m’attacher, de ressentir un quelconque sentiment depuis ma rupture. J’veux plus avoir mal, j’veux plus m’attacher… Quito, il arrive à me faire abandonner mes bonnes résolutions. Je sonne à la porte une fois devant. Mon chauffeur à fait demi-tour. Il n’a pas aimé quand je lui ai dit qu’il avait sa soirée de libre. L’accueil qu’il me fait, on peut en parler ? Je le vois, mon sourire se dessine sur mes lèvres. C’est l’effet qu’il me fait quand je le vois. C’est juste la deuxième fois Nova, ne t’enflamme pas trop hein. « Un avant-goût avant que ça n’ouvre aux autres : j’aime ça. » Tu vois, tu viens de me toucher de tes lèvres et j’vais bien. Toi, c’est différent, j’peux le sentir. « Vraiment ? J’suis déçu… Je m’attendais à un truc de dingue. Tu sais, voir un un gars jouer de la musique comme dans les films, un repas digne des grosses têtes couronnés et tout. » oups ! Je parle un peu trop. Je fais la moue, genre deux secondes avant de rire en entrant chez lui. Merci, j’ai beaucoup moins chaud quand tu retires ma veste, laissant apparaître une robe. Je t’ai pas dit ? J’adore porter des robes, c’est mon petit pêché mignon. Je m’avance dans son appartement, découvrant un peu plus sa vie, son intimité. C’est chouette chez lui. « Quito… » dis-je en prenant ce verre qu’il me donne. Je m’approche de lui, dangereusement et j’attrape son tablier. « J’suis jalouse de ton tablier… Le mien est tellement naze à côté du tiens. » Il a des cœur lui, moi il est tout blanc avec des petits gâteaux dessus, c’est nul. « Ça sent super bon, ça m'ouvre l'appétit. »

@Quito Lannister

Je suis bien plus que content de la revoir, je suis tout fou. Je veux que le temps s'arrête, car je sais déjà que la soirée va passer vite et je n'ai pas hâte de la laisser repartir et de me retrouver tout seul dans ce grand appartement. Plusieurs jours se sont écoulés depuis la première soirée, qui s'est mal terminée mais qui reste tout autant agréable aussi. Et elle a réussi, cette rouquine, elle a réussi à me rendre accro à elle en si peu de temps. Mes pensées sont vagues, mais je peux vous assurer que je ne ne pense plus du tout à mon ex-copine. A qui que ce soit. C'est Nova maintenant, ça semble con mais elle est imposante comme fille. J'étire un sourire à sa réflexion. « qui a dit que je n'allais pas mettre de la musique ? du jazz tu aimes ? » j'ai des goûts très très bizarres, je suis désolé de te l'apprendre. J'allume la petite chaine hifi et laisse dérouler pas très fort un doux son de jazz pour réchauffer un peu la pièce. Nova vient ensuite tout prêt de moi et prononce mon prénom. « quoi ? » que je demande paniqué, comme si je venais de faire un truc grave ou que j'avais loupé quelque chose d'essentiel. No stress, c'est juste le tablier. J'explose de rire. « merde, il me semblait bien que je sentais la bouffe, ça ne pouvait pas être mon nouveau parfum. » je retire ce tablier trop féminin pour moi et je le range à la cuisine. Est-ce que tu veux sentir mon parfum jolie Nova ? Non ça va, on va se calmer Quito. « ah ouf, ça ma rassure. je t'avoue que j'ai dû recommencer deux fois la recette... mais promis, normalement, tu ne risques pas d'être empoisonnée. » je propose de trinquer, je ne dis rien, je ne sais pas quoi dire mais dans ma tête je fais un gros voeux et si le voeux on le dit tout haut, ça ne se réalisera pas. Oui, je suis le genre de personne qui croit à ces superstitions à la con. Je m'assieds dans le canapé à côté d'elle et je la scrute du regard, un sourire animé. « je t'ai manqué ? » je pose mon verre de vin contre ma lèvre inférieure, toujours un sourire au coin des lèvres, je veux la titiller un peu, et puis connaitre sa réponse surtout.

Je ne suis pas du genre à aller directement chez un mec. Me jeter dans la gueule du loup comme ça, ça ne me ressemble pas. Quito ? Il est différent. J’ignore comment il fait ça. Comment il arrive à avoir toute mon attention. J’vais être franche. En revenant sur Tinder, je ne m’attendais pas à ça. Papoter avec des hommes et des femmes, faire de nouvelles rencontres sans plus. Je ne cherche pas à m’accrocher ou à me jeter la tête la première dans une relation. Il l’ignore, mais ma vie est tellement bordélique et j’sais pas si je suis prête à revivre ce que j’ai vécu avec Nathan. C’était beau, c’était fort et intense, mais la chute on en parle ? J’suis tombé d’un immeuble de cinquante-quatre étage et mon dieu que la chute était douloureuse. « Toi, tu cherches à me rendre accro, avoue. » Une soirée sans personne autour. Il fait l’effort de cuisiner, met de la musique en fond pour l’ambiance et il me donne ce verre de vin. J’crois que ça officialise vraiment ce deuxième rencard t’es pas d’accord ? Je secoues la tête en rigolant. Désolé, mais non c’est pas ton parfum que je sens. Quoique c’est une odeur agréable. « J’suis pas assez proche pour vraiment le sentir. » du moins pas encore… « J’aime le « normalement ». Tu sais comment rassurer. » Ça serait le comble de finir aux urgences à cause des pâtes carbo. On peut faire mieux et éviter un coup d’état. On trinque, on est silencieux. Je n’ai pas besoin de parler quand je croise son regard. Il ne le sait peut-être pas, mais ses yeux parlent beaucoup pour lui. Je manque de cracher le vin que j’ai dans la bouche. Faut pas me dire des choses comme ça quand je ne suis pas préparé. Ruiner ton t-shirt avec du vin, ce n’est pas très classe. « Regarde bien. » je lui montrer un tout petit écart entre mon pouce et mon index. « Un petit peu. » Menteuse ! J’ai ce sourire malicieux sur mes lèvres, amusé par la situation et ma réponse. C’est faux. Il m’a manqué, un peu trop pour mon propre bien. Je ne vais pas lui dire. Dès que mon téléphone sonnait, j’espérais que ça soit lui. Un message de sa part, une lueur d’espoir de le revoir et de ne pas m’arrêter à cette première soirée que j’ai gâchée. « T’as pensé à moi ? » je mords l’intérieur de ma joue. J’viens de penser tout fort là non ? Ouais c’est ça. J’dois assumer maintenant. Mon index suit le contour du verre de vin, mes iris croisent les tiens pour s’y perdre. C’est silencieux là. S’il te plait, dit quelque chose…

@Quito Lannister

Je me déhanche un peu comme un joueur de jazz qui joue de la trompette et je rigole suite à sa phrase. Bien sûr, t'as tout compris. Je veux que tu penses à moi le matin, et le soir. C'est à peu près ça. « flûte, je suis démasqué. » comme un con, j'ai oublié de retirer mon tablier de travail. Je n'avais pas envie de salir mon beau t-shirt. Et puis, ça me donne un certain style, sexy, vous ne trouvez pas ? Je lui évoque mon parfum et évidemment, elle prend la perche que je lui tends. Du coup, je vais moi-aussi en profiter et prendre sa perche. « tu peux venir sentir, je ne mords pas. » ou presque. Je tapote mon index le long de ma nuque, la tête légèrement relevée, attendant que Dracula vienne y planter ses dents. Tu voudrais y planter tes dents jolie rousse ? Moi je veux. En attendant de manger, car je veux que la soirée dure longtemps, limite, on peut manger à minuit, moi ça me va. Donc je disais, en attendant le repas, on prend un petit apéro au salon et les confessions finissent par vite tomber. Je souris, gêné. Je lui ai manqué. Un petit peu mais c'est déjà ça. Quand elle me demande si j'ai pensé à elle, je pose mon verre sur la petite table du salon et je prends une olive que je coince entre mes dents. Je la croque d'une façon assez sexy, on peut se le dire et je reprends une position confortable. « regarde bien. » je l'imite, je montre cet écart entre mes doigts, plus ou moins le même. « un petit peu. » j'étire mes lèvres, ne la lâche pas du regard... oh si tu savais comme tu me hantes l'esprit Nova, genre vraiment. Je suis tout emballé mais ça me fait peur car si tu viens à disparaître du jour au lendemain, je pense que j'en serais inconsolable. J'exagère, je ne suis pas amoureux non plus, mais il va me manquer quelque chose, vraiment. J'ai l'impression que j'ai passé toute ma vie à t'attendre...

J’me sens un peu plus à l’aise que la dernière fois. Notre première rencontre, j’étais stressé. J’avais peur de ne pas être assez bien ou pire : celle que je suis derrière l’écran. On a souvent des surprises sur les sites de rencontres. Le virtuel ne reflète pas à chaque fois le réel. On se découvre, se cherche, se taquine. Je prends un malin plaisir à lui répondre sans me prendre au sérieux. Il a de l’humour, c’est appréciable. « Toi tu ne mords pas, mais moi si… » j’arque un sourcil, gardant ce sourire malicieux au coin de mes lèvres. Il m’invite quand il tapote sa nuque, je serais impoli de ne pas accepter. Je m’avance, me retrouvant qu’à quelques centimètres de son corps. Je laisse mon visage s’enfouir au creux de son cou pour venir sentir de parfum. Mon nez effleure sa peau, mon souffle le frôle juste pour le taquiner et j’fais un pas en arrière, gagnant le canapé comme s’il ne se passe rien « J’aime ton parfum, très bon choix. » Confession intime vous connaissez ? Bah c’est un peu l’heure du programme les enfants. Je ne veux pas l’effrayer en lui avouant qu’il m’a beaucoup manqué. Je minimise la chose tu vois ? J’suis pas du genre à m’attacher aussi rapidement. La dernière personne qui m’a fait craquer aussi vite sans que j’le vois venir c’est mon ex. Tu comprends que j’ai pas envie de revivre la même chose. « Je prends… C’est toujours mieux qu’un non. » Il pense à moi, genre à un moment de sa journée, il a eu une pensée pour moi. C’est beau quoi. « C’est quand que t’as pensé à moi ? » J’te parle pas de penser à moi car on se parlait ou que j’allais venir jusqu’à chez toi. Je veux dire, penser à moi à un moment où c’est inattendu, tu vois ? Je pose mon verre de vin sur la table, j’attrape un cube de fromage que je porte à ma bouche et je me lève. « J’ai presque oublié… » J’vais jusqu’à son entrée pour fouiller dans mon sac et sortir quelque chose que je dois lui donner. C’est une valeur que ma mère m’a toujours inculqué : ne jamais venir les mains vides. « J’ignore tes goûts et t’aime peut-être pas, mais je t’ai ramené du chocolat de Norvège. C’est le meilleur chocolat au monde. » Je te jure que c’est vrai. Attend de les goûter, tu m’en diras des nouvelles. Je lui tends le sac avec tout pleins de petits sachets de chocolat à l’intérieur.

@Quito Lannister

Tu mords vraiment ? Alors mords-moi, je t'en supplie... ma peau n'attend que ça, tes dents, tes lèvres même. Olala je suis en train de me faire des films pas très saint dans la tête. Je dois rester normal, respire. J'ai bloqué ma respiration quand j'ai senti son nez contre mon cou. Encore une décharge. Elle veut ma mort, je ne vois pas d'autre solution. « c'est un parfum recommandé par playboy, "spécial tombeur", j'espère que ça va marcher. » des fois quito, faut vraiment que tu gardes des pensées pour toi, dans ta petite tête de blond. Ouais, t'es pas blond, mais au fond, t'es un kinder surprise. Je me délecte du bon vin, des olives et de Nova. ça l'intéresse de savoir que je pense à elle. Sa question l'intrigue on dirait. Je me mords la lèvre inférieure tout en réfléchissant. Attends, en fait, je pense pratiquement tout le temps à toi. Surtout aujourd'hui. Mais je suis trop couillon que pour lui dire. imagine, elle prend peur. Surtout qu'elle a un problème avec les garçons. J'oublie de faire attention parfois. Alors mh je pense à toi quand je me tripote dans la douche, quand je vais aux toilettes, quand j'écoute du Beyoncé à la radio, etc. « la dernière fois c'était... y'a cinq secondes. » c'est possible de penser à quelqu'un qui se trouve juste en face de nous, oui oui, je vous assure. Je lève un sourcil interrogateur quand elle se lève et se dirige vers la porte d'entrée pour revenir avec un présent... oh ? J'avais peur qu'elle prenne la fuite. « du... cho-co-lat. » que je répète émerveillé comme un enfant prêt à souffler ses bougies le jour de son anniversaire. « merci. fallait vraiment pas, t'es adorable. » c'est tout naturellement que mon bras passe dans son dos pour lui faire un demi-câlin en posant ma joue contre la sienne. On en parle de son parfum à elle ? Je décalle ma tête, plonge mes yeux dans les siens et maladroitement, mes pupilles dévient jusqu'à ses lèvres rouges. Alerte, doucement quito. J'humidifie mes lèvres comme l'appel à l'envie, mais une petite voix dans ma tête, très puissante, me remet sur terre. « on passe à table ? » en tout cas, merci d'avoir apporté le dessert, j'avais totalement oublié. Je dépose les chocolats dans un coin de l'appartement et je vais chercher mes pastas pour les apporter sur la table. Je serre Nova en première, en espérant que ça lui goûte. Je crois mes doigts et j'étudie chaque trait expressif sur son visage.

« Il semble efficace. » par moment, tu devrais te taire Nova. Il va insinuer pleins de choses maintenant. « Test-le sur d’autres femmes, si ça marche pas faut te faire rembourser. » Je dis ça, je dis rien hein. Quoique j’ai pas vraiment envie que tu l’essaye ailleurs. Ça me plait bien d’être la seule à connaître son odeur et d’être la seule sur qui il fait son effet. « Quito, ça compte pas j’suis en face de toi. » j’peux pas m’empêcher de rire. Ce n’est pas du jeu, t’es au courant j’espère. J’suis sûr que tu ne veux pas me dire que tu penses souvent à moi… ou alors c’est ce que j’aimerais. Je me lève, prête à partir pour rentrer chez moi… Non, c’est faux. Il ne va pas se débarrasser de moi aussi facilement. Quito, tu connais le chewing-gum-là qui se colle sous les chaussures quand tu marches dans la rue ? Bah c’est moi. « C’est pas grand-chose, juste du chocolat. » Y’a rien d’exceptionnel là-dedans. J’en ai reçu ce matin par le coursier. Faut dire que ça a ses avantages d’être princesse. J’ai ce que je veux plus rapidement surtout quand c’est à des kilomètres d’où je suis. « Je sais, on me le dit souvent. » T’es très modeste Nova, c’est bien, continue comme ça, t’iras loin dans la vie. Son bras glisse dans mon dos et sa joue se colle contre la mienne. Bordel, cette décharge électrique qu’il vient de me donner. Nos yeux se croisent, les tiens font un léger détour sur mes lèvres. Est-ce qu’on pense à la même chose ? Faut pas faire ça Quito… Me regarder comme tu le fais et t’arrêter sur mes lèvres que je mordille pour me tenir réveiller. Un simple signe de la tête et je le suis jusqu’à la table pour prendre place. Même la table est super bien dresser. C’est encore mieux que tout ce que j’ai pu imaginer depuis qu’il m’a invité à venir chez lui. « T’es prêt ? » j’attrape la fourchette que je fais tourner autour des pâtes, prenant tout mon temps. J’te fais grimper la pression, avoue. J’vois la petite goutte de sueur qui apparaît sur ton front. Je porte la fourchette à ma bouche, savourant cette première bouché. Son troisième essai est le bon, c’est super bon. « C’est délicieux. » Pour un mec qui ne cuisine pas, il s’en sort bien. J’devrais pas mourir d’ici la fin de la soirée, c’est plutôt bon signe. Ma fourchette gagne accidentellement son assiette pour lui voler quelques pâtes que j’avale aussitôt. « On a un soucis, ton assiette est bien meilleure. » non, non, je ne te cherche pas du tout là. Tu vois pas mon regard innocent que je te lance ?

@Quito Lannister

Le tester sur d'autres femmes ? « bonne idée, merci. » petit clin d'oeil. Evidemment que je ne vais pas le faire Nova. Bien que je sois tordu, je me vois mal me balader dans la rue et demander aux femmes de me sentir. De toute façon, je suis trop gêné pour ça. Y'a qu'avec toi que je suis à l'aise, vraiment. « eh si ça compte. » pour moi oui. J'étire un sourire taquin. Je sais ce qu'elle a envie d'entendre mais on y va mollo s'il te plait. Bref, passons à table avant que mon plat ne devienne tes lèvres. On a eu cette petite connexion et je suis bien content d'avoir résisté. Je veux pas tout foirer comme ça, à cause de mes envies meurtrières. C'est juste un dîner, un simple dîner. Je resserre son verre de vin avant de venir m'asseoir en face d'elle. Mes pâtes se retrouvent aspirées par sa bouche et j'attends avec impatience le verdict. « tu dis ça pour pas me vexer, avoue. » j'ai à peine le temps de tremper ma fourchette dans mes pâtes que la rousse vient m'en piquer une bouchée. Je relève la tête, la bouche entre-ouverte et je rigole. « viens, on à qu'a partager mon assiette alors. » c'est moi qui m'approche d'elle, je pose l'assiette entre nous et on se partage les pâtes comme deux idiots. « j'avoue qu'avoir pris des spaghettis pour des carbos, c'est pas l'idéal. c'est impossible de manger proprement. » j'ai de la sauce sur le menton, sans m'en rendre compte. Tout à coup, j'ai l'image de la belle et le clochard qui prennent chacun un bout du spaghetti innocemment jusqu'à ce qu'ils s'embrassent. Putain, j'y pense tellement fort que ma fourchette vient piquer une pâte dans celle de Nova. Elle essaye de la manger et moi aussi. « alors là t'exagères ma belle, c'est ma fourchette qui l'a attrapée en premier. » tant pis, j'ai qu'à être ridicule au pire. Je glisse le bout du spaghetti entre mes lèvres et je l'aspire petit à petit pour être le grand gagnant.

Il remplit mon verre pour la deuxième fois. J’en oublie presque nos derniers messages : il veut m’alcooliser plus que de raison. J’veux pas tout gâcher comme la dernière fois. J’ai envie d’être en possession de tous mes moyens et de me souvenir de cette belle soirée demain matin. « Je pourrais, mais c’est pas mon genre. » Tu sais Quito, avec moi c’est blanc ou c’est noir. Le gris, je ne connais pas. Si je n’aime pas, tu crois que je viendrais piquer de bon cœur dans ton assiette ? Pas du tout. Oups ! J’ai oublié de le prévenir. J’aime me servir dans les assiettes des autres. J’trouve que ça a bien meilleur goût, va savoir pourquoi. « J’aime le choix, ça me permets de faire ce genre de chose… » Je ne lui laisse pas le temps à la réflexion que je viens poser mon doigt sur son menton pour retirer la sauce qui s’y trouve. Un bon prétexte pour être en contact avec sa peau. J’dois être la seule, mais à chaque fois qu’il me touche ou que je le touche, j’reçois une décharge électrique qui me réchauffe de tout mon être. J’fais tournoyer ma fourchette dans son assiette, prête à prendre une autre bouché. Enfin c’est le plan que j’ai en tête, mais nos fourchettes ont décidé de s’octroyer une petite compétition entres elles pour une pâte. « T’es un voleur, tu viens piquer sur ma fourchette oui. » dit la nana qui vient se servir dans son assiette au lieu de se servir dans la sienne. Pas grave, j’suis joueuse. J’aspire le spaghetti tout doucement. Nos visages se rapprochent dangereusement. Quelques millimètres nous séparent… C’est la première fois que mes yeux se perdent dans les tiens avec cette proximité. J’peux sentir ton souffle effleurer ma peau de porcelaine. On est proche, trop proche là. Mes lèvres rosées frôlent tes lèvres. Aucune pression sur celle-ci, juste un effleurement. Cette proximité, ça me perturbe. Tu me perturbe, tu l’sais ? Sans m’en rendre compte, tu viens de gagner la première manche. Je mordille le spaghetti qui nous sépare. J’humecte mes lèvres, reculant mon visage sans rompre cette connexion que mes iris ont avec les siens. « T’as gagné, mais j’veux ma revanche. » Il a bien compris, j’veux qu’on recommence et cette fois-ci, il va perdre. « T’es prêt à perdre Quito ? » Ce sourire malicieux au coin de mes lèvres en dit long. J’attrape un spaghetti que je glisse entre mes lèvres. Aller, t’as peur de perdre ?

@Quito Lannister