Ça y est, le grand jour est arrivé. Je ne sais pas pourquoi mais, je sens que ce week-end va être vraiment rapide. Le genre de week-end qu'on ne voit pas passer. Ce genre de week-end dans lequel on aimerait rester figer. Faut dire que Louve est revenue. Je lui en veux beaucoup d'être partie, de m'avoir abandonné à Cambridge. Et puis, Raphaël est revenu, ce qui a le don de me mettre sur les nerfs. Sans parler des cours et du stress que je me mets pour penser à autre chose que mes petits problèmes personnels. Alors forcément, je suis on ne peut plus heureuse de pourquoi passer quelques jours avec toi, loin de tout. Le trajet s'est déroulé sans soucis. On a réussi à prendre l'avion à temps et je crois que j'ai dormi la moitié du chemin. Au moins, je suis prête à profiter à fond du week-end après un sieste aussi longue et reposante. Je suis impatiente de voir la chambre d'hôtel. Impatiente mais, ça me fait aussi flippé d'un certain côté parce que c'est la première fois qu'on va passer autant de temps en tête à tête toi et moi et j'ai peur qu'on finisse par s'égorger. Bref, le taxi nous dépose devant et je suis déjà toute excitée à l'idée d'en voir plus. Je suis tellement contente d'être enfin arrivée. C'est moi ou le voyage a été super long ? Je descend du taxi et j'attends que le chauffeur me sorte ma valise. J'espère qu'il le fera. C'est le minimum des choses. Bon, je te préviens tout de suite. On va devoir tirer à la courte paille pour savoir qui prend le lit. C'est hors de questions que je me laisse marcher dessus parce que monsieur a réservé à son nom. Ouais, j'agis comme une gamine et j'en suis plutôt fière. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de t'adresser un large sourire tout en clignant des paupières d'un air innocent.

- A peine rentré. je repars. je ne tiens pas en place. j'ai toujours besoin de bouger. voyager. mon retour a créé trop de tensions avec mes proches. mon entourage. ma famille. mes amis. tout le monde. tu es l'une des rares à me comprendre. à me pardonner. on a pas eu l'été pour en profiter. c'est pas grave. on va se rattraper ce week end. on a que quelques jours. pas beaucoup. il va falloir le vivre à fond. à 200%. le voyage s'est bien passé. ça ne me fait rien de prendre l'avion. on était bien dans le jet. on a eu toute la place nécessaire pour bouger. allonger les jambes. marcher. dormir. des heures de vol passées en un rien de temps. t'as pioncé tout le long. t'as pas fait chier ton monde comme ça. j'ai passé un vol au calme. pas obligé de faire la conversation du début à la fin. j'ai pu me reposer aussi. j'ai pas dormi. j'ai profité du calme. j'en avais besoin. j'arrive en forme sur place. le taxi nous emmène à l'hôtel. on descend de la voiture. tu quittes le véhicule en première. je te suis. l'hôtel est luxueux. à la hauteur de mes espérances. le maitre d'hôtel nous prend les valises. interminable. c'est dommage de faire autant d'avion pour un voyage aussi court. si l'endroit nous plait on peut toujours prolonger notre séjour. je rigole. je m'assure qu'on se charge de nos valises. on en a que deux. pour quelques jours. on s'approche de l'entrée. tu sais le lit est deux places. si tu prends la partie de gauche. je prendrais celle de droite. j'ai pas envie de dormir sur le canapé. si tu veux que je te protège des bêtes faut qu'on dorme ensemble. il fait chaud. j'enlève ma veste. on a une heure avant que la soirée ne commence. il y a beaucoup de choses à découvrir. - (@Colombe Perol)

Voyage horriblement long pour la simple et bonne raison que j’avais hâte d’arriver. Ouais parce qu’en vrai, ça n’a pas été si long que ça puisque j’ai dormi tout le trajet. Ça t’a éviter de m’entendre râler ou te menacer de filmer des dossiers ce week-end au cas où tu te montrerai trop casse-couilles. J’ai donc été sage tout le voyage, même dans le taxi. Le chemin s’est déroulé en silence et la, on arrive devant l’hôtel. Forcément, je laisse le chauffeur descendre ma valise. Tu en fais autant. C’est dans ces cas-la que je me rends compte que nous sommes vraiment des assistés. Je pense finir majeure de ma promo cette année alors tu sais, rater quelques jours de cours, ça me fait ni chaud ni froid. On me prend souvent pour la petite brune grande gueule, hautaine et superficielle. Le genre de nana qui mise tout sur son physique et qui n’a rien dans le crâne. En réalité, j’ai un cerveau et il m’arrive de m’en servir. Qui plus est, j’ai de nombreuses facilites. Bref, je peux me le permettre. Toi par contre, j’en doute. Faut dire que t’as été absent un long moment quand même. Un type de l’hôtel vient porter nos valises alors que nous nous dirigeons vers l’entrée. Tu me parles de partager le lit et je fais semblant de réfléchir à cette proposition. Parce qu’en plus, t’as un côté ?! Ça va pas te faire bizarre de dormir à côté de moi ? Je veux dire, tu vas réussir à te contrôler ? J’essaye de rester sérieuse tout en haussant les sourcils. Finalement, un sourire se dessine sur mes lèvres et j’éclate de rire. Ouais, c’est prétentieux de ma part.

- Mon idée a l'air de te plaire. t'es pas contre rester quelques jours de plus. moi non plus. hormis la fête d'halloween que j'ai pas envie de rater. on peut rester jusque mardi. prolonger le séjour d'un jour ou deux. c'est cool comme perspective. profiter du calme. du soleil. de la vie. ok ok. c'est décidé. on restera. parfait. je ne voudrais pas te retarder dans tes études. je rigole. je m'en balle perso. je retape ma 4ième année. tout ce que je vais faire cette année, je l'ai déjà fait. des révisions. des rappels. rien d'autre. on se dirige vers l'hôtel. nos bagages sont pris en charge. j'attends un excellent accueil de leur part. sebastien les a prévenu de notre arrivé. ils vont héberger le prince de norvege. pas le neuneu du patelin d'à côté. j'aime pas le protocole de la monarchie. mais ça j'aime bien. me sentir chouchouté. avoir toutes les faveurs que je veux. tu me parles du lit. tu te stresse avec des détails sans déconner. je ne dormirais pas dans le canap. barre toi. on partage le lit. ou si t'insiste pour faire tes nuits dans la baignoire. vas y. je lève les yeux au ciel. si tu veux le côté droit je prendrais l'autre. t'es casse couilles sa mère. ça va aller. t'es pas irrésistible non plus. tu vas bouder. comme d'hab. - (@Colombe Perol)

Je m'en fiche de rester quelques jours de plus. Du moins, ça me plairait bien. De plus, je sais que ça n'affectera pas mes notes, ni même mon passage en année supérieure. Sans vouloir me vanter, je suis plutôt douée et je m'en sors on ne peut plus correctement. J'ai toujours été dans les premières c'est juste que je ne le montre pas forcément et qu'il y a toujours Sullivan qui traîne pas loin. Ça semble te convenir et je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée de rester ici plus longtemps. Du moins, si on ne s'entretue pas d'ici là. D'ailleurs, je te parle déjà du lit et du fait que c'est hors de question que je prenne le canapé sans broncher. Forcément, j'en rajoute une couche quand il me parle de lit double. J'hausse les épaules. En réalité, c'était plus pour te saouler qu'autre chose mais, ta remarque me saoule un peu et je ne peux m'empêcher d'être vexée. Je tente de ne pas le montrer mais, c'est plus fort que moi d'ailleurs, je te fais la remarque. C'est le plus beau compliment qu'on m'ait jamais fait. Je te remercie, vraiment. T'inquiètes, tu peux prendre le côté droit. J'accélère jusqu'à la réception et pose mes avant-bras sur le comptoir en attendant que le gars arrive et que Gabriel puisse récupérer les clés de la chambre.

- T'es trop prévisible colombe. je te l'ai dit l'autre coup. ça se confirme encore aujourd'hui. tu fais la gueule. tu te vexes. tu n'as pas capté que j'ai fait exprès de te taquiner. c'est trop facile. tu réagis trop vite. tu ironises. t'es vexé de dingue pour vrai. tu fais chier. apprends à te détendre un peu. le week end commence juste. tu fais déjà la gueule. mon idée de rester des jours en plus m'enchante moins. on va vraiment s'entre tuer. pour de vrai. je t'en prie petite péronnelle. je te laisse partir. tu fais la gueule. tu entres dans l'hôtel. je te suis. je m'assure que les bagages arrivent à destination. le personnel a l'air shooté. ils tournent au ralenti. c'est la chaleur. t'es au comptoir. tu boudes. tu me gonfles déjà. je m'approche. je me colle à toi. dans ton dos. je m'expose à quelques clichés compromettants. je murmure au creux de ton oreille. ne commence pas à faire ta capricieuse perol. on a quatre jours pour marquer ce week end. en hommage aux peu de souvenirs que l'on a ensemble. à toutes les réminiscences passées et à venir. j'aspire à sentir les friselis de nos corps lorsqu'on repensera à ce week-end. à la pause vernale qu'on s'est accordée loin d'harvard et de toutes les responsabilités qui nous incombent. fais un effort et profite de ce séjour. détends toi. pour une fois. - (@Colombe Perol)

C'est clairement le pire compliment qu'on ait jamais fait. Franchement, je suis dégoûtée. Tu devrais le savoir, je suis le genre de filles qui se vexe pour un rien. En particulier lorsqu'on parle physique. J'aime plaire alors pour le coup, j'ai juste envie de lui mettre un coup de pied dans les couilles. Mais à la place, je fais la gueule du moins, je tente de ne pas forcément le montrer mais, j'avance jusqu'au comptoir sans me préoccuper de toi. Le pire dans tout ça, c'est que t'en rajoutes une couche et me disant de rien. Bref, je m'accoude contre le comptoir et je sens arrivée derrière. Je prends une grande inspiration. Moi ? Capricieuse ? Pas du tout... Un peu seulement. A peine. Bref, je lève les yeux au ciel de toute façon, tu ne me vois pas, tu pourras pas me faire une remarque comme quoi je suis insolante. Je te laisse terminer ton discours, esquive un petit sourire mais, reprends rapidement mon sérieux. Je me retourne. Légèrement penchée en arrière, les coudes posés sur le comptoir pour mettre tout de même une certaine distance entre nous. Je te regarde, en silence. Comme si je réfléchissais. Je te scrute du regard un court instant, sans même cligner des yeux. Putain, merde. Ok...

- Mes mots se murmurent dans ton oreille. je suis collé à toi. on a jamais été aussi proche. de mémoire. ça n'est jamais arrivé. c'est la première fois qu'il y a cette proximité. je ne te touche pas. je te fais comprendre qu'il faut te détendre sans déconner. à peine arrivé. tu fais déjà la gueule. je t'ai pas proposé de s'isoler du monde pour que tu boudes. t'as intérêt à faire un effort. apprends le second degré. ça va t'être utile perol. je parle. tu fermes ta gueule. tu te retourne. je te fixe. tu me fixe. t'es prévisible mais pas là. je ne sais pas comment tu vas réagir. le temps me semble long. tu peux t'énerver. capituler. je ne décèle rien dans ton regard. tu m'impressionnes. pour une fois. tu me sors ok. c'est tout ? j'ai usé ma salive pour un ok ? merci. je passe à côté de toi. je parle avec le réceptionniste. j'ai la clé de la chambre. on peut monter. on se dirige vers l'ascenseur. c'est au deuxième. on va nous monter nos valises. tu entres dans l'ascenseur. moi aussi. les portes se ferment. je te dirais que t'es irrésistible quand je t'aurais vu en maillot de bain. pas avant. je rigole. détends toi. on est en thailande. on fait pas la gueule en thailande. c'est interdit. - (@Colombe Perol)

Je te sens proche. Trop proche. Plus proche que d’habitude. Forcément, ça me perturbe. Je sens mon cœur qui s’emballe. Je déglutis et me retourne pour te faire face. Je te quitte pas des yeux. Je réfléchis. Je fais comme si tout ça ne m’atteignait pas. T’as pas envie qu’on se prenne la tête. J’en ai pas forcément envie moi non plus. Alors, je dis ok. Ok, ça marche. Je fais un effort pour ne pas être aussi susceptible. Tu te décales sur le côté et je baisse la tête avant de pivoter à mon tour. J’attend que tu récupères les clés de la chambre puis, nous prenons l’ascenseur. Je souris en t’entendant dire que tu me complimenteras une fois en maillot de bain. Évidemment. Je lève les yeux au ciel d’un air faussement désespéré puis, sors de l’ascenseur sans rien dire de plus. J’attends que tu ouvres la porte pour découvrir l’intérieur. J’ai trop hâte. On commence par quoi ? On va boire un verre, on teste le jacuzzi ou tu veux aller manger un morceau, visiter ? J’ai trop hâte de profiter. J’ai pas envie de prendre le temps de défaire ma valise. Pas maintenant.

- Je sais que t'as un caractère à chier. c'est pas nouveau. jveux dire. t'es susceptible . j'aime te taquiner. quand ça ne prend pas de telles proportions. j'ai quasiment rien dit. tu fais déjà la gueule. elle promet l'ambiance dans cet hotel. j'ai essayé de te faire comprendre qu'il est inutile de faire la gueule. dès le début. ça ne sert à rien. à part gâcher nos vacances. ce week end compte pour moi. tu l'ignores peut être mais t'es l'une des seules à accepter ce qui s'est passé. à comprendre les raisons de mon départ. tu ne m'as pas jugé. t'as cherché à comprendre. c'est important. t'as pas fait la gueule d'avoir disparu 4 mois. ne gâche pas tout pour des paroles en l'air. je te laisse réfléchir. je récupère les clés. on peut monter. tu ne prends pas mal mon commentaire. tu fais des progrès. j'entre dans la chambre. je découvre les lieux. l'endroit où on va dormir les prochaines nuits. c'est luxueux. j'aime plutôt. t'as l'air impatiente de vivre à l'heure thailandaise. je te souris. t'es mignonne comme ça. on peut tout faire ce soir. on part visiter. on s'arrête manger un morceau, boire un verre et on finit par une coupe de champagne dans le jacuzzi. programme parfait. je pose ma veste. il fait chaud ici. on est loin du froid de cambridge. je me plais déjà ici. les employés apportent les valises. on est seuls. on y va ? on se bouge. - (@Colombe Perol)