En ce moment, j'étais pas des plus joyeuses. Le départ de Maxence m'avait foutu un coup au moral et celui de Savannah ensuite avait mis un coup d'honneur à mon moral. Vraiment je me sens nulle. Je suis une amie médiocre parce que tout le monde s'en va et moi je reste là à continuer ma vie. Mais un message avait suffit à remonter mon moral. J'étais une vraie gamine depuis que j'avais reçu un sms de Rafael m'annonçant qu'il était de retour... Et quand je lui avais demandé de venir, il ne s'était pas fait prier. Ne sachant pas trop où il vivait depuis son retour à Cambridge, je ne savais pas combien de temps il allait mettre. J'attendais donc impatiemment dernière mes fenêtres son arrivée sans prendre le temps de m'apprêter. Les cheveux mal coiffés et pas forcément tous dans le même sens ? Je m'en fichais ! Le visage au naturel sans maquillage ? Il m'avait vu plus d'une fois comme ça. Un bas de pyjama assez large pour être à l'aise avec un débardeur et une veste en doudou par dessus ? Ca aussi il connaissait déjà car je ne me mettais pas sur mon trente et un à chaque fois qu'il passait à l'improviste. Alors oui je l'attendais... Comme on attend le messi... Mais lui c'était Rafael son petit prénom et il m'avait manqué comme un fou pendant son absence, d'ailleurs je n'avais pas compris son départ non plus après le Summer Camp... Quand je l'aperçois en bas, un sourire se dessine sur mon visage et je m'empêche de courir à la porte, pour faire comme si je ne l'attendais pas. Quand il sonne par contre je me précipite vers la porte je l'ouvre et lui saute dans les bras sans qu'il n'ait eu le temps de dire ouf. « Raf ! »

Retour à la maison, retour à Harvard. Il n'est pas parti longtemps, et pourtant ça lui fait quand même bizarre d'être ici. Il ne pensait pas revenir, alors forcément, il est partagé entre la déception, mais aussi la joie de retrouver ses amis. C'est d'ailleurs pour cela qu'il envoie presque directement un message à Beth. Il a vraiment envie de la revoir, même s'il espère qu'elle ne lui en veut pas de son départ précipité en plein milieu du summer camp. Après les événements qui s'étaient déroulés, cet accident de voiture, ça a été trop pour lui. Il a eu besoin de partir, ça a été plus fort que lui. Heureusement, elle répond positivement à son sms alors il se dirige directement vers chez la blonde. Il se souvient toujours du chemin, et il est impatient de la revoir après presque deux mois de séparation. Il fini par arriver au bout de quelques minutes de marche, sonnant à la porte, sautillant presque sur place. Mais quand la porte s'ouvre, il n'a pas le temps de dire ou voir quoique ce soit, étant donné qu'elle lui saute dans les bras. Sourire aux lèvres, il la serre contre lui. « Faut avouer que tu m'as manqué. » Il est pas du genre à dire ce genre de choses, il aime pas trop ce genre de niaiseries. Mais là, c'est la vérité. Et il lui doit bien ça. Relâchant son emprise, il l'observe de la tête aux pieds, comme pour bien se remettre son image en tête. « Je suis déçu, j'ai même pas droit à une Beth pomponnée pour mon retour ! » Ouais, il a pas changé le brun. Toujours obligé de taquiner ceux qu'il aime.

« Répète ça que je puisse l'enregistrer ! » Mon sourire s'élargit jusqu'aux oreilles, je suis tellement contente de le retrouver qu'il pourrait bien me dire n'importe quoi que je ne lui en voudrais pas, mais ça, Rafael qui s'exprime sur ce qu'il ressent et qui avoue que j'ai pu lui manquer c'est plutôt exceptionnel. Je dépose un baiser sur sa joue avant de le laisser respirer et me défaire de ses bras tout en l’entraînant dans l'appartement que je ferme à double tour derrière moi de peur qu'il ne s'en aille encore. « Y'a des fois où ça t'arrange bien que je ne sois pas pomponnée et trop habillée ! » Je lui fais un clin d'oeil avant de lui avouer : « Tu m'as prise de court, j'étais pas du tout préparée à ce que tu reviennes... Et tu sais, j'ai pas changé en deux mois, je fais pas d'effort pour les autres alors quand je suis en mode relax, je suis en mode relax ! » J’humidifie mes lèvres avant de me dire que je devrais me taire un petit peu mais c'est tellement bon de le retrouver que je ne peux m'empêcher de lui dire encore et encore. « Tu ne pars plus hein ? » Mes yeux se lèvent dans les siens et il peut surement y lire une certaine inquiétude. Même si notre relation ne date pas de l'enfance ou de je ne sais quel temps, j'y tiens à ce jeune homme et il est devenu important dans ma vie, j'ai besoin de lui près de moi.

Il rit aux mots de la blonde, se séparant d'elle. « Rêve, je ne dirais plus jamais ça ! » Déjà qu'il n'aime pas, il ne risque pas de s'amuser à le répéter. Jamais de la vie. Rentrant enfin à l'intérieur de l'appartement, il pose ses affaires sur sa table basse avant de faire face à la blonde. Et elle n'arrête pas de parler, enchaînant et ne lui laissant pas le temps d'en placer une. Il a beau être habitué, ça le fait toujours autant rire de voir à quel point elle est bavarde. « Ca dépend les circonstances ! » C'est seulement quand ça arrange Raf. Il n'a effectivement pas besoin, ni envie, de la voir sur son 31 quand il a juste envie de coucher avec elle. Puis de toute façon, elle est belle au naturel. « T'inquiètes pas va, le mode relax te va trèèès bien. » Qu'il répond en riant légèrement. Il la taquinait de toute façon, il se fout d'à quoi elle ressemble. Le principal, c'est juste de la revoir, de la retrouver. C'est le plus important aujourd'hui. Et à voir le regard de Beth quand elle lui pose cette fameuse question, Rafael comprend que ce n'est pas le seul pour lequel c'est important. « Non, tu vas m'avoir sur le dos jusqu'à la fin de ta vie maintenant. » Il va mieux, il n'y a plus de raison pour qu'il parte. Et de toute façon, ses parents ne risquent pas de le laisser quitter Harvard une seconde fois. Il s'approche doucement de Beth, attrapant son visage entre ses mains. « Tu ne m'en veux pas, hein ? Tu as compris pourquoi j'étais parti ? » Il a besoin de savoir, il a besoin de savoir qu'il n'y a pas de malaise entre eux. Et si jamais il y a quoique ce soit, il veut pouvoir répondre à ses questions.

« Tu me sauteras pas dessus ce soir comme ça ! » Je lui tire la langue pour le taquiner même si je sais que ce n'est pas ma tenue qui peut l'arrêter. Sauf que ce soir ça serait bien que ça repousse ce moment où il est possible qu'on passe la nuit ensemble pour la simple et bonne raison qu'on a un milliard de choses à se dire suite à son départ précipité. Ca ne fait que deux mois peut être, mais deux mois c'est tellement long quand on a l'habitude d'être souvent avec une personne et qu'on l'apprécie. Lorsqu'il prend mon visage entre ses mains, un sourire s'étire et je profite des gestes de tendresse de mon beau brun qui m'a manqué. Je l'écoute avant de lui répondre le plus franchement du monde : « Je t'avoue que je n'ai pas tout compris... Après l'accident, j'aurais préféré être près de toi, être là pour toi et au final d'un coup d'un seul tu n'étais plus là et je n'avais plus cette possibilité d'être présente pour toi. » C'est bien ce que font les amis non ? Etre là, se soutenir... J'aurais aimé le faire mais il ne m'en a pas réellement laissé le choix sans me donner d'explication. Le moment des explications est peut être venu. « Je t'en veux pas, mais... J'aurais préféré que tu fasses les choses autrement... » Je préfère être honnête avec lui et lui dire vraiment ce que je ressens et ce que j'ai sur le coeur, sans pour autant l'accabler car je respecte son choix et son départ.

L'observant de la tête aux pieds, faisant mine de réfléchir à la suite de ses paroles, il hausse les épaules. « Oh ça, on ne peut pas savoir ! » Qu'il répond en affichant un grand sourire. Au fond, c'est clairement pas prévu de lui sauter dessus ce soir. Il y a des choses plus importantes pour aujourd'hui, et il veut surtout lui parler. Parler de son départ, mais parler aussi de tout et de rien. C'est sûrement ce dont ils ont besoin aujourd'hui, tout les deux. Et ça commence tout de suite, alors qu'il s'approche d'elle pour s'assurer qu'elle ne lui en veut. Cela ne fait que quelques jours qu'il est revenu, mais il a déjà pu voir que son départ précipité a blessé plus d'une personne. Alors il ne peut pas s'empêcher de soupirer aux mots de Beth. Même s'il s'en doutait, ça le fait chier, forcément. « Je comprends, mais tu as quand même été là pour moi quand j'étais à l'hôpital. T'as été là au moment le plus important, quand je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. » Fallait avouer que de passer à de longues soirées à s'amuser, à un lit d'hôpital, ça calmait. Ca fait réfléchir, ça remet un peu tout en question quand les médecins disent que vous avez eu de la chance. « Je suis désolé, j'aurais pas dû agir comme je l'ai fait. » Le brun qui déteste s'excuser ne fait que ça en ce moment, de tout les côtés, à tout le monde. Sa fierté en prend un gros coup. « J'ai eu besoin de voir ma famille. Mes parents, mes soeurs. Faire comme un retour aux sources, retourner dans ce cocon sécurisant. Cet endroit où il ne met jamais rien arrivé.. » Il ne sait pas si elle va comprendre, mais c'est la simple vérité. C'est sûrement idiot comme réaction, un peu gamin même de retourner dans les bras de ses parents. Mais il ne regrette pas son choix, il regrette seulement de n'avoir prévenu personne.

« Ohhh ! » Fis je comme si j'étais outrée avant de m'approcher un peu de lui en adoptant une attitude plus séductrice. « Est ce que mon petit caractère de cochon ne serait pas le seul à t'avoir manqué ? » Je dépose un baiser aux coins des lèvres de Rafael avant d'aller m'installer sur le canapé pour être mieux assise pour discuter avec le jeune homme que j'encourage à venir. En effet, je ne veux plus l'avoir trop loin de moi, j'ai bien trop peur qu'il reprenne la fuite. J'écoute ce qu'il a à me dire entièrement avant de prendre ses mains et les serrer dans les miennes. Quand je trouve son regard je finis par lui dire : « Hey chaton t'as pas à t'excuser ou à te justifier tu sais. Je sais que tu regrettes la manière dont tu l'as fait mais on s'en fout. Maintenant t'es là... J'avais juste besoin de te dire que je m'étais sentie seule et nulle quand t'es parti... » Comme une petite fille qu'on abandonne sur le coin de la route. Mais maintenant qu'il est revenu, je ne vais pas l'accabler. Ce n'est pas dans mon habitude. « T'as bien profité de ta famille ? Ca t'a fait du bien ? Et l'accident des séquelles ? » Je sais bien qu'un accident peut avoir de lourdes conséquences, j'en vois tous les jours, mais quand ça touche un proche, ça inquiète encore plus, surtout quand une si belle complicité s'est liée au fil des années.

Il ne peut pas s'empêcher de rire, alors qu'elle s'approche de lui de manière séductrice. Il n'y a pas à dire, cette petite blonde lui a manqué. « Je suis peut-être revenu que pour ça ! » Qu'il dit en lui tirant la langue. La vérité étant qu'il est revenu car ses parents ne lui ont pas laissés le choix. Mais ça, il évitera de le dire. Ca risquerait de froisser encore plus toutes les personnes qui lui en veulent pour son départ précipité. Pas la peine d'en rajouter encore. Il fini par lui expliquer, par s'excuser. Les premières excuses d'une longue série qui l'attende au fil des jours, des semaines. Heureusement, elle ne s'énerve pas, elle ne lui en veut pas plus que ça. Ca lui fait un bien fou, ça lui évite de culpabiliser encore plus de toute cette situation. « T'as plus à te sentir seule maintenant, je suis de retour et je ne vais plus te lâcher. » C'est une évidence. Tout va redevenir comme avant, il va recommencer à lui envoyer des sms, à la taquiner, à débarquer chez elle sans prévenir. La vie va reprendre son court. « Tout le monde va bien, et ça m'a fait du bien de les revoir. Faudra que j'y retourne plus souvent. » En prévenant bien évidemment, pas en recommençant les mêmes erreurs. Une fois, pas deux. Puis, elle aborde le sujet de l'accident. Des séquelles. « J'ai aucune séquelle physique. » Il s'est bien reposé, il a travaillé les petits détails qui n'allaient pas et a tout réparé. « Par contre.. J'arrive plus à conduire.. » Même si l'accident a eu lieu à pieds, même s'il était pas au volant à ce moment-là, il n'y arrive pas. La voiture est devenu une source d'angoisse permanente pour lui.

Je rigole aux propos de Rafael avant d'entourer une nouvelle fois mes bras autour de son corps et poser ma tête contre son torse avant d'humer son parfum. Cette odeur m'avait tellement manquée, cette chaleur m'avait tellement manqué. « Tu m'emmèneras avec toi la prochaine fois ? » Non pas que je veuille passer pour la petite amie qui veut connaitre la famille de son copain, mais le Brésil et l'un des rares pays que je ne connais pas du tout alors je veux vraiment voir à quoi ça ressemble et puis j'ai envie de connaitre sa famille, ce joli noyau plein d'amour qui a fait grandir un mec aussi adorable que celui que j'ai en face de moi. « L'accident est encore récent chouchou... Le traumatisme passerait peut être petit à petit avec le temps... Tu te déplaces comment ? C'est juste de conduire que tu n'arrives plus ou être en voiture ? » Mon côté médecin ressort assez rapidement aujourd'hui comme dans la vie de tous les jours mais je pense au plus profond de moi même qu'avec le temps il retrouvera sa vie normale et le volant. Il faut juste être un peu patient. « Tu restes avec moi ce soir ? Je crois que j'ai besoin de retrouver plus que tes bras autour de moi... » Je relève la tête vers lui, mes yeux légèrement brillants croisent les siens et je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer mes lèvres sur les siennes. Ce contact m'a manqué aussi même si pour le coup il est bien plus doux que d'habitude... Je compte sur Rafael pour le rendre plus sauvage s'il a envie d'y répondre. Si ce n'est pas le cas il peut toujours me rembarrer mais rester ici pour la nuit quand même, en effet il est tard et je n'ai pas envie de le perdre une deuxième fois.

Il est heureux de la sentir contre lui, d'entendre sa voix, de la voir. Elle est l'une des personnes les plus importantes à sa vie, alors ces retrouvailles, ça compte pour lui. « Bien sûr ! Il faut absolument que tu visites le pays un jour, on se fera un road trip. » Le Brésil est à ses yeux le plus beau pays du monde. Il n'est sûrement pas objectif, mais du coup, il ne peut pas concevoir que certains de ses proches n'y est jamais mis les pieds. Puis cette conversation continu sur ce fameux accident, cet incident qui lui a fait tout quitter sans regarder en arrière. Et ce traumatisme qui l'empêche de conduire. Un traumatisme idiot puisqu'il n'était pas au volant quand c'est arrivé. Mais il faut croire que le simple fait de pouvoir avoir un accident, ou de causer un accident, ça suffit à le faire paniquer. « C'est d'être au volant qui me fait peur. Du coup je me déplace à pieds ou en uber. » Cela dit, il a aussi peur de se faire percuter de nouveau. Autant dire qu'il regarde toujours avant de traverser maintenant. Mais bon, il sait que ça finira par passer. Il va juste devoir se forcer pendant plusieurs mois à conduire, jusqu'à ce que le traumatisme passe. Et sans que Raf ne le prévoit, elle fini par poser ses lèvres contre les siennes. Sans réfléchir, il glisse ses mains autour de ses hanches pour intensifier ce baiser. Ce contact lui a manqué aussi, il ne peut pas le nier. « Evidemment que je reste. » Qu'il répond simplement avant de l'embrasser de nouveau. Il ne peut pas rêver mieux comme retrouvailles avec elle.


sorry du retard