Installé confortablement sur ton bureau pour travailler sur les dossiers économiques de Monaco, tu semblais plonger dans un état second parce que tu ne fixais que l'écran de ton ordinateur... Et encore, on pourrait croire que tu ne voyais même pas ce que tu étais en train de taper tellement tu regardais fixement sans cligner des yeux. Néanmoins tu réagissais vite lorsqu'on t'interpellait parce que tu avais une ouïe assez fine, que tu avais façonné à cause de ta paranoïa princière. Ta gouvernante Martha te faisait savoir qu'une jeune femme du nom de Bambi souhaitait te voir, ce qui te surprit assez mais tu te levas tout de même afin d'accueillir ton amie d'enfance. « Bonjour Présidente Mather ! Quelle bonne surprise de te voir. » dis-tu en la saluant, te demandant ce qu'elle faisait chez toi puisque ça faisait des mois que vous ne vous parliez plus. D'ailleurs, tu ne comprenais guère les raisons de cet éloignement entre vous...

Bambi venait de prendre le taureau par les cornes. Hors de question de continuer à s'éloigner de son ami d'enfance, Arthur, sans rien faire. Voilà pourquoi elle se pointait telle une fleur à peine éclose à son domicile, une boîte de chocolats français - que son pote adorait - et une bonne bouteille de vin italien, se présentant auprès de sa gouvernante en espérant que le brun soit disponible. Ce fut le cas, puisque rapidement, il se pointa en la saluant, lui provoquant un haussement de sourcils. Ah, c'est une bonne surprise, heureusement ! Si je ne viens pas tu ne viens jamais... fit-elle d'un ton humoristique en pensant néanmoins ses paroles.

Tu ne t'étais guère rendu compte que ça faisait des mois et des mois que tu ne parlais plus trop avec Bambi, donc ça te surprenait clairement de la revoir aujourd'hui. Pourtant ce n'était pas du tout fait exprès, même si à vrai dire, tu avais trouvé cela étrange qu'elle quitte la Cabot House du jour au lendemain mais il semblerait bien qu'elle était en train de faire du bon boulot au sein de la Mather House donc il ne pouvait pas la juger. Quand bien même la Mather était la maison rivale historique de l'Eliot House mais ce n'était pas une raison non plus. Fin bref, tu vins rapidement à sa rencontre et tu lui spécifias toute ta surprise en la voyant. Elle portait du chocolat ainsi qu'une bouteille de vin italien. « A vrai dire, je pensais que tu m'en voulais de quelque chose... Et j'ai été pris par mes obligations. » expliquas-tu avec franchise avant de lui faire signe de te suivre jusqu'à ton salon où vous pourriez déguster quelques amuses-bouches. « Je te sers quelque chose à boire pour qu'on puisse fêter ta récente nomination en tant que présidente des Mathers. »

Bambi esquissa finalement un sourire face aux propos de son ami d'enfance. Pas d'étreinte alors qu'autrefois ils se donnaient de grandes embrassades. Cela manquait à l'italienne qui n'en dit pourtant mot, se contentant de le suivre au salon. Je vais bouder tes obligations, alors... lui tira-t-elle la langue en lui offrant au passage un petit clin d’œil. La jolie brune ne regrettait pas d'être venue, finalement. Tu veux que l'on ouvre la bouteille que je viens d'amener, ou tu as autre chose de mieux à me proposer peut-être ? ironisa-t-elle en s'asseyant en face du prince.

« Oui tu peux les bouder... C'est hyper chiant mais j'ai pas le choix, je suis le prince héritier et je dois montrer l'exemple. » dis-tu avec une légère tristesse dans la voix mais il finit par faire craquer légèrement son cou, puis tu emmenas ton amie d'enfance jusqu'à ton salon où vous pourriez discuter tranquillement tout en dégustant quelques amuses-bouches et goûter à sa bouteille de vin ou une autre liqueur alcoolisée. « Je n'osais pas le proposer vu qu'il s'agit d'un cadeau. D'ailleurs, je te remercie de ces deux présents. Ça me manquait ces fameux chocolats d'ailleurs. » souris-tu avant de rajouter : « Je te ferais goûter un vieux bourbon qu'on m'a offert il y a six mois de cela. Mais pour l'heure, le vin est plus approprié. »

Bambi laissa échapper un petit rire à la suite des propos d'Arthur, très contrôlés, dignes d'un prince. Une fois dans le salon, alors qu'elle ne s'était plus exprimée avant d'être assise, elle opta pour une expression amusée et taquine, ayant perdu l'habitude d'un tel type de discours. Tu sais que tu peux te détendre ? On est entre nous... il n'y a personne à impressionner, je ne suis pas un général ou quelqu'un que tu dois recevoir en tant que prince... Petit haussement de sourcil, comme si l'italienne voulait le défier de se lâcher un brin. Allons-y pour le vin d'abord, et le bourbon ensuite, c'est mieux dans cet ordre... ça va te permettre de me dire comment va ta vie ? Vu que je n'en sais pas grand chose...

« Désolé, je suis tellement habitué à parler comme ça que je le fais tout le temps. » admis-tu avec un petit rire tout en te levant de nouveau pour récupérer la bouteille de vin ainsi que deux verres, puis tu revins auprès de la jeune femme afin de vous servir. Dans le même temps, Martha arrivait avec un plateau où se trouvaient quelques amuses-bouches pour votre plaisir gustatif. « Sers-toi ! Merci Martha. » rajoutas-tu à l'adresse de ta gouvernante qui t'ébouriffa les cheveux, te valant un petit rire amusé puis elle vous laissa seul. Tu finis de remplir vos verres tandis qu'elle te demandait comment ça allait dans ta vie. « Oh ma vie c'est une routine bizarre depuis que je suis fiancé. Mais par contre, j'ai découvert que j'aime les moustiques et que j'avais une passion étrange mais belle pour les carottes. »

Bambi ne fut pas la dernière à rire alors que la gouvernante, Martha, ébouriffa les cheveux d'Arthur avant de les laisser seuls. L'italienne se servit un premier amuse-bouche, le dégustant avec délectation tandis que le prince lui contait les derniers détails de sa vie. La jolie brune ouvrit deux grands yeux surpris à ses propos, avant de jeter un coup d'oeil suspicieux à son verre. Tu es sûr que tu n'as pas bu avant que je vienne ? Moustiques et carotte il m'a sorti... La demoiselle pouffa de plus belle, plaquant une main sur son front. Et avec ta fiancée, ça roule ? Tu n'étais pas en couple en même temps, en scred ? s'enquit-elle également, passant pour le moment sous silence sa propre vie.

De base, tu détestais le fait qu'on te touche la tête et encore plus si c'était pour jouer avec tes cheveux mais lorsque c'était Martha qui le faisait, tu ne disais jamais rien. Tu adorais sincèrement ta gouvernante et entre vous, la complicité avait grandi depuis la mort de son mari George. Bref c'était une autre histoire que tu allais probablement raconter à ton amie d'ici quelques minutes, c'était à ça que servaient ces retrouvailles vu qu'elle voulait savoir ce qu'il se passait de nouveau dans ta vie. Tu commenças par énoncer le fait que ta vie était une routine depuis l'annonce de tes fiançailles avant de te mettre à narrer ton amour pour les moustiques et ta passion dévorante pour les carottes. La réaction de Bambi te fit rire aux éclats. « Non je ne bois quasiment pas. Par contre, je t'assure que c'est incroyable. Les moustiques me fascinent parce que comment ces petites bêtes parvenaient à nous rendre fous alors qu'on est plus grands et plus forts qu'elles. Quant aux carottes, cela me permet d'être encore plus aimable donc c'est hyper passionnant. » racontas-tu sans fausse honte, remplissant avec brio ton défi pour l'Eliot House. « Avec ma fiancée, nous sommes en train de retrouver une certaine complicité mais pendant quelques temps, c'était très compliqué... Et oui, j'étais en couple avec une membre de ta confrérie. ». Tu optais toujours pour la franchise.

Bambi n'ayant jamais hésité à taquiner Arthur malgré son statut de prince, elle ne commencerait certainement pas aujourd'hui. Bien au contraire, l'entendre parler de moustiques et de carottes avec fascination finissait par être louche... et cela sentait le défi de bizutage à plein nez ! Même si l'italienne ne donnait pas le même genre de défi, elle reconnaissait plutôt bien ces derniers. Toi tu es sous le courroux d'un bizuteur, je me trompe ? gloussa-t-elle avec hilarité, tout en sachant que le jeune monégasque venait de remplir le contrat, apparemment. En revanche, elle tiqua aussitôt à l'utilisation du passé pour évoquer son couple. Forcément, son sourire diminua à ce triste constat. Merde... ce n'est plus le cas ?