Don't realize how mean I can be
— judandra

Je sais que le temps devenait long, aussi bien pour Jude que pour moi. Ces habitations différentes n'arrangeait rien, en réalité. On se manquait plus qu'on le pensait, on s'éloignait, certes, mais quand on se retrouvait, c'était avec des hauts et des bas. Disons que ça nous laissait dans le neutre, sauf que chez moi, ça me manquait, et je leur manquait aussi. Il était temps qu'on y mette fin, et je comptais bien en parler ce soir. Une autre nouvelle, aussi, puisque j'ai trouvé un travail. C'est un petit truc à mi-temps, ça demande quelques ajustements et du travail à la maison mais c'est de l'argent en plus et maintenant qu'on a deux enfants, c'est pas négociable et on crache pas dessus. C'est aussi et surtout de l'expérience pour moi et ça aide, étant donné que j'ai loupé mon stage. Je veux toujours être sénatrice et je ferais tout pour, je veux être à la chambre des congrès. J'y vois déjà mon nom.
J'étais rentrée et on avait mangé tous ensemble, Aaron était toujours aussi bavard et Riley était fidèle à elle-même. Vu son âge, elle commençait à être réellement intéressante, et c'était amusant de la voir évoluer, même si pour l'heure, elle était au lit, et Aaron jouait certainement à la Nintendo, caché sous ses draps. J'approche de Jude, souriante, passant mes mains autour de sa nuque, "il ne reste que nous deux.." j'approche encore et frôle ses lèvres, souriant contre. "Tu me manques aussi.." en référence à nos messages envoyés plus tôt.

Don't realize how mean I can be
— judandra

Le temps passe très vite et je dois dire que j'ai du mal à croire que ça fait déjà un mois qu'on est de retour à Boston. Entre la thèse, les enfants et l'hôpital, ça fait beaucoup à gérer mais je m'en sors plutôt bien. Bien entendu, Leandra me manque. Pas qu'à moi, aux enfants aussi, parce qu'on a des petites habitudes et moi je les aime, ces habitudes. Elles ne sont pas trop redondantes parce qu'on a toujours réussi à être un couple en plus d'être des parents. Elle m'a dit qu'elle avait quelque chose à me dire, mais aussi qu'elle allait peut-être bientôt rentrer à la maison. Nous avons mangé tous ensemble et une fois les enfants au lit, on se retrouvait tous les deux dans le salon. "il ne reste que nous deux.." Je souris en passant mes mains sur ses hanches, gardant ses lèvres juste près des miennes, "Tu me manques aussi.." J'approche mon visage pour l'embrasser doucement en la tirant un peu plus contre moi. « T'as dit que t'allais bientôt revenir.. c'est vrai..? » Parce que ça me ferait très plaisir qu'elle revienne, ça me rassurerait aussi. Cette pause continue de me faire peur, pour être franc. « Tu penses que t'es prête..? » Je ne sais pas exactement ce qu'elle cherchait en faisant cette pause, si elle a trouvé les réponses à ses questions puisqu'elle pense à revenir ?

Don't realize how mean I can be
— judandra

C'est vrai que ça fait du bien, de se retrouver. D'être nous deux, d'être ensemble avec les enfants, d'être là. C'est forcément différent quand on essaie de vivre de notre côté, alors que nous avons déjà nos habitudes bien apprises. "Tu me manques aussi.." Je souris et prolonge son baiser, rien qu'un peu, pour ne pas avoir l'air trop gourmande. « T'as dit que t'allais bientôt revenir.. c'est vrai..? » je souris et hoche la tête, j'y pense de plus en plus. Pour pas mal de raisons, d'ailleurs. « Tu penses que t'es prête..? » j'hausse les épaules, "J'arrive plus à dormir, la chambre à côté fait beaucoup trop de bruit.." je souris, taquine, "c'est la seule raison pour laquelle je reviens, tu sais." je souris en coin, frôle de nouveau ses lèvres. Je le taquine, c'est tout. Tout me manque, les enfants, nous, la nourriture, nos habitudes, nos soirées netflix, condom, ça me manque.

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— judandra

Elle hoche la tête quand je lui demande si elle compte vraiment revenir bientôt et surtout, si elle se sent prête à faire ça. Parce que oui, ça me fait plaisir mais je n'ai pas envie d'avoir à revivre ça dans un an parce qu'elle se sera trop précipité aujourd'hui. "J'arrive plus à dormir, la chambre à côté fait beaucoup trop de bruit.." Je secoue la tête, je sais qu'elle dit ça pour rire et j'essaie de rester léger mais ça me fait qu'à moitié rire tout ça. "c'est la seule raison pour laquelle je reviens, tu sais." Je lève les yeux au ciel et je lui donne un petit coup sur l'épaule. « Arrête tes conneries.. » Je pose un léger baiser sur ses lèvres et je la regarde, plus sérieux. « J'veux vraiment plus avoir à faire ça.. » Une pause, je veux dire. Qu'elle s'en aille comme ça. J'l'ai beaucoup trop souvent vu partir, j'aime pas ça et ça réveille des vieilles blessures. Je lui souris et je demande, « Au fait on doit fêter quoi ? » Parce qu'apparemment elle revient ce week-end avec une bonne nouvelle.  

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— judandra

Je sens que l'humour ne passe pas, et j'aurais adoré que ce soit le cas. J'aurais aimé pour une fois, que ce soit léger. Qu'on sache passer outre le monde autour, qu'on s'enferme dans notre nulle à nous. « Arrête tes conneries.. » Je souris en le laissant faire, alors qu'il redevient sérieux. Je sais qu'il a besoin de stabilité, et j'voulais juste.. qu'on soit nous. « J'veux vraiment plus avoir à faire ça.. » j'hoche la tête, "Je sais.. je sais, t'en fais pas. Moi non plus." on est deux dans ce couple, encore une fois. « Au fait on doit fêter quoi ? » je souris contre ses lèvres, "J'ai trouvé un travail à mi-temps !" et j'en suis vraiment heureuse, "C'est assistante juridique, en quelque sorte, mais j'aurais pas mal de missions et de responsabilités apparemment." je me mord la lèvre, "j'aurais du temps pour nous et pour les enfants, j'veux pas que tu t'inquiète pour ça.." j'suis vraiment contente d'avoir trouvé ce poste et de me sentir utile, de sentir que mes études vont porter leur fruit, de voir que ma carrière commence quelque part, et que le chemin commence à se tracer.

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— judandra

J'veux juste être sûr qu'elle soit sûre d'elle. Même si je pense qu'elle a eu le temps d'y réfléchir avant de m'en parler. "Je sais.. je sais, t'en fais pas. Moi non plus." Je souris et je lui demande ce qu'on est censé fêter. J'ai pas oublié qu'on devait ouvrir une bouteille."J'ai trouvé un travail à mi-temps !" J'hausse les sourcils, surpris. Je la regarde, attendant plus d'explications, "C'est assistante juridique, en quelque sorte, mais j'aurais pas mal de missions et de responsabilités apparemment. j'aurais du temps pour nous et pour les enfants, j'veux pas que tu t'inquiète pour ça.." Je ris un peu et je secoue la tête en remontant mes mains dans son dos.  « Je m'inquiète pas.. j'me doute bien que si t'as pris ce job c'est que tu t'en sentais capable.. » Ca nous fera de l'argent en plus, on ne dit pas non. Je pose un baiser sur sa joue et je vais dans la cuisine chercher la bouteille de champagne pour l'ouvrir. « Sors deux coupes ! On va boire à ton boulot. » J'attends qu'elle m'en ramène et je nous sers. « Je.. savais pas que tu cherchais un boulot ? » J'suis content pour elle, mais j'aurais bien aimé qu'elle m'en parle, que je sois au courant. J'aurais pu l'aider à chercher.. enfin, elle dit toujours que la communication c'est important dans un couple donc ça m'étonne.  

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— judandra

Je vois que ça le surprends, et ça me surprend aussi certainement un peu. Ses mains remontent dans mon dos, je souris, toujours près de lui.ça m'a manqué, tout ça. Nous. « Je m'inquiète pas.. j'me doute bien que si t'as pris ce job c'est que tu t'en sentais capable.. » je sais que j'aurais du temps pour nous, parce qu'on en a besoin, et j'ai peur que ce soit sa principale source d'inquiétude. Le temps de libre qu'il me restera. Mais enfin je me sentirais utile quelque part, je serais utile quelque part et cette expérience sur mon CV, c'est pas quelque chose que je peux mettre de côté. Il va dans la cuisine, prend le champagne, et ça m'amuse, ça me fait sourire, « Sors deux coupes ! On va boire à ton boulot. » Je rigole, hoche la tête et sort deux coupes de champagnes pour les amener jusqu'à lui. « Je.. savais pas que tu cherchais un boulot ? » je secoue la tête, "Je savais pas non plus." je riais un peu, hausse les épaules, "j'suis juste.. en quelque sorte, tombée sur l'annonce, et ça me semblait fait pour moi." je souriais, "j'ai postulé et j'ai été prise" je me mord la lèvre, levant mon verre pour trinquer et prendre une gorgée dedans, attendant qu'il en fasse de même, "Juste.. c'est.." je passe ma main sur mes lèvres, me les pince, comment j'annonce ça ? "C'est la compagnie des Ellington." père et fils.

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— judandra

Je suis vraiment surpris de ce travail, surtout parce que je ne savais pas qu'elle en cherchait un. Je pensais que la fac lui prenait déjà trop de temps alors ça m'étonne. Après, c'est possible que son emploi du temps soit plus léger cet année et qu'elle ait voulu en profiter pour se faire de l'expérience. Je sais aussi qu'elle psychote tout le temps sur l'argent et je présume que ce job nous apportera des sous en plus. "Je savais pas non plus." Je la questionne du regard, encore surpris par cette réponse, "j'suis juste.. en quelque sorte, tombée sur l'annonce, et ça me semblait fait pour moi. j'ai postulé et j'ai été prise" Je souris et je lève mon verre, « Normal que t'aies été prise, t'es la meilleure. » Elle a des notes excellentes et elle est professionnelle, elle doit inspirer confiance. Je bois une gorgée et je vois qu'elle a l'air préoccupée. "Juste.. c'est.. C'est la compagnie des Ellington." Je la regarde et je pense que je n'ai rien besoin de dire. Elle peut voir dans mon regard. Comment elle arrive à faire ça ? Battre notre couple à coup de fouet, voir jusqu'où on peut tenir ? Pourquoi elle nous test sans arrêt ? Elle n'a pas l'air de se rendre compte qu'elle va finir par nous tuer. Je baisse les yeux vers mon verre, sans un mot et je le descends. Cul sec. Je grimace un peu et je le pose sur le comptoir de la cuisine. Je passe à côté d'elle, toujours silencieux et je m'avance vers la fenêtre du salon que j'ouvre. Je vais vers une armoire et j'en sors bien caché un paquet de clopes. Les clopes. Celles qui m'aident à me calmer, à me déstresser. J'en fume beaucoup ces derniers temps, et t'y es pour quelque chose Leandra. Je m'avance vers la fenêtre et j'en allume une. A quoi bon dire quoi que ce soit ? Si je dis quelque chose, elle va me rembarrer. Elle sait, que ça me fait mal. Elle le sait. Mais elle le fait quand même. Elle doit pas m'aimer tant que ça, Leandra. On fait pas autant de mal aux gens qu'on aime.

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— judandra

Je sais que la suite va pas être simple, je sais vers quoi on avance. Ce même mur sur lequel on butte. Ca ne tiendrait qu'à nous de le franchir, on pourrait y arriver, si seulement au bruit du nom on se donnait la main, si seulement on essayait de le passer ensemble, et pas l'un contre l'autre. Sauf c'est que toujours le même refrain, toujours la même chose. On continue à se fracasser contre, on s'élève pas, on se donne pas la main, on sort juste les armes, prêt à se battre. Il fini son verre cul sec, passe à côté de moi et va fumer. Je soupire, reste silencieuse un moment. Qu'est-ce que je peux faire de plus ? Je sais à quoi il pense, je sais que quoi que je lui dise, ça n'ira pas dans son sens. "Jude.." je m'avance de la fenêtre à mon tour, passe doucement ma main dans son dos, la glisse sur son torse alors que colle mon corps contre lui, enroulant mes mains autour de sa taille, depuis son dos. "J'bosserais pas avec lui. J'le croiserais pas, j'me suis déjà renseigné là dessus." pose ses lèvres dans la nuque de l'homme, tendrement, "Son nom de famille est sur l'enseigne et sur le chèque de fin de mois, c'est tout." c'est mon meilleur ami, entre autre, mais je sais que les relations sont compliqués, et que même pour Jude, c'est pas facile à gérer.

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— judandra

Je me mure dans le silence parce que je suis fatigué de crier. Je suis fatigué d'avoir mal. J'suis fatigué d'essayer de lui expliquer que quand elle fait ça, en permanence, elle met en danger notre couple. Alors je me tais. Elle le sait de toute façon, tout ce que j'ai à lui dire, c'est pour ça qu'elle a prit soin de ne pas me dire qu'elle avait passé un entretien pour l'entreprise de l'autre con. Je fume dans mon coin, je la sens s'approcher et je sais ce qu'elle va faire. Ce qu'elle fait toujours. Adoucir le truc, en se persuadant qu'elle aura réussi à arranger les choses alors qu'elle ne fait qu'ajouter une blessure de plus à notre couple. A force de jouer avec le feu, tu nous brûles Leandra. "Jude.." Elle se colle à moi et je reste indifférent à ça. J'ai même envie de la pousser, tellement j'suis furieux mais je canalise cette haine dans cette putain de cigarette entre mes doigts. "J'bosserais pas avec lui. J'le croiserais pas, j'me suis déjà renseigné là dessus. Son nom de famille est sur l'enseigne et sur le chèque de fin de mois, c'est tout." Je me décide à bouger la tête et à retirer ses mains de mon torse pour qu'elle bouge. J'ai pas envie de ça Leandra. J'ai pas envie que tu me manipules encore pour arriver à tes fins. « J'm'en fiche, Leandra. » Je me tourne vers elle, « Y'a des milliers d'entreprises à Boston et y'a fallu que tu choisisses la seule qui pourrait foutre encore la merde entre nous. » J'hausse les épaules; « J'sais pas, ça doit t'amuser de me faire du mal, ça doit être drôle de me voir juste.. encaisser chaque coup, fermer ma gueule et me sentir mal dans mon coin. » Je ris un peu,  « A chaque fois que tu fais ça, tu me montres à quel point tu te fous de ce que je ressens. J'sais pas, j'dois aller chercher Roxanna et bosser avec elle histoire que tu comprennes un peu le truc ? Cette sensation désagréable que j'ai dans le ventre quand tu pars le voir, maintenant j'vais l'avoir tous les jours quand tu seras dans sa société.. t'auras beau dire ce que tu veux, ça changera rien à ça.. j'sais pas comment tu peux me faire autant de mal si tu m'aimes ? » J'écrase la cigarette contre le mur en brique à l'extérieur et je ferme la fenêtre. « J'veux plus en parler, fais ce que tu veux.. t'as pas ressenti le besoin de me parler de ce boulot avant ce soir alors j'présume que mon avis ou mon soutien compte pas tant que ça. Tu fais déjà ce que tu veux.. » Je souris tristement, « A force de tester notre couple avec Jasper, tu vas finir par nous tuer Leandra.. » Et j'le pense. Je passe à côté d'elle et je vais dans la chambre. J'veux juste dormir, que le week-end passe et qu'elle s'en aille pour que je puisse oublier ce cauchemar.