T’es une blague à toi tout seul sérieux, à quel moment tu bouscules les gens pour après leur rejeter la faute et leur demander de te payer un nouveau café? Surtout que bon, j’suis pas un gars méchant de base, j’me serais excusé même si c’était pas ma faute, par principe, par respect. Sauf que quand on me pique, je réplique. J’suis comme ça, j’y peux rien, comme un animal qui se sentirait un peu trop menacé, sur le qui-vive. Sauf que là, j’ai pas envie de me fighter en public. J’suis président, j’ai une bonne image à garder, et puis Agathe espère que j’fasse plus de conneries, que je garde mon self-control. Alors je me contente de te dire que t’es qu’un gamin à agir de la sorte, puis t’oublie pour aller me chercher mon latte. Sauf que putain, toi, tu m’oublies pas, j’te sens me suivre en mode vénère. Jesus man, lâche-moi veux-tu? On s’connait pas, arrête de me suivre comme ça. Tu passes commande et je roule des yeux. “C’est quoi le truc? Tu fais la manche?” Je sors mon porte feuille, te donne un billet de 10 dollars. “C’est bon, tu me lâches maintenant?” Relou j’te jure. Puis tu joues au Monsieur en me disant que t’es mon pseudo grand-frère. J’me fige à l’intérieur, j’aime pas être mis devant le fait accompli. J’avais limite oublié cette histoire depuis le Summer Camp. Mais bon, j’ai pas changé d’avis. Je joue le blasé. J’me pose des questions ouais, mais j’préfère la jouer indifférent, comme d’habitude. “Un de plus, un de moins, whatever. Le respect, ça se gagne, et t’en es encore loin.” Vu comment tu m’as agressé au premier abord, tu vas ramer, j’te le dis. “Maintenant dégage, j’ai autre chose à foutre que de me coltiner des imposteurs qui manipulent ma sœur.” Je récupère mon latte et sors du café, direction Harvard. En espérant que tu continues pas de me suivre comme un petit chien, même si j’crois avoir compris déjà que t’étais un gars plutôt déterminé dans la vie.

Une fois de plus, aucune surprise. Elliot me tend un billet de 10 dollars comme si j'étais un vulgaire mendiant. C'était sans doute comme ça qu'il se sortait de toutes les situations, il agitait un ou deux billet vert devant les gens pour qu'ils le lâchent. Quel connard. Je n'arrivais même pas à imaginer qu'on puisse être du même sang lui et moi. Tout en récupérant mon café, je prend sur moi pour ne pas lui coller mon poing en pleine face. Il aurait sans doute l'air mieux avec le nez de travers de toute façon. Monsieur est trop bon, tu veux que je me prosterne aussi pour tant de générosité ? Je bouillonnais à l'intérieur. Il me bousculait et en plus il venait me faire chier pour un pauvre café à repayer. Alors que je récupérait la monnaie, il me balança deux trois phrases bien cinglantes pour m’énerver encore un peu plus. Il ne venait que confirmer ce que je savais déja. Il était complètement égocentrique et en plus de ça il ne devait pas être très intelligent pour penser que j'aurais été capable d'inventer un truc aussi gros pour rentrer dans sa famille pourrie. En dehors de Meg je ne leur accordait que très peu de crédit, et bien que je pourrais potentiellement récupérer une fortune en me faisant reconnaître comme membre de la fratrie, je n'en avait aucune, mais alors aucune envie. C'est moi qui devrait gagner ton respect ? Si déja tu n'allais pas raconter à qui veut bien l'entendre que je ne suis qu'un opportuniste manipulateur, j'aurais peut être moins de mal à supporter ta tête. Je me mis à son niveau tout en continuant de marcher à ses côtés bien qu'il faisait tout pour m'ignorer. Je me doutais bien que Meg était le cerveau de cette famille, mais pas à ce point. J'ai pas besoin de la manipuler pour qu'elle finisse par comprendre qui tu es vraiment dis-je en prenant tranquillement une gorgée de mon café. Après tout moi je n'ai rien à perdre, je suis seulement ici pour foutre la merde, et plus encore. Le pire dans tout ça, c'est que je suis sûr qu'on n'aurait pu bien s'entendre si t'étais pas un guignol en manque d'attention. Je soupirais agacé par la conversation, et surtout ayant les poings qui me démangeaient, j’espérais qu'il me donne une seule bonne raison, une seule... et adieu monsieur le président. J'étais certain que le doyen apprécierait une plainte pour agression à l'encontre du rejeton. @Elliot Maxwell