Deux semaines, tu es là depuis deux semaines et tu as ce boulot depuis deux semaines. Deux semaines et tu retournerais déjà chez toi. Deux semaines ici seraient vraiment suffisant pour retourner vivre l’enfer à Athène ? Non, tu t’en sortiras, tu le sais. Comment là est la question. Tu ne te la poses pas, tu te contentes d’agiter ton bassin de gauche à droite pour animé les entrailles des hommes qui deviennent animal dans la salle. Tu n’as plus cet âme forte. Ton corps suit la musique avec aisance et attire les regards de tous, mais il y a cet homme qui ne te lâche pas des yeux, trop calme pour que tu ne le remarques pas. Installé à sa table, tu le sais, il te dévore des yeux et ça te terrifi. Tu devrais en avoir l’habitude, mais celui-là te fait peur. Tu tentes l’oubli de ne pas le regarder. Tu sens les heures filer plus tu danses et tu es la dernière à quitter la scène. Tu ne t’étais même pas rendu compte qu’il avait quitté peu avant. Une fois à l’arrière, tu retrouves ton casier ouvert et malheur, tes vêtement n’y sont plus. Tout ce que tu arrives à récupérer, c’est une veste rouge qui traine dans un coin de votre vestiaire. Tu l’enfiles et putain elle ne couvre pas grand chose. À demi fesses nues, tu as toujours ces jartelles qui garde ces bas bien haut en place, ce soutif d’un rouge vif et la culotte agencer. Hors de question que tu traverses le club puis les rues par devant. Tu t’invites par la porte de derrière, là où l'inattendu t’attend. Une main t’empoigne et te plaque au mur et une autre éventre la veste par l’ouverture pour se balander contre ta peau. “ lâchez-moi… “ Ta voix est faible, tu trembles. Dans quel merde tu t’es foutu.

J’devrais probablement être chez moi présentement. Sagement vautré dans mon canapé à regarder une autre de ces séries abrutissantes. Sauf que non, j’suis dehors à trainer dans les rues. Et pourquoi? Parce qu’encore ce soir, j’suis allé au bar histoire de boire un peu et oublier que j’sais pas où ma vie s’en va. Tout c’que j’sais, c’est que tout semble me tomber dessus en même temps et que la merde me colle au cul. Ce doit être une question de temps avant qu’ils ne me retrouvent d’ailleurs et là, j’serai vraiment, vraiment dans la mouisse. Mains dans les poches, je marche lentement pour m’éclaircir les idées. Quand j’en aurai marre, j’appellerai un Uber. D’ici là, je profite de la brise fraiche du soir. Enfin, ça c’est jusqu’à entendre ta voix, cette plainte sourde entre deux building. « Lâchez-moi… » Je m’arrête net et écoute, j’dois avoir halluciné. « Allez ma jolie, fait pas genre, j’ai vu comment tu me regardais toute la soirée. » J’ai un haut le cœur et je rebrousse chemin, m’engouffrant dans la noirceur de cette ruelle, les poings désormais de chaque côté de mon corps, bien serrés. « Hey, enculé! »

Tu avais cette peur aux tripes, toi qui n'avait jamais eut peur de rien, tu t'es retrouvé piégé dans la frayeur. Ton corps fige, se tétanise, plaqué contre le mur, tu n'as aucune idée de comment tu pourrais t'en sortir. En fait, ce serait plutôt simple, mais tu n'y arrives pas. Tu sens ses mains parcourir ta peau et ça te lève le coeur. Cette odeur d'alcool te répugne et tu sens ta gorge se nouer. Tu n'arrives plus à parler. Tes mains tremblent tendit que tu tente sans succès de l'éloigner de toi. « Allez ma jolie, fait pas genre, j’ai vu comment tu me regardais toute la soirée. » Cette haleine est pire. Ce n'est que là que tu captes qui c'est, que c'est ce mec chelou qui te fixait tout au long de ton chiffre, ou presque. Tu sens même cette larme rouler contre ta joue. T'aurais jamais du quitter la Grèce. Puis y'a cette voix, cette voix qui fait soudainement circuler le sang dans tes veines, comme si on te réchauffait de l'intérieur. « Hey, enculé! » Tu sens cette odeur se détacher de ton un moment et dans l'ombre du voix cette silhouette, un homme. Tu profites de se détachement pour te glisser loin de lui, mais il te ramène contre lui face à cet homme que tu n'oses pas du tout regarder.

Interpellé par ma voix, le connard se retourne laissant une chance à sa pauvre victime de s’en détacher, mais il a tôt fait de la ramener près de lui, la tenant comme une putain d’otage avec un bras autour de sa gorge. « Qu’est-ce que tu vas faire gamin, mh? » Je serre d’autant plus les dents, m’approchant maintenant d’un pas ferme et analysant la situation aussi rapidement que possible pour trouver la meilleure approche. « Pourquoi tu t’en prends pas plutôt à quelqu’un de ta taille enfoiré, lâche la et on pourra régler ça entre nous. » J’hoche la tête dans ta direction et glisse enfin mon regard sur ton visage légèrement éclairé. Mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines avant de se glacer complètement. Non, c’est pas possible. Pas ici, pas comme ça. « Lypsie…? »

Tu aurais du prévoir ce genre de situation, tu aurais du pensé qu'un jour on tenterait de t'arracher une partie de ta vie. Accroché à ce bras qui te tient en otage, tu trembles, tu veux te sortir de là. « Qu’est-ce que tu vas faire gamin, mh? » T'en veux plus de cette vie à Boston, tu veux retourner à Athènes, là ou tout semble plus tranquille. « Pourquoi tu t’en prends pas plutôt à quelqu’un de ta taille enfoiré, lâche la et on pourra régler ça entre nous. » Cette voix t'atteint droit au coeur et une chaleur soudaine t'agresse. Tu voudrais lever les yeux, mais tu n'oses pas, tu as trop honte de toi. Ton corps reconnait cette voix, tu le sens, il se calme. « Lypsie…? » Ça y est, c'est la rupture. Tes yeux brumeux se lèvent et croisent les siens. Après ces années de silence, il est là devant toi. Instinctivement, une main se lève dans sa direction, mais elle est rapidement attrapée et tu te retrouve les mains baladeuse contre ta peau. « zeno... »

J’peux pas l’croire, c’est pas possible, t’es pas juste là devant moi Eclypse parce que t’es quelque part en Grèce et que ça fait trois ans que j’ai pas entendu parler de toi. J’ai assumé que c’était parce que t’avais enfin trouvé l’homme de ta vie, qu’il te rendait heureuse et que t’étais tellement dans ta bulle de vie parfaite que t’en avais oublié ton meilleur ami. Pas parce que t’étais là à Boston à bosser comme… stripteaseuse? « Zeno... » Tu lèves un bras vers moi, mais le gros connard te la prend et en profite pour te tripoter d’avantage. « Vous vous connaissez? Comme c’est mignon. » Si mon sang s’est glacé dans mes veines en réalisant que c’était toi, il reprend son cours à une vitesse ahurissante lorsque cet enculé s’adresse à nous de la sorte et encore plus lorsqu’il te touche comme ça. Je vois soudainement rouge, puis noir et me jette carrément sur lui dans un cri de rage à peine retenu derrière mes dents serrés. Tu ne m’as encore jamais vu dans un état pareil Lypsie et j’suis franchement désolé que tu y assistes, mais j’peux pas laisser faire. En un rien de temps, il se retrouve projeté au sol et je suis au-dessus de lui à frapper encore et encore, mes jointures couvertes de son sang dégueulasse et son visage de moins en moins reconnaissable.