Cela fait deux jours seulement que tu es de retour sur Boston mais tu as déjà l’horrible sensation de t’ennuyer comme un rat mort. Après la frénésie de ces quelques semaines très intenses sur New York, le choc est plus rude que prévu et tu ne peux t’empêcher de ressentir un grand vide. Elias est toujours en shooting aux quatre coins du pays, Nora-Blue, Agathe, Maxine et Amalthia sont toutes au Summer Camp, quant à Marla… ah bah oui elle est aussi au Summer Camp haha. Heureusement que tu as Eliot et Meghan pour te tenir compagnie et t’empêcher de tourner en rond comme un lion en cage. Après avoir passé toute la journée d’hier avec ton meilleur ami, c’est ta sœur que tu viens chercher chez elle ce matin pour une petite visite à la maternité de Boston. Malgré ses traits tirés par la fatigue, elle a le sourire radieux d’une jeune mère qui s’apprête à retrouver ses bébés. Toi aussi tu brûles d’impatience de découvrir à quel point ils ont grandi depuis la dernière fois que tu les as vus. T’es prêt à les observer suivre le moindre de tes gestes de leurs yeux bleu océan, à les regarder agiter leurs petites mains et leurs petits pieds au son de vos voix. T’es surtout heureux de pouvoir partager ce merveilleux spectacle avec Meghan pour la première fois. « Tu crois qu’ils te reconnaissent maintenant ? » demandes-tu alors que vous franchissez les portes du service de néonatalogie. « Tu dois avoir tellement hâte de pouvoir les prendre dans tes bras. » T’imagines la scène dans ta tête et cette vision te remplit le cœur d’adoration.

@Meghan Harrison

je déteste l’absence de sullivan. sûrement parce que je sais qu’on est dans une mauvaise position lui et moi et que j’ai la trouille qu’il revienne de mykonos en me disant que finalement, il n’a certainement pas envie de me laisser la moindre chance. ouais, j’envisage ça parce que je suis consciente du fait que je lui ai fait beaucoup trop de mal. que mes actes sont impardonnables. et.. ouais, j’ai merdé et j’ai peur de le perdre définitivement. j’ai pas envie que ça arrive. alors je me réconforte en me disant qu’aujourd’hui, je vais voir mes enfants. mieux, philip vient avec moi. et c’est spécial dans ma tête parce qu’il n’était pas du tout pour cette grossesse. et avec tous les bas que l’on avait vécu pendant cette période, j’trouvais presque ça magique qu’aujourd’hui tu sois présent. alors j’attrapais ta main en même temps que l’on franchissait les portes du services néo-nat. « je sais pas mais.. addi sourit chaque fois qu’elle me voit » alors je me dis que c’est possible. j’espère en tout cas. parce que la sensation, elle est merveilleuse et je voudrais que ça ne s’arrête jamais. « j’ai surtout terriblement hâte qu’ils rentrent à la maison » qu’ils soient dans leur chambre et que je puisse les voir à chaque minute de chaque journée. et quand on était finalement en présence de mes enfants, j’avais les yeux qui brillaient de cet éclat si particulier, en adoration devant les deux petites frimousses que j’avais mise au monde. « j’te jure phil’, ils sont juste parfaits »

T'as l’impression de revenir de très loin avec Meghan. L’époque où toute communication entre vous était coupée à cause de vos divergences d’opinion sur sa grossesse est bel et bien révolue. Ce n’est plus qu’un vieux souvenir caduc dont les contours s’effacent déjà de ta mémoire. En revanche tu ne te rappelles que trop bien de ce moment terrible qui a tout fait basculer, cet instant insupportable où tu as cru la perdre. Et comme si cette perspective cauchemardesque n’avait pas été suffisante pour tout remettre en question, il avait fallu que tu tombes amoureux d’Addison et Simon au premier regard. Ta nièce et ton neveu, ton sang et ta chair, qui se trouvent à présent sous vos yeux émerveillés. Séparés par de simples vitres hermétiques, tu les regardes dormir paisiblement tout en serrant la main de ta sœur dans la tienne. Alors qu’elle s’extasie une nouvelle fois sur leur perfection, tu as l’agréable surprise de voir Addison ouvrir les yeux, comme si elle avait entendu sa mère l’appeler. À peine a-t-elle le temps d’identifier ses visiteurs qu’un grand sourire s’étire sur sa minuscule bouche, confirmant les dires de celle-ci. « T’avais raison… et elle a ton sourire. » lui dis-tu à voix basse pour ne pas réveiller son deuxième enfant. Tu lui jettes un coup d’œil affectueux tandis que des bruits de pas se font entendre dans votre dos. Lâchant la main de Meghan pour faire face au nouveau venu, tu reconnais alors le chirurgien pédiatrique en charge des jumeaux. « Bonjour Docteur. Comment vont-ils ? » que tu lui demandes en lui serrant la main.

et je sais pas, je suis juste amoureuse d’eux. le coup de foudre au premier regard ou une connerie du genre mais.. j’crois que j’ai découvert que je pouvais réellement être mère quand mes yeux se sont posés sur leurs petites frimousses. et y avait sincèrement pas plus beau que cette vision là. « tu trouves ? » j’avais toujours trouvé ce genre de détail stupide par le passé mais là, clairement, la seule chose que je voulais était qu’ils me ressemblent. qu’ils aient prit des détails de moi que ça soit dans les traits physiques ou plus tard dans les mimiques. j’voulais quand les regardant, les gens puissent dire qu’il s’agissait bel et bien de mes enfants. et c’était le chirurgien pédiatrique qui venait interrompre le moment. à mon tour je tendais la main pour serrer la sienne alors que son visage semblait totalement fermé. serait-il possible d’aller dans mon bureau madame harrison ? qu’il demandait sans répondre à la question. pourquoi est-ce qu’il ne répondait pas ? est-ce que c’était mauvais présage ? ma main venait récupérer celle de philip alors que j’acquiesçais d’un signe de tête, les premiers signes de stress faisant leurs apparitions. mais c’était en silence que je le suivais m’imaginant déjà mille et un scénario dans ma tête. « tout vas bien ? » que je demandais une fois à l’abri dans le bureau, la porte refermée. oh, dites moi que ça va parce que je ne pourrais clairement pas supporter une mauvaise nouvelle de plus. ma vie était déjà un trop grand merdier. simon est en parfaite santé. il a encore pris du poids et respire totalement par lui même. ok, ça c’était un soulagement. « et addison ? » et ma fille ? addison va bien. elle est éveillée, réactive mais nous avons dû procéder à quelques examens supplémentaire la concernant. malheureusement, nos doutes se sont avérés fondés et dû à la naissance trop prématuré, son oreille interne est atteinte. je suis désolée madame harrison mais addison est sourde.

L’accompagnement dont Meghan, Sully et les bébés ont pu bénéficier au Massachussetts General Hospital a été exemplaire. Malgré le chaos qui a entouré ces naissances prématurées, le grand professionnalisme du personnel soignant a permis de te rassurer sur la prise en charge de ces deux petits êtres si fragiles. Alors quand le Docteur Petsch interrompt votre contemplation de la huitième merveille du monde, tu ne t’inquiètes pas plus que ça. Du moins dans les premiers instants. Ignorant ta question, il demande à parler à Meghan dans son bureau et ce visage impassible qu’il vous offre, en contraste saisissant avec l’attitude chaleureuse qu’il avait toujours manifestée, réveille aussitôt tous tes signaux d’alerte. Tu sens également la tension chez ta sœur alors que vous le suivez main dans la main à travers les couloirs, dans un chemin qui te semble bien trop long. T’as ce mauvais pressentiment qui t’envahit un peu plus à chaque pas et l’attente d’une explication devient rapidement insoutenable. Une fois assis à son bureau, sans en avoir conscience, tu retiens ta respiration pendant qu’il se met à parler. Simon va bien. Tu t’autorises une respiration en guise de récompense, bien que le soulagement ne soit pas total. Et pour cause, il n’a pas encore parlé d’Addison. Et lorsqu’il le fait, le sol se dérobe sous tes pieds. Addison, sourde. T’as du mal à le croire alors tu assailles le médecin de questions. « Vous en êtes sûr ? Est-ce que c’est définitif ? Est-ce qu’elle ne pourra jamais entendre de toute sa vie ? Est-ce qu’elle n’entend vraiment rien, rien du tout ? Est-ce qu’on peut faire quelque chose ? Il doit y avoir un moyen…  » Flot d’interrogations pour masquer l’horreur, la peur, la douleur qui te saisissent et dévastent tout sur leur passage. Non pas elle, pas Addison.