Ce voyage à travers l’europe me faisait un bien fou. Je savourais pleinement chaque instant en emportant tant dans mon cœur que dans mon appareil photo des souvenirs de tout ce que je voyais. Moi qui n’avait jamais quitté mon argentine natale avant d’explorer l’Amérique du nord, je me retrouvais avec des artifices plein les yeux.

Après une croisière plutôt intéressante on se retrouvait quelques temps sur ces iles grecques aux paysages à couper le souffle. Je décidais de partir à l’aventure et de visiter un peu les rues de la ville en m’extasiant à chaque pas que je faisais. Tout avait l’air plus beau ici, plus authentique, et plus calme surtout.

J’avais laissé mes chaussures à l’hôtel pour me balader pieds nus dans les ruelles pavées et profiter encore un peu plus de cette sensation d’inconnu. J’avais enfilé une petite robe blanche, je passais presque inaperçue si on considérait que tout le monde semblait vêtu sobrement ici. Mais il y avait cette fille dans cette rue qui avait à elle seule des couleurs pour toute la ville.

Dans un premier temps je l’observais en m’avançant vers elle, mon appareil photo en marche je prenais des photos de la rue, des maisons, et puis de cette fille au corps magnifiquement tachetés de tatouages. Ça n’était pas la première fois que j’en voyais, pourtant il ne me semblait pas en avoir déjà remarqué autant.

- Bonjour !

Je m’avançais doucement vers l’inconnue, mais d’un pas décidé et enjoué. Je laissais pendre un instant l’appareil autour de mon cou en attendant de trouver la position idéale. Quand j’étais assez prêt pour qu’elle me remarque je lui offrais un sourire en hochant la tête, mes yeux pétillant d’enthousiasme en la déshabillant du regard.

- Ne bouge pas s’il te plait ! Oui comme ça, je veux que tu sois naturelle.

En reprenant mon appareille photo, je reculais doucement, cambrant un genou vers le sol pour photographier la belle aux tatouages d’un angle nouveau. Je prenais plusieurs clichés en marquant une pause entre trois clic pour observer la visage de celle que je trouvais aussi belle qu’intrigante.

En m’engageant aujourd’hui dans cette rue ensoleillée, j’étais parti pour une journée lumineuse. L’appareil à la main, je savais que je reviendrais chargée de souvenir. J’avais commencé quelques clichés, sans savoir que je tomberais sur cette jeune femme aussi belle qu’intrigante à mes yeux.

Je m’étais approchée d’elle en espérant capturé sa beauté qui avait quelque chose de sauvage. Elle avait des tatouages le long du corps assorti à la couleur noire de sa robe. La belle semblait jouer le jeu le temps de quelques clichés et je m’en trouvais satisfaite. Je la gratifiais d’un sourire en laissant tombé mon appareil photo.

- Seulement lorsqu’elles sont d’une beauté fascinante.

Elle ne pouvait pas le nier, la brune dégageait une aura magnétique, une beauté qui attirait le regard. Je me reculais pour venir m’adosser à un muret, mon pied nu contre le mur, je prenais appuis en souriant à celle que je venais de prendre en photo.

- Je suis sûr que je ne suis pas la première à te déshabiller du regard.

Une fille qui fait autant de tatouage, c’était parce qu’elle avait envie qu’on la remarque, non ? En tout cas moi j’avais envie d’en apprendre plus sur cette demoiselle aux bras couverts d’une encre qui se rependait dans de magnifiques dessins. Je n’imaginais pas le temps que ça avait dû prendre pour en faire autant, mais c’était de toute beauté.

- J’ai toujours été admirative devant les tatouages.

C’était un art à part entière, je crois que j’aimerais beaucoup essayer un jour. Restant à regarder la belle en noir, je tournais le regard vers la rue quelques seconde pour ne pas me montrer si instante, même si c’était dur de ne pas fixer mon attention sur son corps. Je finissais par me ravancer vers elle en rejoignant sa direction.

- Tu permets que je me balade un peu avec toi ? Ça me plairait que tu me racontes comment ça t’es venu cette passion des tatouages.

La brune était aussi belle que charmante, je la regardais en train de me regarder la regarder, et je trouvais ça amusant. Ça n’était pas la première fois qu’on la dévisageait, elle semblait en avoir l’habitude. D’une certaine façon j’imagine que c’est ce à quoi à s’expose en dessinant sa peau de tatouage, c’est pour que les autres les regardes.

Pendant un moment je continuais de la regarder jusqu’à lui demander si je pouvais marcher un peu à ses côtés. La belle inconnue prenait ça à la rigolade et je souriais à sa blague pas drôle, au moins elle avait eu l’audace d’essayée de me faire rire. Je n’avais même pas besoin d’insister pour qu’elle commence à me parler de ses tatouages.

- Et tu vois, aujourd’hui c’est toi mon mannequin !

Si elle regardait les photos étant jeune, aujourd’hui c’est moi qui la prenait en photo. Ça me faisait sourire, j’aimais bien cette idée. Je souriais encore plus quand elle me renvoyait sa question pour me demander ce qui me prenait de marcher pied nue dans la rue. D’un geste de la tête je lui demandais de baisser la sienne pour regarder les pavés.

- Regarde les pavés, c’est pas possible de marché avec des talons ici, et puis une robe avec des basquettes c’est moyen. On va dire que c’est mon excuse, mais tu devrais essayés, tu verrais c’est agréable.

Marcher pied nu c’était une des meilleures sensations que je connaisse, n’importe qui vous le dirais, c’est un délice. Je ne m’étais pas poser la question longtemps avant de décider de sortir sans chaussure, et ça m’amusait de regarder ma voisine encore dubitative sur le sujet. Je posais ma main sur mon épaule d’une façon douce et compatissante.

- Fait moi confiance, enlève-les, au pire, toi tu les auras encore si tu veux les remettre, mais tu verras, on se sent plus libre.

Et puis une fille qui a assez de cran pour tatouer sa peau ne devait pas se soucier du regard des autres si ? J’attendais qu’elle enlève ses chaussures en m’arrêtant le temps qu’il faudrait pour qu’elle prenne la décision. En attendant je sautillais sur place en trépignant d’un pavé à l’autre comme une folle.

- Ça me donne envie de danser, de chanter ! Libérééé, Délivrééé, c'est décidé, je m'en vais !

Je continuerais à me dandiner pied nu et à chanter jusqu’à ce que ma voisine m’accompagne. Ça n’était pas un chantage à la photo comme elle le pensait, mais un chantage musical pour l’aider à retirer ses chaussures et marcher à mes côtés.