Dessine moi un mouton
Macy & Alan

Je m'en suis bien sortis. C'est bien plus que ce que je m'attendais à entendre sortir de la bouche de Macy à la vue de mon oeuvre, un "passable" ou "doit persévérer", le genre d'appréciation qu'on déteste sur un bulletin. Sans m'en rendre compte, un sourire a fait son apparition sur mon visage suite aux mots de l'artiste, sourire qui s'est allongé encore plus lorsque ma remarque sur l'anonymat me laisse entendre le rire de la jeune femme qui n'hésite d'ailleurs pas à surenchérir et continuer mon délire. Flatter ton ego ?  Peut-être... Te rendre guimauve ? Surement pas ! Je l'aurais fait par le passé, mais plus maintenant, ce n'est vraiment plus mon genre désormais.

" J'essaye d'être en bons termes avec mon professeur c,est tout. Faut que j'ai de bonnes notes sinon quand je ferais signer mon bulletin à mes parents, je serais punis parce que j'ai une mauvaise moyenne en Arts Plastiques.", plaisantais-je, lui adressant un petit regard triste pour l'amadouer, quasiment sûr que ce genre de choses ne fonctionnerait pas sur elle.

Affichant une mine outrée suite à ma demande, je place mon index dans ma bouche tel le vilain petit canard venant de faire une bêtise. Oh que si le portrait m'a suffit pour évaluer tes talents, pour être impressionné, mais le fait est que j'en veux plus, que je veux en voir beaucoup plus. C'est donc avec grand plaisir que je la vois se tourner vers sa toile vierge tout en attrapant ses pinceaux. Je ne saurais dire combien de temps cela a duré, la regarder peindre a quelque chose d’envoûtant, d'hypnotisant. Le blanc laissant place à la couleur et donnant lentement forme à l'imagination et aux émotions de la demoiselle. Je n'ai pas dis le moindre mot pendant qu'elle peignait, je gardais les yeux rivés sur le tableau et jetais de temps en temps un coup d’œil à Macy qui semblait dans son monde. Je ne saurais dire pourquoi, mais j’éprouvais un certain plaisir à la voir peindre, il y a quelque chose de gracieux dans sa manière de laisser glisser la brosse du pinceau sur la toile.

" Attends tu rigoles ! C'est génial comme toile ! ", lui fis-je remarquer alors qu'elle faisait la modeste. Puis, toujours pour en savoir plus, j'ajoutais une question:

" C'est juste de l'imagination ou un souvenir ? C'est juste que... Ça parait tellement vrai...".  

CODE BY MAY.

Dessine moi un mouton
Macy & Alan

Alors comme ça je serais son chouchou ? Son élève préféré ? C'est mignon, même si je doute qu'elle est d'autres élèves que moi. M'en fou, j'en dégage une certaine fierté quand même ! J'ai apprécié la regarder peindre, je n'ai même pas osé dire un mot tellement elle semblait concentrée, dans sa bulle. Je me suis contenté d'admirer ses gestes qui donnaient vie à la toile que j'ai désormais devant moi. Quelques détails à peaufiner ? Je me demande presque si elle se fout de moi ou pas. C'est déjà bien plus que ma peinture moisis de tout a l'heure mais apparemment, il y a encore du travail. Je crois que je n'ai pas encore vraiment conscience de la charge de boulot pour faire une toile comme les siennes. Dans ses mots, on sent aisément que l'Afrique lui tient à cœur, qu'elle lui manque même. "Ta peinture m'a donner envie d'y aller.", lui dis-je avec un sourire. Et pourtant c'est une peinture qui n'est pas terminée, j'ai hâte de voir le résultat final. Les yeux posés sur sa toile, ces derniers dérivent l'espace d'une seconde sur l'horloge accroché sur le mur plus loin. Je vérifie instantanément sur ma montre et m'écrie: "Merde !!!!!". Là c'est sûr je vais me faire tuer par Rain ! Je l'invite au resto et je la fais poireauter, je vais ramer pour rattraper le coup là... "Je dois y aller Macy ! Désolé de te laisser comme ça, je dois affronter la colère de ma petite-amie !". Je ne lui laisse même pas le temps de répondre, je lui offre un câlin et m'enfuis à toutes jambes avant de faire marche arrière, mon visage apparaissant tout sourire dans l’entrebâillement de la porte pour lui glisser ces derniers mots: "Merci pour le cours, c'était super !". Cette fois, je disparais pour de bon, prêt à me faire engueuler par la Wilkins

CODE BY MAY.