L'année scolaire était belle et bien terminée. Harvard avait fermé ses portes, m'obligeant à quitter ma chambre étudiante pour l'été. C'était une période compliquée, que je passais du côté de Portland en temps normal. Pour la première fois, j'avais décidé de rester à Boston, n'ayant pas tellement envie de retrouver ma famille d'accueil, bien que l'envie de voir ma mère se faisait ressentir par moment. Cette première fois se soldait d'un échec étant donné que la personne qui m'avait promise mon futur appartement m'avait finalement menti. 350$ de jetés par la fenêtre et un non petit ami qui volait à mon secours en me dégotant une suite de luxe au Mandarin Oriental. J'avais toujours du mal à me faire à l'idée que l'on m'ait volé une telle somme et j'avais toujours du mal à me dire qu'il pouvait dépenser autant d'argent pour moi sans même que ça le fasse réfléchir. Ahm. J'essayais de jongler avec tout ce qui m'entourait, de mon travail, aux problèmes de mes amis sans réellement parvenir à trouver une certaine stabilité. Néanmoins, aujourd'hui, je mettais tout de côté pour rendre visite à Lisbeth, ma futur employeur. J'allais rencontrer Tess, sa petite que j'allais garder régulièrement à partir du mois de septembre. Un peu de douceur dans ce monde de fous, ça n'allait pas me faire de mal. Malgré la chaleur, j'arrivais dans les temps et, sans transpirer et sentir l'infection. Magnifique. Je frappais à la porte, attendant sagement que l'on vienne m'ouvrir, sans une once de stress.

@Lisbeth Larsson

Aujourd'hui, je revoyais Lisbeth que je n'avais pas vu depuis l'entretien d'embauche et, je faisais la connaissance de la petite Tess qui venait de voir le jour et que j'allais babysitter à la rentrée. J'étais contente, excitée. J'aimais bien les bébés, les enfants de manière générale. J'étais à l'aise avec eux et j'aimais m'occuper d'eux, j'avais la patience pour tout ça. Néanmoins, ce n'était pas quelque chose qui m'attirait dans la vie. Avoir des enfants, pourquoi pas. Mais, je ne m'imaginais pas maman avant au moins trente, trente-cinq ans, ce qui me laissait plus de dix ans devant moi. Je voulais d'abord réussir mes études et obtenir mon diplôme avant de penser à tout ça. J'arrivais chez Lisbeth, un petit cadeau en main et un large sourire sur les lèvres. « Salut ! Comment vas-tu ? Entre, je t’en prie. » Je m'exécutais sans un mot, mais toujours souriante. « Je vais bien, merci. Et toi ? Comment ça va ? Ça se passe bien ? » Certainement que les premières semaines étaient les plus difficiles. Je suivais la jeune femme jusqu'au salon, déposant mon sac sur le canapé et gardant le présent dans mes mains. « Tess vient de s’endormir, tu veux aller la voir ? » - « Seulement si on ne risque pas de la réveiller... » J'avais toujours entendu dire que quand un bébé dormait, il ne fallait surtout pas le déranger. « D'ailleurs, j'ai un petit cadeau » que je lui disais en souriant, lui donnant le petit paquet contenant des petits chaussons en forme de chat.

J'étais contente que le courant passe aussi bien entre Lisbeth et moi. Elle allait bientôt devenir mon employeur - officiellement, je veux dire - et c'était important que l'on parte sur de bonne base aussi bien pour le travail que pour Tess. Une fois dans le salon, je retournais la question à Lisbeth, lui demandant comment elle allait et comment elle s'en sortait. Avoir un enfant n'était pas de tout repos, surtout les premières semaines. « Je suis crevée mais ça fait partie des joyeusetés de la maternité. C’était assez difficile au début mais ça va de mieux en mieux. C’est qu’il faut apprendre à les connaître, ces tout-petits ! » Je souriais affectueusement. Je voyais bien à son visage qu'elle avait encore du mal à trouver le rythme parfait, mais avec le temps, elle allait finir par s'y faire et comme elle le disait si bien, en apprenant à connaitre sa propre fille, elles finiront par se caler toutes les deux au même rythme de vie.
La petite puce était en train de dormir et Lis me proposait de me la montrer. Je n'osais pas déranger, de peur de réveiller la petite. On sait tous qu'à cet âge, quand ça dort, vaut mieux laisser dormir. « Ne t’inquiète pas, elle a un sommeil de plomb. » J'étais bien contente de l'apprendre. Ça allait être plus facile pour moi ainsi et peut-être même que ça me permettrait de réviser convenablement pendant la sieste. Mais avant d'aller en direction de la chambre du nourrisson, je tendais le petit cadeau que j'avais apporté ; des petites chaussons adorables. « Oh mais ils sont trop mignons ! Merci beaucoup ! » - « Contente qu'ils te plaisent » Ça me faisait toujours plaisir d'offrir un cadeau de naissance. On se dirigeait toutes les deux en direction de la chambre de la petite et je découvrais enfin la superbe Tess, une petite fille qui dormait paisiblement, sans se soucier de qui elle avait autour d'elle. « Il faudrait qu’elle continue à être aussi calme quand tu la garderas… » - « Ça serait parfait » que je lui confiais sur le même ton, sourire aux lèvres. À peine une minute à voir cette merveille en train de dormir et on s'éclipsait pour retrouver le salon. « Elle est vraiment très belle » que j'avouais à la jeune maman, un sourire tendre aux lèvres. « Tu veux boire quelque chose ? J’ai fait du café mais j’ai d’autres choses si tu veux. » - « Du café, c'est très bien » Je n'étais pas difficile. J'allais prendre place dans le canapé en regardant toujours la jeune femme. « Quand vas-tu reprendre le travail alors ? ».