Ce n'était clairement pas mon genre de dragouiller (ou plutôt flirter) avec une fille en couple, mais je devais avouer que tu me faisais de l'effet. Je te trouvais plutôt mignonne et tu étais marrante, alors je verrai bien où tout cela nous mène. C'était vrai que je connaissais ton petit-ami sans être très proche de lui, mais je ne comptais pas faire plus qu'un simple rendez-vous entre nous. J'allais juste voir. Nous nous étions donnés rendez-vous au Starbucks du quartier d'Harvard, j'espérais que tout se passe bien. Je sortais de l'entraînement, j'avais pris une douche très rapidement à l'arrache puis m'étais habillé de manière plutôt simple. Finalement, j'arrivais pile à l'heure au Starbucks Coffee, t'attendant patiemment.

est-ce que c’était mal ce que je faisais ? je ne savais pas trop. j’étais pas du genre à réfléchir pendant des heures avant de faire un choix mais depuis que j’étais avec sullivan et qu’il semblait vouloir me reprocher chacune de mes actions, je m’interrogeais sur tout pendant des heures. sauf que.. ce n’était qu’un café, pas vrai ? y avait pas de quoi en faire un drame et du coup, kale avait fait partie de la winthrop house, ce n’était pas non plus un parfait inconnu. bref, no need to panic. je poussais les portes du starbucks peut être légèrement anxieuse, commandant une thé glacé avant de m’asseoir à la table que tu avais prise, un léger sourire sur les lèvres. c’était difficile de savoir comment aborder la conversation et pour une raison inconnue je commençais à déblatérer un flot de paroles. « j’ai repensé à ce que tu as dit, vis à vis de sullivan tout ça. » m’éclaircissant la gorge, je reprenais. « j’ai l’impression que c’est.. comme le théorème de pythagore. tu sais, le carré de la longueur de l'hypoténuse, qui est le côté opposé à l'angle droit, est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés. » et ça ne devait clairement avoir aucun sens que j’étais en train de raconter. « je suis le côté opposé et sullivan l’angle droit. sauf qu’on arrive jamais à être égal à la somme des carrés. » tout comme j’avais jamais réellement compris les maths en fait. « bref, tu me dis si je parle trop. » je le faisais tout le temps, une sorte de tic nerveux quoi.

J’allais passer une bonne fin d’apres-midi, c’etait ce que j’en me disais même si j’allais la passer avec toi qui etais en couple. Pour autant, je ne me faisais aucune arrière penseée sur nous deux. Tu m’avais fait rire et tu semblais être quelqu’un de simple, il n’y avait rien de mal à ce que l’on boit café ensemble. Tu arrivais d’ailleurs rapidement au café avec ton thé tandis que j’etais avec mon latte. Tu me parlais de toi et ton petit-ami, et tu en parlais énormément. Je n’avais quasiment rien compris à ce que tu venais de me dire. Ok... j’ai rien compris ! Je me mettais à rire, buvant une petite gorgée de mon latte. Enfin... tu en es arrivée à une conclusion pour toi et Sully ? Je te regardais, prêt à t’écouter si tu souhaitais en parler.

ouais, fallait vraiment pas hésiter à me le dire si jamais je m’emportais, si j’allais trop loin. j’veux dire, quand on combinait ma passion pour blablater et mon hyperactivité, ça ne faisait pas spécialement bon ménage. et j’pouvais donner l’impression d’être une sorte de pile électrique qui ne s’arrêtait jamais alors ouais, en soit, ça pouvait être assez exaspérant de me voir babiller sans cesse et ne pas tenir en place. « j’crois que j’ai pas compris ce que je voulais dire non plus » que je rétorquais d’un léger sourire pour détendre l’atmosphère. « non.. » et j’savais pas comment faire en fait. « c’est comme si j’avais une bombe entre les mains et que je devais choisir entre la désactiver ou la faire exploser. » la première option était la mieux mais la conséquence était que je ne serais peut être pas heureuse alors en soit, c’était un casse tête sans nom. « maaaais, t’as pas besoin d’entendre mes problèmes. t’étais pas partie ? » ouais. il me semble que y a un bout de temps que t’avais pas été ici. pourquoi ? explain.

Je préférais de loin une personne qui parle beaucoup qu'une personne qui ne parlait pas du tout, bon... toi, c'était différent car je n'avais quasiment rien compris à ce que tu venais de me dire mais ça me faisait rire. Je te demandais alors si tu avais réussi à trouver une solution à ton problème avec Sullivan, tu m'avouais que non, que c'était comme si tu avais une bombe entre les deux mains avec le choix de la désactiver ou de la faire exploser. J'haussais les épaules. J'adore tes comparaisons. Mais, malheureusement, ce n'était pas à moi de trouver une solution pour ton problème. Enfin, tu sais, le mieux est que tu sois heureuse. C'était tout ce que je trouvais à te dire, je ne voulais pas être celui qui te donne les réponses. Tu me demandais ce qu'il t'était arrivé, je bus une gorgée de mon latte avant de te répondre : Ben, je marchais plus à cause de mon accident de voiture... puis au springbreak, j'ai ressenti des sensations donc je suis parti dans le sud de la France dans un centre grâce à mon agent et les résultats ont été phénoménales, du coup je suis de retour grâce à mon contrat avec les Pats New England... C'était bien facile de résumer ma vie ces trois/quatre derniers mois à vrai dire.

on s’connait pas toi et moi. j’crois pas qu’on se soit déjà adressés la parole avant que je ne t’envoie des messages, comme ça. alors puisqu’on se retrouve maintenant autour d’un café, t’as le droit de me compter ton histoire. je veux dire.. je ne te force à rien mais partager, c’est bien non ? « ah ? généralement on me trouve bizarre » que je réponds d’un sourire. c’était pas commun de toujours tout comparer comme ça. de chercher à faire des métaphores de tout et de rien mais.. c’était moi. « mais qu’est-ce que le bonheur dans le fond ? » peut être que je l’étais mais que comme tout être humain, j’étais incapable de me contenter de ce que j’avais déjà. c’était typique dans notre comportement de toujours chercher à avoir mieux. de vouloir regarder si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs. « impressionnant. t’es comme.. un super-héros. j’vais être dans l’obligation de t’admirer maintenant » je plaisante un peu mais quelque part, je me trouve bête. être là à me plaindre de truc aussi stupide que les peines de coeur alors que que y a des gens comme toi qui traversent des épreuves tellement plus éprouvantes que les miennes.

T'es une gentille et mignonne bizarre alors. Je répondais en te regardant et en souriant, je pensais ce que je disais. Je te trouvais gentille et intéressante comme fille, Sullivan avait bien de la chance de t'avoir du peu que je t'avais parlé. Si tu veux, j'te pose des questions pour savoir si t'es heureuse avec Sully ? Ouais, des questions bateaux mais qui pourrait t'aider dans ta relation avec le jeune homme. Je t'expliquais alors ce qu'il m'était arrivé lors des derniers mois, tu me disais que j'étais une sorte de super-héros et que tu devais m'admirer maintenant. Dis pas n'importe quoi ! Je pense que j'ai eu beaucoup de chances... Je buvais mon café, j'étais peut-être un peu trop modeste sur le coup mais bon. Bref, tu sais... Ce café est délicieux, c'est comme... Bon, j'avoue que je suis nul en comparaison et autres métaphores ! Disais-je en riant.

quoi que j’étais sûrement en train de minimiser les choses là. parce que certes, aujourd’hui, je focalisais sur ma relation avec sullivan mais il ne fallait quand même pas que j’oublie que j’étais en plein coeur d’un procès pour décider si les gens avec qui j’avais grandis étaient en fait des psychopathes m’ayant kidnappé dans mon plus jeune âge pour palier à leur incapacités à procréer. ouais. j’préférais largement mettre ce genre de détail de côté en fait parce que clairement, c’était typiquement le genre de chose qui n’allait rien faire d’autres que me plomber encore plus le moral. « allez, pose moi tes questions, on verra bien » j’avais l’impression que l’on était en train de faire un jeu pour déterminer où j’en étais dans ma relation ce qui en soit était assez horrible. « aussi délicieux qu’une légère brise sous un soleil à 40 degrés ? » j’crois sincèrement que j’avais un talent pour les métaphores en fait. j’passais mon temps à en faire et.. j’sais pas, ça venait tout seul, comme ça. « je retiens quand même que tu me trouves mignonne » aha, crois pas que c’est passé à la trappe.

Je savais que je mettais dans une merde pas possible en te parlant, en te voyant comme ça même si c'était... un simple café que l'on buvait ensemble ? Je te proposais alors de te poser des questions afin de savoir si tu étais réellement heureuse en amour avec Sullivan. Tu retiens que le bon ? C'est bien, t'as raison. Disais-je en riant avant de réfléchir. Je bus une gorgée de mon café avant de te demander : Est-ce-que le matin quand tu te lèves tu penses à Sullivan ? Genre, le tout premier truc que tu penses en te levant hein. Je te regardais, je te trouvais réellement mignonne et Sully devait avoir bien de la chance de t'avoir à ses côtés.

je réagis pas forcément mais j’entends, je prends note de ce que tu dis et ouais, t’as dis que j’étais mignonne ce qui en soit me fait doucement sourire. « pourquoi retenir le mauvais ? » à part se torturer sois même je n’y voyais pas grand intérêt alors clairement, je préférais retenir que les choses positives parce que clairement, ça me permettait d’affronter mes journées avec un peu plus d’optimisme. « je.. » ok, j’avais besoin d’une seconde de réflexion parce que clairement, j’étais prise de court là. disons que je ne m’étais pas réellement attendu à ça. « je ne crois pas. » mais qu’est-ce que ça signifie ? en me levant je pense à aller aux toilettes, au café que j’ai envie d’avaler, ce genre de chose quoi. ça ne veut pas dire que je l’aime moins, si ? j’en sais rien en fait. j’ai le doute d’un coup.