je savais que je devais sortir. limite, c’était une obligation en fait. les psy avaient formels sur ça. disons que j’avais peut être.. un peu trop dépassé les limites ? ouais, les scarifications, l’enlèvement et toutes mes idées noires derrière.. disons que tout le monde était un peu trop sur mon dos. alors j’avais promis de faire des efforts, d’essayer d’arranger les choses même si en soit, c’était la dernière de mes envies. mais pour ce soir, je faisais un break direction la fête foraine avec cléo. c’était ça la force de notre relation, malgré les horreurs que l’on pouvait s’envoyer en plein visage, on restait quand même plus forte que tout le reste, main dans la main. c’était elle ma véritable âme-soeur, j’avais jamais eu le moindre doute sur ça. j’inspirais puis expirait profondément m’accrochant un peu plus à sa main comme si elle me permettait de garder le cap. j’aimais pas ça. être entourée de trop de monde, voir tous les visages autour de nous. curieusement, c’était dans la foule que je me sentais le moins en sécurité. et après avoir trainé le long des stands, on finissaient par se diriger vers la grande roue. étape incontournable mais aussi terriblement clichée. peu importe. sûrement que voir la ville d’en haut et être enfermée dans une nacelle à deux, ça me permettrait de respirer un peu mieux au moins le temps de quelques instants. je souffle alors qu’on fait la queue, attendant patiemment notre tour. puis c’était à nous. je prenais place dans la nacelle, cléo sur mes talons. sauf qu’elle n’avait pas le temps de mettre un pieds à mes côtés que pluton débarquait soudainement de nul part, soufflait quelques mots à ma meilleure amie qui m’adressait un sourire avant de faire demi-tour. what ? j’arquais un sourcil alors que c’était pluton qui montait à mes côtés et je ne comprenais pas. croisant mes bras sur ma poitrine, je soufflais doucement, l’attraction se mettant en route alors que l’on restait dans le plus grand des silences. ça me semblait long pour le coup, terriblement long. et une fois arrivés tout en haut, l’attraction se stoppait net nous laissant observer la magnifique vue s’offrant devant nous. « c’est moi ou c’est vraiment étrange ? » ouais, j’ose rompre le silence.

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J’étais célibataire et ouais, j’avais du mal à m’en remettre. Ces derniers jours avaient été difficiles parce que Louison avait récupéré toutes ses affaires, elle avait tiré un trait sur moi. L’amour qu’on pouvait se porter n’était de toute évidence pas suffisant pour elle. Alors ouais, j’étais mal ces derniers jours mais je me rendais à la conclusion que c’était Camila. Elle me hantait depuis notre rupture et n’avait jamais su trouver la porte de sortie. Peut-être que je ne le voulais pas, mais le fait est qu’elle y était. Et j’osais espérer qu’elle et moi puissions reprendre notre histoire. Maintenant ? J’en sais rien. Mais ouais, je sais pas, tant que je ne serai pas fixé, je ne saurai pas avancer. Je sais qu’elle m’aime, je sais qu’elle me veut et peut-être que notre histoire peut reprendre. Mais on doit déjà se débarrasser des casseroles qu’on se traine, les sentiments pour Abelard ou pour Louison. Je soupirais, incapable de savoir si c’était une bonne idée. Puis je la voyais, en compagnie de Cléo. Elles allaient vers la grande roue et l’idée de la prendre par surprise — sans chercher à l’effrayer — me venait en tête. Je guettais alors les filles dans la queue et quand c’était finalement leur tour, je venais prendre à part Cléolya, lui annonçant alors que j’avais besoin de lui parler et elle acceptait, s’éloignant de l’attraction pour me laisser monter dans la nacelle en compagnie de Camila. Je soufflais doucement, un sourire gêné sur les lèvres avant qu’on atteigne le haut de la roue et que tout se stoppe soudainement. « Je.. J’ai demandé en fait » Et ouais, j’esquissais un sourire, loin d’être rassuré. Il ne me semblait pas qu’elle soit phobique des hauteurs. « Je voulais un tête à tête avec toi et.. ouais, ça change du bar ou de venir chez toi à l’improviste » 

mais je ne comprends pas en fait. je ne comprends pas pourquoi est-ce que soudainement t’as débarqué là. pourquoi est-ce que tu as murmuré des choses à cléolya et pourquoi est-ce qu’elle est partie pour te laisser toi. j’comprends pas et je déteste ne pas comprendre. mais à côté de ça, je suis dans un environnement qui ne me plaît pas trop, j’suis pas sereine alors en soit, je reste plutôt calme. j’attends que des explications viennent, que tu dises quelque chose parce que je me doute que t’es pas juste là pour nous laisser faire un tour puis repartir. opinion qui se conforte quand l’attraction se fige soudainement. et t’as de la chance que ce soit toi parce que dans le cas contraire, j’aurais probablement eu une crise de panique. tu sais que je déteste être ailleurs que chez moi maintenant ? l’air libre me terrifie. et c’est un comble si on part du fait que de base, je suis claustrophobe. mais bref, c’est pas le sujet du moment. « ah » ça me rassure parce que du coup, ça me conforte dans l’idée qu’il ne va rien m’arriver de mal. mais d’un autre côté : pourquoi ? pourquoi t’as prévu ça ? parce que y a pas de sens. « vrai, c’est plutôt inédit » et je réponds à ton sourire parce que je sens bien que t’es pas à l’aise non plus. ce qui me ramène encore à mon « pourquoi ». tu viens d’un coup, tu prévois que l’attraction s’arrête, tu sembles mal à l’aise. tu vas m’annoncer quoi ? parce que je crois qu’avec tout ce que l’on a vécu jusqu’à maintenant, je peux tout entendre. « lâche le morceau non ? j’suis pas certaine qu’on reste ici indéfiniment. »

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C’était un coup de tête, mais plus ou moins prémédité aussi. J’avais espéré la voir ici ce soir, j’avais espéré apercevoir sa silhouette parmi la foule et peut-être que ouais, on aurait eu une discussion qui saurait nous réchauffer les cœurs à tous les deux. Et pour une fois dans ma vie, j’avais été chanceux. Camila était là avec Cléo et j’avais réussi à avoir ma place dans la nacelle à la place de sa meilleure amie. Encore heureux que notre relation ait plutôt bien évolué pour le coup puisque sans ça, ça n’aurait jamais fonctionné comme plan. Alors qu’on était en haut de la roue, arrêtés, elle se posait des questions Camila, ce qui était assez légitime en soi, même si j’espérais qu’elle comprenne rapidement de quoi il en retournait.  Et j’étais stressé, elle le voyait, elle me connaissait après tout. C’était sûrement pour cette raison qu’elle venait chercher à savoir le pourquoi du comment de notre présence ici, à tous les deux. « Si je voulais qu’on soit tous les deux ici, c’était pour faire ça… » Glissant ma main le long de sa joue, mon regard plongé dans le sien, je finissais par approcher mon visage du sien pour finalement chercher ses lèvres afin d’échanger un baiser que j’avais moi-même initié. Oui, c’était bien sûr étrange, ça faisait des mois et des mois que j’en rêvais mais jamais ça ne s’était produit, jusqu’à aujourd’hui. Puis doucement, je cherchais à ce que ma langue aille chercher sa jumelle, afin de partager un vrai baiser, ce dont on s’était passé toutes ces semaines.

y a même un petit rire nerveux qui filtre de mes lèvres mais en soit, tu sais que j’ai raison. que la nacelle va se remettre en route et que l’on sera bien assez vite sur la terre ferme. alors s’il y a un but à tout ça, si t’as organisé ce moment pour quelque chose, tu devrais probablement lâcher le morceau maintenant avant qu’il ne soit trop tard. et j’essaie d’imaginer parce que j’ai toujours été le genre de fille à faire des millions de films dans ma tête, à imaginer tous les scénarios possible et inimaginable. alors je me dis que tu vas forcément m’annoncer une mauvaise nouvelle. je ne sais pas laquelle mais je me dis qu’en soit, ma vie est tellement désastreuse que je suis pas certaine d’être plus ébranlée que ça. je crois que j’ai fini par m’habituer au fait que tout tourne toujours au désastre quand il s’agit de moi. est-ce que tu t’en vas ? est-ce que t’es là pour me dire que tu retournes chez toi ? parce que par contre, je sais pas si je pourrais affronter une vie ou je sais d’avance que je ne te croiserais pas. c’est trop dur pour moi. et j’ai le souffle qui se coupe un peu quand ta main se pose sur ma joue. est-ce que je suis en train de rêver ? parce que ça ne peut pas être réel ça. tu passes ton temps à me repousser, à me dire que c’est trop tard et que je dois m’en aller alors.. pourquoi ? puis y a tes lèvres qui glissent sur les miennes comme une évidence et j’ai le palpitant qui s’emballe. un peu plus quand c’est ta langue qui vient chercher la mienne avec une douceur infinie. mon dieu, joue pas avec mon coeur s’il te plaît. fais pas ça pour repartir une fois le tour de manège terminé. mais j’peux pas résister, tu sais combien je suis faible face à toi. alors ma langue, elle vient se mêler à la tienne dans une danse effrénée. un vrai baiser comme l’on n’avait pas partagés depuis des mois et des mois. et c’était comme si ça me permettait de te retrouver au moins un peu. mais le souffle vient à manquer et la réalité fait son retour. « pourquoi ? » moi et mes questions, toujours.

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C’était peut-être risqué dans le fond de faire ça mais je me disais que je n’avais plus rien à perdre. Quitte ou double, tout risquer pour avoir enfin celle que je voulais, celle que j’aimais. Certes, je pensais encore à Louison qui ne m’avait pas laissé la chance de lui prouver que je pouvais faire encore des efforts. Mais elle semblait avoir fait son choix et il était impossible pour moi de lui faire changer d’avis. Et peut-être qu’inconsciemment, c’était Camila tout du long ? Qu’en sais-je ? J’étais dans cette nacelle, à plusieurs mètres d’altitude et on se retrouvait même en tête à tête, arrêtés dans notre élan. Alors je balayais tout nos échanges précédents, pour venir chercher ses lèvres et l’embrasser comme si c’était le premier baiser que deux adolescents pouvaient échanger. Doux et profond à la fois. Ma langue cherchait la sienne et elle me laissait faire volontiers, répondant à tout ça de façon tellement naturelle. C’était ça le truc dans le fond, le naturel que tous les deux pouvions avoir ensemble. Et ouais, c’était comme une impression de revivre quand je suis à ses côtés, quand je suis en train de l’embrasser. Je me sentais moi à nouveau et si j’avais eu cette impression avec la Mather, c’était même pas comparable en fait. Seulement, Camila mettait un terme à tout ça, son regard se posant sur moi, l’interrogation étant lisible sur son visage tout entier. Et forcément, ses mots rejoignaient ses pensées. « Et pourquoi pas ? Ne te pose pas de questions Cami… profite » soufflais-je doucement, collant mon front au sien, ma main toujours posée sur sa joue que je caressais doucement de mon pouce.

je ne pouvais pas m’en empêcher. j’crois que quelque part, j’avais toujours eu ce besoin de comprendre tout et n’importe quoi. et ouais, là, j’avais besoin de savoir pourquoi est-ce que soudainement aujourd’hui il était venu jusqu’ici avant de prendre la liberté de m’embrasser de la sorte. louison ? j’me disais qu’elle n’était probablement plus dans le tableau. il se battait tellement fort pour ne pas la tromper qu’il ne serait pas venu agir comme ça alors qu’il était capable de me repousser quand je faisais le premier pas. alors ouais, louison n’était définitivement plus dans le tableau. mais est-ce que ça faisait de moi la troisième roue du carrosse ? j’en savais rien. j’connaissais rien de tes intentions en fait là alors ouais, c’était légitime de ma part de t’interroger au moins un peu pour essayer d’y voir plus clair dans tout ça. « ok.. » j’sais pas si je suis vraiment convaincue, si j’ai vraiment envie de rester dans le flou mais je peux essayer pour toi. parce que quelque part, je veux aussi te prouver que j’ai changé. que je ne suis plus aussi.. instable ? la blague. je suis probablement devenue encore pire depuis la fin de notre relation. « une dernière chose.. » désolée, je ne pouvais clairement pas m’en empêcher. « dis moi que c’est réel. » parce que j’ai besoin de me raccrocher à quelque chose et je veux avoir la certitude que tu ne va pas soudainement disparaître comme si rien ne s’était produit ici. j’ai au moins besoin de ça. et je pense que tu peux me l'accorder, pas vrai ? parce que t'as mis tellement d'effort pour me repousser que j'ai besoin d'entendre de ta bouche que cette fois, ça sert à quelque chose. que tu vas pas me jeter dans le vide comme ça.

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C'était un coup de poker de me retrouver ici, dans cette nacelle de la grande roue de cette fête foraine. Mais voilà, je n'avais plus rien à perdre. Louison m'avait quitté et j'étais désemparé. Peut-être que je cherchais un peu de réconfort dans les bras de Camila, tout en mettant en action ce que je mourrais de faire depuis qu'elle m'avait quittée. C'est l'histoire de ma vie au final... celles que j'aime me quittent. Les autres, peu m'importait. Mais Tanja, Louison, Camila... les trois m'avaient quitté, d'une façon ou d'une autre. Peut-être étais-je fait pour être seul. C'était sûrement ça ouais... Mais quelque part, je voulais juste être heureux, qu'importe ce que mon coeur ou ma tête me dictaient. Le front contre celui de Camila, le regard plongé dans le sien, je la regardais, esquissant alors un sourire en coin. Oui, sa requête me faisait sourire, j'y pouvais pas grand chose. « C'est réel... Camila, tu ne rêves pas » que je soufflais, lui volant alors un nouveau baiser avant de l'approfondir, laissant de nouveau ma langue chercher la sienne. Ce sentiment de plénitude me prenait de plein fouet, tentant d'oublier ce coeur brisé que je me traînais depuis quelques jours maintenant. On restait en haut de cette grande roue, immobilisée, le temps de profiter de ces retrouvailles tant attendues. Un signe de ma part au proprio de l'attraction et on pourra redescendre, si on le souhaite.

parce que si c’est pour m’abandonner une fois l’euphorie retombée, jette moi du haut de cette nacelle maintenant. ça reviendra au même. je ne suis plus la même tu sais ? je ne suis plus cette fille forte que tu as eu l’habitude de voir à tes côtés. je suis devenue l’ombre de moi même, une pathétique gamine qui a regardé son monde s’écrouler et qui s’est écroulée avec. mais tu confirmais. tu confirmais que c’était la réalité. que le baiser que tu venais de me donner avait bien eu lieu et quelque part, je voulais croire que je ne craignais rien. que t’allais pas me laisser descendre d’ici sans plus jamais rien me donner par la suite. et je crois que pour la première fois depuis longtemps, je souris vraiment. tes lèvres, c’était sûrement la meilleure chose au monde alors je me complaisais dans l’échange que tu initiais une nouvelle fois. je t’embrassais à pleine bouche comme si je n’avais plus besoin de me retenir, de me brimer. t’étais là et pour la première fois, j’avais la sensation que les choses iraient bien. que je n’avais plus besoin de me soucier de quoi que ce soit. alors c’était une multitudes de baisers que je déposais sur tes lèvres, dérivant sur ta mâchoire puis dans ton cou. je voulais m’approprier chaque parcelle de ta peau parce que dans tout ça, dans tout nos déboires, tu était resté mien. c’était écrit dans les étoiles que notre histoire n’était pas terminée. « tu es le risque que je prendrais toujours » que je souffle en référence au premier tatouage que l’on avait pu faire toi et moi. c’était toujours aussi vrai même un an après. parce que la vie ne valait pas la peine d’être vécue sans prendre des risques et que tu étais le mien.

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Des mois que je rêvais de l'embrasser comme je le faisais. Des mois que je rêvais d'être proche à ce point d'elle. Et j'y étais et bordel que ça faisait du bien. Un rêve éveillé, qu'importe ce que c'était dans le fond, je revivais. C'était avec minutie que je captais chacun des instants qu'on passait ensemble à présent, avec cette boule au ventre qui se formait quand j'imaginais qu'on puisse me l'enlever à nouveau. J'avais peur oui, Camila était mienne et personne n'avait le droit de me l'enlever. Personne. Pas même un prince d'un pays lointain presque imaginaire tant il n'existait pas. Après l'avoir rassurée, je venais m'emparer une nouvelle fois de ses lèvres pour un baiser un peu plus fougueux, laissant l'envie prendre le dessus. Bordel que ça faisait du bien, bordel qu'elle m'avait manqué. Des frissons apparaissaient sur ma peau à chaque baiser qu'elle déposait, sur ma mâchoire, dans mon cou. C'était un geste si habituel avant qu'il me fallait un temps d'adaptation pour m'y faire à nouveau. « Jusqu'aux étoiles... au delà de toutes les galaxies » Et je capturais doucement ses lèvres pour sceller nos mots. Finalement, je me penchais pour faire signe au contrôleur qu'il pouvait remettre la machine en route. « Tu veux faire un tour à la fête foraine ? Peut-être que tu veux rester avec Cléo, j'ai foutu en l'air vos plans, je suis désolé » Pas si désolé que ça, parce que ça faisait tellement du bien de l'avoir de nouveau à mes côtés, mais je savais que Cléo était son pilier et c'était sans aucun doute vers elle qu'elle se tournait maintenant en cas de problème.