Tu avais bien sûr Tinder chez toi, même si ce n’était pas ainsi que tu rencontrais bien des gens. En fait, tout le monde te connaissait. Tu faisais des fêtes régulièrement à la maison de tes parents. Tu étais impliqué dans plusieurs causes et tu aimais qu’on te voit. Bref, les gens venaient vers toi. Ici, on t’ignorait. Les gens n’étaient pas aussi faciles d’approche. Ils étaient tous pressés, tous méfiants. Ça t’énervait déjà. Voilà tu t’étais tourné sur cette application, t’ennuyant chez toi. En plus, la ville était composée de plusieurs étudiants, qui étaient présentement en fin de session. Comme tes cousins d’ailleurs qui t’abandonnaient. Tu ne cherchais pas le grand amour là non plus. Simplement à occuper un peu ton ennui et qui sait, un peu plus si la personne te plaisait. Tu n’étais pas celui qui cherchait à mettre quelqu’un dans son lit constamment. Discuter était déjà un bon début, faire une sortie également. Tu passais généralement ces étapes en premier, mais avec ce garçon, Zeno, tu avais simplement suivi rythme, qui avait conclu par sa venue chez toi… dans 20 minutes! Ce n’était peut-être pas dans tes habitudes, mais ce n’était pas pour autant que ça ne te plaisait pas. Ça occuperait bien ta soirée et qui sait, ta nuit. Tu sortais de la douche alors tes cheveux étaient encore mouillés. Tu pris tout de même la peine de t’habiller, il était peut-être direct, mais tu n’allais pas l’accueillir en boxer. Alors qu’il ne restait que quelques minutes avant sa venue, tu te dirigeas vers la cuisine pour te servir un verre. Rhum et coke, un classique. Tu fus surpris d’entendre déjà sonner à la porte, le temps avait passé plus vite que prévu. Mais que pouvais-tu faire de plus? Tu n’allais pas te préparer pour ça quand même. Ton verre à la main, tu allas donc lui ouvrir, un sourire aux lèvres. Tu pouvais enfin poser ton regard sur lui et ça ne te décevait pas. Il avait vraiment une gueule de mannequin et un corps… attirant. Disons que cela pour l’instant. « Bonsoir, j’peux t’offrir un verre? » Tu comptais bien prendre ton temps, à son plus grand malheur probablement mais c’est ce que tu aimais.

Apparemment, depuis mon arrivée à Boston, je ne fais pas grand-chose d’autre que d’aller à des Tindate et me foutre un peu plus dans la merde jour après jour. Ce soir, c’est Tindate. Demain, ce sera probablement un peu plus de merde. Au fond, j’fais plus la différence après toutes ces années. Moi, c’que j’veux, c’est de m’amuser et de me distraire et toi? Tu sembles le parfait spécimen pour m’aider à y arriver avec ton teint basané –j’paris que t’as un accent hyper sexy aussi, rien à voir avec le miens. Bref, on termine notre conversation, j’vais rapidement sous la douche et me fringue en un temps record avant de sauter dans ma bagnole et de rejoindre l’adresse que tu m’as donné. Sur place, je cogne et attend les mains dans les poches que tu m’ouvres. La porte s’ouvre sur ta silhouette et je suis surpris de voir que je dois légèrement lever les yeux pour te regarder en face. Putain j’suis un nain en vrai moi. « Bonsoir, j’peux t’offrir un verre? » Je te rends ton sourire. « Ouais, j’vais prendre la même chose que toi. » Sans attendre, je fais un pas à l’intérieur et regarde rapidement autour pour me donner une idée de l’endroit où tu habites. La déco en dit généralement long sur une personne –ou l’absence de, selon le cas. « Sympa chez toi. » Small talk, but hey, j’vais pas te violer dès mon arrivée, si?

Tu crois que pour ici, c’est une première d’être aussi rapide et tu te surprends toi-même. Toi qui aimes jouer, qui aimes prendre tout ton temps et même, ne pas finir par conclure parfois. Oh ne vous méprenez pas, tu adores le sexe, mais tu crois qu’il est meilleur quand il est mérité. Sauf que ce soir, tu te sens seul et tu te laisses guider par le rythme de ce beau Zeno. À vrai dire, tu es un peu déçu par Boston. Tu t’étais attendu à bouger plus, à rencontrer plus de personnes. Plus facilement. Finalement, tu devrais peut-être te regarder dans une glace. Mais quoi changer? Alors tu allais couper cette solitude en invitant un bel étalon chez toi. Les joies d’habiter complètement seul, c’est qu’on n’a pas à attendre pour avoir un coup, on peut le faire quand on veut. Enfin, ça l’avait ses côtés négatifs aussi, dont celui de n’avoir personne avec qui parler lorsqu’on avait besoin de parler, ou juste une présence. Bref ce n’était pas le temps de devenir dépressif car le jeune homme avec qui tu avais matché sur Tinder venait d’arriver. T’ayant toi-même servi un verre plus tôt, tu lui en offres un aussi et à sa réponse, tu te retournes pour aller lui en faire un aussi. « Parfait, suis moi.» Tu n’allais pas le laisser planter là. Puis tu ne l’avais pas invité pour rester distant non plus. Tu avais trouvé Zeno assez brusque dans votre conversation, tu avais hâte de voir s’il l’était tout autant en vrai. Tu l’espérais secrètement, ça te ferait du bien. Il commente ton appartement et tu souris un peu, finalement on va y aller pour le small talk avant les vraies choses. « Merci, j’ai encore pas mal de choses à ranger, mais j’me plais bien. » Tu n’avais pas pris le plus petit ni le plus moche de la ville non plus. D’ailleurs, tu avais bien l’intention d’y faire des fêtes éventuellement, quand tu aurais un bon entourage. Tu mélanges le rhum et le coke dans son verre, assez fort comme à ton habitude et lui tends avec un sourire aux lèvres. « Et voilà. » Tu bois une autre gorgée de ton verre, ne le quittant du regard. En réalité, il t’intimide un peu. Ce n’est pas dans tes habitudes, mais tu ne sais comment agir. Tu te dis cependant que vous pouvez être civilisés un peu et discuter. Tu te diriges alors vers le salon pour t’installer sur le canapé. Tu es perdu dans tes pensées un instant. C’est certain qu’il va te trouver étrange. Tu repenses à votre conversation. En fait, tu n’as pas envie de discuter de sa famille ou du temps qu’il est installé ici. Fuck les règles. « T’as envie de me parler de tes idées pour occuper mes temps libres? »

« Parfait, suis moi.» J’obtempère, te suis jusqu’à la cuisine où tu prépares mon verre en y mettant une bonne quantité de rhum. Je souris pour moi-même, content de voir que t’es pas une chochotte, plus c’est alcoolisé, mieux c’est, non? Enfin c’est ce que je pense. Je complimente ton appart, tu réponds un truc et j’me fais déjà chier avec cette conversation. Définitivement, j’suis pas le genre de gars qu’on invite pour causer. « Et voilà. » Tu me donnes mon verre et je te remercies d’un mouvement de tête avant d’en prendre une bonne gorgée, le mélange sucré du coke et épicé du rhum emplissant ma bouche et ma gorge pour la meilleure des sensations. Puis, tu te diriges vers le salon et je t’y suis sans pour autant prendre place sur un canapé comme tu le fais. Je reste debout, regarde un peu autour, joue avec l’alcool dans mon verre en le faisant tourner. « T’as envie de me parler de tes idées pour occuper mes temps libres? » Je relève les yeux vers toi et un sourire carnassier illumine mon visage alors que je te rejoins enfin, m’asseyant à côté de toi. Je prends une nouvelle gorgée et dépose mon verre plus loin. Puis, je prends le tiens dans tes mains et le dépose aussi avant de reporter mon attention sur toi. De carnassier mon sourire passe à joueur et je pose la main sur ta cuisse sans grande gêne. « Et si je te montrais plutôt que de t’en parler? » Je remonte ma main vers le haut et laisse mon regard tomber sur tes lèvres un moment. « Sauf si t’aime le dirty talk? »

Tu l’entends te répondre un et voilà et tu ne peux t’empêcher de lâcher un petit rire. Apparemment les conversations, ce n’est vraiment pas le truc de ce fameux Zeno. Tu sais déjà que les choses vont devenir sérieuses rapidement, sinon vous alliez vous ennuyer et il n’était pas venu pour cela. Tu prends alors quelques gorgées de ton verre. Si tu veux profiter de l’alcool, c’est maintenant ou jamais. Tu te diriges vers le salon, t’asseyant sur le canapé alors que ton invité reste face à toi. Tu dois donc redresser la tête pour le regarder tandis que tu lui demandes de te parler de ses idées pour occuper mes temps libres. C’est ainsi que tu l’avais attiré en quelque sorte chez toi. Sa réponse se plait mais tu hésites tout de même un instant. Enfin, c’est surtout que tes pensées divaguent alors que tu sens sa main monter vers ton entrejambe. Tu te reprends tout de même après quelques secondes, haussant tes épaules. « J’aime tout. » Les gestes, les paroles, tout pouvait t’exciter. Puis ce jeune homme que tu avais à tes côtés, en plus d’être attirant, avait une attitude qui te faisait perdre tes moyens alors tu doutais que tu pourrais résister bien longtemps. « Mais je me sens plutôt impatient, montre-moi donc. » Tu souris toujours et remarques bien que tes lèvres semblent avoir attirées sont attention. Tu t’approches alors lentement de lui mais t’arrête bien avant de pouvoir lui toucher. Il doit te montrer après tout?

« J’aime tout. » J’esquisse un sourire surpris, mais satisfait par cette réponse. J’avoue que je ne m’attendais pas à autant de liberté. Malgré tout, c’est parfait comme ça, moins de restreinte et plus de plaisir, pas vrai? « Mais je me sens plutôt impatient, montre-moi donc. » Mon sourire s’agrandit davantage alors que tu te penches vers moi sans pour autant venir poser tes lèvres sur les miennes. Je ne perds pas de temps pour prendre la relève, attrapant ta nuque de ma main libre et venant plaquer mes lèvres sur les tiennes pour y découvrir le goût sucré du rhum et du coke. Ma main qui se trouvait sur ta cuisse commence quant à elle son ascension vers ton entre jambe que je caresse d’abord par-dessus le tissu de ton pantalon. Arrête-moi si j’vais trop vite Felipe…