P’tite question entre deux biscottes
Rain & Alan

Ce matin là, je savais pertinemment que je ferais mieux de me taire sur ce qui s’était passé durant la nuit. Après tout, pourquoi accorder une quelconque importance aux dires d’une personne se cachant derrière l’anonymat ? Seulement ce nom me restait en tête sans que je puisse m’en débarrasser. J’ai bien tenté de faire comme tous les matins que j’ai passé avec Rain, me levait une heure, voire deux heures plus tard qu’elle comme la marmotte que je suis, venir embrasser ses lèvres et sentir cette haleine de café, m’asseoir en face d’elle et commencer à manger tout en discutant de chose et d’autre, mais je n’y suis pas parvenue. J’étais ailleurs ce matin là, dans mes pensées, ma curiosité faisant le forcing pour que j’en parle, que je l’évoque et c’est de but en blanc, au milieu d’un silence qu’il est sortit. “ Marlon Thompson, ça te dit quelque chose ?”.

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Rain & Alan

Il te faut du café. Tes yeux refuseront de s'ouvrir sinon... Vu la soirée d'hier, et l'heure tardive à laquelle tu t'es endormies, tu décide qu'aujourd'hui la caféine sera ton excitant, non pas ton jogging habituel. Ni même la tête blonde qui partage ton lit... ou plutôt le lit duquel tu partage. T'es vraiment pas opérationnelle aujourd'hui ...
C'est sa faute aussi! Une faute délicieuse qui te laisse languissante quelques minutes, avant que tu te décide de quitter le confort des couverture pour préparer un mini petit déjeuner.
Tu trouves un de ses pulls que tu mets par dessus une culotte. Impudique, ne craignant pas de te découvrir aux yeux de ton petit ami ou de sa colocataire. Tu choisis cependant de prendre ton café, sans l'attendre. Puisqu'il te faut ta dose maintenant, sinon tu te rendormiras.

Téléphone dans une main, ta tasse dans l'autre, tu profite des rayons du soleil qui filtrent entre les rideaux, pour vérifier l'actualité. L'arôme de ton breuvage te chatouille les narines et un sourire joue sur tes lèvres, quand l'ourse se reveille. Rectification, le nounours. Son doux baiser le prouve bien. "Bonjour" dis tu simplement. Il ne te réponds pas, tout à fait normal puisqu'il ne semble pas encore être éveillé. Et le silence ne te dérange pas, c'est doux... paisible ... apaisant. Marlon?
"Marlon?" Demande tu. Tu cherches ce nom dans ta tête, farfouille dans ta mémoire un Marlon rencontré sur le campus, ou pendant une soirée. "Je sais pas... c'est un nouveau bizut?" t'enquit tu, sans même relever ta tête de ton téléphone.
Marlon? Un ex étudiant de l'université de Boston peut être?

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Rain & Alan

Observe-la attentivement m’avait-il dit, sa réaction devrait me donner des réponses. Mais des réponses à quelles questions ? Et que suis-je en train de faire concrètement ? J’interroge Rain de bon matin sur un nom qui m’est totalement inconnu et qui m’a était donné par une personne mystérieuse en pleine nuit…  J’obéis à une personne que je ne connais même pas ? Mais où-vas-tu Alan ? Pourtant, je suis bel et bien là à scruter sa réaction, observant son langage corporel à défaut de pouvoir plonger mes yeux dans les siens qui sont rivés sur son téléphone, mais seule la normalité s’offre à moi.

“Non, laisse tomber…”, lâchais-je en avalant une nouvelle gorgée de mon café.

Passe à autre chose Alan, c’est surement la meilleure chose à faire, tu as sans doute était la victime d’une blague minable. C’est la pensée qui m’a traversée l’esprit l’espace de quelques secondes avant que la curiosité ne fasse place à cette petite graine grandissante en moi qu’on appelle plus communément l’inquiétude. Cette petite graine alimenter par les nombreuses questions sans réponses dues à cette conversation fort bizarre de la nuit dernière. “Eh…”, l’interpellais-je afin que mes prunelles bleutées puissent enfin voir de nouveau les siennes puis je lui demandais:

“Tu me le dirais si tu avais des soucis hein ?”

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Rain & Alan

Rapidement, les actualités sur ton téléphone perdent de leurs interêt. Ton café n'est plus aussi parfumé. Tes paupières ne sont plus lourdes, et tes yeux ne regardent plus dans le vide. Le renard en toi se reveille à moitié. Il s'étire et baille, fixant à travers tes pupilles, ton petit ami qui s'installe.
Que vient il de se passer?
Tu ramène ta tasse vers tes lèvres, cachant ainsi la moitié de ton visage. Méthode que tu utilise souvent afin de cacher tes... intentions? Quels sont tes intentions déjà ? C'est d'Alan qu'on parle, pas d'un gars que tu passe sur le gril. Pas d'un homme à qui tu veux mentir ou cacher un trouble.
Alors pourquoi tes reflexes agissent ainsi ?
Pourquoi le scrute tu ainsi, essaye tu de déchiffrer son expression?
Peut être à cause de son expression justement. Tu sens le poids de son regard, sans même tourner la tête vers lui. Tu vois son reflet, alors que tu fais semblant de rêvasser par la fenêtre.
Peut être aussi à cause de sa réponse... très étrange. Il te demandes si tu connais un Marlon, pour ensuite te dire de laisser tomber. A croire qu'il pensait que tu allais lui répondre...
Marlon?
"Eh"
Tu te permet de te tourner vers lui. Arbore une expression que tu veux neutre. Souris même légèrement, comme pour le rassurer. Le rassurer sur quoi ? Tu ne sais pas encore
“Tu me le dirais si tu avais des soucis hein ?”
Pas vraiment, non. Je t'apprécie beaucoup trop pour ça.
“Bien sure mon cheri” Réponds tu le plus naturellement du monde. Toujours avec ton sourire “Toi aussi n'est ce pas? Il t'arrives quelque chose à la ... ” PUTAIN ! Marlon ! Marlon le putois “la confrérie ? ” finis tu dans un souffle.

Lèves toi Rain.
Bouges.
Fait un truc!
Tu t'obéis. Le Renard en toi arrête de lécher ses pattes, ses oreilles se redressent, en alerte. Tu te lève, feignant de vouloir te resservir du café. Une tâche assez banale, parfaite pour t'éloigner de la table. D'Alan. Et du fait qu'il vient de, peut être, laisser tomber le nom de Marlon le Putois Thompson.
Reprends toi.

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Rain & Alan

Pourquoi te mentirais-t-elle ? Entre un inconnu qui a sûrement apprécier sa petite blague nocturne et la fille avec qui je sors depuis plusieurs mois, nul doute que je décide de croire la jeune femme. J’ai confiance en elle. Bizarre me direz-vous ? Il est vrai que pour la plupart des gens, le coté un peu mystérieux et intrigant de Rain, son comportement parfois un poil séducteur et sa confiance en elle les pousse à penser que la côtoyer n’est pas forcément une bonne chose. Mon avis est bien différent… Ces personnes là ne la connaissent pas comme je la connais. J’ai dépassé depuis longtemps cette première impression qu’elle peut donner et j’ai creusé un peu plus sa personnalité pour finalement découvrir ce qu’elle a vraiment à offrir.Quand elle me certifie qu’elle me le dirait si quelque chose n’allait pas, je n’hésitais pas la moindre seconde avant de la croire.

“Evidemment oui ! Et non tout va bien à l…”, lui répondais-je alors qu’elle se leva avant que je n’ai eu le temps de finir ma phrase.

Je la suivais des yeux, la regardais se servir un nouveau café tandis que je repensais à ce que je venais de dire. Un mensonge ? En quelque sorte oui… De l’hypocrisie ? En quelque sorte aussi… Tu es exactement en train de faire ce que tu ne voudrais pas que Rain te fasse. Tu lui caches cette inquiétude qui est tienne depuis cette nuit. Je brisais donc ce court silence d’un: “Non tout ne va pas bien…”. Je sortais mon portable de ma poche et l’ouvrais à la page des messages envoyés cette nuit par l’anonyme puis je posais l’appareil sur la table avant le faire glisser jusqu’à la place récemment occupé par la belle. Y’a t-il lieu de s’inquiéter ? Elle en sera le seul juge.

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Rain & Alan

Les muscles tendus, tu tournes le dos à ton "chéri" prétextant vouloir te servir une nouvelle rasade de café, alors que le breuvage noircit encore le fond de ta tasse. Tu t'oblige à bouger, afin de ne pas paraitre trop immobile, tout en faisant attention à ne surtout pas trembler, ou, plutôt, ne pas le montrer, Le temps de te reprendre assez, pour coller un léger sourire sur tes lèvres, revenir vers lui.
Il te répond, mais tu l'entends à peine, tant ton cerveau essaie de comprendre ce qui amène Alan... TON Alan... à te poser des questions sur Marlon. Seul le silence soudain quand il s'arrête de parler, arrive à te faire relever les yeux. Surprise, tu te demande s'il avait fini, ou s'il attendait une intervention de ta part.
Tes yeux se dirigent de leurs propre chef vers le visage du blond, de l'autre côté de la table, et tu te rends compte, que ... heureusement, l'interrogation et la surprise dans ton regard passent inaperçus, puisque Alan vient de se reprendre dans sa propre déclaration, et de t'avouer que tout n'allait pas bien.
Un frisson joue sur ta nuque.
Il sort son téléphone. Te le passe. Te scrute.
Tu te réveille, alors, brutalement du choc qui semble t'entourer. Ton expression hébété pendant les quelques minutes qui viennent de passer, pouvait passer inaperçus jusqu'a cet instant, vu que tu l'avais habilement transformé en une autre, inquiète pour ton petit ami. Mais plus maintenant.
Dès à présent, il faillait calculer chaque mouvement, chaque petite réaction, comme tu as l'habitude de faire, avec tant d'autre personnes.

Ramenant un genoux sous ton menton, en posant le pied sur ta propre chaise, tu joue la nonchalance, et espère attirer le regard du blond vers une certaine partie de ton anatomie. Ton regard quant à lui, fixe l'écran de son téléphone et le parcourt, lentement, lisant chaque mot scrupuleusement, tout en essayant de les apprendre mentalement pour plus tard. Ton côté analyste prends le relais. Chaque terme utilisé a son importance.
Peter?
Qui est donc Peter?
Tu ne penses pas que ce soit le vrai prénom. N'a t il pas écrit que le vrai prénom ne lui servirait à rien?
Numéro bloqué, pas moyen de savoir qui il est réellement.
Ca aurait été moins drôle autrement.
Il passe du Vouvoiement, au Tutoiement. Comme s'il essayait de devenir son "ami".
Puis, il commence à parler de toi.
En aucun cas il ne mentionne ton prénom.
Il parle de toi presque avec dédain. Difficile à déduire avec certitude, vu qu'il ne dit pas grand chose. Presque comme s'il avait peur de trop en dire en fait.
... Il avait seulement besoin d'attiser la curiosité d'Alan. De planter cette petite graine de doute dans son esprit. De TE provoquer, à travers lui.
Il y est arrivé.
Tu es tombé dans le panneau. Quand ton vrai monde, et celui de ton couple sont entré en collision avec un simple nom. Marlon. Alors même, que Marlon, n'a aucune importance, dans les deux monde.
"Marlon... Marlon ... Marlon...." Tu répète "Je connais ce prénom, mais je n'arrives pas à mettre le doigt dessus. Attends... " Prenant ton propre téléphone, tu écris le nom dans la barre de recherche. Tu dois savoir ce que google va dire sur le personnage, avant de te mettre à mentir. Tu pourras alors construire une histoire autour. Quelque chose d'assez plausible, qui expliquerais pourquoi l'associer à toi serait mal aux yeux de l'envoyeur, mais pas tellement pour expliquer que tu ne t'en rappelles pas. Et bien entendus, que tu restes dans les bonnes faveurs d'Alan.
Quant à savoir qui est Peter... Chaque chose en son temps.
"Ahhh! Lui !" t'exclame tu "Marlon Thompson" lis tu. Une photo du putois, les mains entravé par des menottes, le visage tuméfié, tenu par deux agents de la police, agrémente l'article que tu viens de trouver. Tu tournes l'écran vers le président Mather, sachant déjà ce que tu allais raconter "Il a été arrêté y a deux ans, pendant une soirée d'étudiants, à Boston University. Il voulait abuser d'une des Kapa Kapa Théta." énonce tu. Information écrite en gras dans le titre, c'est donc la pure vérité. "Elle a tellement hurlé, qu'on l'entendais depuis le jardin" la vérité la encore. Sauf que cette vérité ci, vient de ton passé. Tu t'en rappelle encore avec un sourire "Les mecs de l'équipe de foot ont accouru et l'ont tabassé, avant que quelqu'un appelle la police, et qu'ils viennent le coffrer" tu omet d'ajouter qu'ils ont découvert de la drogue sur lui. Assez pour qu'il soit arrêté pour possession. Et qu'il prenne le blâme pour toi... Toi qui avait aussi une bonne quantité, dans ton sac.
Tu marques une pause
"Je le connaissais."
Avoue tu.
"C'était l'ami de mon petit ami de l'époque"
Totalement mensonger ! Antoine n'en savait rien.
"Il ne m'a jamais touché, si tu te le demandes"
Vrai, ça aussi. Sinon ton père l'aurais émasculé. Tu marques une pause, avant d'ajouter, faussement intrigué.
"Je ne sais pas pourquoi on t'en as parlé/"
Dis tu en pointant l'écran encore allumé sur l'échange d'SMS.

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Rain & Alan

Tout va bien ? Oh que non ! Tu as bien essayé de te convaincre du contraire mais ces SMS nocturnes que tu pensais anecdotique de primes abords ont mûris dans ton esprit pour laisser place au doute. Tu te poses des questions que tu aimerais ne pas avoir en tête... Qui est ce Marlon ? Et le con qui s'amuse à t'envoyer ces messages ? Pourquoi ? Pourquoi toi ? Un petit gars de New York loin d'avoir une vie intéressante mais qui apparemment, selon cette anonyme, sors avec une fille bien plus intéressante. Tu en doutes, fortement, tu te dis que tu l'aurais vu si c'était le cas et c'est pourquoi tu as plus tendance à lui faire confiance à elle plutôt que de croire ces conneries qu'on t'as envoyés. Mais même s'il est bien enfouis, le doute subsiste toujours et c'est pourquoi tu as joué la carte de la vérité et a décidé de montrer les messages à la jeune femme assise en face de toi.

Elle se saisit de l'appareil et au lieu de continuer à manger tranquillement, tu la regardes, la fixe comme un con... Pourquoi ? Parce qu'on te l'as demandé et donc comme un bon petit soldat tu obéis alors que tu ne cesse de clamer ta confiance en elle. Toujours cette infime parcelle de doute qui vient offrir une contradictions entre tes pensées et tes actes. Lorsqu'elle se saisit de son propre téléphone, tu t'arrêtes carrément de beurrer ta biscotte, comme pendu à ses lèvres dans l'attente d'une réponse qui, tu l'espère, viendra détruire ce doute en toi. Elle t'explique qui est ce Marlon Thompson et tu écoutes attentivement, regarde la photo de ce mec et te demande comment on n'a pas vu plus tôt que c'était un dégénéré... Une histoire horrible, qui te confirme qu'on vit vraiment dans un monde de fou ! Une histoire dans laquelle ta petite-amie est impliquée indirectement. Cette dernière anticipe d'ailleurs ta prochaine question et te rassure sur le fait que ce malade ne l'a pas touchée. Suivant le doigt de la belle, tes yeux se perdent quelques secondes dans le vide et une question se pose: est-ce suffisant ? Très vite, tu arrives à la conclusion que non, il te faut plus de détails concernant un point qui n'est toujours pas éclaircie:

"Et ce Peter, je ne sais pas du tout qui c'est d'ailleurs... Mais pourquoi il m'a dit que savoir ça me donnerait un regard différent sur toi ?"

Cette question peut-elle être prise comme un manque de confiance par Rain ? Possiblement oui et c'est ce qui te fait un peu peur. Il ne s'agit pas là d'un interrogatoire mais cela y ressemble quand même beaucoup. La curiosité et le doute se mélangeant pour venir faire en sorte que tu demandes des précisions sur les points obscurs de cet événement nocturne.

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Rain & Alan

Voila. Tu es en total contrôle maintenant.
Beaucoup trop en contrôle pour l'endroit où tu te trouves : la chambre de ton petit ami, devant votre café matinal, ne portant que son pull et une culotte.
Cela te rappelle désagréablement ta relation avec Antoine. Quand tu faisais attention à tout tes agissement. Quand tu pensais à tout ce que tu disais. Quand être toi même signifiait te créer un tout autre personnage... et mentir dès le besoin le demandait.
Avec Alan, ça n'a pas été le cas jusqu'a présent. Votre relation te plaisais justement pour ça. Tu n'avais pas besoin de lui mentir puisqu'il ne te demandais rien. Il a beau être curieux par nature et te poser parfois des questions un peu bloquantes, t'arrivais toujours à répondre la vérité. Ou le strict minimum de la vérité.
Dès que tu prononçais les mots magiques que ça concernait "une affaire familiale", avec ton père impliqué dedans, il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Comme quand toi tu fais de même, dès qu'il s'agit de sa mère. Très vite, tu as su que c'était une ligne invisible à ne pas transgresser.

Alors tu es en contrôle.
Te levant, tu tournes le dos à Alan, te concentre alors sur la vitre de la fenêtre, la journée d'été dehors censé t'apaiser, le soleil, les oiseau, tout ces petits éléments... ça t'exaspère au contraire. Puis il se mit à parler... Sa remarque a du sens et cela te fais légèrement grimacer, renforçant ton impression que tu n'avais pas pensé ton argumentation jusqu'au bout. Erreur de débutante.

Après un petit silence, un soupire s'échappe d'entre tes lèvres, tu te tournes vers lui, le laissant voir un petit bout de ta grimace, prémédité cette fois, comme s'il avait touché un point sensible, que tu ne voulais pas en parler mais que t'allais tout de même le faire. Le mensonge s'était déjà mis en place dans ta tête et tu n'en sortiras peut être pas indemne.
Accessoire il te faut, accessoire tu trouves dans un tiroir dont tu tire une cigarette, te rappelant dans un coin de ta tête que tu n'as presque jamais fumé devant lui.  
"As tu déjà menti pour protéger quelqu'un? " demande tu sans attendre de réponse "je soupçonne que ce Peter ou peu importe son nom, veut peut être que tu sache que je suis prête à mentir pour ceux que j'aime" commence tu en allumant la cigarette "Je t'ai dit qu'il ne m'avait pas touché? Eh bien je t'ai mentis" Tu souffle la fumé de ta cigarette, tout ton jeu d'actrice sortit. "Je veux dire, je ne t'ai pas mentit à toi, j'ai mentis sur ça. J'ai témoigné qu'il avait essayé d'abuser de moi, qu'il m'avait agressé, et allait me violer." Tu marque une pause "Mais ce n'était pas vrai, du moins pas en entier. Il ne M'AVAIT pas touché. Pas moi. Une amie, oui. Et plein d'autres filles avant elle... J'ai été un témoignage de plus dans la liste qui l'a fait entrer en prison... Anonyme comme toutes les autres. Sauf pour lui, et quelques concernés" Voila pourquoi tu ne trouveras rien en cherchant... mon chéri.

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Elle se leva, et je suivis du regard sa silhouette désirable dissimulée sous mon pull surement bien trop chaud pour la saison. Cette dernière se stoppa devant la fenêtre et un silence s’installa, un silence durant lequel mon cerveau surchauffa, hésitant à poser la question qui me brûlait actuellement les lèvres. Fallait-il vraiment que je pousse plus loin ma curiosité ? Que je demande encore plus de détails ? Ne risquait-elle pas de mal le prendre ? Concernant cette dernière question, j’eus la réponse sur le visage de la jeune femme qui se retourna vers moi pour me répondre tandis que j’avais osé lui faire part de mon interrogation sur un point encore obscur de cette histoire. Une grimace qui me confirmait que cette initiative de ma part n’était peut-être pas la bonne, mais trop tard pour rattraper le coup, reste silencieux et écoute sa réponse Alan.

Si j’avais déjà mentis pour protéger quelqu’un ? Aucun souvenir particulier ne me revenait à l’esprit, mais nul doute que cela a dû arriver plus d’une fois. Tu restes à l’écoute tandis que la belle approche le feu de sa cigarette pour l’allumer et la phrase qui suit te signifiant qu’elle t’avait mentis sur le fait que ce malade ne l’ai pas touché rends ton visage plus sévère. Pas qu’elle t’ais mentis, ça tu t’en fiche, mais qu’un dégénéré aurait pu lui faire du mal, c’est une optique qui te déplait bien plus. Heureusement, celle que tu aimes appeler petite-amie désormais te “rassure” en te confiant qu’elle a fait un faux témoignage pour être sûr que ce dingue finisse derrière les barreaux. Tu es partagé entre plusieurs émotions présentement, la surprise d’apprendre un tel acte de la part de Rain ou encore le soulagement d’apprendre qu’elle n’as finalement pas subis d’agression. Mais celle qui prédomine, c’est bien ce sentiment de culpabilité.

“Je suis un gros con…”, lâchais-je sans retenue et le visage en direction du sol.

Après un soupir, je me levais de cette chaise sur laquelle j’étais assis depuis le début de cette discussion et vint rejoindre la Wilkins, posant mes mains de part et d’autres de sa taille de guêpe avant de lui faire part de mon sentiment concernant cette affaire qui a pris bien plus d’importance qu’il ne le faudrait, le regard toujours aussi bas.

“J’ai laissé ce Peter, ou je ne sais comment il s’appelle, me mettre dans la tête que tu me cachais quelque chose et j’ai bien essayé de me convaincre que c’était faux, mais visiblement, je n’y suis pas parvenue. Je ne t’ais pas fait confiance…”

Coupable ? C’est peu dire ! Toi qui prône haut et fort que tu avais une confiance totale en Rain, que tu la voyais différemment des autres personnes qui ont des préjugés sur sa personne, un simple échange nocturne de SMS a suffit pour te faire basculer de leurs côtés et te mettre toi aussi à avoir des doutes. Tu relèves les yeux vers ceux de la belle et maintient difficilement son regard bleuté.

“Tu pardonnes ton gros con de petit-ami ?”, demandais-je timidement armé d’un grand sourire qui était censé amadouer ma Mather préféré.

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Rain & Alan

la fumée de la cigarette te pique délicieusement la gorge. Une sensation qui te manque un peu plus maintenant que tu y as regouté. Le pull te frôle le haut des cuisse quand tu bouge pour te retourner vers lui. Tu te rends, alors, compte que tu es plus consciente de ce qui t’entoure, de toi même, de toute cette situation que quelques minutes plus tôt. Beaucoup trop pour l’heure de la journée, et surtout pour l’endroit ou vous êtes. Cette constatation, redondante dans ta tête depuis le début de la conversation te fais renforcer le contrôle que tu exerce sur toi même.
Le mensonge est dit. Complètement intraçable. Il suffira de dire que ton dossier est sous scellé à cause de ton âge au moment des faits. Il faudra simplement vérifier le moment des faits. Ou alors tu dis que t’as prétendu avoir peur de lui, ou de ton père ou… Tu trouveras bien une raison au fait que tu ne sois pas publiquement une victime du putois.
Tu éviteras aussi de l'appeler le putois à voix haute. Ce n’est pas un surnom que tu es censé connaître, ni utiliser.
Prête à continuer dans ton histoire, s’il se montre réticent à te croire, tu te rassoie devant ton petit ami, continuant son interrogatoire. Sauf qu’il te prends de court, toi qui pensait t’attendre à tout.
Il … se traite de con.
La culpabilité t’assaille.
Voila un sentiment dont tu n’as pas trop l’habitude.
Il continue, se confonds en excuses, te dis qu’il avait tort, et te demande si tu pouvais lui pardonner.
Oui… Tu lui pardonne. Tu lui pardonne qu’il ne s’aperçoive pas que tu le mène en bateau. Tu lui pardonne qu’il ne se rende pas compte que tu lui mens. Tu lui pardonne sa confiance aveugle en toi. Tu lui pardonne même d’être aussi calin, alors que tout les muscles de ton corps se sont figé, tendus par ton effort à te maîtriser.
Tu lui pardonne tellement, que tu ne vas pas le quitter. Alors que toutes cette histoire te crie de le faire.
Tu te pardonne ta faiblesse de rester avec lui, parce que, pour une fois, tu n’as pas la force de t’en aller.
Si seulement maintenant tu as le courage de rester.

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