À faire le con, j'en avais presque oublié mon cavalier. D'ailleurs, je le cherchais activement dans la salle afin de continuer ma soirée à ses côtés. J'avais dû m'absenter pour faire un défi de bizutage avec Orion. Nous avions été dans l'obligation de saluer trois tables différentes et il était tellement amusant que nous avions pris un verre ensemble avant de finalement se défouler sur la piste de danse. J'avais pas vraiment vu le temps défiler et maintenant, je courrais après mon cavalier qui semblait d'être volatiliser. C'est finalement dans un coin du bar que je l’aperçois et je ne perds pas une seconde pour aller jusqu'à lui. « Fiou, ça doit faire quinze minutes que je te cherche... » que je disais en reprenant mon souffle, cherchant son regard et constatant qu'il était en train de faire la tête. Je fronçais doucement les sourcils en le regardant, attendant qu'il s'anime à nouveau. « Ça va pas ? » Parce que il y a un émotion indescriptible qui était en train de passer sur son visage là, et j'avais bien du mal à la déchiffrer.

@Zeno Avgeropoulos

Pourquoi est-ce que j’avais accepté de venir à ce bal déjà? Moi qui n’était même pas étudiant ici, j’avais peine à me souvenir sachant ma cavalière trop occupée pour même se souvenir de ma présence apparemment. Puis c’était qui ce mec avec qui elle trottait comme une gamine de table en table, mh? Bref, j’avais arrêté de porter attention à un moment, trop frustré pour continuer de la suivre du regard et me tournant plutôt vers le bar pour noyer mes émotions complètement ridicules. Elle est pas à toi mec, tu peux pas faire la gueule comme ça –et pourtant. « Fiou, ça doit faire quinze minutes que je te cherche... » Je lève à peine les yeux de mon verre alors que tu te laisses tomber sur le banc adjacent au mien. Je fais plutôt tourner l’alcool dans mon verre et en prend une gorgée aussi lentement que possible. « Ça va pas ? » Je renâcle, c’est plus fort que moi, laissant échapper l’air de mes poumons par mon nez avant de finalement te regarder en face. « J’vois pas pourquoi tu dis ça. »

Aussitôt que j'avais retrouvé mon cavalier, j'allais vers lui avec l'envie de ne plus le lâcher de la soirée. C'était sincère. J'étais heureuse que Zeno m'accompagne, puis, vous l'avez vu... ? Il était beau comme un dieu à tel point que c'était jouissif de se pavaner à son bras. Le bémol, c'est qu'il faisait la gueule. Pourquoi ? Aucune idée. Il boudait comme un gosse et ça se voyait vraiment à sa tête qu'il s'était passé un truc durant mon absence. Il prenait bien son temps pour me calculer, me répondre et faut croire que c'était l'une de ces nouvelles habitudes avec moi, j'veux dire, qu'il soit heureux ou non. Mais là, quand il faisait la gueule, j'avais envie de le secouer pour que ses émotions se mélangent à nouveau et restait plus qu'à espérer qu'un sourire ne s'affiche par la suite. « J’vois pas pourquoi tu dis ça. » J'hausse les sourcils en souriant en coin. « Bun peut-être parce que tu es en train de faire ta tête de con » Non mais vraiment...

Ton regard posé sur moi me rend étrangement plus calme, mais à la fois encore plus vénère. C’est stupide, mais de te voir souriante me fait du bien, or j’aime pas savoir que tu t’amuses quand moi j’me sens stupide et… abandonné. Bon sang, j’suis un gosse de 5 ans ou c’est comment? « Bun peut-être parce que tu es en train de faire ta tête de con » Je te fixe encore un moment et bois le reste de mon verre avant de me tourner vers le barman, lui faisant signe de m’en apporter un nouveau. Puis, je croise les bras sur ma poitrine et tourne la tête vers toi à nouveau, forçant le pire sourire auquel tu ne risques pas de croire. « Désolé, mais c’est ma tête de tous les jours, faudra t’y faire. » Bah ouais, vas-y Zeno, creuse ta tombe un peu plus tandis qu’on y est.

Je passais rarement par quatre chemins quand je parlais. J'étais plutôt directe, voire même un peu trop. Mais bon, c'était comme ça et je ne pouvais pas lutter contre ma nature. Je regardais mon cavalier, un sourire aux lèvres en l'insultant gentiment. Je détestais quand quelqu'un faisait la tête et refusait d'en parler ensuite. S'il ne voulait pas que je lui pose de questions, il avait cas avoir un sourire de façade et prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Au lieu de ça, j'avais le droit à un silence pesant et à un Zeno qui buvait son verre cul sec pour en commander un deuxième tout aussi vite. Il allait être démoli avant l'heure à ce rythme là. Un sourire fake sur le visage, voilà qu'il daigne enfin me prêter de l'attention. « Désolé, mais c’est ma tête de tous les jours, faudra t’y faire. » Le mien de sourire, il avait disparu. J'aimais pas tellement comme il me parlait en fait. « Du coup, je ne suis plus certaine d'avoir envie de te revoir dans les jours à venir... » Si c'était pour avoir une tête renfrognée et des paroles si sèches. Ma tête se penche doucement dans un sourire. « Tu comptes me dire ce qui ne va pas ou bien, tu comptes me laisser partir là-dessus ? » Il avait le choix au moins, j'étais sympa.

Ton sourire disparait rapidement lorsque je te réponds assez sèchement. J’peux pas t’en vouloir te de refroidir comme ça, j’ai un peu couru après avec ma réaction. « Du coup, je ne suis plus certaine d'avoir envie de te revoir dans les jours à venir... » Je secoue lentement la tête et me mord l’intérieur de la joue pour fermer ma gueule. Sauf que voilà, j’ai jamais vraiment apprit à me la fermer et lorsque tu ajoutes : « Tu comptes me dire ce qui ne va pas ou bien, tu comptes me laisser partir là-dessus ? » je ne peux retenir mes paroles. « C’est pas comme si t’avais vraiment besoin de moi de toute manière, mh? Pourquoi t’as voulu que j’vienne ce soir Madds si c’était pour me planter là comme un putain d’imbécile la moitié de la soirée? » Aïe, mon ton est cinglant et j’agis un putain d’égoïste là, mais j’aurai au moins été franc sur une chose avant qu’on vienne ici; j’avais pas envie de te voir avec quelqu’un d’autre, c’était pas qu’un défi Maddox et que tu l’aies refusé ou non, ça ne change pas comment je me sens.

S'il voulait parler sèchement, pas de souci là dessus, je pouvais le faire moi aussi. La discussion allait être animée à ce rythme là et j'avais bien peur que la pente glissante dans laquelle nous étions en train de nous engager allait détruire la bonne humeur de notre soirée. J'étais impulsive et j'aimais pas tellement quand on me cherchait et je prenais jamais le temps de réfléchir avant de parler. Quand j'étais dans le feu de l'action, ça sortait tout seul et parfois, c'était moche. Comme ce soir. « C’est pas comme si t’avais vraiment besoin de moi de toute manière, mh? Pourquoi t’as voulu que j’vienne ce soir Madds si c’était pour me planter là comme un putain d’imbécile la moitié de la soirée? » Je me mets à rire nerveusement. Il est sérieux là ? « Crois pas que je suis le genre de fille à rester coller au cul de son mec... » Même s'il était pas vraiment mon mec, enfin j'avais aucune idée de ce que nous étions en fait. « J'étais avec un ami. Tu aurais pu, toi aussi, en profiter pour croiser du monde ou faire des connaissances... » Enfin j'sais pas, au lieu de perdre son temps...

Tu ris à ma remarque, plus jaune que d’humour heureusement, mais ça ne m’empêche pas de serrer d’avantage la mâchoire, détournant à nouveau le regard. « Crois pas que je suis le genre de fille à rester coller au cul de son mec... » Son mec? Je tique sur le terme ouais parce que j’savais pas qu’on était déjà là, pas que ça me dérange particulièrement, disons plutôt que j’ai deux trois trucs à régler avant d’te considérer comme ma nana Maddox. Si tu savais dans quelle merde je baigne, tu serais probablement même pas avec moi ici ce soir, mais là n’est pas le point. « J'étais avec un ami. Tu aurais pu, toi aussi, en profiter pour croiser du monde ou faire des connaissances... » Je tourne rapidement la tête dans ta direction cette fois, haussant les sourcils en te dévisageant. « Oh, j’suis désolé, t’as raison. J’aurais probablement dû aller regarder ma sœur rouler des pelles à mon ancienne fréquentation tient ou alors balancer un ou deux coups de poing sur la gueule de cet enfoiré de Jaxon Rowan tient, j’crois que je l’ai vu tout à l’heure. » Je secoue la tête, je déteste te parler comme ça, mais c’est plus fort que moi. J’suis un connard et j’ai du mal à agir autrement… même avec toi Madds.

J'étais en train de me prendre la tête avec mon cavalier le soir du bal. Super... Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon premier bal de promo. Le pire dans tout ça, c'est que j'avais le droit à une stupide crise de jalousie. J'avais simplement fait un bizutage avec un ami, rien de plus. En tout cas, ça me faisait chier d'être aussi canon et d'avoir dans son regard, simplement le droit à des éclairs. Notre soirée aurait pu être magique, mais je sentais que tout était en train de d'effriter. Peut-être que s'il se sortait les doigts du cul un peu, il ne serait pas seul comme un con au bar. « Oh, j’suis désolé, t’as raison. J’aurais probablement dû aller regarder ma sœur rouler des pelles à mon ancienne fréquentation tient ou alors balancer un ou deux coups de poing sur la gueule de cet enfoiré de Jaxon Rowan tient, j’crois que je l’ai vu tout à l’heure. » Sérieusement ? Il m'exaspère là. Je ne savais même pas ce qu'il se passait entre Vega et lui et quant à Jaxon, si j'arrivais à me tenir, il devrait pouvoir en faire de même. « Tu sais quoi ? J'vais aller voir ailleurs. J'ai pas envie de rester avec une tête de con et que tu me gâches ma soirée. Fais-moi signe quand on pourra discuter sans se prendre la tête... » Sur ce, j'attrapais ma pochette et je me barrais plus loin. J'allais bien trouver quelqu'un de ma confrérie ou un ami quelconque pour passer le temps.

« Tu sais quoi ? J'vais aller voir ailleurs. J'ai pas envie de rester avec une tête de con et que tu me gâches ma soirée. Fais-moi signe quand on pourra discuter sans se prendre la tête... » Eh merde. Manquait plus que ça. J’arrive à t’accompagner au bal et je le fais tourner au cauchemar pour toi. Bien jouer Zeno, tu t’es surpassé cette fois! Je serre la mâchoire et secoue la tête avant de m’élancer à ta suite. « Madds, attend. » Je traverse rapidement l’espace qui me sépare de toi et t’attrape par le poignet pour t’empêcher d’aller plus loin. Puis, tirant légèrement sur ce même poignet, je te fais pivoter face à moi et attrape ta joue de ma main libre pour venir poser mes lèvres sur les tiennes à la fois tendrement et possessivement. J’aime pas devoir te partager, tu l’vois pas ça? J’suis peut-être un gros con qui sait pas s’exprimer et qui agit en homme de Cro-Magnon, mais j’suis sincère au moins quand je t’embrasse Maddox.