j’avais un peu du mal à déterminer si le bal avait été bien ou pas. en fait, j’étais partagée. parce que d’un côté, clairement, il avait signé ma mise en couple avec toi et.. ouais, j’étais ravie de ça mais de l’autre côté, la suite n’avait pas été franchement au top. les awards que t’avais remporté, j’avais bien vu qu’il t’avais mis un sacré coup sauf que même si j’avais tenté de te rassurer quand tu étais descendu de scène, ça avait été un sacré échec. alors ouais, j’avais pas insisté. je t’avais laissé t’éclipser puisque tu en avais besoin et j’avais posé aucune question pendant le reste du temps. j’voulais pas t’emmerder, vraiment. sauf que j’étais pas bête, loin de là. et tu pouvais essayer de sourire autant que tu voulais, j’le sentais. alors le trajet du retour, il s’était fait en silence. quelques mots par ci par là mais rien de plus. on était pas en froid hein ? j’crois juste qu’on savait pas tellement quoi dire. et une fois dans ta chambre, je prenais place devant la commode retirant mes boucles d’oreille, colliers et bracelets que j’avais pu porter pour orner ma tenue. passant mes mains dans mes cheveux je finissais par te regarder en biais « tu sais que tu peux me parler ? » t’es pas obligé, bien sûr. j’me dis juste qu’on est ensemble et que si t’as envie de te confier sur quelque chose, tu peux le faire. venant m’asseoir sur le lit, j’me pinçais les lèvres avant de reprendre. « j’veux dire.. t’as pas besoin de faire semblant avec moi. » vraiment pas. j’suis censée te soutenir pas vrai ? dans tout et n’importe quoi. et j’compte bien le faire.

Retour du bal un peu froid. Enfin, on se parlait moins que d’habitude, et j’crois que c’était ma faute. J’étais toujours un peu de mauvaise humeur à cause de mes awards, secoué par mon entrevue avec Hae-Seong où je lui avais tout avoué. Mon état, mes peurs, mes craintes. Mes regrets, mes remords, mes colères. Tout. Et ouais, ça m’avait fait du bien, ça m’avait libéré d’un gros poids, mais ça m’avait laissé dans un état… second ? Vous savez, comme quand vous pleurez pendant longtemps et qu’après vous avez l’impression d’être déphasé, juste une coquille vide qui a besoin de temps, comme un personnage de jeu vidéo pour qui la jauge d’énergie est vide et qui doit attendre un certain temps avant de se recharger. Alors on arrive chez moi, on monte dans ma chambre et je retire ma veste que je pose sur le lit, déboutonne les attaches de mes manches et les premiers boutons de ma chemise. Je retire ma montre que je pose à côté de tes bijoux et je respire enfin, loin de la foule, loin de la fac, loin des autres. Et tu prends la parole. Et j’aimerais bien faire l’idiot, jouer à ne pas comprendre ce que tu veux me dire, mais j’peux pas. Alors je laisse tes mots faire écho dans la pièce, attendant la suite qui venait rapidement quand tu t’asseyais au bout de mon lit. Je soupire doucement après quelques secondes d’un nouveau silence, puis me tourne vers toi, appuyant mes mains sur la commode dans mon dos. « Je fais pas semblant. C’est juste que… tout ce qui va pas dans ma vie, quand je suis avec toi, ça disparait. J’ai même pas besoin de faire semblant. » C’est réel, ce qu’on a, toi et moi. « J’vois juste pas pourquoi je viendrais gâcher nos moments avec du blabla déprimant et inutile. » dis-je en haussant quelque peu les épaules, venant attraper ma veste pour la ranger dans le dressing et éviter ton regard malgré moi.

alors ouais, si t’as besoin de te livrer, de dire quoi que ce soit, je peux t’écouter. encore faudrait-il que tu veuilles m’en parler mais j’voudrais au moins que tu saches que je suis là. que je suis là et que c’est sérieux. que je compte pas t’abandonner au premier coup dur et que j’ai pas à être présente que dans les bons moments. t’es venue jusqu’à la nouvelle orléans pour mes pleurs, pourquoi j’pourrais pas au moins t’écouter ? alors j’préfère crever l’abcès rapidement plutôt que de faire comme si de rien était. de toute façon, j’étais pas douée dans ce domaine là. et j’suis tellement pas d’accord avec ce que tu dis en fait. je me mord la lèvre te regardant me tourner le dos et j’poussais un soupir. « j’trouve pas que ça soit inutile » j’enlevais mes chaussures quittant le lit pour les poser dans le coin de la pièce. et doucement, j’allais vers toi attrapant ta main. « si t’as pas envie d’en parler parce que tu préfères garder les choses pour toi, c’est ok » je vais pas te faire la guerre pour ça. j’fais partie d’un lot de gens qui pensent qu’avoir un jardin secret est bénéfique alors j’te blâmerais pas. « mais si t’as besoin d’en parler, tu vas rien gâcher du tout. » c’est tout. j’suis là même dans les mauvais passages s’il y en a. j’veux juste que tu le comprennes en fait. j’trouve que c’est important que ça s’marque dans ton esprit en fait. « et j’arrête là avant que tu commences à me trouver insupportable » voit pas ça comme une manière d’insister ou quoi. si tu veux pas, on passe à autre chose.

Pourquoi gâcher nos bons moments avec des mots déprimants et inutiles? Alors qu’on est heureux tous les deux, à deux? Dos à toi, je sentais ta main se glisser dans la mienne avec douceur et tendresse. Et malgré moi, mes doigts se resserraient autour des tiens à tes mots qui se voulaient rassurants, compréhensifs, aimants. "J'ai parlé un peu à Hae donc ça va mieux…" Ça m’a libéré d’un gros poids que de me confier à lui mais… J’suppose que t’as le droit de savoir aussi toute l’histoire au final non? Je te tire par la main pour qu’on aille s’assoir au bord du lit, être un peu plus confortables parce que ça risque de prendre pas mal de temps. "Quand t’en as marre tu me coupes ok?" Et j’arrêterai de parler. Parce que j’sais pas si t’as vraiment envie d’entendre parler de ma relation avec mon ex, par exemple. Enfin bref… Promis j’t’en voudrai pas si tu veux plus m’écouter. Et j’sais pas trop par où commencer, pour être honnête. "En fait, j’ai jamais su quoi faire de ma vie. J’ai toujours eu la place de successeur pour l’entreprise familiale mais je l’ai jamais voulue. J’ai toujours fait en sorte d’être dans les bonnes grâces de mes parents, jusqu’au crash. En fait ça, ça a tout changé, ma vision des choses, ma personnalité. On a essayé de me manipuler, et j’ai commencé à me méfier des autres, à vouloir me protéger. Et avec la perte de mémoire, j’ai du faire mes propres choix, sans être influencé par les autres parce que j’pouvais pas dépendre des autres qui pouvaient me mentir ou déformer la vérité et la réalité. Et j’ai dit à mon père que je voulais pas reprendre l’entreprise familiale en décembre, depuis il me parle plus comme tu le sais déjà… Mais du coup j’me suis rendu compte que… j’savais pas du tout quoi faire de ma vie. Et j’ai un peu l’impression d’être… inutile? Genre… J’me dis que des milliers de personnes rêveraient d’avoir ma situation, mais que moi je crache un peu dessus et j’m’en contre-fous un peu. Tu vois? Et du coup ben… j’me demande souvent dernièrement pourquoi j’suis là. Ce que je fais ici. Genre… sur Terre, en général, en fait." Parce que y’a des tas de bébés ou d’enfants qui meurent et qui auraient sûrement plus d’ambition que moi. Y’a moi qui suis là pour dire d’être là, sans rien faire, sans rien accomplir et… ouais, c’est frustrant et dégradant.

je te jure hein ? là, je suis pas en train de te mettre un couteau sous la gorge ni rien de tout ça. j’essaie pas de te pousser dans tes retranchements pour que tu lâches le morceau. c’est pas du tout mon idée. moi, tout ce que je veux que tu saches, c’est que je suis là. je suis juste là et t’as le droit de craquer. t’as le droit de me dire ce que tu as sur le coeur. « d’accord » c’est ton meilleur ami, j’entends bien que c’est largement suffisant pour toi alors j’insiste pas. sauf que tu m’entraînes vers le lit et je te suis en silence, prenant place à côté de toi alors que finalement, t’as l’air décidé à te livrer à moi. « promis. » mais en attendant, j’crois mes jambes en tailleur et je me tourne vers toi, prête à t’écouter. j’sais pas à quoi m’attendre en fait. j’sais pas de quoi tu vas me parler. et j’crois que dans la finalité, c’est beaucoup plus profond que ce à quoi je m’attendais. j’te fixe du regard et j’écoute tout. chaque mot. je perçois ton mal être dans tout ce que tu peux me dire et quelque part, ça me fait mal de savoir que tu te sens comme ça. à t’en demander ce que tu fais ici. « t’es jeune elliot, t’as tout le temps du monde pour choisir ce que tu veux faire de ta vie » y avait des tas de personnes qui n’arrivait pas à se décider. qui était incapable de choisir et qui passait le cap de la trentaine sans avoir réussi à choisir quoi faire. « moi, j’crois que tu passes beaucoup de temps à te dévaloriser. et que tu te compares un peu trop aux autres au lieu de te préoccuper de toi. » vraiment. t’as pas besoin de te demander qui envie ta situation, qui voudrait être à ta place, ce que tu mérites ou non. t’es juste toi et c’est tes choix qui détermineront qui tu es. « moi, je vois une belle personne. j’vois une belle personne qui a juste du mal à trouver sa place mais qui n’est pas pour autant inutile. et j’pense que tant que tu croiras pas un peu en toi, tu vas continuer à te détruire tout seul. t’es une belle personne elliot et t’as ta place ici. » puis égoïstement, t’as ta place dans ma vie.

Alors je parle, et j’écoute ta réponse. Oui, je sais, j’devrais me dire que j’ai encore le temps, qu’un autre ne mérite pas plus de vivre que moi. Tout ça, Jax me l’a déjà dit. Mais ça a du mal à rentrer dans ma tête. Mes doigts s’entrelacent aux tiens, mon regard se baissant sur nos mains. "Avant j’étais pas comme ça. J’me dévalorisais pas comme ça. J’avais même une sacré estime de moi, un sacré égo." que je lâche en riant quelque peu, rire perdu dans un souffle. Allez, on se lance sur ma perte de confiance. "En fait, quand j’étais avec Cléo, mon ex… J’suis tombé totalement amoureux, rapidement, un peu trop d’ailleurs mais j’l’ai pas contrôlé. C’était la première fois que ça m’arrivait. Et au bout de même pas deux semaines elle est retournée vers son ex, elle lui a dit je t’aime alors qu’elle était avec moi. Et le pire, c’est que cet ex… J’m’en suis méfié dès le début. Et elle m’assurait que j’avais rien à craindre. Sauf que… j’avais l’impression qu’il était tout ce que moi j’étais pas. T’sais, un prince, le pouvoir, les bonnes manières, de grandes valeurs… Fin j’sais pas trop. J’ai toujours eu l’impression que j’faisais pas le poids face à lui. Et pourtant jamais de la vie j’aimerais être comme lui hein, au contraire. Mais j’sais pas, c’est là que j’ai commencé à… perdre confiance en moi. Et quand elle est retourné vers lui après m’avoir rassuré de nombreuses fois, y’a eu une cassure, c’était mes doutes qui se concrétisaient. En fait, mon award du plus cocu, il vient de là. De cette histoire. En soi, je me considère pas cocu. J’me suis senti profondément trahi, mais pas réellement cocu. Et ouais, depuis cette histoire, j’ai juste l’impression constante de… de ne pas être assez… bien." D’où le fait de me dévaloriser, d’être envahi de doutes et de peurs, d’essayer de tout faire pour faire plaisir aux autres sans penser à moi. Ce besoin de plaire, cette envie de plaire. Pour me redonner un peu de contenance. Un peu de crédibilité. Parce que crois-moi sur parole quand j’te dis que le Elliot Maxwell que t’as devant les yeux, il était totalement différent pré-Cléo. Et en fait, j’suis comme coincé entre les deux versions de moi-même, sans savoir décider laquelle est la meilleure.

« alors qu’est-ce qui a changé ? » que je demandais haussant un sourcil. parce que si t’étais le genre de mec avec un égo surdimensionnés, qu’est-ce qui avait bien pu t’arriver pour que tu changes du tout au tout ? parce que moi, en ta compagnie, j’avais jamais eu l’impression que t’étais du genre à péter plus haut que ton cul. j’trouvais même que tu te voyais toujours du mauvais côté, que t’arrivais pas à réaliser que t’étais un mec bien, que t’avais un charme dingue et que un tas de personne rêverait d’avoir ma place à ce moment là. j’écoute ce que t’as à dire et ça me fait mal au coeur d’entendre tout ça. j’ai l’impression que me voir dans ma relation avec jaxon. sauf que toi, ça a pris peu de temps pour te détruire quand moi, ça a été le travail de trois longues années. j’sais pas si j’étais plus résistante pour tenir tant de temps où si j’ai juste fini encore plus achevée que ce que toi tu pouvais être maintenant. « t’es assez bien. t’es plus que bien même. enfin moi, je trouve que t’es très bien pour moi. » j’sais pas si c’est suffisant. « j’crois que tu devrais pas te comparer aux autres. ou à lui en particulier. c’est pas toi qui était pas assez bien elliot. peut être juste que.. c’était pas le bon moment pour vous. que ça pouvait pas marcher à cette période précise mais.. » qu’est-ce que je racontais ? j’avais l’impression que j’étais en train de te dire que tu pourrais retourner avec elle plus tard sauf que c’était pas tellement ce que je voulais. « c’est toujours dur de se remettre d’une trahison mais tu devrais te concentrer sur ce qu’elle a perdu et non pas l’inverse. t’as rien perdu toi. c’était pas de ta faute. » et si tu te concentrais assez fort sur ce point, peut être que tu serais capable d’avancer. « essaie de te regarder à travers mes yeux et tu verras tout le positif. tout ce qui est bon à propos de toi. » tu me considères comme une fille bien, pas vrai ? alors qu’est-ce que je ferais là si toi tu l’étais pas ?

Je t’écoutais, encore et encore, et putain… putain ce que j’avais envie de t’embrasser. J’voulais plus parler. J’voulais juste rester contre toi, sentir tes lèvres contre les miennes, essayer de te montrer à quel point j’étais heureux que tu sois là, avec moi, à mes côtés, à me dire ce genre de belles choses que j’ai jamais entendu. Mais j’peux pas. J’peux pas t’embrasser, parce que j’risque de ne plus vouloir quitter tes lèvres et ne plus reprendre la parole. Alors que j’étais bien décidé à tout te dire. Ça serait plus simple pour la suite non? Que tu connaisses mes peurs, mes doutes, mon état d’esprit. Peut-être que tu comprendrais mieux certaines de mes actions, de mes gestes, de mes paroles. Qui sait? Fallait qu’on démarre cette relation sur de bonnes bases. Alors j’me contente de réellement serrer tes doigts dans les miens pour te montrer toute la reconnaissance que j’ai à ton égard, là tout de suite. "Du coup voilà… Avec ma perte de confiance, mes peurs, mes doutes, le fait que j’arrive pas à trouver ma place ici, l’impression d’être inutile, ma relation catastrophique avec Cléo qui m’a totalement brisé…" Je souffle, lentement, profondément. Parce que j’ai beau l’avoir dit à Hae-Seong un peu plus tôt, à toi, c’était tout de suite différent. C’était me mettre à nu devant la femme qui me plaisait terriblement, risquer que sa vision change et… ouais, ça faisait peur. "J’ai été diagnostiqué en dépression clinique le mois dernier." Je renifle un peu, baisse les yeux, ravale difficilement ma salive. "C’est compliqué parce que comme je t’ai déjà dit, j’suis un ancien addict. Y’avait la drogue ouais, mais après le crash j’avais eu des somnifères et des calmants, et j’ai été accro à ces médocs. Alors j’voulais plus rien prendre du tout. Sauf que mon psy m’a prescrit des anti-dépresseurs, et… ouais, j’aime pas ça." Je soupire doucement. "Tu sais… t’es peut-être tombée que sur des bonnes nuits pour l’instant mais… elles sont pas toujours comme ça. Parfois elles sont agitées… Parfois j’me réveille en sursaut, en totale crise de panique, en plein délire. J’ai déjà donné des bleus à la personne avec qui je dormais en serrant un peu trop fort son bras…" Et ouais, j’sais pas si t’es prête à affronter tous les mauvais côtés que tu risques de connaître. J’veux pas te faire fuir, c’est pas ce que j’essaye de faire. J’veux juste être totalement honnête pour que tu saches dans quoi tu t’embarques. Pour pas que tu puisses me dire un jour ‘je te quitte, parce que j’ai pas signé pour ça moi’. T’as le droit de savoir. Et t’as le droit de partir tant qu’il en est encore temps.

j’suis convaincue que les choses ne sont pas toutes noires ou toutes blanches. sûrement que t’as des parts de tords dans tout ça mais j’crois pas que ça fasse de toi une mauvaise personne. alors non, tu devrais pas être dans cet état là. tu devrais pas te convaincre que tu le mérites, que t’as aucun rôle ici ou que t’es pas digne d’intérêt. parce que c’est pas vrai. je te jure que c’est pas vrai. moi, tu me donnes envie d’envisager des tas de trucs avec toi. tu me fais rire, j’adore t’écouter parler, te voir sourire c’est sûrement le plus beau truc que j’ai vu alors clairement, oui, t’es une belle personne. et j’aime ce que je vois, ce que tu es, avec tes défauts comme tes qualités. mais j’sens bien que c’est pas fini et je serre un peu plus mes doigts avec les tiens. c’est juste un « je suis là ». parce que ouais, je suis présente, je te laisse pas. je suis juste là. et je m’attendais pas à ça. c’est grave une dépression. j’pensais pas que t’étais à ce point-là et j’ai le coeur qui se serre un peu. puis j’sais pas, j’ai une mauvaise sensation. j’ai l’impression que t’essaie de me faire peur quelque part. que t’es en train de me dépeindre la pire part de toi comme si tu cherchais à me faire fuir. t’es conscient que je vais pas claquer la porte ou pas ? j’en ai pas l’impression. je lâche ta main poussant un soupir. « une chance que le bleu m’aille plutôt bien au teint » c’est peut être une plaisanterie de mauvais goût mais ça reste une plaisanterie. j’essaie de te montrer par là que ça ne me fait pas peur. mes pieds regagne le sol et je me met face à toi, toujours assis sur le lit. mes mains qui accaparent ton visage et mes lèvres qui viennent doucement se poser sur les tiennes. « j’vais pas partir. » j’sais que tu as rien formulé à haute voix mais j’te le dis, histoire que tu le saches. je ne vais pas m’en aller. t’en fais pas. mes lèvres se reposent sur les tiennes, doucement. « je promet de t’épauler autant que je le peux. » aussi longtemps que tu auras besoin de moi.

J’parle, je lâche tout, toute la vérité que je m’obstine à cacher depuis des semaines à tout mon entourage. Et toi… Toi, t’es là. Tu m’écoutes, tes doigts se resserrent sur ma paume et merde, tu plaisantes même. Comment tu fais pour toujours voir le côté positif des choses? Pour faire ressortir le meilleur d’une situation? Pour rire de choses bien trop tristes et effrayantes? Tes mains se posent sur mes joues et tu m’offres un baiser tendre. Tu ne vas pas partir. Pourquoi j’ai autant de mal à me le mettre dans la tête? Pourquoi ça a autant de mal à rentrer? Parce que depuis le début, depuis notre rencontre hasardeuse, t’as toujours été là. Putain, même quand t’as appris que j’étais casé, t’étais là, t’es restée, t’es pas partie. Alors j’crois qu’il était temps que j’te fasse un peu plus confiance, que je t’accorde un peu plus de mérite, et que j’essaye de m’ouvrir à cette idée. D’y croire, réellement. Un nouveau baiser, d’autres mots prononcés dans une ambiance solennelle, et c’est à mon tour de souffler contre tes lèvres, yeux fermés. "Ne pars pas." J’te le demande. T’as beau dire que tu ne comptais pas le faire, là, c’est différent. C’est moi qui réclame. Chose que je n’ai encore jamais faite avec toi, si tu ne l’as pas remarqué. "Ne pars pas." que je répète. "Sois mienne." Le jour comme la nuit, dans les bons comme dans les mauvais moments. Sois ma sauveuse, celle qui réparera mon coeur, celle qui me fera voir qu’il y a encore de l’espoir, que c’est encore possible. Celle qui me rendra meilleur, qui me poussera à me dépasser pour lui plaire. Sois celle que j’ai toujours attendu, sans jamais vouloir l’admettre.