— When life puts you in tough situations, don't say "why me" say "try me"

— Avgeropoulos' home, Cambridge, sept mai deux mille dix-huit

J'étais comme toujours, plongée la tête dans mes bouquins et c'était dans ses moments-là que je me sentais le mieux. Je n'aimais pas être chamboulée, et encore moins être dans les problèmes, alors c'était mon refuge, mon petit coin de tranquillité. Assises près de la fenêtre sur une petite banquette, j'relevais les yeux vers la ville, pour simplement observer. J'étais inquiète pour toi, t'avais l'air ailleurs depuis quelques jours et je commençais à sérieusement m'inquiéter. Le truc, c'était que je n'aimais pas mettre les choses sur la table quand je le remarquais, préférant te laisser une chance de venir vers moi si l'envie te prenait de venir m'en parler. Je réfléchissais tellement aux moindres détails, que j'vais peur de te mettre dans l'embarras en te demandant ce qu'il n'allait pas. Je me levais pour partir en direction de la cuisine, sortant du frigo des fruits et un yaourt pauvre en graisse. Je commençais à me préparer un bol, avant de crier à travers tout l'appart.

« TU VEUX UN BOL HEALTHY ? »

Et l'espace d'un instant, je me pinçais les lèvres, oubliant que t'étais peut-être en tournage d'une prochaine vidéo. Bon, le bon point, c'était que ça te ferrais une belle photo pour agrémenter ton instagram.


@Vega Avgeropoulos

side by side or miles appart we are sisters connected by the heart. // AVGEROPOULPE, ❀

j’crois que les choses devenaient un peu trop compliquées depuis que j’étais sur boston. vraiment. à un tel point que j’en venais presque à regretter d’avoir voulu venir à l’université. parce que clairement, à la nouvelle orléans, au moins, j’étais tranquille. pas de souci, pas de question, pas de jaxon dans le coin et pas de double qui apparaissait comme ça du jour au lendemain. alors ouais, peut être que j’étais légèrement en train de me renfermer sur moi même mais tant que je n’aurais pas de réponse à mes questions, malheureusement, ça risquait de rester comme ça. assise sur mon lit, j’faisais craquer mes doigts poussant un soupir. j’évitais tout le monde ici. zeno parce que depuis notre altercation par message, j’avais peur de le croiser. toi parce que tu lisais en moi comme dans un livre ouvert et que ça me faisait flipper. et c’était ta voix qui me sortait soudainement de mes pensées me faisant sursauter au passage. « YEP » que j’hurlais à mon tour en guise de réponse. refermant le clapet de mon ordinateur, je me massais légèrement les tempes avant de te rejoindre dans la pièce commune de notre appartement. « ça va ? » que je te demandais ébouriffant légèrement tes cheveux avant de prendre place sur un des tabourets. et putain, j’voyais dans ton regard que t’avais capté. que t’avais senti que ça n’allait pas mais moi, j’avais pas tellement de courage aujourd’hui pour dire quoi que ce soit.

— When life puts you in tough situations, don't say "why me" say "try me"

— Avgeropoulos' home, Cambridge, sept mai deux mille dix-huit

Peut-être que je me faisais de fausses idées et que j'étais simplement influencée par ce que je ressentais depuis que je savais pour toi et Mael, mais je faisais rarement fausse route sur ton état d'esprit. T'étais là, sans l'être vraiment et c'était frustrant pour moi en vérité, parce qu'habituellement, tu venais me parler quand ça n'allait pas. Je préparais un bol pour moi avant d'entendre ta voix résonner dans l'appartement dans une réponse positive. Je sortais un autre bol avant de sursauter en entendant ton "ça va ? " puis je sentais ta main dans mes cheveux.

« Ouuui. » Que je disais en me retournant le sourire aux lèvres. « Et toi ? »

Et si tu me disais non, j'allais te tirer les vers du nez, tu le savais. Alors je te regardais, observant les réactions de ton visage pour mieux analyser ton état d'esprit avant de reprendre finalement.

« Si tu me dis oui, je sais que tu me mens. » Que je disais le plus sérieusement du monde. « Alors on va s'asseoir et tu vas prendre le temps de tout m'expliquer. »

J'agissais un peu comme une maman, j'en étais consciente, mais c'était plus fort que moi, je cherchais constamment à te protéger de tout.

side by side or miles appart we are sisters connected by the heart. // AVGEROPOULPE, ❀

j’préférais faire genre de rien même si j’étais consciente que j’étais probablement totalement nulle dans ce domaine. puis toi, t’étais pas dupe en fait alors j’savais même pas pourquoi j’essayais de te faire croire quelque chose que t’avalerais probablement pas. tu sais, c’était parfois frustrant que tu sois autant capable de discerner quand ça n’allait pas chez moi. c’était comme si avec toi, j’pouvais pas avoir une part d’ombre ou un jardin secret. tu finissais toujours par poser le doigt sur mes changements de comportement et.. ouais. c’était frustrant. j’ai même pas le temps de te répondre quoi que ce soit que t’enchaînes de toute façon et je referme la bouche aussi vite que je l’ai ouverte. j’suis déjà assise en soit donc j’attends que tu le fasses, le visage soudainement fermé. j’sais pas comment aborder le sujet moi. c’est pas le genre de truc qu’on balance comme ça. j’saurais même pas quels mots employer en fait alors ouais, tu me mets dans une position plutôt délicate pour la peine. j’ai les doigts qui pianotent nerveusement sur le bar, j’détourne le regard cherchant sûrement un échappatoire qui ne viendra pas. « c’est juste.. » j’soufflais cherchant mes mots, ma langue venant humidifier légèrement mes lèvres. « j’avais mon meet-up samedi à la boutique de cupcake.. tu t’souviens ? » et j’sortais mon téléphone, cherchant le facebook de nora-blue. « cette fille, elle est venu me voir. » et je pose mon téléphone devant toi. j’ai pas besoin d’expliquer plus, j’crois que tu comprendras..

— When life puts you in tough situations, don't say "why me" say "try me"

— Avgeropoulos' home, Cambridge, sept mai deux mille dix-huit

Ce n'était pas facile en réalité de savoir que tu n'allais pas bien. Ton bien-être, c'était ma priorité, tu le savais, mais j'avais du mal à comprendre ce qu'il n'allait pas, là. D'habitude, j'avais un don certain pour comprendre les choses de moi-même, mais t'étais heureuse dans ta relation, t'étais heureuse dans ta vie de youtubeuse et t'avais l'air d'avoir fait une véritable croix sur Jax, alors c'était qui cette fois-ci ? Je soufflais terminant de préparer les bols, avant de te forcer à t'asseoir et parler. Pas de secret entre nous, ou du moins, tu ne devais pas en avoir pour moi. Ma façon de faire n'étais pas idéale, je le savais, mais si je faisais ça, c'était pour te protéger. Donc quand tu prenais la parole, je m'installais face à toi, posant mes coudes sur le plan de travail avant de poser ma tête entre mes mains, voyant ton visage soudainement fermé et ton regard fuyant. Et quand tu glissais ton téléphone jusqu'à moi en parlant de ton meet-up, je regardais ton écran, restant dans un premier temps impassible, laissant le temps à mon cerveau d'analyser la situation.

« T'es en train de me dire, que toute notre vie n'est qu'un mensonge ? »

C'était ça que t'essayais de me faire comprendre ? Et tu me l'avais caché jusqu'alors ?

« Qui est au courant ? Et papa et maman, tu les as prévenus ? »

Ouais, j'avais besoin d'explication en fait, parce que je ne comprenais pas grand-chose, à part qu'on nous avait menti. La ressemblance était trop identique pour que ça ne soit qu'un stupide sosie.

side by side or miles appart we are sisters connected by the heart. // AVGEROPOULPE, ❀

qu’est-ce que tu vas comprendre d’ailleurs ? parce que même moi, je ne suis pas sûre de saisir ce qui est en train de se passer. j’ai juste cette boule dans l’estomac qui ne cesse de grandir. ça me donne la nausée par moment, j’en trouve plus le sommeil. j’suis perturbée et j’ai peur de ce que je pourrais trouver au bout de ce chemin. j’ai pas de réponse pour le moment, je ne suis même pas sûre d’en vouloir. égoïstement, je voudrais pouvoir oublier que je l’ai vu parce que.. ouais, c’est juste trop. je te fixe quelques secondes pendant que tu découvres la photo et j’arrive pas à savoir ce que tu penses. j’ai l’impression que ça te perturbe pas plus que ça en fait et ça me déroute encore plus. est-ce que t’étais au courant ? non, t’aurais pas pu me mentir sur un truc comme ça. t’as pas le droit. « peut être.. je sais pas. » j’ai pas les réponses. si je les avais, je serais probablement beaucoup moins perdu. je fais craquer mes doigts inspirant lentement. « madd’ l’a vu. puis.. toi du coup. » j’savais que j’avais un gros souci dans ce genre de cas. à me renfermer sur moi même plutôt que dire ce qui n’allait pas. mais t’étais tellement pire que moi dans ce domaine que tu pourrais pas me dire grand chose saph. « je les ai eu au téléphone et.. ils étaient.. ils l’ont appelés cassie.. comme s’ils l’a connaissaient. » je déglutissais difficilement avant de reprendre. « ils ont rien dit de plus. juste que je devais rentrer à la maison. » mais j’sais pas si le courage parce que ça sera avec nora-blue et que ouais, ça fait flipper.

— When life puts you in tough situations, don't say "why me" say "try me"

— Avgeropoulos' home, Cambridge, sept mai deux mille dix-huit

Je restais de marbre face à cette photo. Pas que j'étais au courant ou que savoir que toute notre vie était basé sur un mensonge me plaisait, mais j'avais besoin de comprendre avant de réagir. Mon cerveau il fonctionnait comme ça, c'était qu'après-avoir bien tout compris que mes émotions ressortaient. La, je voyais juste ta copie conforme, et ci quelqu'un de normal se serait décomposer, moi, je repoussais juste le téléphone, avec un milliard de questions en tête. Alors je commençais par celle qui m'intriguait le plus : Est-ce que toute notre vie n'était qu'un gros mensonge ? C'était important de la savoir, parce qu'avec mes problèmes de confiance, ça allait être encore pire si j'apprenais que nos parents nous avaient menti. Je ne pouvais pas t'en vouloir de ne pas savoir, mais j'avais besoin de comprendre, si je ne voulais pas perdre la tête. Le pire, c'était cette phrase, celle ou tu m'annonçais qu'ils l'avaient appelé Cassie. Grosso-modo, ça répondait à toutes les questions qui m'importaient, ils étaient aussi faux que la plupart des gens et ça en était pire que dégoutant.

« Et tu vas rentrer ? » Que je demandais en me redressant, croisant mes bras en dessous de ma poitrine, sans réagir d'avantage qu'auparavant.

side by side or miles appart we are sisters connected by the heart. // AVGEROPOULPE, ❀

et je te jure que je comprends pas comment est-ce que tu peux rester aussi impassible là. parce que c’est pas humain de rester comme ça, sans réaction. j’crois que moi, à ta place, j’aurais déjà hurlé depuis un bon moment. toi.. ? j’ai l’impression que ça ne te fais ni chaud ni froid et.. je sais pas. des fois t’es flippante en fait saph, vraiment. j’crois que t’arrives un peu trop bien à planquer tes émotions. parfois je l’envie, là, j’trouve juste que c’est déstabilisant. moi, j’suis au bord de la crise de nerf tu sais ? j’ai envie de tout envoyer péter tant j’ai la trouille de ce que je pourrais apprendre. c’est toute ma vie que je remet en question et toi.. toi, t’es juste.. froide ? j’sais pas si c’est le bon mot ou pas mais c’est comme ça que je le ressentait de toute façon. « je sais pas. » je devrais ? ouais, bien sûr que je devrais. parce que c’est pas en faisant la morte que j’aurais la moindre réponse. puis dans un sens, je le dois sûrement à cette nora-blue qui a l’air tout aussi perdue- si ce n’est plus-. « j’ai besoin de savoir de toute façon. » parce que je pourrais clairement pas avancer jour après jour sans demander la moindre explication. ouais, non. j’savais que je pourrais pas. et puis cette fille là, celle qui était venu me chercher, quelque part, j’avais envie de savoir qui elle était. j’avais envie de nous trouver des points communs ou.. j’sais pas. ouais, j’étais juste complètement paumée en fait. « mais si tu t’en fiches on peut changer de sujet. » parce que c’est comme ça que j’interprète ton manque de réaction. comme si t’en avais pas grand chose à faire de tout ça.

— When life puts you in tough situations, don't say "why me" say "try me"

— Avgeropoulos' home, Cambridge, sept mai deux mille dix-huit

Je n'avais pas l'impression d'agir de la meilleure des façons, mais c'était ma façon d'être. Tant que je ne comprenais pas tout, mes émotions restais bloqués sur pause. Je voyais bien que ça te peinait, mais j'arrivais du mal à extérioriser ce que je ressentais actuellement. J'étais juste confuse, ayant un milliard de questions qui se bousculait dans ma tête, n'y trouvant aucune réponse convenable. Je ne laissais rien paraître, semblant très certainement un peu trop détaché face à une bombe comme ça. Pourtant, si tu savais Vega. Si tu savais comment cette nouvelle était en train de me détruire de l'intérieur, parce que ça remettait en question toute notre vie et tout ce qu'on avait toujours connu. Tu me répondais et je restais encore stoïque. Jusqu'à cette phrase. Cette phrase qui provoquait chez moi un déclic. Alors je m'approchais de toi, glissant ma main dans la tienne.

« Non. » Chuchotais-je timidement. « On va s'en sortir et c'est là-bas que t'auras les réponses à nos questions. » Et je t'attirais contre moi, te serrant dans mes bras de manière rassurante. « On a toujours su surmonter nos obstacles, on arrivera encore une fois. »

side by side or miles appart we are sisters connected by the heart. // AVGEROPOULPE, ❀

et tu me connais, je me braque facilement. on était déjà partie sur un sujet que j’avais pas tellement envie d’aborder alors en plus, devoir faire face à ton manque de réaction, ça ne m’aidait pas du tout. tu sais pourtant que j’étais pas douée en conversation, on se ressemblait beaucoup de ce côté là. j’pouvais blablater pendant des heures sur les sujets les plus futiles au monde mais dès que ça devenait important, je me refermais. alors ouais, c’était exactement ce que j’étais en train de faire à ce moment précis parce que clairement, j’aimais pas du tout comment les choses étaient en train de tourner. « et si les réponses sont trop moches à entendre ? » non mais parce que c’était possible. j’avais aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir apprendre en retournant là-bas et c’était sûrement pour ça que je montrais autant de résistance. mais ouais, j’étais tellement pas prête à voir toute ma vie changer que.. putain, pourquoi est-ce que ça tombait sur moi ? et ouais, ça me faisait du bien quand tes bras venaient se refermer autour de moi. parce que c’était clairement ce dont j’avais besoin et non pas de la fille détachée que tu semblais être depuis le début. « c’est tellement.. irréaliste. » y avait que dans les films que ce genre de situation pouvait arriver. pas dans la vraie vie. pas vrai ? ouais, fallait croire que si. « j’te jure saph’.. on aurait dit qu’ils avaient vu un fantôme.. » alors comment est-ce qu’ils pouvaient être au courant d’un truc pareil mais nous l’avoir caché ?.