Une belle journée se profilait. Maxine venait de terminer un examen et elle avait absolument besoin d'un café. Elle allait enchainer les examens relativement rapidement. Le seul point positif de son planning c'était qu'elle allait finir tôt dans le mois. Mais elle avait encore un long chemin à parcourir. Et pour l'aider, rien de mieux qu'un café. Arrivant au Starbucks, elle partit faire la queue, et elle était plutôt longue aujourd'hui. Presque tous les étudiants accros à la caféine étaient réunis pour recharger les batteries avant de reprendre les révisions. Alors qu'elle continuait à avancer, deux personnes arrivèrent juste derrière elle. Elle ne savait pas qui c'était, et puis, elle n'allait pas regarder. Deux personnes lambdas très sûrement. Pianotant sur son téléphone comme s'il n'y avait personne autour d'elle, elle entendit les personnes de derrière discuter. Enfin, surtout une des deux, qui s'impatientait. Et là, elle avait juste envie de disparaître ou de péter un câble. Parce que le prince de Belgique était derrière elle, et qu'il voulait prendre sa place. Même. pas. en. rêve.

traîner abelard dans des enseignes comme le starbucks c’était parfois mission impossible. vraiment. et c’était fatiguant de le voir toujours faire des manières. parce que moi, j’avais besoin d’un café et que j’allais pas entendre qu’on se fasse livrer un truc tout droit d’italie sous prétexte que la royauté ne devait avoir que le meilleur. putain, on était des gens normaux quand même, fallait se calmer deux minutes. dans tous les cas, j’avais gagné -merci à mon regard meurtrier- et on avait finalement poussé les portes de l’enseigne, se joignant à la file de gens déjà présent attendant simplement notre tour. sauf qu’abelard et la patience c’était pas spécialement un truc qui collait. les remarques fusaient les unes derrières les autres jusqu’à ce qu’il choisisse carrément de passer devant tout le monde. ouais mais… non ? je levais les yeux au ciel alors qu’il tapait sur l’épaule de la brune juste devant nous lui demandant alors de bouger plus loin. ah. « putain mais t’es pas croyable. » c’était quoi ce manque de civilité en fait ? « si t’es pas capable de te tenir, tu t’en vas. mais arrête de te comporter comme ça. t’es juste le roi des cons là. » et j’crois que j’avais touché une corde sensible parce qu’il me lançait à son tour un regard meurtrier avant de tourner les talons. mh, j’arrangerais ça plus tard. "désolée pour ça"

Maxine allait répondre, vraiment. Avec un peu de difficulté mais elle allait le faire. Mais le temps qu'elle ouvre sa bouche, quelqu'un avait répondu à sa place. Et là, la reine était arrivée. La jeune femme aux côtés d'Abélard avait ouvert la bouche et l'avait calmé comme un enfant. Maxine n'avait rien compris. Elle clignait des yeux en mode "mais, mais, mais, what ? how ?" Mais c'était qui, exactement ? Non mais, sérieusement ? Please. Elle avait la bouche ouverte en mode "wouah". Et là, il partait. Il était parti. En faisant certes un regard meurtrier à la jeune femme mais il était quand même parti. Et elle s'excusait. Mais. Ce n'était pas sa faute ? « Oh euh.. T'in.. t'inquiète, ce n'est pas ta.. ta faute. » lui dit-elle en souriant. Elle était quand même contente que quelqu'un rembarre Abélard. « Merci beaucoup pour ça.. » Elle avait toujours un petit sourire gêné. Pas vraiment gênée, mais elle était plutôt intimidée par elle. Et admirative. Les deux en fait. C'était un peu compliqué, elle avait du mal à saisir actuellement. Et puis, elle n'allait pas lui dire qu'elle était contente que quelqu'un rembarre Abélard.. si ?

Clairement, y avait des moments où j’avais juste envie de cogner Abelard pour la manière qu’il avait de se comporter avec les autres. À toujours croire qu’il était au dessus de tout et de tout le monde sous prétexte qu’il était de sang royal. Faudrait peut être qu’il finisse par apprendre qu’ici, il était aux états-unis et que la majorité n’en avait rien à branler du minuscule pays que pouvait être la Belgique. Alors ouais, devant son manque de civilité, j’étais obligée de finir par lui rentrer dedans et je gagnais son départ précipité en échange. Ouais, j’étais pas folle, je savais que pour cet affront il allait faire la tronche pendant au moins une semaine et que notre vie commune allait être des plus désagréable mais fallait bien quelqu’un pour le remettre en place de temps en temps. « ce n’est peut être pas de ma faute mais il est clairement insupportable par moment » et comme monsieur n’avait jamais eu l’habitude que quelqu’un lui dise de la fermer, forcement, il se pensait tout permis. « il est comme ça avec tout le monde, c’est épuisant » j’en faisais aussi les frais les premiers temps de notre relation. Puis il avait finir par comprendre que je n’étais pas du genre à me faire marcher dessus et que si je voulais dire merde, je le disais. Alors il avait finit par se comporter légèrement mieux quand ça touchait à ma personne même si les miracles n’existaient pas. « camila, la future femme de cet idiot » mais il avait quand même des bons cotés. Je ne serais pas tombée amoureuse de lui dans le cas contraire. Disons juste qu’il fallait creuser pour les trouver.

Maxine n'était pas seulement contente que quelqu'un rembarre Abélard, ça elle l'avait déjà vu, mais elle était contente que ça fasse effet. Elle ne supportait pas sa manière de rétorquer, de répliquer ; même un gamin de trois ans pourrait faire mieux. Abélard était vraiment rageant, et Maxine avait parfois du mal à assimiler le fait qu'il soit ami avec sa jumelle, son double. Elle ne comprenait pas comment elle avait réussi à s'entendre avec lui. Après, elle s'en fichait, du moment qu'il restait loin d'elle. Et aujourd'hui, elle n'avait même pas eu à répliquer vu que la jeune femme qui était à ses côtés l'avait fait pour elle. Au fur et à mesure que la brune lui parlait d'Abélard, Maxine hochait la tête, étant évidemment d'accord avec elle. « les seules fois où je l'ai vu, il était insupportable. je n'ai rien contre lui, ma soeur est amie avec lui, mais il faut croire qu'il a du mal à être respectueux ou poli avec les personnes qui ne se sont pas dans son cercle proche.. » Et ça, Maxine ne le comprenait pas. Ce n'était pas parce qu'il était prince de Belgique qu'il devait se passer de politesse, ou du moins se passer de respecter les autres. Elle n'osait pas vraiment aller plus loin avec elle, c'était quand même mal venu de casser du sucre dans le dos d'Abélard avec une de ses amies. Ah, non, future femme. Ok, donc, là, Maxine était à deux doigts de repartir en mode admiration totale. Elle avait un léger sourire en coin. Cette Camila avait des cojones en or, quoi. « Maxine, enchantée de te connaître Camila. » lui dit-elle, son sourire s'allongeant. Elle était même très enchantée sur le coup.

et.. ouais, fallait creuser vraiment beaucoup. parce que clairement, c’était pas tout le monde qui pouvait découvrir que derrière abelard, il y avait réellement un être humain. moi, je l’avais vu. et c’était sûrement pour ça que j’étais tombée pour lui dans la finalité même si par moment, il continuait à être pire que détestable. mais.. j’imaginais plus mon quotidien sans lui en fait. alors ouais, j’hésitais pas à lui rentrer dedans quand il dépassait les limites -comme maintenant- mais à côté de ça, on était fiancés, j’allais l’épouser et passer le reste de mes jours avec lui alors clairement, il n’avait pas que des mauvais côtés. « je me disais bien que tu me disais quelque chose. t’es la soeur d’agathe non ? » j’essayais de remettre son visage depuis cinq bonnes minutes déjà et là, j’avais eu l’éclair de lucidité. en même temps, elles se ressemblaient traits pour traits en fait. « et enchanté de te rencontrer maxine » que je répondais du même sourire. et maintenant ? je faisais craquer mes doigts alors que la queue semblait toujours avancer à une lenteur infinie. « pour en revenir à abelard, disons juste qu’il.. » qu’il quoi ? « ok, j’arrive pas à lui trouver des excuses » certes, il avait vécut des choses difficiles mais ça n’excusait pas le comportement qu’il pouvait avoir avec les autres. « mais c’est pas juste un méchant, je le jure » que je finis par dire d’un sourire. si seulement il laissait voir les autres ce côté là de lui.

Maxine ne doutait pas qu'au fin fond du coeur d'Abelard, il pouvait y avoir de la gentillesse ou autre qualité positive. Elle avait connu certaines personnes qui cachaient leur gentillesse à l'intérieur, et qui pouvaient être exécrable à l'extérieur. Mais en même temps, Abelard avait atteint un certain niveau. À chaque fois qu'elle l'avait vu, il était détestable. Elle pouvait répéter encore et encore à sa soeur qu'elle ne comprenait pas comment elle avait percé sa coquille, comment elle pouvait le supporter. Elle se demandait la même chose avec Camila actuellement, mais elle voulait bien la croire quand elle disait qu'il n'était pas méchant. « exactement ! sa jumelle, je suis la plus petite des deux d'ailleurs. » même si elles étaient jumelles, Agathe était quand même la plus vieille. (Et ça se voyait sur son visage...) Elle souriait doucement, ça lui faisait quand même plaisir, au fond, d'être reconnue comme la soeur d'Agathe, ce qu'Abelard n'avait jamais fait. Mais bon, ce n'était pas grave, elle était connue par d'autres et ses amis étaient tout pour elle. Ils savaient ce qu'elle était. « Qu'il ? » répéta-t-elle, amusée avant de finir par rire. C'était comique comme situation tout de même. « Je peux comprendre qu'il ne soit pas méchant tu sais.. Il ne donne juste pas la meilleure impression de lui même aux gens ? » dit-elle en haussant les épaules. « Enfin, il est un peu méchant quand même avec ceux qu'il ne connait pas ou qu'il ne veut pas connaître. » Elle avait croisé les bras, tapotant son doigt sur son menton, comme si elle réfléchissait.