Est-ce que Margot devait s'inquiéter ? Sans doute. Est-ce qu'Eliot était fou ? Sans doute également. Mais il n'avait jamais été aussi sûr de sa vie. Ce matin, avant de partir organiser les derniers détails, il ne lui avait simplement demandé de le rejoindre devant la mairie à 14h pétantes, sans informations supplémentaires. Et il était actuellement 13h55 et Eliot se trouvait au lieu de rendez-vous, le cœur battant, en costume blanc immaculé. Certains passants l'observait du coin de l’œil, intrigué mais il était loin d'être préoccupé par ce détail, n'observant qu'un seul point devant lui, anxieusement. Il vérifiait chaque minute, chaque seconde l'heure, la respiration saccadée. Bien qu'il était sûr de ce qu'il s'apprêtait à faire avec Margot, il ne pouvait s'empêcher de paniquer, en attendant la rousse, s'imaginant dix milles scénarios sur sa réaction. But well, il était trop tard pour reculer maintenant non ? Parce qu'il apercevait déjà sa belle arriver au loin, mais lorsqu'il se rendait compte qu'il pouvait l'apercevoir, la repérer parmi x personnes au premier coup d’œil, son cœur battait vraiment à s'en rompre et il savait qu'il était loin de faire une connerie. « Hey.. » C'était avec une douceur sans fin qu'il l'accueillit d'ailleurs, le regard pétillant. Elle était tellement belle, parfaite. Ce n'était définitivement pas une connerie.

Il lui avait demandé de lui réserver son week end, et elle l'a fait, posant même sa soirée au boulot dans le doute. Margot, elle savait pas trop à quoi s'attendre, alors qu'elle se rendait au lieu de rendez vous qu'Eliot lui avait donné aujourd'hui. Est-ce qu'il voulait l'emmener au restaurant ? Quoi qu'il en soit, pour qu'il lui demande de réserver son week end, c'était important, alors elle s'est fait jolie, Margot, dans une jolie robe à volants noire et rose, son sac à la main alors qu'elle faisait le dernier virage avant d'atteindre la mairie... Et le voir lui. Dans un costume blanc impeccable. Le sourire radieux alors qu'il la repère directement. Et la rousse elle a le coeur qui s'est emballé sans trop qu'elle comprenne encore ce qui se passait. « Hey.. ? » Elle se risque à un sourire timide, mais l'interrogation sonne clairement dans sa voix alors qu'elle se retrouve enfin face à son fiancé.  « A quelle espèce de soirée mondaine est-ce que tu me traîne ? Est-ce que j'aurais du mettre une autre robe ? » Elle comprend rien, Margot. Ou peut-être qu'elle essaie de ne pas se faire de fausses idées, alors que son regard oscille dangereusement entre Eliot et la mairie derrière lui.

Margot débarqua devant lui et toutes ses pensées qui ne concernaient pas la rousse s'envolèrent instantanément. Elle arborait une longue robe noire dégradée vers un rose pâle qui faisait ressortir ses courbes et il en perdit littéralement la tête, même son cerveau fut court circuité. Un effet secondaire de leur pari sans doute. Il avala difficilement sa salive lorsqu'elle le salua, l'interrogation se lisant sur son visage et s'entendant avec évidence dans le ton de sa voix, sur leur présence, sur sa tenue; et il se força à reprendre ses esprits, et ne pas la déshabiller dans sa tête. « T'es parfaite, juste.. parfaite. » Vraiment vraiment parfaite. Volontairement, il n'avait précisé aucun dress code pour lui prouver ses dires à répétition depuis sa demande : il pouvait l'épouser n'importe quand dans n'importe quelle tenue, n'importe où tant qu'ils étaient que tous les deux. « Qu'est-ce que tu dirais si je t'annonce qu'on a officiellement tous les deux gagné notre pari dans environ deux heures ? » Approximativement. Etant une première fois, il ignorait sincèrement le temps que prenait cette.. cérémonie mais il comptait large, et comprenait également le temps de retour chez eux histoire de célébrer l'après cérémonie. If you know what I mean. D'un sourire en coin, il prit ensuite la main de sa fiancée pour la tirer à lui, l'embrasser tendrement et prendre malicieusement un ton solennel pour lui annoncer la raison de leur présence. « Margot Weasley, nous sommes aujourd'hui le 29 avril 2018, un jour des plus ordinaire excepté que nous allons nous marier. »

Qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Le mystère reste entier dans la tête de Margot, alors qu'Eliot la dévisage avec un sourire presque béat. Bon, visiblement elle n'a pas fait fausse route pour la tenue, c'est déjà ça de gagné. Là où il la perd, cependant, c'est lorsqu'il laisse entendre qu'ils vont gagner leur pari dans les heures à venir. « Hein ? » Sourcils froncés, la tête rousse qui se penche sur le côté, et Margot analyse la phrase, jusqu'à ce que le calcul se fasse dans sa tête, et plus encore, que la lumière se fasse quand Eliot va au bout de ses pensées. Et Margot elle rit. Nerveusement, mais aussi sincèrement amusée. « Ne me dis pas que tu veux qu'on se marie aujourd'hui sur un coup de tête parce que tu ne veux pas perdre ton pari ? » Elle lui vole un nouveau baiser, souriant toujours alors qu'elle regarde vers la mairie. Têtes de mules comme ils sont, ils se font vivre un Enfer mutuel depuis qu'ils ont lancé ce fichu pari, mais s'il était prêt à l'épouser juste pour pouvoir la toucher, elle allait vite capituler.

La réaction de Margot amusa Eliot. L'incompréhension était se lisait encore sur son visage, ce qui lui attira un rire. Ce pari, ils en riraient pendant un long moment. Et bien qu'il en fut honnêtement frustré - qui ne le serait pas quand votre moitié se promenait avec provocation très peu habillée chez vous ?, ce n'était pas la raison principale de cette idée de folie qu'il avait eu. « Entre autres.. » La raison principale ? Elle. Elle et son amour, elle et ses baisers qui l'électrocutaient à chaque fois, comme à cet instant quand elle posa ses lèvres sur les siennes. Il prit une grande inspiration avant de reprendre parole, l'émotion le dévorant de la tête aux pieds. « Blague à part, évidemment que ce n'est pas juste pour ce stupide pari. J'étais réellement sincère quand je te disais que pour notre mariage, je n'ai besoin que de toi. » Et de leurs témoins qui ne tarderont sûrement pas à venir vu l'heure. « Mais j'étais tout aussi sincère quand je te disais que je te donnerai le mariage de tes rêves. Donc je te propose un plan : aujourd'hui, on va se marier à la mairie, parce que je t'aime, vraiment plus que tout. Et que j'ai juste une hâte, que tu sois à moi, officiellement. Mais on continue aussi l'organisation du mariage à côté, que tu ais une cérémonie digne de ce nom, avec photographe, salle et blabla. On pourra prendre tout le temps nécessaire pour que tout soit parfait, un an ou deux ou plus, peu importe jusqu'à ce qu'on ait le mariage. Mais aujourd'hui, s'il te plaît, fais de moi l'homme le plus heureux en acceptant de ressortir de ce bâtiment en tant que Margot Llewellyn.  »

Bien sûr qu'elle savait qu'Eliot ne voulait pas l'épouser simplement pour conclure ce foutu pari et passer à autre chose, mais sur le coup, Margot, elle était prise de court, et elle n'est pas habituée aux surprises, surtout d'une telle ampleur.  Elle secoue la tête d'un air faussement consterné, avant de reprendre son sérieux lorsque son fiancé rappelle qu'il lui a déjà dit - à de nombreuses reprises - qu'il n'avait pas besoin de voir les choses en grand pour leur mariage. Et Margot non plus, honnêtement. Elle avait besoin de lui, de sa famille, et rien de plus.  « Mais... » Elle n'a pas le temps de dire un mot de plus, qu'Eliot reprend la parole, la plongeant dans le mutisme le plus total. Et l'ardeur avec laquelle il prononce ces paroles lui donne simplement l'impression de retomber amoureuse, encore et encore, inlassablement. Et sans un mot, elle passe une main derrière la nuque du brun pour venir poser ses lèvres sur les siennes, tout en hochant la tête frénétiquement. Oui, oui, cent fois oui elle porterait son nom. « Tu es complètement fou. » Elle murmure, tout en riant contre ses lèvres, avant de froncer les sourcils en regardant autour d'eux. « Mais... Mais il ne faut pas avoir des témoins pour le mariage, même à la mairie ?  » Elle a le coeur qui s'affole, la rousse, maintenant qu'elle sait pourquoi elle est là aujourd'hui, tout de suite, maintenant : Pour officiellement devenir Margot Llewellyn. La femme d'Eliot. Sienne pour toujours et à jamais.

Eliot ne compte plus le nombre de fois où il avait répété à Margot qu’un simple mariage lui suffisait. A priori que des paroles. Jusqu’à aujourd’hui. Il prouvait à la jeune femme, à cet instant, qu’il avait été on ne peut plus sérieux, déterminé à vouloir faire d’elle sa femme. Sa femme.  Rien d’autre ne l’avait motivé mis à part ces émotions qui le prenaient par les boyaux quand il pensait à Margot en tant que sa femme ; il n’avait besoin de rien d’autre pour le motiver. Quand il disait également qu’il n’avait jamais été sûr de sa vie, c’était aussi véridique. Certains seraient freinés par le peu de temps qu’ils avaient été ensemble, moins d’un an, mais Eliot était justement dans la certitude grâce au peu de temps de leur relation. En vingt-six ans, aucune fille ne l’avait jamais autant rendu accroc que Margot en neuf mois. Elle était une évidence, elle était son évidence qu’il ne laisserait pas s’échapper.  Il était fou, c’était sans dire : oui, il était fou de Margot. « Peut-être bien que tu me rends fou » Qu’il murmura en retour contre ses lèvres suite au baiser de la rousse en réponse à sa déclaration. Il en eut un sourire on ne peut plus radieux d’ailleurs et le cœur qui explosa. Nul doute, elle disait oui. Encore une fois. Il en perdait momentanément les mots le temps que sa réponse implicite lui monta à la tête et secoua la tête, bête heureux, l’homme le plus heureux en s’imaginant toute sa vie aux côtés de sa rousse favorite. C’était le deal non ? Jusqu’à ce que la mort les sépare, et il avait bel et bien l’intention de garder cette promesse.  Il en rêvait debout puis la question inquiète de Margot le tira brièvement de ses rêveries. « Ils sont déjà à l’intérieur. » Philip, Elias, Meghan, Maxine, les dits témoins de chacun. Evidemment, il avait pensé à tout. « Et même si ce n’est qu’un simple mariage à la mairie sans cérémonie religieuse, je sais que c’est important que tes parents soient présents du coup, ils nous attendent à l’intérieur. » Quand bien même lui n’avait ni sa mère, ni son père adoptif et biologique à ses côtés, il lui était impensable que le fameux ‘oui je le veux’ franchisse les lèvres de Margot sans ses parents en témoin.  « Prête ? » D’une main tremblante par l’émotion, il s’accapara de la main droite où scintillait discrètement sa bague de fiançailles et la porta à ses lèvres. Dans son regard brillait tout l’amour qu’il ressentait pour elle. Parce que putain qu’il l’aimait.

Si c'était de la folie ? Probablement. Mais c'était une folie que Margot se sentait prête à suivre, capable même de suivre Eliot jusqu'au bout du monde quand il la regardait d'une telle façon. Et elle laisse échapper un rire cristallin lorsqu'il affirme qu'elle le rend peut-être fou. Si tel était le cas, elle ne voulait arrêter ça pour rien au monde. Continuer de voir cette flamme dans ses beaux yeux verts. Et se réveiller chaque matin avec la certitude qu'il lui appartenait, à elle. Rien qu'à elle. Puis elle revient sur Terre, Margot. Se souvient qu'il faut des témoins pour se marier. Et quand Eliot affirme que tout le monde les attend déjà dans la mairie, elle reste bouche bée. Et pire encore, quand le brun avoue que même ses parents les attendent à l'intérieur, elle ne peut parvenir à cacher son regard qui brille sous l'émotion. « Tu... » Les mots lui manquent, alors elle saute dans ses bras, décolle du sol, une main accrochée derrière la nuque du brun le temps qu'elle digère l'information, et évite de fondre en larmes. « Je t'aime. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. » Elle ne le lui répètera jamais assez en toute une vie. Alors elle finit enfin par redescendre sur ses deux jambes, le regard vers le ciel pour tenter de réprimer les larmes qui menaçaient de venir à tout moment, et enfin, elle vint doucement glisser sa main dans celle de celui qui bientôt lui donnerait son nom. « On ne peut plus prête. » Si on omet son petit coeur affolé, évidemment, mais elle n'assimile pas ça à de la panique. Plutôt à un trop plein d'émotion, alors qu'ensemble, les deux futurs mariés se dirigent vers l'intérieur de la mairie pour rejoindre tout le monde.  

Putain, j’avais le cœur qui battait à trois milles a l’heure la. Vraiment. Parce que ouais, j’étais au courant du mariage surprise organisé par Eliot aka le meilleur meilleur ami du monde et.. je ne tenais plus en place. Forcément, comme j’avais été élue demoiselle d’honneur -Et putain j’étais tellement touchée d’avoir cet honneur- j’étais déjà présente à la mairie avec toutes les autres personnes importantes. Y compris Philip et ça, clairement, j’aurais préférée m’en passer. Mais ca devait être le plus beau des lleweasley alors clairement, j’agissais juste comme s’il n’était pas là regardant ailleurs que dans sa direction à chaque fois. Ouais, c’était le mieux à faire en fait. Alors déjà doucement, j’ajustais ma robe dans laquelle je paraissais encore plus énorme que d’habitude et finalement, les portes s’ouvraient. Putain, je savais pas si c’était mes hormones qui deconnaient ou si j’étais soudainement devenue beaucoup trop sensible mais.. guys, j’étais déjà en train de chialer en fait. Parce que c’était beau, parce que j’étais heureuse pour eux et surtout parce que c’était deux personnes formidables qui méritaient tout le bonheur du monde en fait. Ni plus ni moins. Alors je finissais par leurs adresser un sourire, convaincue que tout le monde se souviendrait de ce moment.

Ok ok ok, wait a minute. C'était le jour j, le grand jour là. Eliot et Margot allaient se marier... pour de vrai. Non, ce n'était ni une blague ni un rêve érotique d'Elias, mais la pure et entière réalité. Son meilleur ami allait épouser la femme de sa vie et croyez le ou non, mais à cet instant précis, le winthrop était submergé par un trop plein d'émotions toutes différentes les unes des autres. Voir son frère se marier et être si heureux avec sa moitié, c'était juste la meilleure chose qu'il pouvait souhaiter en ce moment. Alors même si ce n'était pas la cérémonie officielle, dans l'église avec trois cent invités, Eliot allait passer la bague au doigt à Margot et rien que pour ça, Elias était l'homme le plus heureux du monde en ce moment - après son bff évidemment. Debout, mains croisés, air sérieux sur le visage, vêtu d'un costume lui allant à la perfection, il guettait en silence l'arrivée du couple. Même si c'était une évidence, il était heureux d'être là aujourd'hui, en tant que témoin et d'avoir la chance d'assister en vip au plus beau jour de leur vie. Lleweasley for the win.

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