C’est quoi ce bordel Nick? J’entends pas parler de toi pendant des semaines et lorsque j’ai enfin des nouvelles, t’es saoul comme une botte et tu me sms pour que je vienne te chercher même pas capable de me dire où t’es. Encore heureux que t’ai pas perdu ton phone, j’t’aurais bien retrouvé mort aux infos de 19h. Bref, dès que je comprends où tu es, je monte dans ma voiture qui accepte heureusement de démarrer ce jour-là, mon pantalon de pyjama encore sur le dos. Je traverse la ville en surveillant les trottoirs juste au cas où tu aurais décidé de t’aventurer à pied, mais te trouve finalement, assit sur le bord de la route, la tête entre les jambes. Je claque ma langue contre mon palais et me gare non loin avant de sortir pour te rejoindre. « Hey toi.. » Je pose une main sur ton épaule pour attirer ton attention. Faut pas que tu me vomisses dessus Nick, j’ai pas le cœur assez solide pour ça avec la grossesse.

@Nick Larsson

Franchement si la soirée se déroulait plutôt bien c’était pu vraiment le cas. De peine et de misère j’avais réussi à envoyer un message à quelqu’un pour venir me chercher... j’étais clairement pas en état de reprendre ma voiture puisque j’avais peine à me tenir debout. Installé à l’extérieur du bar je m’étais assis sur le bord de la route la tête entre les main en attendant… aucune depuis combien de temps j’y était jusqu’à ce qu’on m’interpelle et qu’une main se dépose doucement sur mon épaule. Cette voix m’était familière, c’était déjà ça. En relevant la tête j’apercu Liz qui se tenait à mes côtés et je me relevais – un peu trop rapidement – le sourire aux lèvres.  « Liz? Mais que fais-tu ici? T’viens fêter? » Puis en la détaillant brièvement je vis son bas de pyjama et son léger bedon rebondit.  « Ahhh mais non c’est vrai… t’peux pas boire toi! » ajoutais-je tout content de m’être souvenu qu’elle était enceinte. Depuis le temps qu’on ne s’était pas parlé.. je ne faisais même pas le lien entre le message que j’avais réussi à envoyer et sa présence ici.

J’arrive enfin à attirer ton attention et c’est tout sourire que tu te relèves d’un bond. Je te fixe les sourcils froncés face à ce sourire béat que tu affiches. « Liz? Mais que fais-tu ici? T’viens fêter? » Putain, tu pu l’alcool c’est écœurant. « Mmh.. » Tu détailles ma tenue et semble rapidement te raviser –c’est le bas de pyjama qui m’a trahi? « Ahhh mais non c’est vrai… t’peux pas boire toi! » Je roule légèrement les yeux. Apparemment, c’est plutôt le renflement de mon ventre. Qu’importe. « J’suis pas là pour fêter Nick… j’suis là pour te ramener, tu te souviens? » Ou pas. Visiblement pas. Bon sang, mais pourquoi est-ce que t’as bu autant? « Tu célèbres quoi au juste…? » Parce que j’suis bien curieuse de savoir ce qui te fou dans cet état moi. Une bonne nouvelle j’espère…

Elle n’avait pas l’air autant ravis que moi, mais comme elle était à jeun c’était plutôt facile à comprendre. Lorsqu’elle souligna qu’elle était ici pour me ramener j’haussais les sourcils avec de regarder mon téléphone que je venais de prendre dans ma main.  « Ahh bien dit donc… je savais pas que c’est à toi que j’avais envoyé ce message.. » Voyant les lettre double j’avais même pas capté à qui j’écrivais, mais la bonne nouvelle c’est que j’avais au moins quelqu’un pour me ramener.  « Enfin.. j’suis content d’te voir hein! S’juste que j’croyais qu’on s’parlait plus.. » J’haussais les épaules de façon trop exagéré, comme chacun de mes gestes en ce moment d’ailleurs puis Liz me demanda ce que je célébrais et je lui affichais un sourire béat avant d’enchaîner.  « C’était l’anniv d’un pote.. du coup on a prit un verre.. puis deux… puis trois.. puis je sais pas trop comment, mais j’me suis retrouvé seul. » J’avais beau essayé de me rappeler ce qui c’était passé, rien ne me revenait.  « Toi t’es quand même très gentilleee de venir me sauver comme ça!! »

Tu hausses les sourcils et regarde ton téléphone avec de grands yeux avant de les plisser. Bon dieu Nick… « Ahh bien dit donc… je savais pas que c’est à toi que j’avais envoyé ce message.. » Je roule les yeux, déjà découragé. « Enfin.. j’suis content d’te voir hein! S’juste que j’croyais qu’on s’parlait plus.. » Quoi? Pourquoi est-ce que tu croyais ça? « Qu’est-ce qui t’as donné cette impression? » Certes, on ne s’est pas parlé beaucoup depuis un moment, mais rien de nouveau entre nous. Avec nos horaires, il n’est pas rare qu’on soit plusieurs semaines sans se parler. Depuis quand c’est devenu un problème? Je demande malgré tout ce que tu célèbres comme ça et ton visage s’illumine à nouveau –on croirait voir un gamin, j’vous jure. « C’était l’anniv d’un pote.. du coup on a pris un verre.. puis deux… puis trois.. puis je sais pas trop comment, mais j’me suis retrouvé seul. » Et j’me demande pourquoi tiens! Je soupire bruyamment, prête à aller dormir alors que toi, tu jacasses comme une perruche. « Toi t’es quand même très gentilleee de venir me sauver comme ça!! » J’hoche la tête en roulant les yeux. « Oui, très gentille. Allez, vient maintenant. » Je t’attrape par le bicep puisque je ne peux clairement pas faire grand-chose de plus vu ta taille et essaie de te tirer vers la voiture, mais tu dois bien faire deux fois et demi ma taille et je n’arrive même pas à te faire bouger d’un pouce. « Nick? »

J’avais tendance à bien trop parler quand j’abusais des bonnes choses de la vie, mais ça venait toujours d’une part de sincérité. C’est vrai que j’avais l’impression qu’on allait pas se reparler depuis le SpringBreak, mais Liz n’avait pas l’air de comprendre d’où me venait cette impression.  « Ben… on s’est même pas vue que springbreak. J’veux dire… j’suis allé là pour toi.. puis j’comprends que ta cousine avait b’soin de toi, mais j’croyais qu’on aurait passé au moins une journée ensemble. » À nouveau j’haussais les épaules. Les deux on était en vacances pendant une semaine et on avait pas été foutu de se voir… je voyais pas comment ça pouvait être possible en dehors de ce contexte. Après c’était un peu direct comme façon e le lui avouer, mais faut dire que l’alcool me donnait beaucoup de courage en ce moment. J’expliquais brièvement pourquoi j’étais dans cet état soulignant sa gentillesse avant qu’elle ne m’attrape par le bras pour m’inviter à la suivre, sauf qu’il me fallait un petit moment pour assembler ce qu’elle venait de dire.  « Ah oui… j’te suis, j’croyais qu’on attendait un taxi. » Y’avait tellement pas de logique dans ce que je venais de dire. Je me cherchais juste une excuse pour expliquer que j’étais resté planté là à attendre alors qu’elle avait tenté de m’amener à sa voiture. Je la suivais jusqu’à la voiture où elle m’aida à embarquer, car seul j’en aurais eu pour des heures, J’appuyais ma tête contre la vitre lorsqu’elle eut refermé la porte attendant qu’elle prenne place à mes côtés. On aurait dit que ça lui avait pris une heure faire le tour… pfiou les femmes enceintes des fois c’est pas pressé!  « Tu t’rappel d’où je vis au moins? » En fait je demandais parce que de mon côté j’étais pas certain d’arriver à la guider.

« Ben… on s’est même pas vue que springbreak. J’veux dire… j’suis allé là pour toi.. puis j’comprends que ta cousine avait b’soin de toi, mais j’croyais qu’on aurait passé au moins une journée ensemble. » Bon dieu d’merde, tes phrases sont de moins en moins compréhensives. Tu bois quand j’regarde ailleurs ou c’est comment? Certes, on ne s’est pas beaucoup vu durant le Spring break et ça m’a fait de la peine à moi aussi… mais entre la cata Pluton/Camila et le mariage de Sloan et Suzy qui a été abruptement annulé… J’ai pas exactement eu de temps pour moi-même, let alone pour toi Nick. « J’m’excuse pour ça, tu sais que j’aurais voulu te voir. » Si je ne souriais pas beaucoup jusque-là, cette fois il est vrai que je tire une sale tête. J’me sens coupable, mais ça n’sert pas à grand-chose puisque tu risques d’avoir tout oublié demain matin. J’essaie de t’entrainer vers ma voiture, mais tu ne bouges pas. J’vais devenir folle, help, quelqu’un? « Ah oui… j’te suis, j’croyais qu’on attendait un taxi. » Tu rigoles là? Je grogne presque comme un animal alors que tu te mets enfin en marche pour faire les quelques pas jusqu’à ma voiture. Bien entendu, je dois tout faire pour toi; je t’ouvre la porte, t’aide à t’assoir, pousse ta tête, t’avertis de faire attention, ferme derrière et contourne enfin la voiture pour prendre place côté chauffeur. « Tu t’rappel d’où je vis au moins? » Je te jette un regard exaspéré. « Oui, bien sûr Nick. » Je secoue la tête et remarque que tu n’as même pas attaché ta ceinture. « Tu pourrais m’aider un peu quand même! » Je me penche sur toi, passant pratiquement mon corps en entier par-dessus le tient pour atteindre la foutue ceinture et venir la boucler. De ce fait, nos corps se retrouvent l’un contre l’autre et mon visage près du tient. « Tu pus l’alcool merde! » Bien sûr, la ceinture est coincée pour je-ne-sais-quelle raison obscure de la vie qui s’acharne contre moi.

J’approuvais d’un signe de tête lorsqu’elle s’excusa pour ne pas avoir eu de temps pour moi au SpringBreak. Si ça n’avait pas été de l’alcool que j’avais ingurgité ce soir je ne lui en aurais probablement même jamais reparlé, sauf que la j’étais un véritable moulin à parole qui disait tout ce qu’il avait sur le cœur. Je suivis la jeune brunette jusqu’à sa voiture où elle prit soin de m’y installer convenablement avant d’aller elle-même derrière le volant de sa voiture. Quand je lui demande si elle se souvient d’où j’habite je sens que je la décourage et ça me fait rigoler pour aucune raison ce qui n’aide certainement pas à ma cause. Je suis chanceux qu’elle ne m’ait pas tout simplement foutu dans un taxi pour se débarrasser de moi.  « Mais je t’aiiideee… je bouge même pas. » Elle réalisait probablement même pas à quel point ça aurait pu être plus complexe si j’avais décidé de me débattre et de refuser de collaborer! Quoi qu’elle m’aurait peut-être juste laissé me débrouiller seul en m’abandonnant sur le bord du trottoir. Avant même que je comprenne que son but était de s’emparer de ma ceinture pour m’attacher je sens son corps contre le miens avant qu’elle ne me lance que je pu l’alcool.  « Woahh qu’est-ce que tu fais… ? » Il y a quelques semaines j’en aurais rêvé qu’on se retrouve dans une situation comme ça, mais rien à y faire, même au springbreak on avait eu aucune opportunité.  « Puis je pu pas… c’est mon nouveau parfum! C’est un des plus dispendieux quand on y pense parce que ça en prend quand même beaucoup pour que l’odeur reste.. » Je riais à nouveau alors que c’était même pas drôle et que Liz risquait de finir par me frapper si je ne m’arrêtais pas. J’espérais ne pas me rappeler de ce que je venais de lui dire rendu à demain parce que c’était vraiment pas moi.  « Désolé.. S’tait pas drôle ça. T’comptes rester par-dessus moi longtemps? » demandais-je avec un petit sourire alors qu’elle se débattait encore pour décoincer cette ceinture.

« Mais je t’aiiideee… je bouge même pas. » Oui et il est bien là le problème Nick! C’est pas exactement de m’aider que de rester là à me regarder faire comme l’imbécile trop saoul que tu es. J’te jure, si t’étais pas mon meilleur ami, j’ouvrirais la porte et j’te pousserais dehors à deux pieds! Or là, j’peux pas exactement faire ça et comme je tiens à ta sécurité –ainsi qu’à mon permis de conduire, je me débat avec ta ceinture sous ton regard ébahi. « Woahh qu’est-ce que tu fais… ? » Je fronce les sourcils et tourne légèrement la tête vers toi. « J’prépare un bœuf bourguignon… qu’est-ce que j’ai l’air de faire? » J’agite la ceinture dans ma main et retourne à mes occupations sans trop comprendre pourquoi la foutu ceinture se coince comme ça, non sans en profiter pour te faire remarquer que j’suis pratiquement saoule rien qu’à sentir ton haleine. « Puis je pu pas… c’est mon nouveau parfum! C’est un des plus dispendieux quand on y pense parce que ça en prend quand même beaucoup pour que l’odeur reste.. » Si j’pouvais rouler les yeux jusque derrière mon cerveau j’crois que je le ferais. Tu m’exaspère à un point tel Nick, t’as pas idée. Pourtant, j’me fâche pas contre toi parce que c’est rien de méchant et que si c’était moi qui se trouvais dans une situation pareille, si les rôles étaient inversés, je ne doute pas une minute que tu ferais la même chose pour moi. « Désolé.. S’tait pas drôle ça. T’comptes rester par-dessus moi longtemps? » Je ferme les yeux un moment et relève à nouveau la tête vers toi. « Pourquoi? Ça te plait? Tu voudrais que j’m’installe confortablement aussi? » J’esquisse un sourire joueur alors que sous mes airs charmants, je serre les dents suffisamment fort pour m’en donner mal à la mâchoire. Apparemment, la grossesse me prend aussi beaucoup de patience. Je relève un peu le menton et te jauge en silence, mon visage à quelques centimètres à peine du tient. L’été dernier, on s’est retrouvé tous les deux saouls comme tu l’es présentement et on a couché ensemble. J’me demande si c’aurait encore été le cas si j’avais été saoule, moi aussi.

Je voyais pas trop ce que le bœuf bourguignon venait faire dans cette histoire, mais rien qu’à y penser j’avais un petit creux. Puis je compris que la jolie brunette tentait simplement de décoincer la ceinture pour m’attacher. Ah ouais… je pensais qu’elle s’en y était déjà charger quand elle m’avait aidé à m’installer dans la voiture. Mon odeur ne semble pas plaire à Liz qui me le fait remarquer de façon assez directe. Comme si elle avait jamais but à être saoule elle non plus pff. C’est peut-être parce qu’elle ne pouvait pas en boire en ce moment qu’elle agissait ainsi… probablement jalouse de ne pas être dans le même état que le miens. Un sourire niais s’affichais sur mon visage à cette pensée avant de quand même m’excuser pour ce que je venais de dire. « Pourquoi? Ça te plait? Tu voudrais que j’m’installe confortablement aussi? » Mes yeux s’agrandirent, son visage était plutôt près du miens et c’était assez bouleversant maintenant que je réalisais vraiment dans quelle position on se trouvait.  « C’est que … euh.. j’ai un peu quelqu’un dans ma vie. Avant c’était toi mon choix, sauf que comme t’m’aimais pas comme ça. » J’haussais les épaules, sans le savoir j’allais certainement regretter d’avoir ouvert ma grande trappe sur ce coup.  « T’es mon amie j’veux pas t’perdre Liz c’est tout. » Qu’importe ce que je lui révèlerais ce soir je voulais pas que sa gâche notre amitié pour après.. je voulais pas me réveiller au matin avec des regrets.