et j’étais camila wildingham. je savais me cacher sous des tonnes de facette alors clairement, c’était limite un jeu d’enfant que de laisser croire à tout le monde que tout allait bien dans le meilleur des mondes. sauf que lenny, il était pas dupe. et d’un côté, j’trouvais ça risible que pluton n’ait pas su capter alors que lenn’ avait mit quoi.. deux secondes ? ouais, deux secondes pour comprendre que ce n’était pas moi et que c’était pas naturel. mais comme il l’avait si bien dit juste avant, ce qui est fait est fait. ni lui ni moi ne pouvions revenir en arrière et c’était juste comme ça en fait. alors plutôt que s’apitoyer sur notre sort, on ferait certainement mieux de trinquer, d’aller de l’avant et de survivre dans tout ça. c’était la meilleure des solutions sans le moindre doute. « parce que c’est comme ça » que je répondais en haussant les épaules. j’en avais déjà trop dit et j’avais pas de discours préparé pour m’en sortir alors en soit, il allait juste se contenter de ça. parce que j’pouvais pas parler des contrats, des menaces et de tout ce qui allait avec sans m’attirer des problèmes. c’était le moment où je devais apprendre à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de dire la moindre chose. « faut croire que y a certaines choses qui changent » que je soufflais en guise de réponse. mais ouais, dans le fond, il avait raison. j’étais libre, rebelle et.. j’avais plus le droit de l’être. on venait de m’enfermer dans un rôle que j’allais devoir jouer jusqu’à la fin de ma vie. on m’apprenait à parler, bouger, saluer, me comporter. tout devait être dans la retenue et j’avais l’impression de n’être qu’un pantin dont on tirait les ficelles pour satisfaire des besoins politiques.  alors à ta question, j’haussais les épaules un peu déstabilisée par tes mots. « honnêtement.. j’en sais rien. j’crois qu’on saura jamais » peut être, peut être pas. « te torture pas avec ça, c’est la faute de personne. c’est pas la tienne. » j’soufflais un coup parce que ouais, y avait personne de réellement fautif dans cette histoire à part ma propre mère qui elle, n’avait pas hésité à me vendre à la belgique comme si j’étais un morceau de pain. « c’est la vie qui est comme ça, on y peut rien. » et j’suppose qu’on apprenait doucement ce que voulait dire « être adulte »