Franchement Marla, si tu savais à quel point tu m’avais donné envie de prendre le premier avion pour les Bahamas durant la semaine dernière…. Lorsque tu m’as raconté cette histoire avec ce connard de Winthrop, j’ai vu aussi rouge que leur emblème et j’avais envie de tout péter, sauf que j’ai pris sur moi. Là, j’avoue que j’suis particulièrement content que ce soit à moi que tu demandes de venir te chercher à l’aéroport et comme tu m’as particulièrement manqué, je n’hésite pas une seconde avant d’accepter. Sur place, je trouve une place pour me garer et vais t’attendre à l’intérieur avec une petite affiche que j’ai fait en quelques minutes avec un bout de carton et un sharpie sur laquelle on peut lire « Lala ».

J'étais tellement heureuse de rentrer. C'était une excellente nouvelle, vraiment. J'adorais la chaleur, le changement d'ambiance et ce paysage magnifique et idyllique. Mais cette histoire avec Philip m'avait plombé mes vacances. Je n'avais pas eu le cœur à la fête et à aucun moment - sauf peut-être quand j'avais nagé avec les dauphins - je n'avais réussi à remonter la pente et à profiter pleinement de mon spring break. Puis, pour couronner le tout, ma peau ne supportait pas le soleil, se mettant seulement à rougir plutôt qu'à dorer comme pour de nombreuses personnes. Sans vouloir en rajouter, ça avait été un petit Enfer au Paradis. Mais là, j'étais de retour et en plus de ça, c'était Kenny qui venait me chercher. Tirant ma valise derrière moi, un large sourire vint étirer mes lèvres en apercevant le jeune homme avec sa pancarte. Sur les derniers mètres j'abandonnais mes affaires pour lui sauter dans les bras et le serrer contre moi. « Tu m'as manqué ».

Je t’aperçois le premier, trainant ta valise derrière toi comme si elle contenait le poids du monde. Oh Marla, qu’est-ce qu’il t’a fait pour installer cette ride permanente sur ton front? Heureusement, lorsque ton regard croise le miens, ton visage s’illumine et ton sourire éclaire toute la pièce. Je lâche la pancarte au sol et t’attrape alors que tu te jettes dans mes bras. Je te soulève du sol et on entend des aww tout autour de nous. « Tu m'as manqué ». Franchement, je me fiche bien de savoir si un ou des centaines de personnes nous regarde. J’suis juste contente d’te voir. Je te serre un peu plus fort, mon visage dans ton cou. « Tu m’as manqué aussi. » Et j’ai envie de te dire de ne plus jamais partir aussi longtemps, mais j’voudrais pas t’empêcher de voir le monde Lala. Mes lèvres effleurent la peau sensible sous ton oreille et je recule un peu la tête pour te regarder sans pour autant te reposer au sol. « T’as pris des couleurs dit donc! » Certain reviendront bruni, toi, t’es rouges comme une tomate. Malgré tout, t’es ma petite tomate à moi.

Revenir à Boston, ça me faisait du bien. J'avais l'impression de retrouver mes repères et quand j'allais être chez moi, dans ma chambre à la dunster house, j'allais enfin pouvoir respirer. Ce n'était pas simple quand on était une timide asociale de se retrouver dans un lieu de débauche continuel. Le pire, c'était quand ton spring break commençait avec des histoires horribles. J'avais été inconsolable tout ce temps, mais malgré tout, je revenais avec quelques bons souvenirs. Je trainais ma grosse valise et je la laissais seule la seconde suivant quand mon regard croisa celui de Kenny. Enfin. Je le retrouvais et il m'avait terriblement manqué. « Tu m’as manqué aussi. » Mon sourire radieux ne semblait plus vouloir partir et je le serrais fort contre moi, respirant son odeur à plein poumon. Je reculais mon visage lorsque je le sentais bouger afin que mon regard croise à nouveau le sien. « T’as pris des couleurs dit donc! » Je mordais ma lèvres à pleine dents avant de rire. « J'ai pris une seule couleur, toujours la même » En effet, j'étais rouge et c'était comme si j'étais gênée H24 désormais. « J'ai passé trois semaines à me couvrir de crème solaire... J'ai l'impression que ça partira plus jamais de sur ma peau ... » que je lui confiais en fronçant mon nez. L'odeur, j'en pouvais plus.