Les vacances étaient passées beaucoup trop vite et le retour à la réalité avait été bien plus difficile que ce que j’aurais pensé. Au boulot rien n’avait changé, il y avait toujours autant de gens en besoin avec pas suffisamment de soignants sur place. Pourtant depuis mon retour des Bahamas, ma tête était ailleurs ou alors c’était peut-être mon cœur ? J’arrêtais pas de repenser à Louve et aux deux moments qu’on avait passé ensemble et plus j’y pensais plus j’avais l’impression que c’était peut-être moi qui s’était fait un film dans ma tête. Après tout avec de l’alcool, la chaleur, le beau temps, c’était facile de perdre la tête ! Ma semaine au boulot c’était tout de même bien passé, mais je devais avouer que quand j’avais reçu le message de Louve qui me demandait à quelle heure je terminerais de travailler, mon cœur avait fait un bond. On avait plutôt l’habitude de se voir pour coucher ensemble et comme elle tenait à me rejoindre à mon travail j’avais l’impression que ce n’était pas son seul but ce soir. C’est vrai qu’au fond ça faisait mon affaire dans le sens où moi aussi j’aurais aimé mettre certaines choses au clair sauf qu’en même temps, lorsque je prenais bien le temps de repenser à notre journée sur le yacht, j’étais pas convaincu que j’avais envie de la confronter sur le sujet du « nous ». La dernière fois elle était partie et ça avait jeté un froid horrible entre nous. J’avais quand même hâte de la voir, et ça, c’était impossible d’essayer de me mentir à moi-même. Je regardais l’heure au 5 minutes attendant impatiemment la fin de mon chiffre jusqu’à ce que 22h s’annonce enfin et que je parte presqu’à la course jusqu’à l’extérieur de l’hôpital. Elle est bien là, debout à l’extérieur à m’attendre comme on s’était promis. Je m’avance vers elle ne sachant trop comment je devrais l’accueillir. Je l’enlace dans mes bras avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres et de lui échanger un sourire sincère.  « Content de te retrouver.. ça fait pas trop longtemps que t’attends j’espère ? » Je m’étais vraiment dépêché alors j’espérais que ce n’était pas le cas.  « Et puis ton retour de vacances ? Je dois t’avouer que j’ai trouvé ça plutôt difficile de mon côté avec le boulot et tout… ! »  Ça c’était bien vrai… et j’espérais que de son côté ça c’était mieux déroulé.

Il faisait assez froid dehors et même si Louve était bien habillé je me serais sentis coupable si j’avais eu à la faire attendre plus que ça.  « En râlant hein ? Je te reconnais bien là. » dis-je en lui souriant alors que mes yeux ne l’avaient toujours pas quitté. Elle était aussi belle qu’à son habitude, sinon plus. C’était assez difficile pour moi d’avoir les idées claires en sa présence. J’expliquais globalement que le retour au boulot avait été difficile et elle renchérit, un peu outrée, alors qu’elle aurait préféré entendre que ça avait été difficile loin d’elle. Oh si seulement elle savait à quel point c’était le cas et à quel point j’étais incapable de la sortir de ma tête. Pourtant je ne pouvais pas le lui dire clairement, je ne voulais pas revivre un froid comme on l’avait vécu. Elle vint déposer un nouveau baiser contre mes lèvres qui n’avait rien à voir avec le premier qu’on avait échangé. Il me rappelait légèrement ceux du Bahamas et me faisaient le même effet, des frissons me parcourant le corps entier. Mon cœur accélère lorsqu’elle avoue que je lui ai manqué, j’ai pas l’impression que c’est seulement le sexe qui lui a manqué, mais je n’en suis pas totalement convaincu.  « À moi aussi tu m’as manqué Louve.. » finis-je par répondre d’un ton bien trop sérieux et beaucoup plus sincère que ce à quoi je m’attendais. C’est comme si je venais de me révéler à moi-même que cette jeune femme qui se tenait devant moi n’était plus comme une simple amie à mes yeux.

Louve se décolla, à ma plus grande déception, avant de me demander comment j’étais venue jusqu’au boulot et je lui souris alors que je sentais sa main se glisser dans la mienne croisant nos doigts ensemble.  « En voiture, mais je peux la laisser ici et m’arranger demain, j’habite pas très loin de toute façon alors. » Sans attendre on se dirigeait vers la voiture de Louve qui se trouvait un peu plus loin alors qu’à mon tour je fis une petite pression sur la main de Louve, peut-être pour lui signifier que j’étais content de la voir ou bien pour lui dire que je n’avais pas envie qu’elle reparte. Parce que oui, en règle générale on se voyait le temps d’une heure ou deux et ensuite ça allait à la semaine suivante. Pourtant j’avais vraiment l’impression que c’était différent, la preuve c’est que Louve avait pris le temps de se déplacer jusqu’à mon boulot alors qu’en règle général on se rejoint chez l’un ou chez l’autre. Lorsqu’elle parla de nourriture mon estomac se mit à gronder légèrement comme s’il s’était sentit interpeller par ses mots. Je posais ma main au niveau de l’estomac tout en riant.  « Non en effet, mais je suis pas vraiment difficile, je peux me contenter de peu. » Les plans pour la soirée étaient encore un mystère pour moi. Tout ce que je savais c’était que Louve voulait me voir, mais elle ne m’avait pas vraiment dit si c’était pour passer la soirée, pour discuter, ou bien seulement pour un petit moment intime. On arrivait à sa voiture et je lui ouvrit la porte bien que c’était elle qui conduisait.  « Mademoiselle.. » dis-je en souriant alors que je l’invitais à prendre place derrière le volant avant de moi-même me diriger de l’autre côté.  « Alors.. est-ce que t’as faim toi aussi ? Est-ce que t’avais déjà un planning pour la soirée ou alors on y va comme on le sent ? » finis-je par demander avec de venir prendre une nouvelle fois sa main dans la mienne. Pour cette fille j’étais prêt à tout alors je préférais connaître ses envies pour la soirée avant de m’aventurer dans certaines propositions.

On se dirigeait lentement vers la voiture de Louve, main dans a main, celle-ci me demandant si j’avais mangé. Non seulement je n’avais pas mangé, mais en plus j’avais l’impression d’avoir encore plus faim que d’habitude sauf que je prétendis le contraire mentionnant que je pouvais me satisfaire de peu. Déjà qu’elle m’avait attendu après le boulot je ne voulais pas lui imposer un arrêt pour manger. Aussitôt son air septique apparaît et elle me tâte le biceps en mentionnant que je n’avais pas eu ça en me contentant de peu. J’éclatais de rire avant d’acquiescer d’un signe de tête.  « T’as bien raison là-dessus. » dis-je toujours en souriant alors qu’on arrivait à sa voiture et que je pris le temps de lui ouvrir la portière avant de passer du côté passager.  « Évidemment, je n’aurais quand même pas pris la peine de t’ouvrir la porte juste pour être galant. » répondis-je aussitôt sur un ton blagueur. Je ne m’attendais à rien de plus en venant lui ouvrir la porte, c’était juste une habitude que j’avais pris avec le temps et comme la galanterie se perdait de nos jours les gens le remarquaient et l’appréciait d’autant plus.

Louve m’avoua n’avoir pas de planning pour la soirée et au final ça m’allait, on pourrait voir au fil du temps ce qui nous fait envie.  « Pour être bien honnête, vue l’heure et la soirée que j’ai vue j’aurais bien envie d’une gigantesque pizza et j’ai une bouteille de vin pour accompagner le tout qui serait parfait. » La dernière chose dont j’avais envie pour ce soir c’était de devoir me satisfaire d’une simple petite salade ou quelque chose du genre. Disons que c’était pas rare que les filles veulent faire « attention » et se prive côté bouffe. Louve décolla se rendant directement chez moi puisqu’elle connaissait déjà le chemin par cœur puis je la laissais s’occuper de commander pendant que je prenais un petit 2 secondes pour me changer histoire de me mettre à l’aise.  « Alors, à part le fait que je t’ais manqué, est-ce qu’il y a une autre explication à ta visite ? Tu t’es disputé avec ton petit copain ? » demandais-je le sourire aux lèvres alors que je posais mes mains sur ses hanches pour l’attirer un peu plus près de moi.

Quand je proposais à Louve de commander une gigantesque pizza elle accepta à condition que j’ais une bonne place ou commander sans quoi elle préférait un Mcdo. Je riais de bon cœur ravis de l’entendre parce qu’au final un Mcdo m’aurait satisfait aussi.  « Je connais un endroit qui devrait te plaire, puis si c’est pas le cas j’irai moi-même te chercher ce que tu veux au Mcdo, ça te va ? » ajoutais-je tout sourire alors qu’on se rendait chez moi. Heureusement l’appartement n’était pas trop en désordre parce qu’avec mon retour des Bahamas j’avais pris soin de tout ramasser et je n’avais pas encore eu le temps de refaire le bordel. Une fois arrivée elle s’occupa de commander pendant que j’enfilais un jogging et un simple t-shirt blanc que j’avais l’habitude de mettre quand je voulais rester confortable chez moi. Je m’approchais de la jolie jeune femme avant de lui demander ce qui l’amenait ici à savoir si elle ne s’était pas disputé avec son petit copain.  « C’est finis ? Non je savais pas… enfin j’ai pas souvenir que tu m’en ais parlé sinon c’est certain que je m’en serais rappelé. » Oui ça j’en étais convaincu parce que l’une des dernières choses qui bloquait mes sentiments pour Louve c’était bien sa fameuse histoire de relation qui n’en était pas vraiment une. Évidemment ça ne me regardait pas sauf que d’un autre côté je me voyais très mal développer quoi que ce soit avec quelqu’un qui a une relation d’établit, véritable ou non. Je revins prendre conscience avec la réalité lorsqu’elle me demanda si elle avait besoin d’une excuse pour venir me voir ce qui m’arracha un nouveau sourire avant que l’on échange un léger baiser.  « Bien sûr que non, et j’attendais personne tu le sais très bien. » Louve savait très bien que j’étais célibataire et surtout elle me connaissait assez pour savoir que lorsque j’étais en couple je n’étais pas le genre de mec à aller voir ailleurs. Je lui volais un nouveau baiser cette fois un peu plus longtemps et un peu plus intense que le premier.  « Du coup.. maintenant que t’es célibataire il te faudra bien quelqu’un pour prendre soin de toi, non ? » dis-je en rigolant avant de me détacher un peu d’elle et l’inviter à me suivre jusqu’au salon où on pourrait discuter calmement en attendant que la nourriture arrive.  « Je sais pas toi, mais moi le sud me manque déjà… j’aime bien me remémorer notre soirée sur la place et notre journée sur le yacht » ajoutais-je tout sourire en repensant à ses moments. D’accord il y avait eu quelques petits froids, mais rien de suffisant pour que l’on arrête de se voir.

J’étais ravis de savoir que Louve n’avait plus personne dans sa vie, disons que je me sentais plus à l’aise maintenant. Même si ce n’était pas une vraie relation, j’avais toujours cette petite impression de faire quelque chose de pas correcte lorsqu’on se touchait ou qu’on s’embrassait. Louve souligna que j’aurais très bien pu rencontrer une infirmière depuis le temps et j’haussais un sourcil hochant négativement de la tête.  « Parce que c’est mon genre de te cacher des choses? » demandais-je en riant avant de me rappeler que je lui cachais bien une chose, mais au final c’était pour son bien. Mes sentiments se devaient de rester bien cacher, la dernière fois qu’on avait abordé le sujet ça ne s’était pas très bien déroulé et je ne voulais pas revivre ça. J’enchaînais donc avec sa relation insistant qu’elle aurait bien besoin de quelqu’un pour prendre soin d’elle maintenant.  « Des affiches? C’est une bonne idée! Si tu veux je me porte volontaire comme photographe si tu veux de jolies photos. » J’haussais les sourcils de haut en bas avec un petit sourire en coin alors que j’imaginais très bien Louve prendre la pose pour moi. On s’installait dans le salon et Louve ne perdit pas une seconde pour étendre ses jambes sur moi alors qu’elle s’affalait sur le sofa. Aucun doute possible que Louve se sentait ici comme chez elle. Tant mieux parce qu’au final ça m’évitait de devoir lui proposer toujours pleins de trucs pour la mettre à l’aise.  « C’est clair qu’on en a pas assez profité… peut-être l’année prochaine si j’y retourne! » En même temps j’avais un peu de mal à imaginer que Liz me réinvite, on s’était à peine vue comme le mariage avait été annulé et à moins qu’on ne m’invite à y aller je n’étais pas trop du genre à m’imposer dans ce genre de voyage. Je posais mes mains sur les jambes de Louve alors que l’on continuait de discuter un peu des journées qu’on avait passées ensemble au Bahamas jusqu’à ce que quelqu’un cogne à la porte et que je me lève pour aller répondre et récupérer la pizza que j’avais commandé. Histoire de pas en manquer j’avais demandé à Louve de prendre le plus grand format puisque de toute façon les restants pourraient toujours servir de repas pour le midi. Je payais le livreur qui repartit aussitôt avant de revenir au salon avec la boîte.  « C’est prêt! » lançais-je alors que mon estomac grondait à nouveau. J’allais chercher rapidement des assiettes et de quoi couper la pizza avant de revenir auprès de Louve.  « Je te préviens tout de suite, t’as le droit à seulement une moitié… l’autre c’est la mienne! » Je riais tout en commençant à lui couper une pointe avant de la lui glisser dans son assiette et de lui donner. C’était tellement immense que ça me paraissait presqu’impossible qu’on la termine au complet.