Je n'aime pas être comme ça, je n'ai jamais été comme ça. Je ne suis pas le genre de fille à faire un caca nerveux pour rien. Je ne suis pas le genre à m'énerver si on ne répond pas à un sms, si je fais à manger pour rien. Je serais déçue oui, mais de là à m'emporter, non. Sauf qu'aujourd'hui, le contexte est différent. Là, il s'agit de mon chéri et de son fils. J'avais promis au petit garçon de lui faire une soirée hamburger, et je tiens toujours mes promesses. Je me suis énervée pour un sms, mais parce que je m'inquiétais de ne pas les voir arriver. Quant au final, j'apprends qu'ils étaient avec Nevada, ça me fait péter un câble. Quelle fille dans ce bas monde, aime apprendre que son mec était avec son ex, femme, qui plus est, la mère de son fils ?. Ok, il n'y a rien de grave en soit, mais savoir que je me suis inquiété alors que lui, il en avait rien à foutre, et que j'ai fait à bouffer pour rien, bah ça me donne envie de tuer quelqu'un. Alors oui, ça part en dispute. Enfin non, moi, je m'énerve à ma façon et Alek, il encaisse sans même s'énerver. Woah, qu'est-ce qu'il lui arrive ? Elle lui a sucé le cerveau ou quoi ?. Non, il est plutôt calme et trouve même le moyen de faire une blague. Ah, d'accord, en fait, il veut vraiment jouer avec sa vie. Il veut mourir, oui, c'est ça, je ne vois pas d'autre solution, sauf que moi, bah ça me fait rire. Enfin, comme à mon habitude, quand il m'énerve, je retiens mon rire, sauf qu'on voit bien à mon visage, que j'ai envie de rire. Pour cacher la chose, je lève juste les yeux au ciel, et me rend vite fait bien fait dans la cuisine, Alek sur mes pas. Je lui explique alors que j'aurais aimé qu'on me prévienne du retard, essayant d'oublier le fait qu'il était avec son ex-femme. Il n'aime pas mon meilleur ami Andrew, que je sois avec lui, alors imaginez mon état quand mon mec se retrouve avec son ex-femme à moitié à poil dans un maillot qui lui met bien en valeur tout ce qu'il faut, et tout ce que je n'ai pas. Il prend la parole, alors je finis par croiser les bras contre ma poitrine et l'écouter, tout en le fusillant du regard, bien entendu. Alek finit par s'excuser pour son retard, du moins, pour ne pas m'avoir prévenu puis, il m'annonce le mariage de Nevada. Euh, ok, dois-je faire péter le champagne ? Dois-je lui demander si nous sommes invités ? Non, je ne commence même pas cette dernière information. "Ok, mais tu devras faire à manger à Quincy !", je lui réponds en me retournant pour me faire une petite tisane, oui, comme les vieux. Voilà, on devait passer une belle petite soirée et c'est partie en cacahuète. Laissant l'eau bouillir, je me retourne en regardant Alek, et finis par souffler. M'avançant vers lui, je viens passer mes bras autour de sa taille. "Pardon.... ", je lui dis d'une petite voix, comme une petite fille. "Je n'aurais pas dû m'énerver...".

• Il est vrai que du point de vue de Piper, ça peu paraitre suspect le fait que je n'ai pas répondu à son message et que je lui annonce que j'ai passé l'après-midi en compagnie de Neva, mon ex-femme, la personne avec qui j'ai passé plusieurs années de ma vie, mais surtout celle avec qui j'ai eu un fils. Je ne peux pas la blâmer, car au final j'aurais fait pareil de mon côté si ça avait été le cas inverse, j'aurais surement grogné, parlé dans ma barbe et gueuler. Mais pour moi, il n'y avait rien de mal, rien de méchant. Toute ma vie nous allons devoir nous côtoyer, encore on aurait eu qu'un chien en commun, là ouais, ça aurait pu porter à confusion, sauf que là, c'est un fils, un être humain, pas un animal de compagnie. Mais je suis passé à autre chose, l'époque ou elle était la seule que j'aimais était révolue, c'était de l'histoire ancienne, une belle histoire qui c'est mal terminé, mais c'est tout. Je préfère en garder des bons souvenirs, me dire qu'elle m'a aidé dans ma vie et que désormais, c'est derrière moi. Tout comme moi, elle a refait sa vie, elle a rencontré quelqu'un avec qui elle est bien, et honnêtement, c'est tout ce que je lui souhaitais. De rencontrer une personne qui ne la lâcherais pas comme j'ai pu le faire. Une personne qui pourrait la combler tout simplement. Je ne lui veux pas de mal, non, on a grandit, on est des adultes, on a pris des chemins différents et c'est tout. On est heureux dans nos vies, je suis heureux avec Piper, et pour rien au monde je ne voudrais changer ça. Je suis amoureux, et chaque jours passé en sa compagnie est un cadeau. Alors ouais, je la taquine, je fais une blague quand elle s'énerve, car je sais qu'elle va se calmer, qu'elle va redescendre, que c'est juste sur le coup de l’énervement. Elle ne dit rien, elle m'écoute, et lorsque je lui parle du futur mariage de Neva, elle se tourne pour se faire une tisane comme une mamie. Mon dieu, sommes nous déjà des vieux ? "Je risque de l'empoisonner vu l'heure... J'peux toujours commander..." Ouais, j'ai envie de lui préparer un vrai trucs, mais ça va prendre du temps. Pas envie de lui faire des pâtes et un steak, et commander c'est le plus simple, je pense. Commençant à sortir mon téléphone de ma poche pour regarder ce que je pourrais bien prendre, Piper me surpris en passant ces bras autour de ma taille pour s'excuser. Hochant la tête de haut en bas, un léger sourire satisfait, je lui vole un baisé, laissant mes mains se poser contre ces joues. "Takatu me touchtouta... Ça veut dire t'es la seule que j'aime et tu dois pas en douter, dans l'ancienne langue des Bahamas..." Mon cul, ça veut rien dire du tout, mais voilà, j'ai préféré rester calme, ne pas envenimer la dispute, la laisser dire ce qu'elle avait à dire et lui répondre tout simplement, et au final, ça a payé, elle c'est calmé. •

Je devrais me mettre à sa place, faire comme si moi aussi, j'avais été mariée et que je suis maman. Cela pourrait peut-être m'aider à penser comme lui, à être dans sa tête, à me dire que passer du temps avec mon ex, ne veut pas dire qu'il va se passer quelque chose. Oui, je devrais faire ça, mais à la place, je m'énerve. Je suis en colère, mais je me contiens. Genre, là, ce n'est rien à côté de si je m'énerve vraiment. Je ne sais pas pourquoi je fais ma chieuse en fait, peut-être parce que j'ai peur de le perdre. Je sais qu'il m'aime, je l'aime et je lui fais confiance, mais au fond de nous, on a toujours se sentiment d'être seul, qu'un jour, on sera peut-être abandonné. Alek, il me prouve tous les jours qu'il m'aime, qu'il tient à moi, peut importe l'heure ou le moment de la journée. Je l'aime, et putain, je suis heureuse avec lui, tout les matins, j'ai ce petit sourire con sur le visage, quand je me réveille à ses côtés. Le soir, quand on s'endort, j'aime être tout contre lui, sentir son odeur, le rythme de sa respiration. Il a beau dire des conneries, j'en fais autant et ça me fait rire. Je n'ai jamais été aussi bien avec quelqu'un, et franchement, je n'en demande pas plus. Enfin, si évoluer dans notre vie de couple, me marier avec lui, construire notre petite famille, mais ça, on a le temps, vu qu'actuellement, c'est moi la gamine qui fait son caca nerveux pour rien. "Non, non, non, tu lui as déjà payé une glace, tu ne vas pas lui commander n'importe quoi !!!", je le gronde presque. Putain, à force de commander des trucs gras, Quincy va finir par peser 150 kg. "Il y a un encore un steak, je fais le faire cuire avec des haricots !", j'ajoute en baissant d'un ton. J'essaye de me calmer, enfin, il me calme, il me fait presque rire à me taquiner ainsi, alors je m'excuse. Mes bras autour de sa taille, je m'excuse d'être une petite-amie conne, en fait, parce que là, c'est ce que je suis. "Ah...et depuis quand tu parles cette langue ?", je lui demande en gloussant, alors qu'il me sort une phrase qui sort de son imagination. Je finis par lui dire un petit "je t'aime", tout timide, avant de m'attaquer au repas de Quincy. "Tu devrais peut-être aller voir s'il est toujours vivant non ?". Ouais, non parce que, ok, il a 4 ans, mais bon, il faut quand même un peu le surveiller non ?.

• C’est lorsque tout s’arrête que l’on se rend enfin compte que cette réalité nous éblouissait depuis quelques temps et qu’on n’osait pas l’approcher, par peur d’être déçut ou, peut-être, la peur de l’inconnu, d’aller dans de nouvelles directions. Comment pouvons-nous être sûrs de ce qui aurait pu se passer ? Que ce geste, que cette approche aurait été dans le sens que l'on aurait désiré ? On est sûr de rien, et, c’est peut-être ce qui est embêtant à certain moment de cette vie. On ne peut pas prévoir, on ne sait pas si nos gestes seront bien interprétés et qu’ils ne seront pas mal vu. Il aurait pu se tromper, passer pour un con, pour un abrutit. On aurait pu tout chier, faire de notre vie un vrai enfer, une vrai merde, une vie qui n'est que pêché, pourriture et désolation. Mais ce n'était pas le cas, on ne réfléchis pas vraiment à ce qui pourrait se passer par la suite, on réfléchis pas vraiment à nos actes, à nos faits et gestes, car sur le coup, c'est ce qu'on veut, et on ne se remet pas tout de suite en question, on pense que c'est ce qu'il faut faire, et que c'est le mieux, même si parfois ce n'est pas le cas. J'avais fait certains choix dans ma vie qui m'avait mené là où j'étais aujourd'hui, et, je ne les regrettais pas, je ne regrettais rien du passé, car qui nous dit que si on change juste un petit moment, notre vie ne sera pas totalement différente ? On en sait rien et jamais on aura la réponse. On va se contenter de vivre nos vies, comme on les a construite, comme on les aiment. "Mais..." J'ai rien trouvé d'autres à dire sur le coup, comme un enfant qui viendrait de se faire engueuler car il a mangé une glace avant le diner. J'vais surement me faire tuer, mais je suis obligé de râler quand elle me parle de haricot. "Des quoi ? Genre les légumes là ?" Je suis un mec de la malbouffe, et puis, mon fils doit déjà manger plein de légumes avec sa mère, pas besoin ici aussi. Sauf que voilà, je crois que je ne vais pas avoir le choix... "Je l'ai lu sur une affiche dans la rue, et j'suis presque certain que ça veut dire ça..." Presque certains que j'ai tout inventé, aussi. "Tu quoi ?" Un sourire aux lèvres, j'me suis habitué à l'entendre dire ces mots, alors je fais mine de ne rien avoir entendu, pour qu'elle recommence, qu'elle me fasse ce plaisir. Je finis par hausser les épaules, ça va, il n'est pas empoté, il sait se débrouiller, comme son père d'ailleurs. "Quincy ! Vient s'il te plaît !" L'appelant, j'ai pas envie que mon fils soit un assisté, j'ai envie qu'il puisse se débrouiller tout seul, mais sans non plus prendre trop de risques. Un large sourire en regardant Piper qui doit surement avoir envie de me jeter une cuillère derrière les oreilles, je viens derrière elle pour déposer plusieurs baisés dans sa nuque avant que Quincy arrive. •

Ma vie, je l'aime comme elle est, je ne la changerais pour rien au monde. Ok, parfois j'en ai vraiment marre de la médecine, d'être dans un hôpital qui me fait froid dans le dos. Pourtant, c'est ce que j'aime, ce que j'ai voulu faire même si en soit, j'ai été poussé par mes parents. J'aime me dire qu'un jour, j'aiderais des gens, je leur sauverais peut-être même la vie. Pour ça, il faut que j'étudie tous les jours, et c'est loin de ce que je fais. Ma famille, elle est presque inexistante. Ma mère ne se préoccupe pas trop de ses enfants, et mon père lui, est bien trop occupé par ses problèmes, sa vie qui change comme son corps. J'ai Nathan oui, mais on ne se voit pas souvent. Il me le reproche d'ailleurs, et je devrais faire plus d'effort, l'inviter à la maison, qu'il rencontre même Alek, ça serait bien oui. Alek, c'est lui ma famille aujourd'hui. Il me fait voir la vie autrement, je m'amuse peut-être plus qu'autre fois. Je n'ai jamais eu un balai dans le cul, mais on va dire que s'il y a des règles à respectées, bah, je le fais. Sauf que depuis ces derniers mois, Alek, il me fait voir les choses autrement et j'aime ça. J'apprends à vivre tous les jours avec lui, parfois même avec Quincy. "Il n'y a pas de mais !". Non mais c'est vrai, depuis quand on fait manger une glace avant le dîner ?. J'ai envie de le taper, mais je ne le ferais pas, je dois m'occuper du repas de Quincy. "Oui les légumes, tu sais, ces trucs verts que tu évites de manger quand j'en fais !". Ouais, on bouffe mal, alors un peu de légume ça ne fera pas de mal, surtout pour Quincy. À son âge, il faut de la bonne nourriture. Je ris à ses mots sur sa soit disant phrase, finissant par lui dire un petit je t'aime pour m'excuser, on va dire. Je l'aime, même quand il me casse les bonbons et me donne envie de le tuer. "Je quoi ? Je n'ai rien dit moi....", et oui, moi aussi, je sais jouer, mais je ris et finis par lui répéter mes mots. "Je t'aimeeeeeeeee", j'exagère même. Bref, je lui dis de s'occuper de Quincy, mais vu sa tronche, je crois qu'il n'est pas partie pour. Non mais, il me tue ce mec. Oui, il n'a pas besoin d'être un enfant assisté, mais depuis tout à l'heure, il n'a même pas jeté un coup d'œil, histoire qu'il ne soit pas entrain de se noyer quoi. En écoutant Alek appeler son fils, je lâche un soupire, ok, j'abandonne, il me désespère. Je le fusille quand même un peu du regard, parce que son sourire fier m'énerve. Je finis par m'occuper de faire cuire les haricots, avant que le petit garçon ne meurt de faim. Bon, ok, on va quand même lui faire des frites. Oui, mais bon, là, ses petits bisous dans la nuque ça n'aide pas à me concentrer. Je ferme même les yeux un instant, avant d'entendre le petit garçon débouler. "Regarde ce que papa m'a demandé de te faire !!", dis-je en lui montrant les haricots, avant d'ajouter, "Moi j'ai préféré te faire ça !", tout en lui montrant les frites chauffer.

• Ce sourire sur mon visage, affiché toute la journée me faisant souvent passer pour un niai exprime d'un côté ma joie de vivre, mais de l'autre, ma façon de prendre la vie du bon côté, mais surtout, de ne pas trop en dévoiler, laissant les conneries que je peux dire prendre le dessus. En réalité, peu de personnes me connaissent vraiment, j'suis le gars sympa, qui dit tout le temps de la merde, qui aime s'amuser et faire rire son entourage, mais, au fond, est-ce que je suis vraiment ce gars ? Ouais, en partie, mais, l'autre partie de moi que je ne montre pas est celle du gars sensible, qui aime aider les personnes, qui serait prêt à donner sa vie pour les personnes qui comptent vraiment pour lui, le gars qui se posent beaucoup de questions sur la vie, sur comment la planète tourne, sur comment il sera plus tard, sur ma mort, car ouais, j'ai peur de mourir, j'ai aucune idée du moment où ça arrivera, le plus tard possible j’espère, mais j'en ai peur, j'ai pas envie de partir, j'ai encore trop de choses à accomplir ici, un enfant à voir grandir, une femme à aimer, des amis avec qui rigoler, des parents à remercier et j'en passe, j'ai tellement de choses à faire que j'ai peur de ne pas avoir le temps de tout faire. J'suis une putain de lopette en fait, j'le montre pas, mais j'ai peur de pas mal de chose. J'fais le gars sûr de moi, bon, j'le suis quand même, mais si une merde m'arrive, j'me retrouve comme un con à paniquer et à prendre ça à la rigolade pour faire comme si ça ne m'atteignait pas, alors qu'au fond, j'me chie dans le froc. J'étais un aventurier, un grand enfant dans l'âme, un jour, peut-être que je grandirais, peut-être que je ne déblatérais pas une multitude de conneries à la minute, un jour... Sauf que là je suis plus occupé à faire l'enfant qui ne veut pas manger de légumes plutôt qu'autre chose. "Les tomates c'est des légumes, je manges des tomates des fois..." C'est bien ce que je dis, un enfant, un vrai enfant, un peu con sur les bords, ne voulant pas manger de légumes. Faut vraiment grandir, quel exemple je vais donner à mon fils niveau culinaire si on mange tout le temps des conneries ? On mangera des conneries et voila... Bref, passons, de toute façon, on va devoir les manger, donc on fera un effort et voilà. Là, je suis occupé à la taquiner, à faire celui qui n'a pas entendu ces mots doux, lui demandant de répéter, chose qu'elle ne fait pas, enfin, pas tout de suite. Car ouais, elle se lâche, limite elle le hurle dans l'appartement. Mon Dieu, après c'est moi qui est fou ? "Ah là je crois avoir entendu... Ça me caresse les oreilles !" Et ma connerie, ça la caresse ? Passons, j'appelle Quincy, et le temps que ce dernier arrive, je viens rapidement derrière elle, la taquinant, déposant des baisés contre sa nuque, jusqu'au moment où mon fils arriva. Me stoppant et m'écartant légèrement, je me retrouve tout con quand elle balance à Quincy que j'ai fais des haricots mais que elle, elle a voulu lui faire des frittes. "Tu manges les deux, autrement j'vais me faire disputer par ta mère si on mange que des mauvaises choses !" Un sourire sur les lèvres, j'étais bien obligé de rattraper la chose pour ne pas avoir l'air con. Je m'adapte à toutes les situations, elle devrait le savoir avec le temps. •

Il faut que j'arrête de me prendre la tête pour un rien. Alek c'est mon mec, j'ai confiance en lui, alors je ne devrais pas flipper en apprenant qu'il était avec son ex-femme. Mouais, plus facile à dire qu'à faire, mais bon, je vais essayer de faire un effort. De toute façon, je n'arrive jamais à être ben longtemps en colère contre lui. Il trouve toujours le moyen de me calmer, de me faire rire. Du coup, je ne suis plus crédible en petite-amie qui fait la gueule. M'enfin, je continue quand même à le gronder, gentiment en lui disant de faire à manger à son fils. Sauf que monsieur veut commander à manger, donc sûrement un truc bien gras quoi. Je râle, lui disant que je vais m'en occuper, mais il fait son gamin quand je mentionne des haricots. Oui, Alek est un gamin, parfois, je me demande lequel est l'enfant, entre lui et Quincy. "Oui, c'est ça, la tomate en sauce ça ne compte pas !", je réplique en secouant la tête. Mon dieu, si un jour, je ne suis plus capable de faire à manger, il ne faudra pas qu'Alek prenne le relai, sinon, je vais mourir et prendre 15 kilos par jour. Non mais c'est vrai, on passe notre temps à manger mcdo, à commander ou faire des pizza nous-même, enfin moi surtout. Les pommes de terre, on les mange sous toutes les formes, bref, les légumes ne sont que très rarement dans nos assiettes. Pour ma part, j'essaye de me faire des salades, mais Alek, mon dieu, une horreur pour lui faire avaler quelque chose de bon pour la santé. M'enfin là, cuisiner est devenue difficile vu qu'il me taquine, alors que je hurle limite que je l'aime. "Ca te caresse carrément les oreilles", je lui réponds en riant, alors qu'il vient déposer des baisers dans ma nuque. Non mais alors là, je dis non, c'est de la triche ce qu'il fait. Il m'attaque par de la tendresse, et il sait que ça me rend faible. Heureusement pour moi, Quincy vient à mon secours. J'informe donc le petit garçon de ce qu'il va manger, lui faisant croire que les haricots ne sont que la pure idée de son père. Et bim, prends toi ça dans la tronche Alek. "Ne fais pas genre, je suis sûr que Nevada sait que tu lui fais manger des cochonneries", je lui réponds tout en lui tendant de quoi mettre la table pour le petit garçon. Allez hop, au boulot ptit blondinet.

• • Hier soir avant de me coucher j’ai fait un détour par la salle de bain, et j’ai croisé mon regard dans un des miroirs. J’me suis planté face à moi-même pendant plusieurs minutes, et j’me suis mis à réfléchir, à réfléchir à ma vie, à la tournure qu’elle avait pris. J’ai réfléchis à tout, à rien. J’me suis revu y’a plusieurs années, moi, ce gros branleur de base, qui passait son temps à baiser n’importe qui juste pour réussir des paris, j’me suis vu moi, ce petit étudiant totalement con qui ne vivait que pour les soirées, un jeune parmi tant d’autres, un pion, un pure produit de consommation de cette société. Rien de concret, rien qui existait vraiment, aucune innovation, rien, j’étais rien pour ne pas vous mentir, j’étais juste un jeune comme on en trouve un peu partout. Et là, j’ai tourné la tête, m’apprêtant à quitter la salle de bain pour aller me coucher, et je l’ai vu, j’ai vu ce visage d’ange, j’ai vu cette femme endormi dans le lit, la couverture rabattu jusqu’aux oreilles, et j’me suis tourné, j’ai regardé ce miroir, et j’ai réalisé à quel point j’étais chanceux, j’ai réalisé que grâce à elle, je n’étais plus ce simple étudiant, ce putain de pion maniable, ce baiseur, ce con, cet abruti, à ces côtés, nous avions construits un avenir à deux, ensemble nous avancions. Ma vie avait changé pour le meilleur, et ouais, j'aurais du envoyé un message à Piper ce soir, j'aurais du la prévenir que j'aurais un peu de retard, c'est ce qu'on fait, quand on est en couple, quand on habite ensemble. J'ai merdé, mais disons que je m'en suis rapidement rendu compte quand elle c'est mise à me hurler dessus limite. Mais bon, c'était passé, tout allait mieux, j'pense elle avait juste besoin de gueuler un coup et maintenant c'était bon. "Si ça compte, c'est des légumes ! Et la salade dans les burger pareil, légume aussi..." Imbattable à ce jeu-là, j'ai passé mon enfance à répertorier les légumes dans la mal bouffe pour prouver que j'en mange. En parlant de bouffe, on se retrouve à cuisiner, attendant l'arrivé de Quincy, et je me retrouve tout con quand il pointe le bout de son nez et que Piper se met en avant pour lui faire croire que c'est moi qui ai voulu qu'il mange des haricots. J'suis pas bête, j'ai toujours des parades et des excuses, et là, je dois bien avouer que mon excuse elle est parfaite, et ça même si Piper essaie de me décrédibiliser. "Ah non, nous on mange sain ! Hein ?" Un clin d’œil vers Quincy, j'attrape les assiettes et les couverts que la jeune femme me tend pour aller les déposer sur la table. Pas besoin de lui demander si il c'est lavé les mains, je sais qu'il l'a fait. "Tu veux des haricots, je suppose ?" Un large sourire sur les lèvres, je viens servir ces légumes dans l'assiette de Piper. Bah ouais, c'est elle qui a voulu des haricots non ? •

Je n'ai jamais été une fille à mecs, celle qui passe ses soirées dans les bars, dans les boîtes de nuit dans le but de ramener un mec dans sa chambre, et de s'amuser. Non, moi, j'ai toujours été de celles qui se demandent pourquoi, pourquoi est-ce qu'elles ressentent ce besoin ? Pourquoi avoir un mec différent dans son lit ? Pour ne pas s'attacher ? Peut-être bien, mais c'est quand même con. Je ne vois pas l'intérêt, c'est dégueulasse, tu peux te chopper des merdes en plus de ça. Non mais c'est vrai, quel mec va se préoccuper de savoir s'il est clean ? S'il a un préservatif sur lui ? Dans ces cas-là, ce n'est que pour la baise, et personne ne pense à rien, à part s'envoyer en l'air. Alors ouais, moi, ça ne m'a jamais attiré. Moi, j'attendais dans mon coin, je m'amusais à ma manière quand un jour, je suis tombée sur lui. Si je pensais qu'il n'y aurait jamais rien entre nous, aujourd'hui, je ris quand j'y pense parce que je l'aime comme une folle. Je sais que c'est l'homme de ma vie, le visage que je veux voir en me couchant et le matin, en me réveillant. Pour certains, il est difficile de dire qu'on peut ressentir ça au bout de même pas une année, mais c'est mon cas. On dit que quand on tombe sur la bonne personne, on peut faire tout et n'importe quoi. Et c'est ça, je ferais tout et n'importe quoi pour lui. Enfin, là, on est surtout dans le n'importe quoi, alors que je lui ai crié dessus, mais bon, tous les couples ont ce genre de moment, non ?. "Je suppose que quoique je dise, tu auras toujours le dernier mot n'est-ce pas ?". C'est tout Alek ça, à vouloir avoir le dernier mot, même si parfois ça m'énerve, parce que je sais qu'il a tort. Je déteste lui donnée raison, mais bon, il est encore plus têtu que moi, alors même quand on s'amuse, il ne lâche jamais l'affaire. Comme là, alors que je retourne la situation, il trouve le moyen de tout mettre à son avantage. Argh, je vais le tuer. "Dit-il alors qu'il a acheté une glace avant de manger....", je rétorque, faisant rire Quincy. Laissant Alek mettre la table, je le suis de prêt pour apporter la nourriture, déposant les haricots devant Alek pour qu'il puisse les servir. "Bien sûr, on va en manger tout les trois...", je réponds d'abord au blondinet, me retournant légèrement vers Quincy, "....et surtout papa, parce qu'on sait à quel point il adore ça !!", j'ajoute, faisant encore plus rire le petit garçon. Putain, on fait limite un spectacle devant lui le pauvre, mais ça l'amuse, alors bon.