Des SMS et voilà que le rendez-vous était posé. C'était simple, Jim et moi on pouvait se perdre de vue quelques semaines, notre amitié restait intacte et c'était certainement la meilleure chose. Certes, on pourrait croire que non, mais véridique, quand on allait se voir, c'était comme si la dernière fois était hier. J'avais proposé la plage non loin des hôtels, histoire de rentrer si vraiment il faisait trop chaud, ou si on voulait prendre une consommation au bar. Autant dire, les options se bousculaient. Mais moi, je l'attendais patiemment, torse nu en train de dorer au soleil, les lunettes sur le nez. Bon, à éviter pour ne pas avoir de marques mais j'étais clairement trop sensible pour ne pas en porter. Et puis finalement, je sentais une présence à côté de moi, une présence masculine qui me cachait le soleil. Relevant les lunettes pour voir qui c'était, je me mis à sourire en voyant mon meilleur ami. « J'ai eu le temps de cramer dix fois en t'attendant » que je disais en me relevant, afin de faire une étreinte amicale avec mon pote, que je n'avais pas vu depuis que je lui avais avoué être un futur papa. Ouais, les choses ont bien changé depuis, malgré les quelques SMS échangés début de semaine dernière, j'avais d'autres trucs à lui dire.

Loin des yeux près du cœur, c’est ce qui définit très bien les deux étudiants. Les voilà à se donner rendez-vous sur la plage. Jim avait mis un peu plus de temps à venir parce qu’il avait pris son temps pour ramener son cul mais aussi parce qu’il avait dû retourner à l’hôtel pour un oubli de serviette. Il était pourtant arrivé à bon port pour pouvoir cacher le soleil d’un Pluton allongé, à cramer comme un homard. « Ça se voit, t’es tout rouge. » dit-il avec un sourire au coin. Il finit par lui rendre son étreint amical, un des rares gestes qu’il accepte. Il finit par déposer sa serviette directement sur le sol et vient se placer à ses coter, gardant sa casquette sur la tête à cause des risques d’insolation. Il fait des études de médecine pour quelque chose. « Alors mec, tu as pas mal de chose à me raconter mais d’abord. Comment tu vas ? « demanda-t-il en le regardant du mieux qu’il pouvait puisque le soleil semblait déjà l’aveugler. Il avait aussi pas mal de chose à lui raconter notamment la présence d’une attelle à son poignée qui l’empêchait de pouvoir nager totalement, juste une petite trempette en faisant attention tout de même.

Je sentais que ça allait me faire du bien, de fréquenter Jim un peu, faire le point sur ma vie, sur mes relations et puis surtout sur les siennes. A ce que j’ai compris, il s’était rapproché d’une fille ?? Ouais, c’était clairement bien plus important que ma vie amoureuse désastreuse. Seulement, en l’attendant, j’étais en train de littéralement cramer au soleil. Sous mes lunettes de soleil, mon regard était fermé, mais ma peau dorait à l’œil nu. J’étais certain qu’il était enfin arrivé quand je sentais un peu moins la chaleur sur mon torse. Une ombre ? Ouais, ça ne pouvait être que lui. Me redressant pour lui faire une étreinte amicale, ça faisait du bien de le retrouver un peu. « Marron tu veux dire. Mec, je brooooonze » Et je ne prenais pas de coups de soleil, certainement pas. Il s’installait à côté de moi, sa casquette sur la gueule et il avait bien raison, je regrettais de ne pas en avoir une finalement. « Non, toi t’as des trucs à me dire apparemment. T’es plus important que mes peines de cœur » Mon regard se posait sur son poignet qui semblait mal en point. « Ne me dis pas que tu t’es battu ? » En tout cas, si c’était le cas, on faisait vraiment une paire de bras cassés, littéralement.

Autant dire que le dunster était loin de bronzer quand on voit la trace rouge qui était en train de se former sur son nez mais également sur ses joues. Le regard amusé, le jeune étudiant ne put s'empêcher d'appuyer sur le nez rouge de Pluton pour vérifier de lui-même. " Hum si tu le dis. Tu oublieras pas de mettre de la crème ce soir, tu vas douiller sinon " Ca voulait dire qu'il avait bien un coup de soleil mais à voir si le jeune dunster était aussi intelligent pour le comprendre. Depuis quand un début d'histoire était plus important qu'une peine de cœur ? Harris leva les yeux au ciel avant de secouer la tête doucement. " Te moque pas de moi, tu as voulu me voir pour me parler de quelque chose nan ? Je veux savoir si ça va avant tout " Il mentirait s'il disait ne pas avoir des envies de meurtre envers l'ex-petite-amie de son meilleur ami. Il posa son regard sur son poignet sous attelle, il hausse les épaules avant de soupirer doucement. " Je suis intervenu quand quatre mecs se sont pris à un de mes amis. Je me suis fait une entorse en frappant, j'ai pas pris une bonne prise et appuie et voilà " Bon, heureusement que sa lèvre fendue ne l'était plus parce qu'il aurait fait peur à plus d'un. Il avait aussi passé la fin de soirée à se faire soigner par la jolie Adria. Il était vraiment temps qu'ils mettent un point sur leur relation, il était aussi perdu qu'elle à ce point. " J'ai gagné le combat si ça peut te rassurer " dit-il avec un sourire au coin moqueur. Il en avait encore pour deux semaines, autant dire qu'il allait revenir à Boston avec le poignet encore fragile.

Oui bon, j’étais peut-être juste en train de rougir mais avec un peu de chance, ça allait devenir du bronzage et j’allais rendre jaloux tous ceux de ma classe de journalisme. « Oui papa » Non mais parce qu’il n’avait pas tort, j’allais avoir besoin d’hydrater ma peau pour être sûr que je n’allais pas douiller pendant la nuit. Mais me connaissant, j’allais oublier et j’allais lui envoyer un message en mode “ouille, j’ai mal partout”. A voir demain après tout. « Quoi ? Non, non, toi tu parles, moi ça peut attendre. On parle de moi à chaque fois » Moi et mes galères amoureuses. J’en avais marre d’en avoir alors sûrement que je ferai mieux d’être comme lui et de rester dans mon coin. D’ailleurs, pour le forcer à parler de lui, je parlais de l’attelle qu’il portait à son poignet, demandant s’il ne s’était pas battu. Jim était comme moi, pacifiste dans l’âme… sauf quand on venait nous faire chier ou qu’on se sentait l’âme de bons samaritains. « Ok… au moins, toi t’es un bon parce que moi, je suis une merde en combat » Je retirais mes lunettes de soleil pour qu’il puisse admirer mes belles blessures de guerre : un coquard et une belle marque sur la pommette. « Faudrait vraiment que je prenne des cours, je passe pour un faible à chaque fois. Tu m’apprends ? » Non mais parce que là, c’était plus possible de continuer comme ça. Entre Lenny qui m’avait tabassé au point que je doive aller à l’hôpital ou alors Enzo récemment qui m’avait quand même pas mal touché.

Jim leva les yeux au ciel quand il entendit Pluton l'appelé papa, tout ça parce qu'il prenait soin de ce jeune con. " La prochaine fois je fermerai ma gueule comme ça tu douilleras " quoi qu'il ira très certainement se plaindre à lui, ce qui l'agacera sûrement. Voilà qu'il devait parler en premier maintenant, c'était bien la meilleure. Il fallait donc qu'il s'ouvre un peu et qu'il se décide à parler de Adria. C'était une première puisqu'il n'en a parlé à personne d'autre de cette jolie blonde qui faisait chavirer le cœur du futur médecin. " J'ai rencontré quelqu'un, ça fait plusieurs mois qu'on se connaît et au début ça passait pas vraiment entre nous mais la relation a fini par évoluer… dans le bon sens. " Clairement, il s'y prenait comme une merde pour raconter cette histoire mais au moins, il essayait de s'ouvrir -une première pour monsieur Perez-Harris. Comme prévu, Pluton n'était pas si bête et avait repéré l'attelle, il dut alors s'expliquer brièvement sur sa provenance et la réponse du dunster le fit sourire. " Ouais, j'ai longtemps fait de la boxe et j'en fais toujours dans mes temps libres " Autant dire très rarement et encore moins depuis l'entrée d'Adria dans sa vie intime. Il grimace tout de même quand il regarda avec plus de profondeur les blessures de son meilleur ami. Il lui prit même le visage pour voir ça de plus prêt. " Eh bien, on ne t'a pas loupé. Qui c'est ? " dit-il en fronçant les sourcils. S'il devait se battre encore une fois pour claquer le bec d'un connard qui osait toujours son meilleur ami, il n'allait pas s'en priver. " On peut tenter mais t'as des bras de minettes " dit-il avec un sourire au coin plus que satisfait de sa réponse provocatrice.

C’était facile de le taquiner mine de rien, puisque Jim prenait les choses au premier degré. Enfin, pas tout le temps, mais preuve étant qu’il avait pris mon “papa” pour du foutage de gueule et maintenant, il allait se venger dès la prochaine fois. « Gniagniagnia » Et je lui tirais la langue de surplus, parce que c’était drôle de me foutre de sa gueule de cette façon. Et puis là, je décidais de pas trop parler de moi, préférant de loin parler de lui. Sûrement que sa vie est moins un désastre que la mienne actuellement. « Aaah… genre vous vous fréquentez… totalement nus ? » que je faisais, un haussement de sourcils suggestif. En même temps, j’avais envie de savoir s’il trempait enfin son biscuit ou s’il était encore bloqué dans l’espèce de friendzone qu’il avait lui-même instauré depuis des mois. Voilà que ça serait une bonne nouvelle si une fille trouvait place dans son lit. Lui au moins, il serait comblé et n’aurait pas le fantôme de son ex en train de le submerger une fois qu’il était seul. « Un mec qui convoite la même fille que moi… Je l’ai un peu poussé, alors je mérite mais merde, ça fait mal » Comme Jim le dit, il ne m’avait pas loupé le Enzo et j’avais pas hâte de le revoir. Même s’il n’aurait plus vraiment de raison de s’en prendre à moi, c’était quand même pas agréable de le voir. « J’ai pas des bras de minette, j’arrive encore à porter les meufs pour coucher avec » Parce que dans le fond, j’avais une vie sexuelle bien plus active que la sienne, enfin aux dernières nouvelles.