La tête lourde qui repose sur l’oreiller, les oreilles qui bourdonnent, le coeur qui bat à cent à l’heure… Je dois ressembler à une larve. Je ne bouge pas et je suis bien. Les yeux fermés, je cherche tout de même ta présence et heureusement, tu t’approches de moi et je souris lorsque ta tête se pose sur mon torse et que je sens ta main sur ma peau. Je soupire de bonheur et approche ma main de ta chevelure que je caresse tout doucement, reprenant tranquillement mon souffle. Je suis étrangement bien. Je ne me rappelle plus la dernière fois que je suis été dans cette position, mais je resterai ainsi pendant des heures s’il le fallait. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de baisser ma tête pour venir déposer un baiser sur le haut de ton crâne. « Hummm, on est bien ! » Ma main encore libre, vient se poser dans le creux de ton dos et je referme les yeux. Je pourrais m’y endormir tellement je suis confortable. Puis après quelques minutes de relaxation, je t’agrippe par une épaule afin de t’aider à remonter vers le haut, comme je le peux, de sorte que ta tête soit à la hauteur de la mienne et je te regarde droit dans les yeux quelques instants avant de sourire et de déposer tranquillement mes lèvres contre les tiennes. « Je ne sais pas pour toi… Mais j’trouve que ça valut temps d’attendre. J’me remercie presque de ne pas avoir craqué avant ! » Et je me mets à rire alors que je pousse ta tête contre le creux de mon épaule et dépose mon crâne contre le tien… « Fais chier ! J’recommencerais ! » Et je rigole de nouveau à ma bêtise… Ce n’est pas de ma faute, si t’es trop bonne, Serah !

Un soupire de plénitude quitte tes lèvres et j’avale de travers. Je n’ai pas l’habitude de telle situation et ne sait donc pas exactement quoi en faire. Ta main caresse ma chevelure et tes lèvres se posent sur le sommet de mon crâne. Putain Silas… qu’est-ce que tu me fais? « Hummm, on est bien ! » Oui. Même si je ne l’admettrai pas de vive voix, on est effectivement bien. Et la seule personne avec qui je suis resté ainsi allongé au lit après avoir baisé c’est mon meilleur ami alors, bien que tu ne le sache pas, il faut que tu comprennes à quel point tu es chanceux Silas. Je gardes mes yeux ouverts, mon regard fixé sur un point plus loin dans la chambre jusqu’à ce que tu me forces à me remonter et à te faire face. Je déglutis et croise ton regard si serein que je ne peux que me détendre. Tu m’embrasses doucement et je réponds à ce baiser presque chaste. « Je ne sais pas pour toi… Mais j’trouve que ça valut temps d’attendre. J’me remercie presque de ne pas avoir craqué avant ! » Cette fois, je ris un peu. J'élude ta question et commente plutôt: « Tu veux dire que tu me remercies d’avoir calmé tes ardeurs? » Ouais parce que si ça n’avait été de moi, tu m’aurais baisé sous la douche, pas vrai Silas? Tu me forces à nouveau à m’installer la tête le creux de ton cou et je suis reconnaissante de ne pas avoir à te regarder dans les yeux plus longtemps. J’ai peur que tu vois la peur dans mon regard. « Fais chier ! J’recommencerais ! » J’hausse les épaules. « Rien ne nous en empêche. » C’est vrai, qui a dit que c’était l’affaire d’une seule fois exactement? Je ne me souviens pas avoir signé de contrat là moi … Puis, je ne l’aurais pas signé de toute manière. Hors de question que je me prive de toi maintenant que j’ai eu droit à ton corps en entier.

Je suis bien content de te faire rire un peu. Je commençais à me poser un peu trop de questions face à ce que tu étais en train de penser. Je ne suis pas habitué d’être collé à une de mes baises, c’est tout nouveau pour moi, mais bon dieu que ça ne me dérange pas lorsque ça te concerne. Tu m’énerves Serah à me faire sentir ainsi. Ta petite provocation me fait rire un peu et pour ne pas avoir à y répondre, je te positionne de façon à ce que ta tête sois près de ma clavicule et je respire, m’empêchant de te faire rouler sur le dos pour recommencer. Et pourtant, tu n’as pas l’air à détester mon idée… « Au contraire. Le problème, c’est que je ne m’attendais pas à baiser ce soir et je n'ai pas l’habitude de traîner avec moi ma boîte de capote ! » Je rigole un peu, bien que ce rire soit jaune et soupire. Ça me fait chier, je dois l’avouer. Je pourrais aller en cherche à la pharmacie, mais ça voudrait dit m’habiller, sortir dehors et me rendre assez loin pour en trouver un ouvert 24h. Et commencer à parler ? C’est nul comme projet et qu’est-ce qu’on se dirait de toute façon ? « T’en a peut-être un ? Les filles en traîne parfois dans leur sac à main ? » J’étais presque en train de prier pour ça, parce que ce n’est pas vrai que j’allais jouer à l’abstinent tout le reste de la nuit. J’ai payé cette chambre d’hôtel et je compte bien baptiser tous les recoins possibles. Alors oui, j,allais y aller au drugstore…

« Au contraire. Le problème, c’est que je ne m’attendais pas à baiser ce soir et je n'ai pas l’habitude de traîner avec moi ma boîte de capote ! » J’avoue que pour le coup, j’ai presque eu peur que tu me dises que tu ne voulais pas remettre le couvert. Que pour toi, c’était une histoire d’un soir seulement. Eh oui, moi, Serah Winters, n’accepterait pas de n’être qu’un coup d’un soir. C’est une première, je sais bien. Après, une part de moi est aussi étrangement contente de savoir que tu ne planifiais pas de baiser ce soir. Ni avec moi, ni avec personne… « T’en a peut-être un ? Les filles en traîne parfois dans leur sac à main ? » Je relève la tête vers toi avec un petit sourire mesquin sur les lèvres. « Tu me prends pour qui? » Je roule les yeux et quitte la chaleur de tes bras pour aller retrouver mon sac à main. Je mentirais si je disais n’avoir qu’une seule capote dedans. Faut dire, j’suis plutôt du genre prévoyante. Ce serait con d’avoir à se priver, non? Je ne sais pas exactement comment tu prendras ce fait, mais qu’importe. J’attrape les quelques condoms qui s’y trouve et te les balance sur le torse en riant un peu, revenant te retrouver sur le lit, grimpant à quatre pattes jusqu’à toi et venant capturer tes lèvres avant que tu ne puisses penser plus avant au nombre de préservatifs que je trimbale avec moi.